1872-1948 | 1948-1996 |
1996-20.. | AMICALE POMPIERS VILLEFAGNAN |
"Les pompiers de Villefagnan... O s'est pas fait en trois ans !"
De 1872 à 1948 avec le même matériel...L'école de la pompe est divisée en six leçons :
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Le maire de Villefagnan, Oscar Joubert, ou quelqu'un de l'équipe municipale, avait dû se rendre à Paris en 1867 visiter l'exposition Universelle. Le compte-rendu de cette exposition indiquait :
[ ...] Parmi tous les modèles connus de pompes à incendie, aspirantes ou non, M. Bussière a remarqué les pompes de MM. Thirion et Darasse, de Paris : elles sont simples, solides et faciles à manœuvrer.
[ ...] Les pompes à incendie disposées pour être manœuvrées à bras d'hommes peuvent être considérées comme ayant atteint leurs derniers perfectionnements ; le modèle adopté par la ville de Paris est dû à M. Flaud, de Paris, qui s'est acquis dans cette spécialité une réputation méritée. Les deux pompes exposées par ce constructeur sont des produits de sa fabrication courante : l'une est aspirante et foulante, l'autre foulante seulement. M. Flaud a déjà livré 3.700 pompes de ce dernier modèle ; un chiffre aussi élevé témoigne assez du soin apporté dans la construction et de la valeur pratique de l'appareil connu sous le nom de pompe de la ville de Paris.
Les pompes à incendie exposées par MM. Thirion, Gouery-Canat, Darasse, Rohée, de Paris, Lambert, de Vuillafans, s'écartent peu de ce type consacré par l'usage. Les corps de pompe occupent tantôt la position horizontale, tantôt la position verticale ; les transmissions du mouvement des balanciers oscillants aux pistons présentent assez souvent des particularités intéressantes.
On voit que la pompe à incendie à bras est un produit dont la fabrication a pris un grand développement. Chaque pays a ses ateliers de construction dont le marché ne s'étend pas généralement au delà des frontières.
1870 : Journal d'agriculture pratique
En 1872, Villefagnan s'équipe enfin !
A la suite d'un terrible incendie qui ravage l'ambassade d'Autriche à Paris au mois de juillet 1810, Napoléon Ier décide de remplacer les gardes-pompes par un bataillon de sapeurs-pompiers militarisé, caserné, qui portera l'uniforme. A partir du 19 septembre 1811, les sapeurs-pompiers de Paris sont des militaires.
Le terme sapeur évoque la mission des hommes du génie chargés antan d’ouvrir à la pioche des brèches sous les murs des châteaux fortifiés : la sape. La hache est le symbole qui rappelle les origines de la lutte contre les incendies, quand on détruisait les maisons intactes et voisines du sinistre pour sauver le reste du quartier, on disait faire «la part du feu».
C'est sainte Barbe la patronne, même si en Charente, certains ont coutume de dire : "Ce sont les patrons qui commandent, mais ce sont les ouvriers les maîtres".
Seaux à incendie.
Approuvé en séance le 6 mars 1844.
Rapport fait par M. Bouriat, au nom du comité des arts économiques, sur les seaux à incendie présentés par M. Darasse, négociant à Paris, quai Malaquais, 13.
M. Darasse, qui, par état, confectionne des équipements militaires et le matériel nécessaire aux pompes à incendie, ainsi que le fourniment des pompiers, est à même de connaître plus qu'un autre ce qui peut leur manquer pour en obtenir un bon service. C'est par ce motif qu'il recommande la suppression totale des seaux en bois, osier, cuir ou zinc, comme incapables de supporter un choc un peu fort entre eux, ou une chute lorsqu'ils sont pleins d'eau, sans se briser et être mis hors de service. Le second inconvénient qu'ils ont, c'est de présenter un volume trop grand pour qu'un homme seul puisse en transporter plus de quatre ou cinq à la fois ; ensuite, par l'encombrement qu'ils forment, soit sur les vaisseaux, soit dans les magasins des communes rurales ou autres, où l'emplacement pour leur dépôt est souvent très resserré. Tous ces inconvénients ont nécessité leur suppression, qui a déjà eu lieu dans beaucoup d'endroits, où on les a remplacés par des seaux faits en toile de chanvre ; mais ceux-là ne sont pas encore assez généralement adoptés. M. Darasse croit que ce retard tient à des perfectionnements qui leur manquaient et qu'il y a ajoutés.
Ces perfectionnements consistent principalement dans l'emploi d'une toile de chanvre forte, lessivée, débarrassée de la matière gomme résineuse qu'elle retient, pouvant sécher promptement, tenant parfaitement l'eau, se resserrant de plus en plus par l'immersion et prenant une consistance telle qu'on peut puiser avec ces seaux, sans les déformer, dans une mare ou dans un courant d'eau.
M. Darasse est convaincu que l'emploi de cerceaux en cordes de chanvre fortement tressées est indispensable, les cerceaux en bois ou autres matières étant exposés à des chances de rupture qu'il faut éviter avec soin.
Toutes ces précautions prises par M. Darasse n'augmentent point le prix de ses seaux qu'il livre à raison de 2 fr. 60 l'un. Parmi les douze mille qu'il a vendus l'année dernière, il en est beaucoup qu'il a cédés à 2 fr. 50 lorsque les demandes étaient assez considérables, ce que nous avons constaté en examinant ses registres dont il a bien voulu nous donner connaissance.
Les seaux en toile, ayant l'avantage de se plier sur eux-mêmes et de se superposer en grand nombre de manière à occuper peu de place, procurent, par ce moyen, la facilité à un seul homme d'en transporter au moins vingt à la fois au lieu de l'incendie. M. Darasse recommande de placer sur la pompe, parallèlement au balancier, deux simples valises en treillis pouvant contenir chacune vingt-cinq seaux, lesquels sont ainsi transportés au lieu de l'incendie avec la pompe, pour former immédiatement la chaîne ; il désire, en outre, qu'on se munisse d'un bracelet en cuir très fort, de même diamètre que le tuyau de pompe, qu'on serre à volonté à l'aide d'un lacet, pour qu'au cas d'une rupture du tuyau on puisse forcer l'eau à suivre la route qui lui est tracée. Nous lui avons fait observer que pour prolonger la durée de ses seaux il conviendrait de les passer au tan, comme font les pêcheurs pour leurs filets.
Ces seaux, indépendamment de leur spécialité contre l'incendie, peuvent encore remplacer avec avantage, dans certaines circonstances, chez chaque habitant, vu leur mince volume, les vases en terre cuite, en osier et en sparterie, si usités dans les petits ménages, en offrant une économie réelle, et n'étant point susceptibles de se briser.
M. Durasse a, en France et à l'étranger, une nombreuse clientèle qui s'augmente chaque jour. Plusieurs chefs-lieux de département et d'arrondissement et beaucoup de communes rurales ont recours à lui pour se munir des divers appareils de secours contre l'incendie.
D'après les considérations qui précèdent, votre comité a l'honneur de vous proposer de remercier M. Darasse de sa communication et de l'engager à vous faire part des procédés nouveaux et utiles qu'il pourrait trouver dans sa pratique pour augmenter et accélérer les secours contre l'incendie.
Il vous propose, en outre, d'insérer le présent rapport au Bulletin pour maintenir l'attention publique sur les causes qui ont déjà détruit tant d'usines et d'habitations de la plus grande valeur, faute de prompts secours.
Signé Bouriat, rapporteur.
Quelques conseils et savoir-faire utiles à nos pompiers
Manière de faire les réparations qui peuvent être nécessaires aux diverses parties de l'armement pendant l'incendie.
Lorsque, par une manœuvre forcée, ou par toute autre raison, une demi-garniture se crèvera en un point, il peut arriver que la fuite soit légère, ou bien qu'elle soit considérable.
Dans le premier cas, on se servira d'une ligature que chaque pompier porte dans la bombe de son casque : on enroule cette corde en hélice sur le boyau, de manière que tous les cercles soient fortement serrés j on forme ainsi un cylindre qui enveloppe le boyau, et qui, une fois mouillé, ne permet plus à l'eau de filtrer. Pour la solidité, la ligature doit dépasser de 81 millimètres (3 pouces) en avant et de 81 millimètres (3 pouces) en arrière, la crevasse qu'on veut masquer. Cette ligature sera arrêtée par un nœud à chaque extrémité.
Dans le cas où ce serait le boudin qui serait avarié, il serait plus prompt et plus sûr de le changer.
Si, au contraire, la crevasse est considérable , on se servira de machines comme nous l'avons indiqué en parlant de cette partie de l'armement.
De la lance.
Lorsque la lance sera percée, on pourra la réparer au moyen d'une ligature, comme on l'a fait pour la demi-garniture; mais comme la lance est conique, et que cette ligature pourrait se défaire en coulant vers la partie la plus étroite, on fixera la corde à la boite de la lance, et l'on commencera la ligature à 81 millimètres (3 pouces) de la crevasse, eu partant delà partie la plus voisine de l'orifice.
Du levier.
Si un levier vient à se fendre qu'à, se causer, on pourra quasi le réparer au moyen d'un ligature.
Des raccordements.
Lorsque les raccordements seront difficiles à serrer k la main, on se servira des tricoises; dans le cas où l'on n'aurait pas de tricoises, au moyen d'un ciseau émoussé et d'un marteau, on pourrait faire effort sur les dentelures destinées à servir de points d'appui à la tricoise.
Enfin, dans le cas où l'on n'aurait ni ciseau, ni marteau, une pièce de monnaie, une pierre tranchante, placée sur les dentelures et frappée au moyen d'une antre pierre, produirait le même effet.
Des culasses.
Lorsque l'eau sera bourbeuse, on aura soin de passer souvent la main contre les culasses, afin de les dégager de la boue qui aurait pu se déposer et boucher les trous de tamisage, en passant à travers les tamis.
De la lance.
Il pourrait arriver que quelque corps étranger, s'étant introduit par les culasses sans gêner la manœuvre, fût venu jusqu'à la lance et en obstruât la sortie, ce qui risquerait de faire crever les boyaux, l'eau ne pouvant pas sortir; dans ce cas on fera cesser la manœuvre, on inclinera la lance, le petit bout vers la terre, pour que le corps étranger ne soit pas entraîné de nouveau dans les boyaux; on démontera la lance dans cette position, et, en soufflant par l'orifice, on fera sortir ce qui gênait la manœuvre.
Des pistons.
Lorsque les pistons sont trop secs, ou ont été détériorés par le frottement, ils laissent un vide entre eux et le corps du cylindre ; alors, l'eau pressée, au lieu de se rendre dans le récipient, sort en partie par le vide dont nous venons de parler, jaillit sur les hommes et les force à abandonner la manœuvre. Dans ce cas, on enveloppe la verge du piston d'un bouchon de paille, de foin ou de toile, qui arrête l'eau à la sortie des pistons, et permet aux travailleurs de continuer à manœuvrer.
Du balancier.
Si le balancier cassait près du point d'appui, on abandonnerait le piston détaché, et on manœuvrerait avec l'autre seulement, ce qui donnerait un jet moins fort et moins régulier.
Si le balancier n'était pas tout-à-fait rompu, on pourrait, au moyen d'un morceau de bois, relier les deux bras par une corde, et continuer la manœuvre.
De la bâche.
Lorsque la bâche fuit, on ferme les crevasses avec des matières que l'eau ne peut ramollir, comme de la cire, de la résine fondue; et, si les ouvertures étaient trop grandes, on se servirait d'un linge. Dans tous les cas, ces objets doivent boucher les ouvertures de l'intérieur à l'extérieur de la bâche, pour que l'eau de la bâche les soutienne.
Des dispositions à prendre.
Les abords du lieu incendié étant toujours encombrés de monde, de voitures à tonneaux, il est essentiel de disposer la pompe de telle manière que les boyaux ne traversent ni la rue, ni la porte cochère, s'il y en a, afin de laisser la circulation libre, et que ces boyaux ne soient ni aplanis, ni déchirés.
S'il n'est pourtant pas possible d'agir autrement, il faut, leur faire longer les murs, eu formant le moins de coudes qu'on pourra ; on aura des hommes spécialement chargés de soulever les tuyaux pour laisser passer les voitures dessous, ou pour les enlever à 16 centimètres (6 pouces) de terre, pour que les chevaux passent par dessus sans les piétiner, s'ils ne sont pas attelés.
De l'attaque du feu.
Dans un incendie, on doit toujours chercher à refouler les flammes du dedans au dehors; par conséquent, on doit, toutes les fois qu'on le peut, entrer par les allées au rez-de-: chaussée; dans les boutiques, par les arrière-boutiques ; dans les étages, par les escaliers, afin de conserver toutes les issues.
On ne doit entrer par les croisées que lorsqu'on ne peut pas faire autrement, parce que, dans ce cas, le courant d'air s'établissant du dehors au dedans, porte le feu dans les escaliers et les appartements du derrière, ce qui complique l'attaque et augmente les dangers. D'ailleurs, on a toujours plus de facilité à arriver par les escaliers, et les établissements sont plus faciles.
On arrive par les croisées au moyen des échelles à crochets.
Comment on alimente la pompe.
On peut alimenter un pompe en formant la chaîne : pour cela, on place les travailleurs sur deux rangs, se faisant face à 1 mètre (3 pieds) de distance l'un de l'autre ; l'homme placé au réservoir reçoit un seau plein de la main gauche, le passe dans sa main droite pour le donner à son voisin de droite, qui le reçoit de la main gauche.
L'homme qui est près de la pompe, vide son seau dans la bâche, et le rend vide à celui qui lui fait face ; celui-ci le reçoit de la main gauche, le passe dans sa main droite, et le donne à l'homme qui est à sa droite ; le seau vide revient ainsi au réservoir, et est rempli de nouveau.
Si l'on n'avait pas assez de monde pour faire la chaîne double, on la ferait simple, seulement deux ou trois hommes, placés en dehors de la chaîne, feraient parvenir les seaux vides au réservoir, en se mettant à une certaine distance l'un de l'autre, et se les jetant.
Lorsque les entrées des maisons sont trop étroites pour pouvoir former la chaîne, ou que la distance du feu au réservoir est trop grande, ce qui exigerait beaucoup de monde, on alimente la pompe du foyer de l'incendie par une autre pompe placée au réservoir et dont les tuyaux arrivent à la première. Le commandement qui fait cesser la manœuvre de la première pompe doit faire cesser aussi celle de la deuxième, sans quoi il y aurait de l'eau perdue.
Lorsque le feu est dans un bâtiment trop élevé, et qu'on aurait de la difficulté à faire arriver l'eau au foyer, à cause de la grande quantité de boyaux à développer, ou parce qu'on n'aurait pas assez de boyaux, on porte la pompe dans les étages pour attaquer le feu avec plus de force de jet.
De l'établissement des boyaux.
Suivant que le point incendié sera au rez-de-caussée, dans un étage ou dans une cave, l'établissement sera horizontal ou rampant ; il sera vertical, lorsque, par nécessité ou pour plus de facilité, on fera monter les boyaux du rez-de-chaussée à un point quelconque des étages, sans suivre le rampant de l'escalier, ou lorsqu'on attaquera le feu par les croisées. Il n'y a que ces trois manières de placer les boyaux ; elles peuvent être employées en même temps deux à deux, ou toutes trois ensemble, dans le même établissement.
Les escaliers étant généralement construits de manière que le giron soit double de la hauteur de la marche, l'établissement horizontal sera d'un quart moins long que l'établissement rampant, et l'établissement rampant aura, deux fois et un quart au moins, autant de développement que l'établissement vertical.
Lorsque les boyaux ne sont pas tendus, les coudes peuvent être plus ou moins prononcés, ce qui nuit à l'arrivage de l'eau; il faut donc éviter que les boyaux soient recourbés sur eux-mêmes, et, pour cela, il faut combiner l'établissement de manière à faire le plus possible des ligues droites, avec des demi-garnitures.
Ainsi, si, au moyen d'un établissement vertical et horizontal, il arrivait qu'on eût beaucoup plus de boyaux qu'il n'en faut, on le convertirait en établissement vertical, rampant et horizontal en même temps.
Si, au contraire, on n'avait pas assez de boyaux avec une demi-garniture, pour faire un établissement rampant, ou le ferait vertical et horizontal.
En général, on ne doit employer que le moins de boyaux possible et peu de raccordements, mais, comme les demi-garnitures n'ont que 16 mètres 54 centimètres (50 pieds) de longueur, il arrivera souvent qu'on aura trop ou trop peu de longueur avec une ou plusieurs demi-garnitures; dans ce cas, il faudrait choisir la nature de l'établissement.
Il faut toujours commencer un établissement mixte par la partie verticale, s'il doit y en avoir une, par la partie rampante ensuite, et par la partie horizontale en dernier lieu sans quoi, si l'on avait une partie de l'établissement à changer, il faudrait le changer en totalité.
Le boyau qui est en surplus doit toujours être dans la partie horizontale qui est au point d'attaque, parce que si le feu s'éloigne, ce qui arrive toujours, il faut pouvoir le poursuivre sans être obligé de déranger les premières dispositions prises.
Lorsqu'un feu a été éteint, l'officier commandant doit toujours, avant de se retirer, prendre les renseignements nécessaires pour savoir comment il a pris, et par quel point il a commencé, afin d'en rendre compte au commandant du corps.
On distingue les feux en cinq classes :