Le moulin des Pierres-Blanches à Villefagnan

Situé à 1,5 km de Villefagnan, en direction de la Ferté et de la Magdeleine, le moulin du Loget situé aux Pierres Blanches est l'un des 14 moulins ayant existé sur le territoire de la commune de Villefagnan.

Villefagnan (territoire de la paroisse puis de la commune) a vu tourner au moins 14 moulins à vent (sources : cartes anciennes, cadastre, actes notariés) :
  • le moulin de la Fournière (en 1817, Jacques Baud époux de Marie André, beau-frère de Joseph Baud époux Marie Baud au moulin des Pierres Blanches, puis en 1828 Jean Petignot dit Lavigne, ensuite en 1851 Pierre Lassoudière et Anne Gratraud) ;
  • le moulin Bertrand (sommet de la côte du moulin Bertrand, entre Villefagnan et Souvigné) ;
  • le moulin de la rue de la Gare ou moulin de la Font ;
  • 6 moulins de part et d'autres de la route de Chef-Boutonne (carte de 1852) (moulins des Quatre Routes, Tartifume de Jacques Baud en 1828, le moulin de Groussard propriété de Joseph Baud en 1829, le moulin Nègre dont l'intérieur de la tour est carré, le moulin de Prat appartenant à Pierre Baud en 1828...) ;
  • le moulin des Pierres Blanches ;
  • le moulin du Coq (au nord de Kalidaan) ;
  • un moulin en ruine à la Ferté, vendu en pièces détachées en 1824 ;
  • deux moulins à Chassagne...

Le moulin de Villefagnan 
(rédigé par Emilie Pradat pour fêter la renaissance de ce moulin)
Le moulin est situé aux Pierres Blanches de Villefagnan. Cet endroit domine toute une vallée. Il date de 1801 et va avoir 200 ans.
Depuis plusieurs années, il n'avait plus de toiture. Il vient d'être restauré et a donc retrouvé une toiture circulaire, couverte de bardeaux de châtaignier, qui a demandé un mois de travail. Un rail de bois et de métal a été installé au sommet du moulin pour accueillir cette toiture ronde. Ce système permet aux ailes de tourner quel que soit le sens du vent. Un bois d'une longueur approximative de 8 mètres se niche dans l'arbre central du mécanisme. Quatre ailes immenses sont montées dessus. Le tout ne pèse pas moins de 11 tonnes (les ailes seules pèsent 2 tonnes).
Le plateau de Villefagnan, orienté vers le Nord-ouest, est (presque en permanence) balayé par le vent. Aussi, ce site était-il propice à l'installation de tels moulins. En principe, chaque moulin à eau fonctionnait en binôme avec un moulin à vent, de façon à assurer une continuité de "service" pendant les périodes de basses eaux, l'été surtout.
"Les cours d'eau qui traversent le canton étant peu nombreux, le manque de force hydraulique fut compensé par l'édification de moulins à vent".
Un gîte rural a été aménagé dans le logement du meunier.

Pendant les travaux de restauration au printemps 2000.

Les familles de meuniers exploitaient plusieurs moulins à la fois : nous notons le nom de Baud, très courant à Villefagnan... Il existait aussi Lizot, Cornut, Garnaud...
Il est évident que ces moulins, d'époques différentes, n'ont pas fonctionné simultanément. D'ailleurs, il faut noter qu'ils n'étaient pas tous placés sous le même vent (vent dominant Sud-Ouest).

Il faut peut-être rechercher ici la complémentarité inévitable entre ces moulins à vent. De même, ils prenaient la relève des moulins à eau rares dans la région proche (souvent sans eau dans cette région au sol calcaire), et situés pour les plus près à Empuré (Planchard) ou Longré... Par ailleurs, il n'est pas certain que les meules de ces moulins fussent identiques, certains pouvant être plutôt destinés à la mouture du blé (farine à pain) et d'autres dévolus au concassage de céréales pour les animaux (maïs, fèves, etc.).



Le moulin des Pierres Blanches a été élevé en 1801, selon la date figurant sur le linteau de l'une de ses fenêtres. Sur le premier cadastre (1830) et premières cartes d'Etat Major (1852), il figurait sous le nom de Moulin du Loget alors qu'en 1882 on le nommait le moulin des Pierres Blanches.
Ce moulin, comme nombre de ses "congénères", a donc été construit au lendemain de la Révolution, quand les seigneurs perdaient leurs privilèges...
Son plan est de type classique (moulin tour), à tour ronde et tête tournante, comme la plupart des moulins à vent charentais.



Jean Prat a suivi avec son reflex, jour après jour, la restauration de ce moulin à vent. Il nous permet de suivre le déroulement de ces travaux.

Grâce à lui, et Internet, le Monde entier peut découvrir cette merveille.

A la fin du XIXe siècle, il était devenu obsolète, victime de l'arrivée des minoteries. Le dernier meunier était Joseph Baud, époux de Marie Baud qu'il avait épousé le 13 juin 1836 à Villefagnan, décédé au Moulin des Pierres Blanches le 20 avril 1874. Ce jeune moulin, déjà en mauvais état, était alors "définitivement" condamné. Marie Baud, héritière en partie, devenait copropriétaire du moulin et des dépendances avec les héritiers de Joseph Baud.

Marie Baud quittait les Pierres Blanches pour Le Mas, à la Magdeleine, laissant sa demeure aux époux Dardillac. En septembre 1882, Marie Baud "arrange" sa succession (partage ses biens) et désigne ses donataires. Le 4 décembre 1882, le notaire rédige l'acte légal. Le moulin, les dépendances et la pièce de terre en ouche le jouxtant, étaient estimés 6000 francs. Les époux Dardillac en devenaient les heureux acquéreurs en échange d'une maison située à Sonneville.


Vu du ciel en 2001 (cliché PB).

Les anciens propriétaires conservaient cependant les meules et accessoires qui servaient à la meunerie car la famille Baud, très ancienne et grande famille de meuniers, exploitait de nombreux moulins à Villefagnan dont au moins le moulin des Pras, le moulin Broussard, le moulin de Tartifume (tard-y-fume). Ainsi, quelques moulins étaient encore utilisés dans la région, quelques temps même après la guerre de 1914-1918.
En 1945, les époux Brothier achetaient les Pierres Blanches à la famille Dardillac. La toiture de la maison du meunier, en mauvais état, demandait à être refaite. Le couvreur eut la surprise de découvrir parmi les bois de la charpente les anciennes ailes du moulin...
Après avoir, en 1995, acheté 150 000 F, les ruines du moulin des Pierres Blanches et la maison du meunier, la municipalité devait inévitablement capter les subventions indispensables à la réalisation de ce projet de restauration dont le budget allait atteindre 3 000 00 F.
Le cours de l'histoire s'inverse, et ce n'est pas sans avoir le cœur serré, lorsque l'on aborde le site aujourd'hui, que l'on découvre les Pierres Blanches muni de nouvelles ailes.



Pari gagné de façon inespérée ; aujourd'hui, en 2000, le moulin des Pierres Blanches vient de recevoir une nouvelle calotte et de nouvelles ailes, construites de main de maître par un moulageur, l'entreprise Croix de Cornuailles.


Il y a parfois de la neige en hiver...
Et parfois des rêves impossibles (votre serviteur n'avait pas fumé...)

Mais il a réussi en créant la Fête du vent en 2002, puis en 2003 avec le Trait Charentais, et le GRAHV dont il était président, le 1er concours de labour du IIIe millénaire pour animaux de trait sous les ailes du moulin.
Cependant, c'est un adjoint du maire (nouvel élu) qui l'en chassera en 2008... par jalousie sans doute. Heureusement, la Fête du vent et son concours de labour se poursuivent (sans lui, mais ce n'est pas l'homme l'important, ce sont les réalisations).


L'important pour l'homme trahi, ce sont ses vrais amis, ceux qui l'épaulent !


Jacky Carhan avait composé un hymne au moulin en août 2008.


Les travaux

La première phase des travaux relatifs à la pose du toit (calotte) et des ailes s'est faite sur le site des Pierres Blanches.L'entreprise avait préfabriqué dans ses locaux du Maine-et-Loire la plupart des éléments de la charpente, des ailes, etc.


 
Il ne restait à effectuer à Villefagnan que leur assemblage et à mettre en place les meules, la calotte, les ailes et la guivre (queue) servant à orienter selon le vent le moulin.

Les pièces de bois préfabriquées ont été rassemblées, positionnées et chevillées à l'ancienne
.




Mise en place des meules...

La calotte a été recouverte de sendes de châtaigniers, fendues (et non sciées).
L'ouvrier les ajuste sur place avant de les fixer...




La calotte abrite l'arbre des ailes et le magnifique rouet équipé de son frein (bandes de bois blanc en périphérie, maintenus par une lame ou feuillard d'acier).


La calotte terminée, n'attend plus que l'arrivée de la grue pour devenir le toit du moulin.

Le mercredi 24 mai 2000 sera à marquer d'une Pierre Blanche. Les amoureux du patrimoine, les pros de la photo et les accros du caméscope (ne manquait que la télé) s'étaient rassemblés "dès le petit jour" afin d'immortaliser l'évènement... du début du 3e millénaire : la pose de la calotte et des ailes sur la tour du moulin des Pierres Blanches...

La calotte, à charpente en chêne et bardeaux (sendes ou chalasses) en châtaignier, équipée de l'arbre des ailes et du rouet, ne pèse pas moins de 9 tonnes. Une grue viendra spécialement d'Angoulême pour cette opération. Les ailes seules représentent 2 tonnes de plus. Sans compter les deux meules... Ce sont d'anciennes meules ("d'occasion") ayant fait l'objet d'une restauration.




Des sangles sont arrimées aux brins d'acier positionnés par le moulageur (charpentier-amoulageur), la levée commence en douceur, l'équilibre est parfait.



Il ne reste qu'à décrocher les sangles et enlever les attentes en acier...

La calotte en place, le public peut enfin découvrir la procédure employée par le moulageur pour la mise en place des ailes et de la guivre.
 


Des sangles sont arrimées aux ailes et il ne reste plus au grutier, guidé par le moulageur, qu'à faire la démonstaration de son savoir-faire.

L'aile est progressivement "introduite" dans la mortaise pratiquée en bout d'arbre...
Après l'avoir calée, il ne reste que la pose des branches du bas à effectuer. Puis, un quart de tour... et il suffit de recommencer l'opération une seconde fois.
 



Pose de la guivre.
Les ailes sont tellement grandes qu'il a fallu leur creuser un passage autour du moulin... Qui se doute que l'envergure des ailes est de 16 mètres ?
N'est-ce pas tout simplement impressionnant ?
 


La tour du moulin a subit les "affres" du temps, surtout au Sud.
L'ancien enduit était encore apparent à l'Ouest.

Des joints ont été réalisés (sans goût cependant) afin de laisser la pierre apparente.


Plan en coupe du moulin des Pierres-Blanches.


Vidéo VHS : une autre époque... Ce matin là, le garde-champêtre avait annoncé l'évènement "à son de caisse", des gens ont pris une journée de congés pour assister à l'évènement. prélude à l'érection des premières éoliennes à Salles-de-Villefagnan en 2008, à La Faye n 2010.
 

Les ailes sont garnies de voiles chargées de transformer la puissance fournie par le souffle du vent de manière à entraîner les meules en rotation...Les meules sont installées, la bluterie est opérationnelle, le meunier, Georges Brechet est formé, de la belle farine bien blanche remplit les sacs...
 

Ancienne meule de ce moulin.
 

A La Fournière, exemple de réemploi de meules en fondation d'une maison.

Georges Brechet vous fera visiter son moulin avec un professionnalisme impressionnant. Vous serez émerveillé d'apprendre tous les secrets qu'il détient. Merci à lui de nous offrir de telles merveilles.
 
Il ne reste qu'un four à construire pour déguster sur place du pain authentique...
Le moulin a été inauguré par le préfet de la Charente le 21 octobre 2000.

Pour les visites voir le site de la commune de villefagnan (tél. 05 45 31 60 57) : http://www.villefagnan.fr/
Mairie de Villefagnan
14 rue du Docteur Feuillet
BP 12
16240 VILLEFAGNAN
Tél : 05 45 31 60 57
Fax : 05 45 31 67 73
mairie-villefagnan@wanadoo.fr 

Horaires d'ouverture du secrétariat :
du lundi au vendredi de 9h à 12 h et 13h30 à 17h
fermé le mercredi matin

13 novembre 1907 : Premier vol en hélicoptère
Le 13 novembre 1907, à Coquainvilliers, près de Lisieux, Paul Cornu réussit à s'élever pour la première fois à bord d'un hélicoptère. Ce jour-là, il atteint l'altitude de... 1 mètre 50 en envol vertical libre !
Le mot hélicoptère a été forgé en 1861 par le vicomte Ponton d'Amécourt à partir du grec helix (spirale) et pteron (aile). Mais quatre siècles plus tôt, Léonard de Vinci en avait déjà pressenti le concept à en juger par certains de ses croquis.
Louis Breguet, un jeune industriel de 27 ans, conçoit la première aile tournante. Il s'inspire non de Léonard de Vinci mais de Jules Verne, qui évoque cette technique dans le roman de science-fiction Robur le Conquérant.
Le 29 septembre 1907, il fait un premier essai dans la cour de son usine, à Douai, avec son ami le professeur Charles Richet.

Avec à son bord un certain Maurice Volumard, l'appareil, baptisé Gyroplane N°1, doté de quatre voilures tournantes de 8,10 mètres de diamètre et d'un moteur de 50 CV, atteint non sans mal l'altitude vertigineuse de 1,5 mètre mais quatre techniciens ont soin de le maintenir en équilibre, ce qui altère la portée de l'exploit.
Trois semaines plus tard arrive le tour de Paul Cornu, un simple mécanicien à la tête d'une petite entreprise normande.
Son engin a une envergure de plus de 6 mètres. Il comporte à chaque extrémité un rotor ou hélice avec de grandes pales horizontales recouvertes de soie et de 6 mètres de diamètre. Ces rotors sont entraînés par un moteur de 24 CV.
Après plusieurs essais, l'engin s'élève à 1,50 mètre au-dessus du sol en vol vertical libre avec son pilote, sans personne au sol pour le maintenir en équilibre... Notons que le frère de Paul Cornu, qui mettait le moteur en marche, a dû se cramponner au châssis et monter avec l'engin !
L'exploit marque la véritable naissance de l'hélicoptère.
L'année suivante, Louis Breguet récidive avec le Gyroplane N°2, qui a l'avantage de pouvoir se diriger grâce à une voilure fixe planante et deux rotors inclinés sur l'avant. Il s'élève à plus de quatre mètres et parcourt une distance d'une centaine de mètres. Mais l'engin est peu après détruit dans son hangar par une tempête.
Les hélicoptères vont attendre un peu avant de prendre réellement leur essor. C'est seulement à la fin des années 1920 qu'un ingénieur espagnol, Juan de la Cierva, apporte une amélioration décisive en introduisant les pales articulées et le vol contrôlé.
Les hélicoptères prouveront leur utilité dans le transport de troupes et les interventions difficiles à partir de 1942, grâce à l'industriel américain d'origine russe Igor Sikorski.
Ils seront massivement utilisés pendant la guerre du Vietnam, dans les années 1970, et seront les véritables héros du film Apocalypse now de Francis Ford Coppola (1979).
Au nombre d'environ 70.000, ils rendent aujourd'hui des services dans les liaisons entre aéroports et centre-ville, dans les opérations de sauvetage et dans le soutien logistique des militaires en opération.
René Castillon.

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