La Cantinolière

Le chemin de la Cantinolière longe le mur d’enceinte de l’ancien château ou « Logis de la Cantinolière » dont il reste une tourelle du XVIIème siècle. A l’intérieur de la propriété, s’érige un pigeonnier à restaurer.

Le château était défendu par un enclos cantonné de tours rondes modifiées au siècle dernier. Il en reste quatre sur sept. On en remarque deux au sud avec meurtrières-canonnières, et une autre plus importante mais découronnée, à droite du porche d'entrée.
Sire Ambroise FRADIN, fut maire de Saint Jean d'Angély, écuyer, seigneur de Bessé, la Rue-Franche, le Fraisnet, la Cantinolière, Mimault, la Boissière, la Viallière, le Minage de Saint Jean d'Angély, fils puîné de Jehan III (voir chapitre I, 3, B) naquit en cette dernière ville vers 1355.
Fradin, écuyer, est seigneur de la Cantinolière. Il participe (comme son frère Jehan) en 1529 au don gratuit offert par la noblesse pour payer la rançon du Roi François Ier. En 1533, il reçoit (avec son frère Jehan) la chapelle de Villefagnan (17), donnée par les habitants de ce bourg.

Sire Ambroise FRADIN d'abord pair, puis en 1390 conseiller du Corps de Ville, devint deux ans plus tard en 1392 échevin, dignité qu'il conserva jusqu'à sa mort. Maire en 1405, il fut de nouveau élu en cette première magistrature de l'importante cité, en 1408, 1411 et 1426.


Jehan Fradin, 1462, n'exerça aucune fonction publique, mais donne des renseignements intéressants.
Le 13 mars 1521, Jehan Fradin, Ecuyer, fait hommage pour le fief de Fraisne, à Jacques de Clermont. L'acte est signé de ce seigneur et porte son sceau: écu à deux clefs couronnées posées en sautoir. Le même jour, il rend dénombrement du même fief. Signé: P.Main.
En 1530. il rend hommage pour le fief de Bessé.

Le 15 Août 1533, il y eut cession de la chapelle de Villefagnan par les habitants de ce bourg à Jehan et Loys, son frère.
Le 27 Août 1535, Jehan rend dénombrement à l'évêque de Poitiers, le cardinal de Givry, de ses seigneuries de La Fond et de la Cantinolière. Jehan rend hommage pour "l'abergement  et appartenance du fief appelé La Cantinolière avec sa perprise tant en deffens et garrenne à connietz avec coulombiers, vergiers, terres et vignes quy si appartiennent avec tous ses droictz et appartenances". Et ce à la condition que "les hoirs ou ayant cause des Faubert et moy quy somme des hommes de foy; devons et sommes tenus lever et amasser serteins avenage et deniers pour service qu'il lui est deu sur sertins hommes de Villefagnan, que la doibvent à la venue dudit Monseigneur quand il vient à Villefagnan pour prandre un manger feaudal, seulement, que luy doibt fere le curé de Villefagnan, à luy et à ses gens soit et pour cause de son tempourel et le ditte avoine et deniers doivons distribuer laditte avoine et deniers à son maistre d'hostel et doibvons avoir chacun un boyseau de laditte avoine et nos dépans; et le soir au partir du logis de mon dit Seigneur un tortis de six et demy de galon de vin. En ce que dit et toutefois et quantes que le Révérant Père pran son dit manger avec ledit curé et luy doibt en outre lors payer par chacune fois deux sols de noble devoir quand il vient prandre son dit manger".
Le 24 Juin 1545, il fait aveu du fief de la Cantinolière. Le 24 juin, il rend dénombrement à l'évêché de Poitiers de la Seigneurie de La Fond.
De nouveau un dénombrement du fief de la Cantinolière, le 24 juin 1547.


Le fief passa le 25 janvier 1594, à noble home, Aymar Le Coq, Seigneur du Roches. Ainsi les Fradin possèderont le fief de la Cantinolière jusqu'au XVIIe siècle. Puis Jacques Fradin, écuyer, le vend à Pierre Le Coq, qui le conservera jusqu'en 1730, quand il échut à la fin du XVIIIe à Henri Poitevin.
Le Coq
Mathurin de Villeneuve tenait la poste “assize” de Villefagnan en 1542. La famille Le Coq recueillait cette charge en 1582, avec pour maître de poste Jehan le Coq.
Ici naquit en 1567 Pascal Le Coq (1567-1632), médecin et auteur célèbre. Pascal Le Coq était issu d’une famille noble, les Le Coq qui avaient adhéré au protestantisme.

Le fief de la Cantinolière passa le 25 janvier 1594, à noble home, Aymar Le Coq, Seigneur du Roches.
Cette famille est originaire de Villefagnan. Elle a donné plusieurs conseillers au parlement de Paris, et professa longtemps le calvinisme.

http://www.patricklecoq.fr/genealecoq/%20blasons_lecoq3.html

Trois amis et disciples de Calvin introduisent la Réforme à Villefagnan et dans les villages alentours dès 1534. En 1564, les réformés élèvent un temple sur un terrain donné par le sieur Lecoq. Cette famille vient d'acquérir la propriété des Fradin (dont le logis de la Cantinolière, leur résidence), propriété dont ils rendent hommage à l'évêque de Poitiers, seigneur de Villefagnan.
Villefagnan est de bonne heure influencé par la Réforme, d'autant que situé sur la route postale de Paris en Espagne, il est peu éloigné de Poitiers. Nouveau centre de rayonnement en Angoumois, elle devint très vite "la petite Genève".

 
Mathurin de Villeneuve tenait la poste “assize” de Villefagnan en 1542. La famille Le Coq recueillait cette charge en 1582, avec pour maître de poste Jehan le Coq.
Ici naquit en 1567 Pascal Le Coq (1567-1632), médecin et auteur célèbre. Pascal Le Coq était issu d’une famille noble, les Le Coq qui avaient adhéré au protestantisme.

http://www.patricklecoq.fr/genealecoq/%20blasons_lecoq3.html


La cantinolière (quantinollière)
Dénombrement le 26 mai 1615 présenté à l'évêque de Poitiers par Pierre Le Coq pour son fief de la Cantinolière.

La seigneurie de la Cantinolière est saisie par l'évêque le 3 avril 1732.
Elisabeth Le Coq, veuve de Jacques de Souillat, marquis de Châtillon, peut-être petite-fille de Louis, n'eut qu'un fils, Joseph Jacques Jean-Baptiste, qui décéda avant elle, ce qui fit que la succession fut vacante.
Après son décès en 1750, elle laissa de nombreuse dettes.
A la requête de Louise Petit de Saint-Aubert, qui avait prêté 15000 livres à la marquise, devant Maîtres Dutartre et Roussel, notaires à Paris, le 1er mars 1719, la Cantinolière fit l'objet d'une saisie, par exploit de Dupont, huissier, les 3 avril et 6 mai 1732.
Le comte de Brie, demeurant à Saint-Même les Carrières (16), qui était le fils d'un frère utérin d'Elisabeth, demanda le 21 mars 1761, à l'évêque de Poitiers, seigneur de Villefagnan, de La Marthonie de Caussade, de lui accorder la préférence sur la Cantinolière, au moment de la vente par adjudication, en raison de cette parenté.
Il offrait de payer les droits de lods et de ventes. Cependant, l'affaire n'aboutit pas.
L'évêque dut assigner le solliciteur, le 21 janvier 1769, afin de maintenir intacts les droits féodaux.

Entre temps, la Cantinolière fut affermé, et des baux judiciaires furent accordés à Charles Pasquet, marchand de vin à Paris, rue de Bièvre.

Puis la Cantinolière échoit aux Poitevin...
Les Poitevin

Poitevin mais pas très honnêtes
Embuscade à Villefagnan, 3 avril 1659
Plainte de Jacques TARTAS, sieur de la Gibaudrye, disant que lundi dernier, dernier jour de mars, le sieur du Marchis, son père, lui ayant commandé d’aller du Breuil-au-Vigier, où ils demeurent, au bourg de Villefagnan pour quelques affaires.
Le suppliant ayant fait rencontre sur le midi de Girardin, sieur de Mongazon, habitant à Villefagnan, avec lequel il serait allé au bourg de Saint-Fraigne pour demander quelque argent au greffier dudit lieu qui le doit au père du suppliant.
Lequel serait retourné avec ledit Girardin au bourg de Villefagnan, où ledit Girardin l’aurait prié à souper au logis du Lion d’Or (aujourd'hui Etoile d'Or). Et comme ils étaient à table, seraient venus en la chambre où ils soupaient, Daniel et Pierre POITEVIN, sieurs de LOUBEAU et de LESPINIERE, frères, enfants du maître de la poste de Villefagnan, et Jacques MAROT dit DESNOUHIERS.
D’abord qu’ils eurent aperçu le suppliant, ils lui dirent quelques paroles puantes avec des morgues et grimaces insupportables. Et s’adressant à GIRARDIN, lui dirent qu’ils voulaient souper avec lui, lequel répondit qu’il connaissait bien le dessein qu’ils avaient de maltraiter le suppliant et qu’il y avait d’autres chambres où ils pourraient se retirer pour y souper.
Et lesdits POITEVIN et MAROT ayant prié l’hôtesse de leur donner du vin, ils se mirent à l’autre bout de la même table, et continuant leurs grimaces, burent le vin qu’on leur avait apporté. Et étant sortis du logis, une demi-heure de nuit, furent tous trois attendre sur le grand chemin le suppliant par où il devait passer pour se retirer chez le sieur BOUHIER, apothicaire.
Etant environ neuf heures du soir, il les rencontra armés de chacun une épée, cachés à mi-coin du chemin qui sépare la province du Poitou et d’Angoumois, proche de 30 pas de la maison dudit BOUHIER, en Angoumois. Il reçoit un coup d’épée par le derrière. Il s’écrie : Girardin et autres personnes accourent, mais ils le poursuivent jusque chez le BOUHIER.
10 avril 1659
Information faite par le juge de Ruffec.

AD 16 B1 991 (2)
Sénéchaussée et Présidial d'Angoumois


A) Pierre Poitevin, chevaucheur de l'Ecurie du roi et Maître de Poste à Villefagnan en 1657, décédé en 1693. Il eut :
B) Jean Poitevin Maître de Poste, sgr de la Goupillière, de Loubeaux, du Logis des Chênes et des Allards, époux de Jeanne Préverauld, dont:
C) Henry Poitevin sgr de la Cantinolière et de L'Espinière époux de Marie Girard.


Pierre Poitevin déjà installé maitre de poste en 1664 à Villefagnan, mourut en 1693, et son fils Jean lui succéda par brevet du 29 octobre 1693.
En 1739, Jean était remplacé par Henri Poitevin-Loubeau, sieur de Lepinière. Les Poitevin-Loubeau étaient protestants.


- Jean Poitevin, né à Villefagnan, seigneur de Loubeau (Villefagnan). Il était en 1699 maître de poste pour le service du roi.
  • Il épousa en premières noces le 14 septembre 1699 à Loubillé (Deux-Sèvres), Catherine Caillot du Segelais, (décédée avant 1711), fille de François et d'Esther David.
  • Puis en secondes noces il épousa le 26 janvier 1711 à Villefagnan, Jeanne (alias Marie) Préveraud de Beaumont, fille de Jacques et d'Anne Seguin des Loges. Laquelle Jeanne (Marie) en 1733, se trouvant veuve, était tutrice d'Henri et Jean, ses enfants. De la seconde union naquit (entre autres) :
  • La Cantinolière sera vendue le 29 juin 1769 par adjudcation au Palais de Justice de Paris.

    A) Henry (1712 - 1789 ), né le 2 mars 1712 à Villefagnan, décédé le 21 mars 1789 à Villefagnan, maître de poste à Villefagnan, seigneur de la Cantinolière en 1770 (Villefagnan), Rondeaux, et autres lieux. Le 1er juillet 1737, il épousa à Lezay (Deux-Sèvres), Marie Girard, (née le 12 février 1716 à Lezay), fille d'Alexis et de Marie Cotheron. En 1778, Henry Poitevin, époux de Marie Girard, est seigneur de la Cantinolière dont :

  • Marie-Jeanne Monique Poitevin de Lespinière (décédée le 30 avril 1824, état civil de St-Même), épouse d'Alexandre comte de Culant.
  • Le 31 décembre 1779, Henry Poitevin sieur de Lespinière rend le dénombrement de la Cantinolière à l'évêque de Poitiers. Henry Poitevin est dit seigneur de la Cantinolière et du Rondeau demeurant au bourg de Villefagnan en Poitou. L'acte est passé devant Maître François Bouquet, sieur du Coulombier, notaire royal et notaire de la baronnie de Villefagnan, procureur d'office, demeurant aussi à Villefagnan. Procès verbal de la fabrique du 5 avril 1776 concernant la chapelle de la Cantinolière qui jouxtait l'église de Villefagnan au nord. Henry Poitevin (1712-1789) est dit Seigneur de la Cantinolière. (époux de Marie GIRARD, dont le père, Alexis, était notaire et procureur fiscal du marquisat de Laval-Lezay (source : Jean-Louis Carde).

     B) Jean Poitevin (1717 - 1782), frère d'Henri cité ci-dessus, est né le 4 février 1717 à Villefagnan, décédé le 15 août 1782 à Villefagnan, seigneur de la Goupillière (Villefagnan), de la Caillandrie et de Loubeaux. Il fut maître de poste, bourgeois de Villefagnan. Le 30 décembre 1758, il acheta la seigneurie de la Goupillière (Villefagnan), d'Auray de Brie et de Gabrielle de Culant, son épouse. Le fief de la Goupillière relevait de la commanderie de Villegats. Le 29 mai 1741, il épousa à Lezay, Jeanne Françoise Cotheron de Beaupré, (née le 30 mai 1719 à Melle - Deux-Sèvres, décédée le 12 octobre 1767 et inhumée le même jour dans l'église de Villefagnan), fille de Louis et de Jeanne Marie Cotheron. D'où : 

    - Gabriel Poitevin (1748 - 1832), né le 11 avril 1748 à Villefagnan, décédé le 29 novembre 1832 à la Goupillère de Villefagnan. Maître de la poste de Tourriers, et conseiller rapporteur du Point d'Honneur en 1786. Domicilié au bourg de Villefagnan. En 1789, il résidait avec sa femme, au logis de la Goupillière (Villefagnan). Ils eurent :

    - Alexis Louis Gabriel Poitevin (1788-1875), fils de Gabriel poitevin, né le 23 août 1788 à Villefagnan où il décède le 16 février 1875. Il habitait à la Cantinolière - où il venait de faire construire une maison bourgeoise grâce à la dot de son épouse - selon le recensement de 1841 et 1846. Docteur en médecine, maire de Villefagnan, conseiller général de la Charente, chevalier de la Légion d'Honneur en 1847, domicilié à Villefagnan. Le 28 janvier 1839, il épouse à Civray (Vienne), Joséphine Euphrasie de Laubier de Grandfief, (née le 27 novembre 1808 à Civray, décédée le 25 septembre 1883), fille de Michel Joseph et de Marie Justine Corderoy du Tiers. Il décéde le 16 février 1875 à Villefagnan.

    Est-ce Alexis Louis Gabriel Poitevin qui fit construire la maison bourgeoise au milieu des ruines de La Cantinolière en 1835 (pour moi plutôt après son mariage en 1839) ?
    ____________________
    Complément de généalogie
    Gabriel Poitevin (1748 - 1832), est né le 11 avril 1748 à Villefagnan, et décédé le 29 novembre 1832 à la Goupillère de Villefagnan. Maître de la poste de Tourriers, et conseiller rapporteur du Point d'Honneur en 1786. Domicilié au bourg de Villefagnan.
    A) En premières noces il avait épousé le 15 février 1773 à Saint-Maixent (79) Magdeleine Sylvie Boulay de Monteru née le 25 septembre 1748 à Rouillé (86) et décédée le 21 février 1776 à Villefagnan.
    En 1789, il résidait avec sa femme, au logis de la Goupillière (Villefagnan).

    B) En secondes noces il épousa  le 14 novembre 1786 à Lezay (Deux-Sèvres), Catherine de Mayré, (née le 14 décembre 1751 à Lezay, décédée le 8 septembre 1837 à Villefagnan), fille d'Alexis et de Marie Huet de La Girardière.  Ils ont eu :
  • 1° - Catherine Henriette Poitevin de la Goupillère, née 1777 à Villefagnan, décédée en 1869, mariée le 31 janvier 1815 à Villefagnan à François Lévesques (Maisonneuves des ?) né le 10 février 1784 à Saint-Maixent (79).
  • 2° - Alexis Louis Gabriel Poitevin né le 23 août 1788 à Villefagnan où il décède le 16 février 1875. Docteur en médecine, maire de Villefagnan où il est domicilié, conseiller général de la Charente, chevalier de la Légion d'Honneur en 1847. Le 28 janvier 1839, il épouse à Civray (Vienne), Joséphine Euphrasie de Laubier de Grandfief, (née le 27 novembre 1808 à Civray, décédée le 25 septembre 1883), fille de Michel Joseph et de Marie Justine Corderoy du Tiers.
  • 3° - Jeanne Marie Monique (Alexandrine) Poitevin est née le 9 juin 1792 à Villefagnan où elle décède le 6 janvier 1860 ; elle a épousé Louis Michel Lynier à Villefagnan le 3 février 1824. Ce couple n'aura pas d'enfants. Louis Michel Lynier est né le 21 octobre 1777 à La Châtaigneraie ; il est le fils de Michel Lynier, procureur du roi au siège royal de la Châtaigneraye où ce dernier décède le 8 mars 1787, et de Jeanne Baudry, décédée en ce même lieu le 4 décembre 1798.
  • 4° - Jeanne Sophie Poitevin de la Goupillère sa jumelle née le 9 juin 1792 (?) et décédée à 15 mois le 24 octobre 1793.
  • L'affaire du legs Poitevin au conseil général de la Charente
    http://villefagnan.wifeo.com/documents/poitevin-legs-hospice-deroule.pdf
    Ce dossier mérite d'être consulté car il explique pourquoi le règlement de ce legs aura duré tant d'anéne : 1883 (décès Veuve Poitevin) à 1894 mise à disposition de fonds à l'ospice de Ruffec... Et encore parce que M. d'Hémery n'a jamais baissé la garde !

    CG16 Août 1884
    Legs par Mme Poitevin aux départements de la Vienne et de la Charente.

    Mme veuve Poitevin, née Delaubier de Grandfief, a, par diverses dispositions qui sont contenues, notamment, dans un testament olographe du 15 juillet 1877, exprimé les volontés suivantes :
    « Le petit domaine que je possède dans le canton de Villefagnan, sur lequel les héritiers de feu mon mari ont un droit de 1,400 fr., sera vendu et, ainsi que le droit de 10,000 fr. que j'ai dans la maison que ma dot a servi à bâtir (la maison bourgeoise de la Cantinolière bien entendu), joint à mes capitaux, consistant en argent comptant, obligations, billets, prix de ferme, intérêts dus, rentes, etc., que je donne et lègue, par égales portions, aux départements de la Vienne et de la Charente, à l'exception de ce que je vais dire plus loin, pour aider à fonder deux asiles dans chacun de ces deux départements, un pour la vieillesse, l'autre pour l'enfance pauvres ; lesquels asiles devront être dirigés par des religieuses catholiques et placés dans les lieux où l'autorité compétente jugera qu'ils sont le plus utiles.
    II sera auparavant prélevé sur ces sommes, d'abord 1,000 fr. pour faire dire autant de messes..., ensuite 20,000 fr. qui seront partagés, par égales portions, entre les fabriques de Ruffec et de Villefagnan... »
    Mme veuve Poitevin est décédée à Villefagnan, le 25 septembre 1883, sans laisser d'héritiers à réserve ; et, d'après les renseignements fournis par le notaire dépositaire des actes testamentaires, le produit total du legs fait aux départements de la Charente et de la Vienne peut être évalué approximativement à 350,000 fr.
    Conformément aux prescriptions de l'article 3 de l'ordonnance du 14 janvier 1831 et en exécution des instructions sur la matière, j'ai fait notifier copie des testaments aux héritiers naturels de Mme veuve Poitevin, en les mettant en demeure de donner leur consentement à la délivrance du legs attribué au département de la Charente ou de produire leurs moyens d'opposition. J'ai, de plus, fait tous actes conservatoires utiles dans l'intérêt du département. Les résultats de ces formalités seront constatés par les documents annexés au dossier qui vous sera remis à l'ouverture de la session.
    Dans un mémoire adressé à M. le Ministre de l'intérieur et qui a été déposé entre mes mains le 11 juillet 1884, Mme veuve Blondel Desbordes, héritière pour moitié de Mme veuve Poitevin, comme seule représentante de la ligne paternelle, a déclaré ne former d'opposition à la délivrance du legs concernant les départements de la Charente et de la Vienne, ou du moins demander la réduction de ce legs. Les motifs de cette opposition reposent presque exclusivement sur des considérations tirées en majeure partie de la situation de fortune de la pétitionnaire et des membres de sa famille.
    II appartiendra au Conseil général d'apprécier la décision qu'il doit prendre sur cette affaire, dont le dossier renferme tous les éléments d'information qu'il m'a été possible de recueillir.
    Le Conseil général voudra bien également aviser, le cas échéant, aux moyens de payer les droits de mutation.
    J'ajoute que, par suite de l'opposition formée par les héritiers naturels, il devra être statué par décret, conformément aux dispositions de l'article 46, § 5, et de l'article 53, § 1er, de la loi du 10 août 1871, sur l'ensemble des libéralités de Mme veuve Poitevin susceptibles de l'autorisation administrative.
    Dans sa séance du 23 avril 1884, le Conseil général de la Vienne a accepté le legs fait à ce département.

    CG16 Avril 1885
    Legs par Mme veuve Poitevin. N° 4.
    Mme veuve Poitevin, née Delaubier de Grandfief, entre autres dispositions qui sont contenues, notamment, dans un testament olographe du 15 juillet 1877, a légué un domaine sis dans le canton de Villefagnan et une partie de ses capitaux, par moitié, aux départements de la Vienne et de la Charente « pour aider ou aider à fonder deux asiles dans chacun de ces départements, l'un pour la vieillesse, l'autre pour l'enfance, lesquels devront être dirigés par des religieuses catholiques et établis dans les lieux qui seront jugés les plus convenables ».
    Par délibération du 21 août 1884, vous avez accepté le bénéfice résultant pour le département de la disposition dont il s'agit, et avez écarté l'opposition, ou du moins la demande en réduction de legs formée par quelques-uns des héritiers naturels de la testatrice; mais, par suite de celte opposition, l'acceptation de la libéralité devra être autorisée par un décret de M. le Président delà République, en vertu des articles 46, §5, et 53, §1, de la loi du 10 août 1871.
    Les nombreuses formalités administratives prescrites en matière de libéralités aux établissements publics ont nécessairement entraîné un long délai, et ce n'est que tout récemment qu'il m'a été possible, de concert avec M. le Préfet de la Vienne, de faire constituer le dossier, que je me suis empressé de transmettre, dès qu'il a été formé, à l'administration supérieure, chargée de provoquer le décret devant statuer sur l'ensemble des dispositions testamentaires de Mme Poitevin soumises à l'autorisation du Gouvernement.
    En même temps, je me préoccupais des moyens d'assurer au département le bénéfice des dispositions de l'article 1014, § 2, du Code civil, et, à cet effet, je faisais notifier mon acceptation provisoire aux héritiers naturels de la testatrice, en vertu de la décision du Conseil général et de l'article 53 de la loi du 10 août 1871. D'un autre côté, et sur l'autorisation de la Commission départementale, accordée pour cause d'urgence, en exécution de l'article 46, § 15, de la même loi, je formais une action en délivrance du legs devant le tribunal civil de Ruffec, lieu de l'ouverture de la succession.
    Cette action suit son cours ; mais, par suite du décès de Mme veuve Blondet-Desbordes, seule héritière dans la ligne maternelle, il a été nécessaire de reprendre l'instance contre les héritiers de celte dernière.
    Les renseignements qui précèdent ont pour objet de vous permettre de vous rendre compte de l'état actuel de l'affaire, au double point de vue administratif et judiciaire. J'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien m'en donner acte.

    N° 5. Legs par Mme veuve Poitevin. — Rapport supplémentaire.
    Mme veuve Blondet-Desbordes, héritière pour moitié, par représentation de la ligne maternelle, de Mme veuve Poitevin, née Delaubier de Grandfief, avait formé opposition à la délivrance du legs fait par cette dernière aux départements de la Charente et de la Vienne, ou du moins avait demandé que le legs fût réduit dans de fortes proportions.
    Cette réclamation a été écartée par votre délibération du 21 août 1884, portant acceptation du bénéfice du legs attribué au département de la Charente.
    Mme veuve Blondet-Desbordes est décédée tout récemment, et ses héritiers, dans un mémoire qu'ils viennent de m'adresser, proposent, à titre de transaction, de consentir à la délivrance du legs fait aux départements de la Charente et de la Vienne, « à la condition pour ceux-ci d'accepter une somme fixe qui représenterait, par exemple, la moitié des valeurs qui composeraient le legs ». De leur côté, les héritiers renonceraient à critiquer les conditions imposées par la testatrice et à en demander l'accomplissement. Les départements légataires auraient, par suite, toute faculté pour régler l'emploi du produit du legs et en faire usage dans un but de bienfaisance.
    Il ne m'appartient pas d'apprécier la suite que comporte la proposition sus-énoncée, et je ne puis que laisser au Conseil général le soin de prendre la décision qu'il jugera utile dans l'intérêt du département.
    Je dois, toutefois, faire remarquer que les auteurs de la proposition dont il s'agit ne sont pas les seuls héritiers naturels de Mme veuve Poitevin ; les autres héritiers habiles à revendiquer la moitié de la succession, par représentation de la branche paternelle, sont au nombre de cinq, dont deux ont, par des actes en date des 8 et 31 mars 1884, renoncé à la succession.
    Les intentions des trois derniers sont, quant à présent, inconnues, et rien ne permet de savoir s'ils sont dans les mêmes dispositions que les héritiers de Mme veuve Blondet-Desbordes. Il est même à supposer que l'un d'eux, le sieur Texier, qui, dés l'origine de l'instruction de l'affaire, s'est élevé dans des termes peu mesurés contre les libéralités faites aux départements de la Vienne et de la Charente, opposerait une fin de non recevoir à toute espèce de transaction et rendrait ainsi impossible la conclusion d'un arrangement amiable.
    L'affaire ne comporterait donc pas, en l'état, de solution immédiate et ne pourrait être utilement examinée qu'après entente entre tous les héritiers intéressés.

    CG86 Avril 1888
    Legs Poitevin
    Le préfet à l'assemblée :

    Un décret en date du 24 janvier 1888, dont extrait, en ce qui concerne le département de la Vienne, est déposé sur le bureau du Conseil, a autorisé les départements de la Charente et de la Vienne à accepter, aux charges, clauses et conditions imposées, les libéralités résultant en leur faveur de la disposition testamentaire par laquelle la dame veuve Poitevin, née Delaubier de Grandlief, a légué auxdits départements divers biens mobiliers et immobiliers, estimés 350,000 fr. environ, pour aider ou aider à fonder, dans chacun d'eux, un asile pour la vieillesse et un autre pour l'enfance pauvre.
    Le même décret, en ce qui concerne spécialement le département de la Vienne, approuve la délibération en date du 31 août 1887, par laquelle vous avez consenti en faveur des héritiers de la testatrice, dans la ligne paternelle, à savoir les enfants de la dame veuve Blondet-Desbordes, l'abandon d'une somme de 30,000 fr.
    Je me suis concerté avec M. le Préfet de la Charente pour passer l'acte d'acceptation définitive, et des mesures vont être prises pour que les deux départements intéressés soient mis en possession du legs le plus tôt possible.
    Le budget de 1887 comprend un crédit pour le paiement des droits de mutation ; mais, comme l'exercice sera clos avant que je sois en mesure d'effectuer ce paiement, j'ai l'honneur de vous prier, Messieurs, de vouloir bien autoriser, à titre provisoire, l'imputation des droits sur la réserve de 44,443 fr. 94 inscrite au § 2 du sous-chapitre XVII, article 17, de l'exercice 1888, pour le cas où je devrais les acquitter avant l'approbation du budget de report de 1888, dans lequel figurera, à nouveau, le crédit spécial que vous aviez voté à cet effet.


    Lettre à M. Tafforin
    M. Tafforin donne lecture au Conseil général d'une lettre qu'il a reçue d'un des héritiers de Mme Poitevin :
    « Pressac, le 8 avril 1888.
    CHER MONSIEUR TAFFORIN,
    Je vous serai reconnaissant de vouloir bien soumettre à M. le Préfet, ainsi qu'à Messieurs vos collègues du Conseil général, les réflexions suivantes :
    « Feue ma regrettée parente, Mme veuve Poitevin, née Delaubier de Grandfief, a légué aux deux départements de la Charente et de la Vienne divers biens mobiliers et immobiliers estimés 350.000 francs environ, pour fonder — et non aider à fonder — dans chacun d'eux un asile pour la vieillesse et un autre pour l'enfance pauvre.
    Je n'ai pas à rechercher si la part de cette somme qui revient à chacun de ces deux départements suffit à réaliser le double voeu de la testatrice ; mais, comme héritier naturel de feue Mme veuve Poitevin, j'ai le devoir d'exprimer le désir que sa dernière volonté ne subisse, — sous quelque prétexte que ce soit, — aucune altération.

    J'adjure donc le Conseil général et Monsieur le Préfet de la Vienne de ne faire retour à aucun des héritiers de ma parente d'aucune fraction du montant de son legs à notre département.
    Si, cependant, le Conseil général persiste à vouloir faire « aux enfants de la dame veuve Blondet-Desbordes l'abandon d'une somme de 30,000 fr. », ne frappera-t-il point, de ce fait, les autres héritiers d'un « déshéritage » injuste, surtout quand on songe que cette faveur profitera exclusivement à ceux des héritiers de la testatrice qui se sont montrés, dès le début, peu soucieux du respect que tout homme de cœur, froissé ou non dans ses espérances, conserve pour les dernières dispositions des défunts ?
    Conséquemment, j'ose espérer que le Conseil général, dont l'impartialité ne doit pas être suspectée, ne donnera aucune suite aux prescriptions du « décret en date du 24 janvier 1888 » ; — ou, tout au moins, qu'il en fera bénéficier, équitablement, au même titre, tous les héritiers de feue Mme Poitevin.
    En attendant, mon cher Conseiller général, veuillez agréer la nouvelle assurance de la considération distinguée de voire humble serviteur.
    Signé : « J. CORDEROY DU TIERS. »
    M. le Préfet fait observer qu'une protestation de M. du Tiers a été jointe au dossier transmis au Conseil d'État; que ce dernier a statué d'une manière définitive ; qu'un décret est intervenu et que, par conséquent, la nouvelle protestation dont il vient d'être donné lecture ne peut avoir aujourd'hui aucune utilité.
    Les conclusions du rapport de M. Brissonnet sont adoptées.

    Vente de la Cantinolière (à qui ?)

    En 1885 la Cantinolière a dû être proposée à la vente puisque « Dans la même séance (CM 1885 Villefagnan) le maire remet tout en question, et dans le même temps, propose, s'il n'y a pas de projet, d'acheter la maison dite la Cantinolière pour y installer les écoles.

    Les Surreaux
    On sait que Victor Surreaux, sénateur, était propriétaire de la Cantinolière, La Font et la Goupillère au moins en 1901. Jean-Louis Carde rappelle : "Lors de la réunion générale du 23 juin 1901 en vue du comice agricole de Villefagnan, ll a été procédé à l'élection du Bureau ; il y avait à l'époque plus de 120 membres et une centaine de membres ce jour là.
    Claude Brothier, maire de Villefagnan, en était le président ; je lis entre autres :  il remercie également M. Surreaux, maire de Poitiers qui a offert deux médailles? Parmi les assesseurs les différents maires de communes voisines et également M. Surreaux, maire de Poitiers. Celui-ci démissionne d'ailleurs du bureau à la réunion suivante, le 4 août 1901 du fait de son éloignement."


    Mais il faudra creuser pour savoir s'il ne les avait pas acquises en 1889 (voir legs Poitevin) ; ou savoir qui a pu posséder cette propriété entre 1889 et 1910.


    Un peu de généalogie
    Il était le fils de Charles Antoine SURREAUX (né le 29 mai 1813, au village de Peugillard à Genouillé où il réside), propriétaire, épouse à Surin 86 le 8 décembre 1847 Jeanne JOYEUX Laffuie (née le 10 août 1813 au village de Basserue à Surin où elle réside, décédée à Genouillé le 8 mai 1901).
    D'où :
    Victor Joyeux SURREAUX né le 14 septembre 1850 à Genouillé (Vienne) (fils de Charles Surreaux, 38 ans, et Jeanne Joyeux Laffuie, 38 ans), mort le 7 juillet 1930 à Villefagnan (Charente).
    Epoux le 21 février 1887 à Benest de Marie Zulma Suzanne Mairat (vivante en 1934, née le 15 décembre 1863 à Benest, fille de Paul Mairat et de Anne Suzanne Zulma Tribot). Elle est la soeur du maire d'Alloue et député de la Charente, patron de presse français, Adrien Paul Mairat, né le 13 juin 1865 à Benest et mort le 22 avril 1924 à Angoulême ; c'est l'un des principaux artisans du développement du Chemins de fer économiques des Charentes, connu pour son Petit Mairat).
    Ils eurent pour enfants :
  • Jean, Paul, Pierre Surreaux né à Poitiers, 4. Place de la Préfecture le 21 janvier 1888, Mort pour la France le 5 mai 1916.
  • Jeanne Anne Marie Suzanne Surreaux née à Poitiers, 4. Place de la Préfecture le 13 décembre 1888 , décédée à Alloue le 7 septembre 1890.
  • Jane Anne Marie Marguerite Surreaux le 18 avril 1891, épouse à Paris le 8 juin 1918 William Jean Boulin (ingénieur à l'usine du Creusot), décédée à Paris VIIe le 12 juin 1954. Une fille Monique Sara Marie Boulin née au Creusot le 16 août 1919, épouse de Shérida Horwitz, avocat et demeurant ensemble à Cléveland, 2806 Fairmount Bould. (USA).
  • Henri Marcel Victor Surreaux le 4 mai 1892, marié à Paris 13e le 30 juin 1923 à Marthe Léa Eliza Auzas, décédé à Alloue le 3 mars 1964.
  • Marie Marguerite Suzanne Elize Surreaux née le 9 décembre 1893 à Poitiers, célibataire, décédée le 9 mars 1958 à Alloue (mais résidait encore à Villefagnan). (Dernière Surreaux résidant à Villefagnan.)

  • Les Mairat : http://alloueblogspotcom.blogspot.fr/2014/02/adrien-paul-mairat-13-juin-1965-22.html

    Victor Joyeux Surreaux
    Maire de Poitiers de 1900 à 1904
    Sénateur de la Vienne de 1907 à 1920.
    Elu le 21 avril 1907
    Réélu le 3 janvier 1909
    Fin de mandat le 10 janvier 1920 ( Non réélu )
    Architecte propriétaire, Victor Surreaux fut élu maire de Poitiers en 1900. Le 16 septembre de la même année, une élection sénatoriale eut lieu pour pourvoir au remplacement de Contancin, décédé le 21 juin 1900. Surreaux fut candidat.
    Au premier tour de scrutin il obtint 122 voix sur 696 votants contre 197 à de Beauchamp, 177 à Tiribillot et 149 à Demarçay. Au deuxième tour il ne recueillit que 55 suffrages sur 698 votants alors que Demarçay en recueillait 241, Tiribillot 219 et de Beauchamp 181. Au troisième tour Victor Surreaux se retira et le baron Demarçay fut élu avec 349 voix sur 697 votants, devançant Tiribillot, 215 voix et de Beauchamp, 131.
    Surreaux fut maire de Poitiers de 1900 à 1904.
    Le sénateur Couteaux étant décédé le 27 juin 1906, une nouvelle élection sénatoriale eut lieu le 9 septembre de la même année. Surreaux se présenta. Au premier tour de scrutin, il obtint 96 voix sur 697 votants, arrivant en cinquième position derrière Magé, 213 voix, Poulle, 171, Tafferin, 109 et Servant 105 voix. Il abandonna la lutte dès le deuxième tour et ce fut Poulle qui l'emporta au troisième avec 343 voix sur 694 votants contre 334 à Magé.
    Une troisième élection sénatoriale se produisit le 21 avril 1907 pour pourvoir au remplacement de Léopold Thézard, décédé le 13 février de cette même année. Surreaux fut à nouveau candidat. Au premier tour de scrutin, il arriva en seconde position avec 183 voix sur 697 votants contre 274 à Magé et 153 à Servant. Au deuxième tour, il fut élu par 360 voix sur 697 votants contre 333 à Magé et 2 à Servant.
    Enfin, Surreaux entrait au Luxembourg. Aux élections du 3 janvier 1909, il fut réélu par 515 voix sur 696 votants, en même temps que Servant, 452 voix et Poulle, 426 voix.
    Inscrit au groupe de la gauche démocratique, il fit partie de diverses commissions : initiative parlementaire, intérêt local, pétitions, questions intéressant les départements libérés de l'invasion, accession à la petite propriété des travailleurs et des personnes peu fortunées. Il aborda peu la tribune. Il parla dans la discussion du budget de l'agriculture en 1911 et en 1912.
    Surreaux sollicita le renouvellement de son mandat aux élections du 11 janvier 1920. Mais il ne fut pas réélu. Au premier tour de scrutin, il recueillit 214 suffrages sur 696 votants contre 293 à Poulle, 209 à Albert et 182 à Duplantier. Au second tour, il arriva en quatrième position avec 318 voix sur 700 votants. Duplantier 375 voix, Poulle 360 voix et Albert 359 voix, furent élus.
    Il mourut le 7 juillet 1930 à Villefagnan, en Charente. Il était âgé de 80 ans.
    Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)


    Un fils Mort pour la France
    Jean, Paul, Pierre Surreaux né à Poitiers le 21 janvier 1888 Mort pour la France le 5 mai 1916, cursus scolaire au lycée Henri IV, puis avocat à Paris.
    La Commission départementale de la Vienne a adressé à M. Surreaux, sénateur de la Vienne, l'expression de ses vives condoléances, à l'occasion du deuil cruel qui le frappe en la personne de son fils aîné, tombé au champ d'honneur devant Verdun. (Séance du 2 juin 1916).


    Cette fille supposée partie ensuite aux USA (richissime) : Aujourd'hui sera célébré dans la plus stricte intimité, en l'église Saint-Thomas d'Aquin, le mariage de M. William Boulin, ingénieur aux usines du Creusot, avec Mlle Jeanne Surreaux, fille du sénateur de la Vienne. (8 juin 1818, Le Gaulois).
  • Surreaux agriculteur
    La Bresse louhannaise : bulletin mensuel de la Société d'agriculture ... 1913
    Grâce à l'institution des prix de propreté, une amélioration sensible s'est produite on rencontre encore quelques vieux baudets à pendeloques pour satisfaire certains éleveurs qui restent attachés, malgré tout, à cette routine.

    Il conviendrait aussi de sortir les animaux tous les jours, soit pour leur faire faire une promenade, soit en les plaçant dans un paddock pendant plusieurs heures. Cette amélioration existe dans le haras de Villefagnan que M. le sénateur Sureaux vient de reconstruire sur des plans très bien étudiés. A droite et à gauche d'un grand couloir ouvrent douze boxes spacieuses et aérées à l'extrémité se trouve l'atelier de monte abrité par un toit vitré, et sur le côté des bâtiments on a aménagé un grand paddock entouré de murs bas surmontés de grilles.
    L'alimentation du baudet se compose surtout de foin et de paille, avec une petite ration d'avoine cette dernière est portée à 6 ou 7 litres pendant la saison de monte. En hiver, on donne de 3 à 4 kilogs de racines coupées.
    La naissance des poulains, comme celle des ânons, est toujours tardive puisque ce n'est qu'après que l'âne a échoué aux premières chaleurs que la jument est présentée à l'étalon. La mère et le jeune sont mis au pâturage, ce dernier est sevré vers le sixième mois et vendu s'il promet, si ces origines sont bonnes, il reste dans le pays pour la reproduction sinon, il est envoyé dans les fermes de Beauce, du Berry ou du Centre, où il est élevé, dressé puis vendu à l'âge adulte.
    Depuis deux ans ces poulains sont recherchés et les prix, en hausse très sensible, varient entre 500 à 600 francs.
    Les étalons entretenus dans les haras ne sont pas toujours de race poitevine, ce qui est encore une cause de la variation que l'on observe dans la population chevaline de la région ainsi au haras de Villefagnan, à côté d'un mulassier, se trouve un norfolk-breton et un demi-sang.
    Ces animaux ne travaillent jamais, ils sont promenés un peu chaque jour à la bride ou à la longe, quelquefois on les laisse en liberté dans des prairies ou des paddocks. Leur alimentation consiste en foin et paille avec 4 ou 5 litres d'avoine on ajoute un supplément de 1 litre après chaque saillie, ce qui, pendant la saison de monte, porte la ration journalière de grain à 10 ou 12 litres.

    CG16 1926
    Demande du Dr Feuillet maire de Villefagnan
    Je me permets de signaler tout l'intérêt qu'il y aurait à encourager et à développer l'élevage du mulet dans l'arrondissement de Ruffec qui, du fait, de la vente récente du haras important de baudets de Villefagnan, vient d'être fortement atteint.
    Voeu, signé de M. FEUILLET :
    Qu'une subvention soit accordée par le Conseil général pour aider à la constitution d'un syndicat en vue de l'établissement d'un haras de baudets à Villefagnan
    M. FEUILLET attire l'attention du Conseil général sur une situation qui pourrait devenir désastreuse pour les cantons de Villefagnan, d'Aigre et de Ruffec : l'élevage du mulet qui était une source de revenus importants pour cette région est en voie de disparition. A Villefagnan le haras de baudets qui appartenait à M. Surraux, ancien sénateur, a été fermé, les profits qu'on en retire n'étant pas assez rémunérateurs. Les propriétaires en sont réduits à vendre leurs juments.
    M. FAYS s'associe au voeu de M. Feuillet. Il s'agit là d'un intérêt non, seulement local mais départemental et national. Le centre d'élevage du baudet se trouve dans la région de Villefagnan, Si le haras reste fermé, les mulets partiront. Les Américains les achètent, il y a tout un plan de campagne pour s'emparer de nos affaires industrielles. Il appartient au Conseil général de faire un effort pour maintenir au département le monopole de l'élevage du mulet.


    Victor Surreaux est décédé le 7 juillet 1930 à Villefagnan (Charente).

    "La Cantinolière 1937
    Aux environs immédiats, on aperçoit, caché derrière un bouquet d'arbres, le château de la Cantinolière, en partie habité par des fermiers. A la Ferté, un petit village de la commune, à deux kilomètres de la ville, subsiste encore un ancien château en ruines : une vieille tour complètement couverte de lierre et quelques bâtiments transformés pour les besoins de l'agriculture."

    Après avoir été occupée par les Allemands pendant la dernière guerre mondiale, la Cantinolière a accueilli des troupes américaines en 1944. "Des noirs américains, qui avaient un lion à titre de mascotte, racontent les anciens, ils l'enfermaient dans une des tours de la propriété..."

    En 1950 les propriétés à Villefagnan étaient en triste état, sa fille, Marguerite Suzanne Renée Elise Surreaux, décédée célibataire* le 9 mars 1958 à Alloue, semblait étonner, s'habillant dans des sacs de toile ou simplement d'un vieux manteau (on dit qu'elle était nue dessous)... La Cantinolière fut achetée par les époux Lattion le 18 juin 1958.
    *Marie Marguerite Suzanne Elize Surreaux née le 9 décembre 1893 à Poitiers, célibataire, décédée le 9 mars 1958 à Alloue (mais résidait encore à Villefagnan).

    La Cantinolière, après le décès de Mlle Surreaux, a été vendue à Louis Arsène Rousseau (agriculteur venant de Londigny et né à Brux dans la Vienne) par les héritiers Surreaux, à savoir son frère Henri Marcel Victor Surreaux (et son épouse) et une nièce Monique Marie Sarah Boulin (fille de
    Jane Anne Marie Marguerite Surreaux épouse Boulin).

     

    La Font, Fontégrive, La Goupillère, etc.

    La Goupillière à Villefagnan
    Au XVIIIème siècle ce fief est vendu par Joseph-Hector Comte de Brie, aux Poitevin. Il relevait de la commanderie de Villegats. L'ancien logis a totalement disparu. Il ne reste que deux portails jumeaux en plein-cintre avec cadran solaire et un portail plus ancien à chanfreins. (René-Alexandre de Culant, Marquis de Culant, Baron de Ciré épousa en 1710 Jeanne d'Aignières, Dame de la Goupillière à Villefagnan, dont Marie-Gabrielle qui épousa Joseph-Hector d'Auray, chev. sgr Comte de Brie).
    En 1913 La Goupillère appartenait à Victor Surreaux, fut vendue par ses héritiers après-guerre le 25 novembre 1958.

    Jean Poitevin, né le 4 février 1717 à Villefagnan, seigneur de la Goupillière (Villefagnan), de la Caillandrie et de Loubeaux. Il fut maître de poste, bourgeois de Villefagnan.
    Gabriel Poitevin, né le 11 avril 1748 à Villefagnan, et baptisé le même jour.
    Il fut maître de la poste de Tourriers, et conseiller rapporteur du Point d'Honneur en 1786.
    En 1789, il résidait avec sa femme, au logis de la Goupillière, où il décéde le 29 novembre 1832.


    En 1910 La Goupillère appartenait à Victor Surreaux, et fut vendue après-guerre.

    Le logis de Loubeau remonte au XVe ou XVIe ; Jean Poitevin, marié à Jeanne Préveraud, est seigneur de Loubeau. Un Poitevin fut maître de poste à Villefagnan.
    En 1721, Jean Poitevin est seigneur de l'Oubeau ou Loubeaux, sa femme est Jeanne Préveraud. Petit corps de logis à deux étages avec toit à pignon. Extrêmement remanié, une petite fenêtre à meneaux permet de dater les restes de cet ancien logis des XVème ou XVIème siècle. A l'entrée un pigeonnier carré moderne est recouvert d'ardoises (Guide des châteaux et anciennes demeures de la Charente).


    La seigneurie de la Font appartenait aux Fradin jusqu'au milieu du XVIe siècle. Ayant appartenu aux Surreaux elle fut vendue aux Lattion puis aux Gasseling en 1972 ou 1973 (voir la page consacrée à la laiterie de Villefagnan).
     
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