La Péruse
Le plus joli ruisseau du pays

Les lavoirs de la Péruse : http://villefagnan.wifeo.com/lavoirs-peruse-ruffecois.php

La Péruse (1681)
«Celle-ci sort de Creux-Gilbert , se porte à Montjean, ensuite à Londigny et à Genouillé, et se perd à Saint-Martin-du-Clocher. Les Juifs tenoient pour un miracle la fontaine de Sabath, qui couloit six jours entiers de la semaine et tarissoit le samedi, comme si elle eut les mêmes sentiments d'obéissance et de religion qu'en cessant de couler, que le peuple de Dieu qui sanctifoit ce jour en cessant de travailler. Mais la Péruse a de coutume tous les ans de couler au mois d'avril et de mai, et quelquefois en juin durant quatorze jours au bout desquels elle s'arrête sans jamais passer outre ; et ce qui est de plus étrange, c'est que comme les Egyptiens prévoyaient le débordement du Nil, et connaissaient jusqu'où il devait se porter, des eaux d'un puits qui étoit dans une ile, aussi la Péruse ne paroît point, qu'elle n'ait donné des signes de sa venue dans le puits du village, dont l'eau s'élevant avec effort jusques à la bouche, sert d'avertissement aux villageois de se tenir prêts à recevoir leur rivière. Je crois qu'il seroit bien difficile de donner une raison solide de ces changements prodigieux, puisque ni les grandes marées de l'Océan, ni les neiges fondues sur les montagnes, ni les torrents débordés, ni l'humilité extraordinaire de la terre et des rochers, n'en sont point la véritable cause en cette saison la plus tempérée de tout le cours de l'année.
Ainsi la Péruse fait tous les ans un miracle en la nature.» (Le nouveau Theatre du monde, ou l'abrégé des états et empires de l'Univers... 1681 Par Adam Boussingault.)


"La Péruse, rivière après un cours de six cents toises, se perd un peu au dessus du village de Saint-Martin du Clocher, elle ne reparoit guère qu’un peu au dessous de la ville de Ruffec pour se jeter dans la Charente, mais elle ne sort jamais dans la partie du vallon qu’occupe cet intervalle qu’après des pluies soutenues & abondantes.
Je ne dois pas omettre de citer ici plusieurs entonnoirs qui se trouvent aux environs de la partie du lit de la Péruse qui est à sec & même un vallon fermé d’une certaine longueur qui est à côté du bois de Ruffec. Ces accidents tiennent à la même disposition du terrain qui occasionne la perte des eaux des rivières & des ruisseaux ainsi qu'à la forme des entonnoirs."
(Géographie-physique, Nicolas Desmarest, Jean-Baptiste-Geneviève... – 1803)


Vu du côté des Deux-Sèvres (en 1918)
Les eaux de la vallée de Vaussais se dirigent vers le sud sous le nom de Péruze, arrosant dans le département de la Charente, les communes de Montjean, Londigny, Saint-Martin-du-Clocher. Elles se perdent dans cette dernière localité pour reparaître à Ruffec sous le nom de Lien ; elles se réunissent ensuite aux eaux de la Charente, à deux kilomètres au-dessous de cette ville.
A un kilomètre de Sauzé, au nord, les eaux stagnantes, au cours indécis, coulent lentement vers Pliboux, Chaunay, Brux dans la Vienne, où elles forment la Bouleure, affluent du Clain, dans le grand bassin de la Loire. Cette situation au point de partage des eaux des deux bassins de la Loire et de la Charente explique la rareté de l'eau à Sauzé dans les saisons sèches, puisqu'il n'est alimenté que par des eaux pluviales de provenance récente.


La Péruse court sur 23,9 km dans un bassin de 146 km2. Son cours très sinueux et de nombreuses zones de pertes en font un cours d'eau intermittent entre les villages de Vaussais et Péruse, une rivière permanente entre Montjean et Londigny, et encore un ruisseau temporaire, à sec en été, entre Bernac et Ruffec.

Carte géographique suivant le cours de la Péruse : cliquer !


Pour les scientifiques : http://ficheinfoterre.brgm.fr/Notices/0637N.pdf

Avertissement : cette page pourra sembler parfois désordonnée. Mais c'est le propre et figuré de la Péruse elle-même qui apparait et disparait à son gré. Il m'a fallu 15 ans pour réunir cette documentation et en sélectionner l'essentiel. Un conte s'est glissé dans le texte, mais tout ce qu'il raconte est vrai.
Page sur ses lavoirs : http://villefagnan.wifeo.com/lavoirs-peruse-ruffecois.php


La vallée de la Péruse au XVIIIe siècle grâce à la carte de Cassiny (1760) : http://geoportail.fr/url/7F7S1q


Trois moulins disparus pour le moins
Une carte du XVIIe siècle (AD86) esquisse la Péruse, ses moulins et les châteaux de Londigny.
On aperçoit un moulin à la hauteur du pont Merlet (lavoir de l'aire de la Liberté désormais) qui appartenait au prieuré (disparu) de Terruan ( Montalembert). Là où se situe l'aigle (échaffaudé sur un puits au milieu du champ en bas du château du Peu, était une fontaine.
De plus deux autres moulins existaient après celui de la Treille (dit alors Moulin-Neuf) près de la route de Saint-Martin du clocher.


La Péruse nait près de Vaussais (Sauzé-Vaussais) et nous offre un excellent circuit de promenade. (consulter la carte IGN : Sauzé-Vaussais n° 1729 Ouest)
Puis elle entre en Charente par la commune de Montjean. Elle s’est constituée quelques pas avant un cours sinueux et filigrane à partir de Vaussais. En amont, depuis Mairé-l’Evescault, quelques sources, et l’eau de pluie, alimentent d’éphémères petits rus en surface, ou de minuscules filets d’eau souterrains. Tous convergent vers l’aval pour venir gonfler ses eaux. Lorsqu’elle croise le joli petit village de Péruse, elle manifeste sa joie et se fait coquette. C’est une jolie petite rivière !


 

Carte tirée des cadastres napoléoniens (1816-1840).



En savoir plus sur Sauzé et Vaussais : http://pioussay.wifeo.com/sauze-vaussais.php



Un peu d'eau après de fortes pluies (cliché du16 juin 2015).


Et zou direction la Charente !
Mais avant il faut animer le moulin des Chateliers.


Le premier moulin que faisait tourner La Péruse était le moulin des Chatelliers en Deux-Sèvres, commune de Sauzé-Vaussais, au bas du village de Péruse, à l'ouest de Montjean. Il ne reste que deux ponts, un de pierre et l'autre de bois et peu de vestiges.


Le bief ou canal de décharge.


La Péruse. La plupart des ponts ne sont apparus qu'au XIXe siècle sur la Péruse.
Avant elle se traversait à gué.
Mais nous n'avons pas su conserver de gué aménagé, dommage !

Ce château d'eau a été construit pour Sauzé-Vaussais (etc.) et Montjean.

C'est ici, plus bas, que passe la Péruse et où se situait le moulin des Chateliers.
C'est de l'autre côté de la vallée et presqu'en face que se situe la Foncaltrie où s'est installée la station de pompage du réseau 4B.

Château d'eau et réseau sont gérés aujourd'hui par le syndicat des eaux 4B
 


La Péruse entre en Charente
(consulter la carte IGN : Sauzé-Vaussais n° 1729 Ouest)
C’est une jolie petite rivière ! Le moulin de Gillebert était en Charente le premier sur son cours à profiter de sa bonne énergie. Il en reste une belle bâtisse transformée en maisons d’habitation. Et de petits ponts de pierre couverts de mousse pétillante au soleil.
Puis la Péruse reprend un rythme plus lent, son cours se disperse autour d’un beau marais qui protège les espèces. Elle oublie l’ancien moulin de Mareuil que les années ont dissous, puis rattrape en chantant le lavoir de Montjean.


La vieille mer
De temps à autre les mémoires et récits citent (et tracent son emplacement) la vieille mer. C'était l'ancien cours de la Péruse qui réapparait dans toute sa sinuosité lors des débuts ou fin de périodes de crues.
Le tracé de ce cours fut modifié afin d'y établir des moulins suffisemment productifs. Si les premiers moulins étaient établis à même la rivière (exemple du moulin du prieuré de Terruan sis à l'emplacement de l'aigle de Londigny) parfois du fait de la géographie même des lieux, plus tard on préféra aménager le cours d'eau en le canalisant selon des niveaux plus élevés (le cours d'eau fut déplacé du fond de la vallée et remonté à la naissance du coteau) afin de conserver une hauteur de chute d'eau suffisante pour faire tourner des moulins. Ce fut ainsi au XVIe-XVIIe siècle pour quasiment tous les moulins de cette vallée.
Certains moulins avaient été établis quasi directement sur le cours de la Péruse comme celui des Chatelliers. Mais à partir du moulin de Mareuil des biefs furent construits pour mener l'eau aux moulins laissant la vieille mer (l'ancien cours) se débrouiller seul. Le trop plein était dérivée par un canal de décharge.
Ces initiatives ne profitèrent pas à
Saint-Martin du Clocher et Bernac, faute d'eau...
Après avoir consulté cette page d'histoire dédiée au tourisme, une visite sans la vallée s'impose carte en main. Une bonne leçon d'histoire et de géographie en perspective, des heures d'observation. Le mieux est de venir avec les enfants, un carnet à dessin, des crayons...
Pour les collectivités, pour les écoles, de bons débuts sont à noter. Continuons !

En route !


Belle fête de l'eau organisée par l'APOR en mai 2003 au moulin Gillebert.
Le public a bénéficié ce jour là d'une information riche et appropriée.


Aperçu sur le moulin à eau
"Pour fonctionner, un moulin doit disposer d'une certaine hauteur de chute (sauf pour les roues au fil de l'eau qui fonctionnent plongées dans le courant). Ces moulins devaient être à proximité des villages pour permettre à chacun de moudre son grain.
On a utilisé des canaux d'amenée qui prélèvent une faible part du débit de la rivière. Il part parfois de plusieurs centaines de mètres du moulin et reste quasi horizontal tandis que la pente naturelle du sol est en descente. Ainsi, au niveau du moulin, le canal d'amenée est plus haut que le sol. On utilise cette différence pour faire fonctionner les roues hydrauliques. Le canal d'amenée alimente un résevoir appellé bief.
La roue utilisée dépend de la hauteur de chute disponible.
Une fois l'eau passée dans la roue, l'eau passe par un canal d'évacuation et est rendue à la rivière.
"

Plan du moulin de la Treille en 1860 avec son bras de décharge (Ancien Moulin-Neuf).

La rivière se présente en son bief devant la roue à aubes, roue verticale. Une vanne (porte en bois ou métal) régule le niveau de l'eau afin de faire tourner ou nom la roue. Le trop plein s'évacue latéralement par le déversoir (en A) dans le bras de décharge qui rejoint le cours d'eau.
Ce sont ces niveaux, avant et après moulin, qui ont fait après étude l'objet d'un arrêté préfectoral en 1858 à la demande du syndicat de la Péruse (créé vers 1850, M. de Champvallier étant président). Des repères de niveau ont été posés pour chaque moulin. Les anciens de Montjean et Londigny savent encore où ils sont situés.

Sous l'empire romain naissent les premiers moulins à eau, mais leur essort se fera au Moyen Âge. Propriété de la noblesse et des abbayes, leur usage est obligatoire pour la population car ils sont frappés du droit de banalité (taxe sur la mouture). Ces moulins, très nombreux au 18ème siècle seront progressivement supplantés au 19ème siècle par des minoteries fonctionnant à la vapeur puis à l'électricité. Voir : http://dossiers.inventaire.poitou-charentes.fr/le-patrimoine-industriel/5schemas/5schemas_minoteries.html
 


Les moulins à eau de la vallée de la Péruse n'étaient assistés que d'un moulin à vent bâti à l'ouest et peu loin du village La Grange Neuve.

La nuit du 4 août 1789, supprimera le système de la banalité. Les moulins seront souvent repris par le dernier meunier et cette libération sera l'occasion de la construction de nouveaux moulins.



Lecture sur la meunerie et la boulangerie (1930)
"Ces deux industries ne ressemblaient guère autrefois à ce qu'elles sont aujourd'hui . Le meunier n'achetait pas de grain, ils se contentait, moyennant une légère rétribution, de moudre celui que lui apportaient ses clients. Aussi ne faisait-il pas fortune.
Le boulanger, au contraire, ne se bornait pas, comme aujourd'hui, à transformer la farine en pain; c'était lui qui achetait le grain et le faisait moudre par le meunier.
De nombreuses mesures administratives réglementaient la boulangerie. Deux ordonnances royales de 1350 et de 1372 nous apprennent qu'alors en temps de cherté des grains le boulanger ne devait pas augmenter le prix des pains, mais en diminuer le poids. Une délibération de Conseil de ville de Poitiers de 1362 porte une prescription analogue et nous montre aussi qu'aux époques de disette, alors que le prix du froment augmentait souvent de 100% en quelques mois, nos échevins arrivaient à fournir aux classes pauvres, en créant une qualité un peu secondaire, des pains aussi bon marché à un cinquième près qu'en temps d'abondance.
Nos malheureux meuniers poitevins de cette époque, qui habitaient le long de la rivière la modeste chambre recouverte par le même toit que leur moulin, feraient triste figure auprès des riches minotiers de nos jours.
"


Quelques meuniers
Moulin des Chatelliers ou Chateliers (meuniers non trouvés au recensement, à voir)

Moulins de Montjean sans précision de lieu pour 1841
  • 1841 - Pierre Moulin époux de Françoise Augé
  • 1841 - Jean-Pierre Maisonneuve époux Jeanne Auger (moulin Gillebert)
  • 1841 - Antoine Chevalier, époux Françoise Cartreaud
- Moulin Gillebert (Gilbert)
  • 1846 - Jean Fouiller époux Françoise Cail
  • 1861 - Jean-Pierre Maisonneuve époux Jeanne Auger
  • 1872 - Jean Moulin époux Marceline Robert
  • 1876 - Jean Moulin époux Marceline Robert (et 4 autres)
  • 1881 - Jean Moulin époux Marceline Robert (et 4 enfants)
  • 1886 - Jean Moulin époux Marceline Robert (et 4 enfants)
  • 1891 - Jean Moulin époux Marceline Robert (et 4 enfants)
  • 1914 - Fin d'activité
- Moulin Mareuil
  • 1846 - ???
  • 1861 - François Barret époux Françoise Bailloux
  • 1872 - pas de meunier recensé.
  • 1876 - Pierre Barret époux Angélique Bailloux (et 1 enfant, 1 domestique et 1 chasseron)
  • 1881 - plus de meunier, Pierre Barret est veuf et réside Chez Sicaud (Angélique Bailloux est décédée le 25 février 1881)
  • 1886 - pas de meunier
- Moulin à vent
  • 1846 - ???
  • 1861 - François Rousselot époux Marie Fouet
  • 1872 - Louis Rousselot époux de Anne Granier
  • 1876 - Louis Rousselot époux de Anne Granier (+ 2 enfants)
  • 1881 - Louis Rousselot époux de Anne Granier (+ 2 enfants)
  • 1886 - plus de meunier
Moulins de Londigny

- Moulin de Lépine (Lespine)
  • 1829 - Pierre Moreau
  • 1841 - Jean Moreau époux Marie Radegonde Cail, un fils meunier et son épouse, 1 autre fils et 2 domestiques
  • 1846 - idem 1841
  • 1861 - idem 1846 (2 filles et 1 servante)
  • 1872 - Louis Gerbaud époux Magdeleine Rousselot, 2 enfants, 1 GP et une servante
  • 1876 - idem 1872
  • 1881 - idem 1876
  • 1891 - idem 1881
- Moulin de Grimaud
  • 1841 - Louis Bouteiller et Marie Prat, 1 fils Louis meunier (ép. Marie Demondion), 1 gendre Pierre Sanseaud meunier (ep. Marie Bouteiller, 2 filles)
  • 1846 - Pierre Sanseaud meunier (ep. Marie Bouteiller, 2 filles)
  • 1861 - Pierre Sanseaud meunier (ep. Marie Bouteiller, 2 filles)
  • 1872 - Sylvain Rabette époux marie Sansaud (3 enfants et 1 GP)
  • 1876 - idem 1872
  • 1881 - idem 1876 plus une domestique
  • 1886 - idem 1881
  • 1891 - idem 1881 plus un domestique
- Moulin de Comporté
  • 1841 - Pierre Perrin époux Magdeleine Léger, 3 filles
  • 1846 - Pierre Coudreau époux Marie Semiot, 1 fille
  • 1861 - Pierre Gibaud (67 ans), un fils 35 ans et sa fille (mère d'une gamine)
  • 1872 - Jean Mandinaud époux Marie Dupuy, 4 enfants et une tante
  • 1876 - idem 1872
  • 1881 - idem 1881 sauf 6 enfants dont le fils Charles meunier aussi et un domestique
  • 1886 - vide ou non recensé (à noter Louis Rabette au bourg, 25 ans, farinier)
  • 1891 - Alexis Machet (48 ans) époux Françoise Ménard et 5 enfants
- Moulin de la Treille (moulin à huile)
  • 1841 - André Merle (dit fermier) époux Marie Balluteaud, 4 enfants
  • 1846 - André Merle (dit fermier) époux Marie Balluteaud, 3 enfants
  • 1861 - Louis Couleau, huilier, époux Marie Sicaud et 3 enfants, plus 1 métayer et sa famille
  • 1872 - Joseph Taupignon, fermier, époux Marie Gadioux et 3 enfants
  • 1876 - François Prat, 35 ans, huilier, époux Geneviève Mareuil, et 2 enfants
  • 1881 - vide ou pas recensé
  • 1886 - Marie Bachellerand, 46 ans, sans profession (dite épouse Constant Baudon non recensé), 3 enfants
  • 1891 - Marie Bachellerand, 46 ans, débitante (dite épouse Constant Baudon non recensé), 4 enfants
Ces meuniers n'étaient pas propriétaires de leur moulin en principe, la concurrence des minoteries se faisaient sentir vers la fin du XIXe siècle.

A la hauteur du moulin de Mareuil malheureusement en ruine.

 A Montjean, pont jeté (terminé en 1848 - CG16)) sur La Péruse à côté du lavoir.

1836 : les chemins de traverse prennent leur essor

Le gouvernement de Louis-Philippe a compris très vite l'intérêt et l'importance de la route (même si parfois il ne s'agissait que d'intérêt militaire : les routes stratégiques). Avant de réglementer la circulation par l'ordonnance du 15 février 1837, ce gouvernement s'attacha au classement des routes et à l'analyse des travaux à entreprendre (loi du 14 mai 1836). Cette même loi du 14 mai 1836 réglait la question des chemins vicinaux en leur apportant un statut et des ressources. C'était là, le point de départ de l'amélioration du réseau routier rural. Cette logique apportait dès 1848 à la Charente le chemin de grande communication n°26 qui relie Ruffec à Montjean et le n°27 (future RD 27), dit de Sauvagnac à Villefagnan, desservant dans le canton : Salles-de-Villefagnan, Tuzie, Courcôme, Raix et Villefagnan.

La Péruse est traversée par le chemin de grande communication n°26-28 grâce à un pont (jetée) terminé en 1848 (délibérations CG16, il fallait cette année là 370 690 fr pour terminer les ouvrages d'art sur les chemins de grande communication de la Charente) quand cet axe fut établi entre Ruffec et Sauzé-Vaussais. Avant, les usagers et la poste aux chevaux traversaient la Péruse à gué.


Quant aux chemin de grande communication n°26 il fait l'objet de demande de subvention parchèvement des travaux au CG16 en 1848.

  • N° 26. Piégut à Montjean, par Montbron, La Rochefoucauld, Saint-Angeau, Valence, Couture, Verteuil et Ruffec. De Montbron à Saint-Angeau, ce chemin emprunte la route départementale N° 6 et de Saint-Angeau à Valence, il se confond avec le chemin de grande communication N° 10.
  • N° 28. Fontafie à Sauzé-Vaussais, par Saint-Claud, le Grand-Madieu, Champagne-Mouton, Ruffec et Montjean. De Champagne-Mouton à Ruffec, ce chemin emprunte la route départementale N° 9, et de Ruffec à Montjean, il se confond avec le chemin de grande communication N° 26.
Aujourd'hui, le réseau converge à Montjean, ainsi la D54 part de Montjean et va à Sauzé-Vaussais... La D19 par de Montjean et part vers Villefagnan, la D26 part de Montjean et va à Ruffec...
 

L'ancienne mer est visible à gauche dans le champ labouré.
 
Montjean : au fond, la Péruse.
Pour jouer en famille : devinez où passe la LGV SEA ? Et rendez-vous sur place.

Le passage de la LGV est établi près des peupliers (avec feuilles ci-dessus, nus photo ci-dessous).
Pour jouer en famille : devinez où passe la LGV SEA ? Et rendez-vous sur place.
La Péruse en crue en février 2013 au début des travaux du "remblai" LGV SEA.
 
Article de votre serviteur en octobre 2013 : clic !
Pour faire passer la ligne à grande vitesse (LGV) Sud-Europe-Atlantique (SEA) sur le ventre de la Péruse à Londigny, il faudra deux ponts et un gros remblai. La rivière et sa vallée marécageuse se défendent, mais elles savent aussi s’avouer vaincue. Vers le début de l’été 2014, les travaux seront terminés.
Durant des années, les malles-poste franchissaient la Péruse à gué près de Montjean, jusqu’en 1763 quand la route royale fut déviée par Ruffec. Dans les années 1850, la Péruse a dû laisser passer le chemin de grande communication n°26 reliant Ruffec à Sauzé-Vaussais (RD 19 aujourd’hui). Un pont sur la Péruse fut calé à cheval entre Montjean et Londigny et accolé à un remblai que chacun appelle ici la jetée. "C’était moins compliqué autrefois, assure Éric Leray, chargé de communication chez le constructeur de la ligne, Cosea. Faire passer des TGV pose le problème des vibrations." Entre les deux franchissements, on compte 300 mètres à peine, au nord-est de Montjean.
La Péruse est un joyau, l’écrin est sa vallée. Les anciens y ont pêché l’écrevisse ou le vairon. C’est une rivière de première catégorie au bord de laquelle les amateurs viennent taquiner la truite.
Les paysans, profitant des alluvions qui engraissaient leurs prairies lors des crues, défendaient leur rivière bec et ongles contre les meuniers qui voulaient maîtriser le flux de l’onde. Autant dire que le secteur fut et est toujours étroitement surveillé.
"Nous observons toutes les obligations réglementaires", rassure Brice Weber, chargé de l’environnement chez Cosea pour le secteur.

Un viaduc était espéré, mais sa hauteur était insuffisante pour un ouvrage d’une portée d’au moins 100 mètres entre piles.
Deux ponts sont donc en cours de construction de part et d’autre de la vallée.
Le premier - l’ouvrage d’art de la LGV SEA le plus au nord de la Charente - au kilomètre 153,6 (distance depuis Tours), est un pont-rail 6,90 mètres au-dessus de la route communale n°3 et le bief de dérivation qui rattrape la rivière au niveau du moulin de Grimaud.
Le second - un pont-rail au kilomètre 153,7 - enjambe la "vieille mer" (cours historique de la Péruse), 6 mètres au-dessus des flots.
Dessous, le lit de la rivière sera reconstitué à l’identique et des rives aménagées à la hauteur du sol naturel. Libre passage sera assuré à la faune terrestre et aquatique. De part et d’autre, des ponceaux de 0,80 mètre ont été prévus pour la petite faune.
Entre les deux ponts un remblai sera élevé pour poser la voie du chemin de fer. "Nous utiliserons des matériaux récupérés ailleurs sur le chantier", précise Éric Leray.

"Difficile de toucher le fond"
Un pont provisoire en métal a été jeté au-dessus de la rivière pour permettre aux engins de circuler. Préparer l’assise du remblai a exigé d’évacuer une couche d’environ 5 mètres de terre dans la vallée alors que la Péruse l’inondait au printemps. Et de remblayer de calcaire, d’où une nuée de camions très remarquée aux beaux jours à Montjean. "Difficile de toucher le fond dans cette vallée alluvionnaire", constate Jean-Louis Caillet, maire de cette commune.
Il a fallu creuser encore pour couler les assises du pont sur la Péruse. Du solide béton en quantité ! La rivière, déviée, contourne la zone, de même que le bief du moulin de Grimaud.
"L’eau venant du sous-sol n’a cessé d’inonder la fouille, indique Éric Leray. Elle doit être pompée pour travailler à sec. Elle est stockée dans une réserve provisoire puis filtrée avant de rejoindre la rivière. Nous en contrôlons souvent la qualité et elle est analysée toutes les trois semaines par la Direction départementale du territoire." L’eau nécessaire aux travaux n’est pas prélevée dans la Péruse, mais puisée en d’autres lieux et livrée par citerne.

Et en 2014 même époque. Deux ponts, à gauche sur la Péruse, à droite sur la route. Un remblai viendra combler le vide entre eux. Les assises ont posé des soucis aux constructeurs faute de stabilité du terrain en fond de vallée. On voit la vieille mer...
 
Laisse béton...
Un chemin de fer pour lequel le Nord-Charente se saigne sans en profiter. Achhh !
Y'en a qui pensent déjà à se coucher sur les voies...
 
La ligne file vers le nord. Nos sous aussi...
 
C'est à proximité de la jetée précitée que fut construit en 2012-2014 une nouvelle jetée pour faire passer la LGV SEA au dessus de La Péruse.

"C’était moins compliqué autrefois, assure Éric Leray, chargé de communication chez le constructeur de la ligne, Cosea. Faire passer des TGV pose le problème des vibrations." Entre les deux franchissements, on compte 300 mètres à peine, au nord-est de Montjean.

"Ce matin… c’est l’automne ! Au milieu de la nuit, à petites gouttes, la pluie a filtré le ciel tourmenté. Puis, le vent s’est levé. Quelques coups de tonnerre ont signifié un orage dans le lointain. Brusquement, les petites gouttes se sont transformées en averse. Sous le pont de Fontcaltrie, l’eau a commencé à sourdre… de petites taches humides, puis de minces filets. Le lit de la Péruse s’est transformé peu à peu en marécage boueux. Sous une racine, Eléonore se réveille. Quelle humidité ! Elle s’ébroue au milieu des hautes herbes qui depuis cet été ont envahi la rivière au fur et à mesure qu’elle s’est asséchée. Eléonore a froid ! Elle se love dans son immense cape noire. Ses yeux s’entrouvrent. Un rapide tour d’horizon ne lui laisse entrevoir que quelques oiseaux picorant des vers, ou des grenouilles s’exhumant du cloaque. D’évidence, elle est seule. Pourtant, elle se souvient s’être endormie aux côtés de sa maman… En ce moment, Eléonore l’aimerait à ses côtés. Se caler sous son aisselle. Profiter de sa chaleur. Se protéger. La belle enfant réfléchit : «Pendant mon sommeil, maman est sans doute allée chercher un peu d’humidité, plus bas, en suivant la Péruse». Eléonore mobilise son énergie, se munit d’un bâton et décide de partir à sa recherche." (PB 2005)



La Péruse et l'eau (1803)
"La Péruse, rivière après un cours de six cents toises, se perd un peu au dessus du village de Saint-Martin du Clocher, elle ne reparoit guère qu’un peu au dessous de la ville de Ruffec pour se jeter dans la Charente, mais elle ne sort jamais dans la partie du vallon qu’occupe cet intervalle qu’après des pluies soutenues & abondantes.

Je ne dois pas omettre de citer ici plusieurs entonnoirs qui se trouvent aux environs de la partie du lit de la Péruse qui est à sec & même un vallon fermé d’une certaine longueur qui est à côté du bois de Ruffec. Ces accidents tiennent à la même disposition du terrain qui occasionne la perte des eaux des rivières & des ruisseaux ainsi qu'à la forme des entonnoirs." (source : Géographie-physique, Nicolas Desmarest, Jean-Baptiste-Geneviève ... - 1803)

Canton de Villefagnan (Statistique générale de la France, 1818)
La Péruse traverse les communes de :
- Mont-Jean, au nord et à 8 kilomètres 381 mètres de Villefagnan, a 663 habitans. Cette commune est aussi traversée par la Péruse. Son sol, maigre et en partie couvert de landes, ne produit que du seigle, de l'avoine et un peu de vin ; mais il y existe d'assez beaux pâturages, dans lesquels on élève quelques bestiaux. On y compte 140 maisons, 662 hectares de terre cultivée, 64 de terre inculte, et 15 hameaux, dont les plus peuplés sont : Fayolle, la Porte, Bannière, et la Péraudière.

- Londigny, au nord et à 8 kilomètres 576 mètres de Villefagnan, a 464 habitans. Le sol de cette commune est léger, froid et médiocre. On y compte l36 maisons, 713 hectares de terre cultivée, 77 de terre inculte, et 19 hameaux, dont les plus importans sont : Grimaud, le Leux, la Grelaudière, et Landraudière.

- Saint-Martin, au nord et à 7 kilomètres 601 mètres de Villefagnan, a 626 habitans. Cette commune est traversée par le ruisseau de la Péruse. Son sol, léger et bon, produit du seigle, beaucoup d'avoine et un peu de vin. On y compte 67 maisons, 660 hectares de terre cultivée, 2 de terre inculte, et 8 hameaux, dont les principaux sont : Villeborde, Lambaunière, les Mons, et la Pironne.

- Bernac, au nord-est et à 7 kilomètres 406 mètres de Villefagnan, a 439 habitans. Le sol de cette commune est maigre et aride. On y compte 107 maisons, 583 hectares de terre cultivée , et 14 de terre inculte. (La Péruse n'est pas citée...)

- Ruffec (Canton de Ruffec)


Vue d'ensemble, au fond, la métairie du Tertre (bientôt 3 logements).
Dessous à gauche le moulin Grimaud, à droite le moulin de Lépine.

Pour jouer en famille : devinez où passe la LGV SEA ? Et rendez-vous sur place.


Le moulin de Lépine. Ci dessus et ci dessous.

Sous le moulin passe la force motrice.
A l'arrière un déversoir jette le trop-plein dans le bief contournant le moulin.




Le moulin Grimaud, au 1er plan devant le bourg de Londigny.

A droite l'église, à l'avant le moulin de Comporté (moulin des Princes), sur le plateau en face à l'ouest, à gauche la métairie de Guignebourg.
La vallée est labourée, le maïs roi, exit les prairies anciennes.


En passant à côté du moulin de Comporté et ses tout petits peupliers. (2000)


Crue en l'hiver 2001, de petits peupliers.

2005, les peupliers ont grandi.

2015, les mêmes ! Etonnant ?

Le lavoir de l'aire de la liberté est au centre de la photo.

Et la horde poursuit jusqu'au moulin à huile de la Treille.
"Pssst ! Les moulins à vin ça n'existe pas" me dit Bacchus !

Le moulin de la Treille (antan Moulin-Neuf) termine la liste actuelle des moulins de la Péruse. (En haut au milieu du cliché).

Joli moulin.


Les pales de la roue sont métalliques et le système fonctionne.

Un gué permet de passer après le moulin (sauf crue).
Un village proche s'appelle Guérivière, étonnant ?


Elles sont belles les mules du Poitou !
Photo qui fait dire que le tourisme est possible à pied à cheval et en voiture...


Un affluent de la Péruse un peu compliqué

La Morelle irrigue la Forêt-de-Tessé sous terre
Le «Maneken-Pis» pompe l'eau de la Morelle
«C'est un mannequin qui pisse» clame Pierrot Queron qui avec son voisin Bernard Bailly a restauré et remis en route un vélo-pompe sur la rivière Morelle. Un engin bricolé il y a 30 ans. En fait un mannequin nain - et masqué - qui pédale sur un vélo dont la roue est une vraie roue à aube mue par les flots de la Morelle.


Un mannequin qui pisse grâce à une fallacieuse astuce : la roue à aube actionne une pompe à vélo adaptée pour envoyer des jets d'eau au travers d'une pipette. «Comme le vrai Maneken-Pis» assure Pierrot.
Toute la commune attendait la sortie de la Morelle. Le «mannequin qui pisse» a d'abord été installé en bas du bourg, au Puits de chez Fouet, mais le débit de la Morelle n'était pas assez puissant. «Alors on l'a déplacé plus bas à la Croix d'Eparon» explique Pierrot déjà inquiet de voir la Morelle s'assécher. Il pensait que le mannequin pomperait l'eau d'un côté de la route pour la renvoyer vers le haut, mais le jet est minuscule. «Un jet de nain» s'étouffe-t-il !
La Morelle sourd à Bannière certains hivers (février 2013).
Derrière la haie au fond passe l'ancienne route postale. Au niveau des peupliers, un abreuvoir. Le relais de poste était en face le long d'une rue en pente. On le remarque à ses fenètres ouvragées.
 
La Morelle traverse la RD Montjean-Ruffec, vers Saint-Martin (fév. 2013).
 
Février 2013
La Morelle a commencé à gronder sous terre au début de l'hiver. Depuis les Deux-Sèvres, sur Pioussay à Lugée, à Jouhé, sur Lorigné du côté de Queue d'Ajasse. Elle est apparue en ordre dispersé, d'abord à Eparon, puis en bas du cimetière de La Forêt-de-Tessé. Et elle a noyé les prés de Bannière de Montjean, la vallée des Bois de l'Eglise entre Villiers-le-Roux et la Chèvrerie. De là elle a poussé ses digues vers la vallée de Saint-Martin-du-Clocher, pour s'accoquiner avec la Péruse et recouvrir champs et jardins en bas du village, elles ont filé sur Bernac et Ruffec se jeter dans le Lien.
Les journaux de Ruffec ne manquaient pas de saluer antan l'arrivée de La Péruse. Aussitôt, toute la ville se rendait en pèlerinage observer les eaux de la belle, qui parfois inondait les prés en amont du Pontreau. En 1904, à l'occasion des crues de La Péruse, l'Observateur de Ruffec relatait que la Morelle n'était pas sortie de terre depuis 1865.

Ruffec 2 juillet 1852
M. Rochard de Ruffec demande à modifier le cours de la Péruse dans sa propriété de Bernac et de la canaliser tout droit. Refusé.

Rouissage du chanvre et du lin, août 1852
Le rouissage du chanvre et du lin nécessitait une surveillance étroite des autorités. De même que celle de l'irrigation au travers du niveau des barrages et périodes concernées, ou du respect du règlement des moulins à eau quant au niveau des déversoirs. Le 2 août 1862, François Mimaud, ancien facteur rural, résidant à Saint-Martin du Clocher, est nommé garde-rivière de la Péruse. Son traitement annuel est fixé à 80 francs payé par douzième. Il devra se conformer aux ordres du syndicat d'eau pour tout ce qui concernera l'exécution des mesures édictées par arrêté réglementaire du 22 juillet 1855.


Conseil général de la Charente, 1854
La canalisation de la rivière de La Péruse exige qu'il soif nommé un syndicat pour régler, avec l'ingénieur chargé de ce service, les travaux à faire et les moyens d'exécution ; en ce qui concerne la canalisation de l'Osme, il désire que l'administration accélère le plus possible les travaux des commissions syndicales qui ont été nommées.


Règlements des moulins, 1858
Le 3 juillet 1858, E. de Champvallier directeur du syndicat de la Péruse, demande au préfet de la Charente d'établir les règlements des moulins de Chateliers (Deux-Sèvres, propriétaire M. Nivard), Gillebert et Mareuil (Montjean), l'Epine, Grimaud, Comporté et la Treille (Londigny). Les meuniers élèvent le niveau d'eau à leur gré n'ayant jamais disposé de règlement.


3 juillet 1858
Etude du règlement du moulin de Chateliers
C'est la première usine sur le cours de la Péruse. Bief artificiel sur une longueur de 100 m mais la vieille mer est totalement obstruée. A 38 m en amont existe une vanne de décharge de 0,37 m de large. Niveau des eaux au moulin : en amont à 0,248 à contrebas du repère, en aval à 1,392 m à contrebas du repère. Le propriétaire M. Nivard demande que le niveau reste au niveau d'aujourd'hui, les riverains demandent que les eaux soient assez hautes pour baigner leurs prés.

3 juillet 1858
Etude du règlement du moulin de Mareuil
11 février 1859, visite du moulin de Mareuil par le service hydraulique : le moulin est à 405,60 m en aval du moulin Gillebert, la vieille mer est fermée par un barrage de 10 m de long, le jour de la visite les eaux d'amont sont à 0,237 m en contrebas du repère, les eaux d'aval à 1,546 m.
Le fermier du moulin demande que le niveau des eaux soient fixées à celui du jour de la visite, le propriétaire du moulin demande que le niveau soit fixé de façon à ne pas engorger la roue de son moulin.
Règlement fixé par arrêté du préfet le 24 octobre 1859.

Des écrevisses dans un aquarium de la maison de l'eau (jardin des 5 sens).

3 juillet 1858,
Etude du règlement du moulin de
Gillebert
11 février 1859, visite des lieux par le service hydraulique : le moulin est à 991 m en aval du moulin des Chateliers, la vieille mer est fermée par un barrage en terre de 11 m de long, le jour de la visite les eaux d'amont sont à 0,907 m en contrebas du repère, les eaux d'aval à 2,069 m. Le propriétaire du moulin est Pierre Moulin.
Règlement fixé par arrêté du préfet le 24 octobre 1859.

De même à Londigny.
Le moulin de l'Epine appartient à Malbay de la Vigerie (château du Breuil-Goulard). Il est placé à 1197 m en aval du moulin de Mareuil. Bief artificiel jusqu'au pont de la RD27, la vieille mer est obstruée. La hauteur d'eau a fait l'objet de contestation mais un accord fut passé.


Le moulin de Grimaud appartient à Pierre Sansaud fils. Pas de remarque particulière. Il est placé à 419 m en aval du moulin de l'Epine. Le jour de la visite les eaux d'amont sont à 0,329 m en contrebas du repère, les eaux d'aval à 1,751 m.

Le moulin de Comporté appartient au Marquis de Touchimbert. Il est placé à 575 m en aval du moulin de Grimaud. Le bief est artificiel et la vieille mer n'existe plus. Le jour de la visite les eaux d'amont sont à 0,863 m en contrebas du repère, les eaux d'aval à 1,964 m. Le comte de Touchimbert fera appel du règlement qui par la hauteur de l'eau fixée empêche l'utilisation du moulin. La hauteur d'eau fait craindre le risque de déversement dans la prairie mais cela ne gène pas le comte de Touchimbert ni les autres propriétaires. Finalement il remporte la partie...

Le moulin de la Treille (moulin à huile) appartient au Marquis de Touchimbert. Souci car il n'a pas réalisé les travaux demandés à savoir de donner au déversoir une longueur de 4 mètres (au lieu de 2 m) puisque la vieille mer n'est pas rouverte, et de poser un repère. Mise en demeure d'exécution pour le 1er juin 1861.

Londigny, 1863
Époque de la renaissance, château formant un corps de logis à charpente en tiers-point, flanqué de deux tours à l'est et à l'ouest; pavillon carré du XVIe siècle; belle fuie dont les fenêtres sont ornées de pilastres et couronnées d'un fronton (Statist. monum. de la Charente). Ce château appartint à la famille de Sansac, illustre sous François I«. - Château de Guignebourg, situé entre Londigny et Montjean; il n'en reste que quelques pans de murs.

Dans la vallée, au bas du château du Peu, cet aigle de béton a été érigé au dessus d'un puits. A cet emplacement a existé une fontaine.

Nota : L'église Saint-Hilaire aurait été bâtie auprès d'une source miraculeuse, la Font Béquille.


Vers 2005 c'était triste entre le moulin de Comporté et l'aire de la Liberté.
Aujourd'hui, une bande enherbée a été ménagée
dans le champ de maïs, des arbres ont été plantés et la végétation a repoussé sur les rives (ci-dessous).



Conseil général de la Charente, 1863
Rivière de Péruse. - Sur un parcours de 20 kilomètres.
Pendant les années 1859, 1860 et 1861, le syndicat a opéré le curage, soit du cours d'eau actuel, soit de l'ancien lit, sur une longueur de 18 kilomètres, comprise entre la limite du département des Deux-Sèvres et le chemin des Adjots à Ruffec.
Cette opération a coûté 7,328 fr. 29 c, ce qui porte à 0 fr. 36 c. le prix moyen de revient par mètre courant. La dépense faite en 1862 ne s'est élevée qu'à 198 fr. et a été effectuée pour l'abaissement de la fontaine de Cartry (Fontcaltrie), à la limite des Deux-Sèvres.

Note : le syndicat composé de 5 membres dont MM. de Champvallier, de Touchimbert, les deux moulins appartenant au marquis de Touchimbert, il fut décidé le 20 janvier 1866 que l'étude se porte en Bernac et Ruffec, là où les côteaux aspirent le plus l'eau de la Péruse.

 

A Ruffec la Péruse se jette dans le Lien.
 

Wikipédia précise: "Ce cours d'eau permanent est très court: 2,5 km. Il naît à Ruffec à partir de fortes résurgences d'un écoulement souterrain karstique des eaux de la Péruse, ruisseau temporaire qui montre des pertes importantes tout au long de son cours. Le Lien n'arrose que les communes de Ruffec où il prend sa source, et de Condac où il conflue avec le fleuve Charente, au nord du département de la Charente.

Les fortes pertes de la Péruse et de son affluent la Morelle dans les calcaires karstifiés du Jurassique moyen d'âges bajocien et bathonien induisent une importante circulation d'eaux souterraines dont les principaux exutoires débouchent, d'une part directement dans la vallée de la Charente (dans la commune de Condac, entre le bourg et Refousson) où elles alimentent le fleuve et, d'autre part, dans la ville de Ruffec en dessous de l'église Saint-André et au pied de l'ancien château.

À Ruffec ces sources forment une rivière permanente d'eau claire, le Lien, qui alimente tout d'abord un grand bassin de 200 mètres de long au bord duquel est construit un lavoir.

Le Lien reçoit sur sa rive gauche, juste en aval de ce bassin, les eaux de surface de la Péruse (principalement en hiver, en période de crue); puis quelques dizaines de mètres plus loin sur sa rive droite un ruisseau, appelé localement le Faux Lien, provenant également des sources situées au pied du château, qui passe au sud de celui-ci avant de se jeter dans le Lien quelques centaines de mètres plus loin.

Le bref cours du Lien est très sinueux avec trois méandres entaillant le plateau calcaire de 25 à 30 mètres. Il se jette sur la rive droite de la Charente entre le bourg de Condac et le lieu-dit de Rejallant sur la commune de Condac."


Suite de l'histoire:
Ruffec se plaint de ne pas être alimenté toute l'année par la Péruse, sans doute aussi à cause des routoirs (bacs parfois à même le lit de la rivière pour faire rouir le chanvre).
Cette plainte de manque d'eau en aval contre les meuniers et habitants de l'amont n'a cessé d'alimenter la chronique.

Le but poursuivi par le syndicat consiste, non-seulement à dessécher et à assainir les prairies riveraines bordant le cours d'eau supérieur de la Péruse, là où les eaux sont relevées et gênées dans leur écoulement par une multiplicité de petits moulins sans importance , mais encore à empêcher la déperdition de ces eaux, absorbées soit par quelques gouffres, soit par leur stagnation sur un sol perméable, et à les amener jusqu'au ruisseau du Lien.
La ville de Ruffec, qui a un grand intérêt à cette amélioration , a volé en 1862 une somme de 2,500 fr. pour y être appliquée à titre de subvention. En résumé, les résultats obtenus par le syndicat sont fort importants, puisque, sur un développement total de 20 kilomètres, les eaux parcourent librement leur lit dans un parcours de 18 kilomètres et qu'il ne leur reste plus à franchir que 2 kilomètres pour atteindre le ruisseau du Lien, à Ruffec.


Conseil général de la Charente, 1864
Syndicat de la Péruze.
La suppression de deux moulins sur la Péruse permettrait à l'eau d'arriver jusqu'à Ruffec ; cette suppression est évaluée à 5,000 fr. Le conseil pense qu'il y aurait lieu d'accorder cette somme, attendu que le syndicat ne possède que les fonds nécessaires à couvrir son emprunt.

Conseil général de la Charente, 1864
Commune de Montjean (Péruse)
M. le président soumet également au Conseil une lettre de plusieurs habitants du canton de Villefagnan, qui protestent contre le voeu émis par le conseil d'arrondissement de Ruffec, et ayant pour objet la suppression des moulins de Gilbert et de Mareuil. Un membre fait observer, à l'occasion de cette communication , que la suppression de ces usines n'a pas encore été demandée par l'administration ou par le syndicat de la Péruse. Le Conseil décide que cette protestation sera renvoyée aux agents chargés du service hydraulique.

Août 1864
Montjean s'oppose à la destruction de ces moulins qui sont d'une grande utilité à ses habitants et des communes voisinent ajoutent qu'elles aussi.

Août 1864
Le syndicat fait observer au CG16 que le conseil d'arrondissement de Ruffec a demandé lors de la session de juillet 1864 la suppression des moulins de Gillebert et de Mareuil prétextant que ces deux usines empêchaient la Péruse d'aller à Ruffec. Sans consulter le syndicat de la haute Péruse. Ou alors les hommes qui ont étudié le cours de notre ruisseau tels que M. le Marquis de Touchimbert, M. de Lavigerie (châtelain du Breuil Goulard propriétaire aussi de moulins à Londigny), etc. ils n'auraient point émis le vote ; ces messieurs auraient dit que ces usines étaient situées sur un terrain non absorbant ; ils auraient dit que la destruction de ces usines porterait préjudice aux communes environnantes, ferait un grand nombre de mécontents, serait la perte de nos prairies et ne ferait rien gagner au parcours de l'eau.


La Péruse (conseil municipal Saint-Martin du 4 mai 1866)
Demande l'établissement d'un pont au lieu-dit Les Preuilles sur le chemin qui va de La Pironne aux Molles. Autorisation du préfet le 8 janvier 1867.

La Péruse (conseil municipal Saint-Martin du 20 août 1876)
Réparation du petit pont sur la Péruse sur le chemin rural n°6 entre Villeborde et Villiers-le-Roux, pont commun entre Londigny et Saint-Martin. Réparation à faire d’urgence, pont très utile aux transports de l’agriculture. Vote 140 francs à prendre sur les fonds libres de la commune. Est d’avis que cet ouvrage soit réparé de concert avec Londigny.


Ruffec, 18 novembre 1868
Demande d'établissement d'un barrage-lavoir
Les habitants de Nouzières emmenés par M. Chevalier, négociant à Ruffec, demandent l'établissement d'un petit barrage au pied du coteau sur lequel est bâti leur village, afin d'établir un lavoir sur la Péruse appuyé sur un mur appartenant au même Chevalier et bordant un pré appartenant à M. Thorel. Hauteur d'eau demandée : 40 cm. Accordé le 8 mars 1871 par le Préfet de la Charente.

1er août 1884
«Habitant la commune de Londigny qui est sur le bord de la petite rivière la Péruse, je viens soumette à votre appréciation un fait qui peut avoir de trop grandes conséquences en temps d'épidémie, pour qu'il n'y soit pas apporté remède. Les habitants de la contrée ont l'habitude à cette époque des grandes chaleurs, de déposer dans des trous creusés au bord du ruisseau, du chanvre pour le faire rouir. L'eau n'est pas constante et lorsqu'après un certain temps, ils la déversent dans la rivière, d'ailleurs très peu abondante, il se produit un empoisonnement général de toute la Péruse et une odeur infecte pour les riverains. En ce moment où le choléra est à notre porte, je considère cet état de choses comme extrêmement dangereux et vous prie d'étudier cette question, d'autant plus que le chanvre roui dans les champs et non dans l'eau, est de meilleure qualité, et qu'une mesure d'interdiction ne pourrait nuire aux cultivateurs.
La Péruse prend sa source à Sauzé-Vaussais dans les Deux-Sèvres, il serait utile que l'administration de la Charente puisse s'entendre avec celle des Deux-Sèvres pour que ce petit cours d'eau ne soit pas infecté dès sa source.
F. Comte De Lameth."

Le comte fut écouté...

Arrêté
Angoulême, le 17 juillet 1885.
À MM. les Sous-Préfets et Maires du département
MESSIEURS, J'ai pris, à la date du 17 juillet courant, l'arrêté ci-après réglementant le rouissage du chanvre et du lin dans les rivières et canaux non navigables et non flottables du département. J'ai l'honneur de vous inviter à porter cet arrêté à la connaissance de vos administrés et de vous prier de vouloir bien faire exécuter strictement toutes les prescriptions qu'il contient notamment l'article 4 ainsi conçu.
Aucune portion des chanvres ou lins ne pourra être déposée dans l'eau si elle n'a été préalablement séchée à l'air et si la tige n'a été dégagée avec soin des feuilles et graines.
J'ai l'espoir que les populations comprendront qu'il est de leur intérêt bien entendu de se conformer aux prescriptions de cet arrêté; mais, dans le cas où vous rencontreriez quelque résistance pour en assurer l'exécution, je compte sur votre zèle et votre dévouement pour ne pas reculer devant les mesures de rigueur qui vous paraitraient justifiées.
Agréez, messieurs, l'assurance de ma considération très distinguée.
Le Préfet, G. RIVAUD.
ARRÉTÈ
Le Préfet de la Charente, Chevalier de la Légion d'honneur,
Vu les propositions de M. l'Ingénieur en chef des ponts et chaussées;
Vu les lois des 16-24 août 1790, 19-22 juillet 1791 et 5 avril 1884;
Considérant qu'il est nécessaire de pourvoir à la salubrité publique en respectant autant qu'il est possible les intérêts de l'agriculture et de l'industrie,
ARRETE...

C'est le même texte que celui de son collègue des Deux-Sèvres (même cours d'eau).
Même s'il a fallu un an de plus pour arriver à sa publication. Les lumas filent plus vite que els cagouilles, ou du moins counillent moins...

Le Préfet des Deux-Sèvres, H. DE MALHERBE.
ARRÊTÉ du 25 juillet 1884.
Nous, Préfet des Deux-Sèvres,
Vu les lois des 16-24 août 1790, 19-22 juillet 1791, et 5 avril 1884, sur la police municipale. Considérant qu'il est nécessaire de pourvoir à la salubrité publique, en respectant, autant qu'il est possible, les intérêts précieux de l'agriculture et de l'industrie ;

Arrêtons :
Art. 1er. - Le rouissage du chanvre du lin est interdit dans les rivières et canaux navigables et flottables du département.
Art. 2. - Le rouissage du chanvre et du lin est également interdit dans les portions des ruisseaux, fontaines et rivières non navigables ou flottables qui sont voisines des villes et bourgs, et dans celles dont le cours n'est pas assez rapide pour empêcher la corruption de l'eau.
Art. 3. - A cet effet, MM. les maires désigneront à leurs administrés les cours d'eau qu'ils jugeront pouvoir, sans inconvénients, servir au rouissage, les parties de ces cours où les chanvres et lins devront être déposés, la quantité de ces chanvres ou lins à y placer, et la distance à observer entre chaque place.
Art 4. - Aucune portion des chanvres et lins ne pourra être déposée dans l'eau, si elle n'a été préalablement séchée à l'air, et si la tige n'a été dégagée avec soin des feuilles et graines.
Art. 5. - Les chanvres et lins qui auraient été mis dans les cours d'eau sans l'autorisation des maires, dans d'autres lieux, en plus grande quantité, ou à des distances plus rapprochées que cette autorisation ne l'aurait prescrit, ou qui n'auraient pas reçu la préparation mentionnée en l'art, précédent, seront extraits de l'eau par ordre de l'autorité municipale. aux frais des propriétaires, sans préjudice des poursuites qui devront être exercées contre les contrevenants.
Art. 6. - Les contraventions aux dispositions qui précèdent seront constatées par des procès-verbaux des maires, adjoints et commissaires de police, des gardes-pêches et forestiers, et de la gendarmerie. Les contrevenants seront cités, suivant les cas, devant les tribunaux compétents.
Art. 7. - MM. les sous-préfets et les maires du département sont chargés de l'exécution du présent arrêté, chacun en ce qui le concerne.
Niort, le 25 juillet 1884.
Le Préfet des Deux-Sèvres, H. DE MALHERBE.

La Péruse (conseil municipal Saint-Martin du 22 décembre 1891)
Exposé d’un rapport de l’ingénieur ordinaire relatif à la prise d’eau du Marquis de Lameth. Considère que l’établissement d’une prise d’eau sur un cours d’eau dont le débit est insuffisant à alimenter pendant la plus grande partie de l’année le lavoir public communal et les abreuvoirs, lequel lavoir dessert également les communes limitrophes pour leur blanchissage, et même pour l’abreuvage de leurs bestiaux qui viennent chercher l’eau dans les temps de sécheresse soit au moyen de cuves ou de tonneaux.
Cette prise d’eau constitue donc un abus qui porte le plus grand préjudice aux habitants de la localité situés à proximité du cours d’eau, notamment ceux de Saint-Martin, mais aussi Bernac, La chèvrerie, La Faye, Villiers-le-Roux, etc.
En conséquence le conseil demande purement et simplement la suppression de la prise d’eau du dit Lameth, gendre de M. le Marquis de Touchimbert.

Londigny, 1er septembre 1893
Arrêté du maire Louis de Touchimbert concernant le rouissage des chanvres et les routoirs.
Vu la loi du 28 septembre 1891 sur la police rurale,
considérant que la sécheresse a mis à sec la plupart des mares et puits de la contrée, que les habitants sont obligés d'aller chercher de l'eau à la Péruse, et pour arrêter la cooruption et la perte de l'eau, arrête :
- il est interdit de faire rouir du chanvre dans le lit du ruisseau;
- il est défendu de mettre à rouir du chanvre dans les deux routoirs de Lépine et de Grimaud;
- il est interdit de rouvrir les anciens routoirs qui ont été fermés par le syndicat parce qu'ils se trouvaient dans des gouffres et faisaient perdre l'eau de la rivière
...

Quand la Péruse s'assèche, elle semble comme aspirée par le sous-sol.

Mais quand elle déborde dans les champs en face, les cygnes de Ruffec viennent s'y mirer... (Février 2013)
 

Lavoir de Saint-Martin-du-Clocher
Le maire doit veiller à ce qu’il ne soit pas installé de routoir (rouissage du chanvre) dans le lit de la rivière pour sauvegarder la qualité de l’eau. Le lavoir est fréquenté par les lavandières des communes alentours qui ne dispose d’aucun ruisseau : Villiers-le-Roux, La Chèvrerie, La Faye, Bernac. En 1906, une taxe de 10 c. par an et par lavandière est instaurée «parce qu’il faut remplacer les pierres et penser à couvrir le lavoir»… La commune adhère en 1938 au projet de syndicat d’adduction d’eau potable, mais les robinets ne couleront que vingt ans après, de nombreuses laveries plus tard.

La Péruse en crue à Saint-Martin du Clocher.


 

Quand elle est à sec sous le pont de la RD.

La Péruse (conseil municipal Saint-Martin d'avril 1901)
«Considérant que le volume des eaux de La Péruse diminue de plus en plus dans la commune de Saint-Martin-du-Clocher ; qu’il y a quelques années s’écoulait encore jusqu’à Mouchedune sur la commune de Bernac, tandis qu’actuellement, même au moment des eaux les plus fortes, elles ne dépassent guère le chef-lieu de la commune de St.-Martin du Clocher, que si on ne prend pas garde à la conservation du ruisseau celui-ci ne tardera certainement pas à devenir complètement à sec, même à Saint-Martin du Clocher.
On accuse « un trop nombre d’arbres déracinés par le vent depuis le pont de Merlet (Londigny) ; que sur le même parcours le long de la prairie du Marquis de Lameth existe plusieurs rigoles au moins aussi larges que le ruisseau qui laissent s’évacuer vers les prés un tiers de l’eau, au moment où les eaux sont les moins fortes après la coupe des foins ; qu’il existe dans le lit du ruisseau des piles de pierres placées dans le but d’établir des barrages où viennent s’arrêter des branches d’arbres, des herbes formant obstacle à l’écoulement régulier de l’eau, qui fait monter celle-ci par dessus les berges. Considérant qu’il existe au moulin de la Treille des écluses sans aucune raison plausible après la réparation du moulin – il y a au moins 40 ans -, que cette écluse sert à retenir l’eau qu’une machine élévatrice fait monter au réservoir du parc du Marquis de Lameth, que le préposé au fonctionnement de cette machine n’a pas soin d’ouvrir la vanne quand l’eau est au plus haut ; considérant que sur Saint-Martin du Clocher le ruisseau a besoin d’être curé…»
Cette supplique au préfet est réitérée le 14 août 1904.

 

27 septembre 1901 : le rouissage du chanvre

Interdiction de faire rouir du chanvre dans la Péruse.


La Péruse et l'eau (1803)
"La Péruse, rivière après un cours de six cents toises, se perd un peu au dessus du village de Saint-Martin du Clocher, elle ne reparoit guère qu’un peu au dessous de la ville de Ruffec pour se jeter dans la Charente, mais elle ne sort jamais dans la partie du vallon qu’occupe cet intervalle qu’après des pluies soutenues & abondantes.

Je ne dois pas omettre de citer ici plusieurs entonnoirs qui se trouvent aux environs de la partie du lit de la Péruse qui est à sec & même un vallon fermé d’une certaine longueur qui est à côté du bois de Ruffec. Ces accidents tiennent à la même disposition du terrain qui occasionne la perte des eaux des rivières & des ruisseaux ainsi qu'à la forme des entonnoirs." (source : Géographie-physique, Nicolas Desmarest, Jean-Baptiste-Geneviève ... - 1803)

Bernac, 1914
Située dans l'est du canton, la commune de Bernac est limitrophe du canton de Ruffec ; du reste, la paroisse de Bernac dépendait autrefois de la baronnie de Ruffec. C'est une contrée pittoresque, où des collines boisées alternent avec de frais vallons et au milieu de laquelle le lit de la Péruse déroule son cours sinueux. Cette petite rivière se perd, en effet, dans le sol avant d'atteindre la commune de Bernac et c'est seulement après de longues et fortes pluies que son lit reçoit une partie de ses eaux.

 


24 heures d'escale pour plus de 50 cigognes en route pour la Normandie. Février 2014, photo perso et bagues lues par Charente Nature (qui aurait compté 80 cigognes).

De part et d'autre du canal de la Péruse.





 


Reprenons le cours "d'eau" pour joindre Ruffec
La Péruse file à la rencontre du Lien à Ruffec

Arrivée dans le bourg de Bernac (Fevrier 2013).

Derrière la mairie...



Une piscine au meilleur coût ! Quelle chance...

Arrivée dans la vallée à Ruffec à la hauteur de la RN10.

 Le canal Péruse à sec aux Gallais commune de Ruffec... comme depuis toujours. Mais (ci-dessous) le 17 juin 2015...

Au bas de la Gendarmerie.

Le Lien relie la Charente et les fontaines de Ruffec
Bloquée au nord par le horst de Montalembert, la Péruse a tracé son lit en se glissant timidement entre de petites collines qui la conduisent tout doucement à Ruffec. Depuis Saint-Martin du Clocher, l’été, elle se faufile sous terre jusqu’à son confluent avec le Lien. L’hiver, elle aura traversé de grandes prairies qu’elle daigne parfois «recouvrir». Et amender d’alluvions.

La Péruse en crue (en haut)

Un pont passe au dessus de la Vallée depuis 1976.
Le lit de la Péruse a été transformé en fossé.

Autre pont historique en bas du Pontreau (quartier qui en tire son nom).

L'entretien de la Péruse a souvent été problématique (ici en 2006).

En 2010 il a été réalisé de fond en comble.

Confluent de la Péruse et du Lien au dessous du château et à l'est de l'église.




Pâté de foie gras sans doute... Canards du Lien.

Le lavoir des amoureux et des lavandières de Ruffec face au cinéma le Family.

Au fond, le pont sur le Lien qui file vers la Charente.

La Péruse fait figure de canal en s’approchant des faubourgs. Parfois, son lit ressemble à un sentier herbu. Asséché, il est emprunté par les sportifs, à pied ou sur deux roues. Elle confie se désespérer de ne pouvoir arroser les plantations riveraines. Parce que de nombreux jardiniers se démoralisent de la voir s’évanouir dès l’arrivée du soleil. Pour la bonne santé de leurs légumes, ils ont dû se résoudre à creuser des puits qui jalonnent son cours souterrain.
Après s'être enfilée sous le pont de la route de Confolens, elle disparaît à la hauteur d’un vieux moulin en se déversant dans le Lien qui essore la douve aménagée au pied du château des seigneurs de Ruffec. Ce petit cours d’eau rassemble une multitude de petites sources qui drainent les coteaux alentours. On dit que son parcours aurait été navigable, autrefois. En tous cas, il signale son passage par d’immenses saules pleureurs dont l’ombre rafraîchit à l’envie les promeneurs.

Seuls, de petits moulins peuvent ralentir le cours d’eau dans son empressement à rejoindre la Charente, au sud de Condac. Du parapet des ponts minuscules qui l’enjambent, on aperçoit le beau village de Condac, sur une hauteur. Plus bas, de vertes prairies accueillent de rares vaches. De nombreux petits hameaux se perchent sur les mamelons alentours. De là, la vue est imprenable sur la vallée du fleuve Charente qui file rafraîchir les baigneurs à Rejallant en se courbant dans un respectueux salut au pied du village des Touches.


Et cette histoire ce n'est pas du cinéma !
 


L'entretien de la Rivière
2010, réunion à Montjean
La rivière Péruse tente de retrouver son ancienne figure

Grâce à un important programme de travaux d’entretien et d’aménagement, la Péruse pourra dans quelques années retrouver sa bonhomie, son eau froide et poissonneuse, et perpétuer ses facéties ancestrales.
 
En mars 2010 à la hauteur du moulin de Mareuil.
Ruines du moulin de Mareuil.
 

Plantés en hiver 2009-2010 ces petits arbres ont fait des grands (à voir sur place).
Une bande enherbée a été ménagée. Plus stupéfiant encore en 2015, les rives de la Péruse sont complètement végétalisées.

Serge Machet, président du syndicat mixte d’aménagement hydraulique (SMAH) du bassin du val de Péruse, accueillait mardi les participants du Clap’eau (1).
Le SMAH qui succède à l’ancien syndicat de curage de la Péruse concerne l’ensemble du cours de la Péruse (24 km), avec six moulins, et inclut les six communes qu’elle traverse, de la source à Sauzé-Vaussais jusqu’au Lien qu’elle rejoint à Ruffec. Il est financé par les cotisations des communes (9.654 euros chaque année) et des subventions.
Cette petite rivière ne laisse jamais insensible ni ses riverains, ni ses visiteurs avec lesquels elle aime jouer. «La Péruse qui fait tous les ans un miracle en la nature… la Péruse a coutume de couler aux mois d’avril et de mai, et quelquefois de juin durant quatorze jours, au bout desquels elle s’arrête sans jamais passer outre» pouvait-on lire sur un guide des rivières en 1644.
Une partie du cours qui est à sec une bon moment de l’année ose déborder de temps en temps dans la vallée. De Saint-Martin à Ruffec, notamment. Mais en amont, le cours d’eau est en première catégorie piscicole. Rare, on y trouve de la truite fario et du brochet (en partie haute de Londigny à Montjean).
La rivière a été maltraitée, des propriétaires riverains ont autrefois détourné le cours d’eau, l’ont canalisé. De tous temps, les hommes se sont disputés à son égard : en cause, la rivalité entre meuniers et paysans, les premiers accusés de retenir l’eau et d’empêcher l’irrigation des prairies voisines, à cause des routoirs (rouissage du chanvre) source d’extrême pollution pour le poisson et les buveurs d’eau.
En août 1893, sévissait une grande sécheresse, sur les coteaux de Londigny les puits étaient à sec, la seule ressource en eau était la Péruse… polluée par la vidange des routoirs.
Une fière allure de rivière bucolique
Aujourd’hui encore existent des différents : hauteur d’eau, peupliers, irrigation, pêche, environnement. Clap’eau réunit tous les intervenants une fois par an et fait le point des travaux.
Autrefois, on curait. Aujourd’hui, on aménage. Entre les deux, la tempête de 1999 et la chute de milliers de peupliers...
En 2015, il faudra que l’eau soit de bonne qualité. «A faire : l’entretien de la ripisylve, la revégétalisation des berges, la sensibilisation et l’information du public, citent entre autres actions Michael Canit et Alain Marchegay, conseillers techniques au conseil général, 38 pour cent du linéaire n’est pas végétalisé, la Péruse ressemble à un fossé.» Ou encore : «Les débordements (inondations) doivent être favorisés de façon à alimenter la nappe phréatique».
Quatre années de travaux sont nécessaires pour traiter tout le parcours. En 2009, à partir de Ruffec les rives ont été débroussaillées, élaguées, recépées.
«Beaucoup de sureau sur l’aval a dû être enlevé, des plantations sont faites le long de la rivière et à un mètre du cours d’eau avec du frêne commun, de l’érable champêtre, du peuplier d’Italie, du chêne pédonculé, les arbres sont espacés de six mètres» indique Michael Canit, conseiller technique au conseil général.
Aujourd’hui, hommes et machines s’activent à Montjean, au niveau des moulins de Mareuil et Gilbert dans une véritable brousse. Mais les techniciens opèrent au bistouri pour conserver la végétation indispensable.Après 2011, propose Michael Canit : «Il faudra redonner à la Péruse une allure naturelle et faire oublier la canalisation». Et continuer à discuter, informer, convaincre.
(1) Clap’eau : comité local participatif sur l’eau créé en février 2000 en vue de promouvoir une gestion concertée dans les bassins, autour d’un programme d’entretien ou de «renaturation» en formalisant des démarches participatives entre les acteurs liés à la rivière sur les projets du ou des maîtres d’ouvrage. Les membres du Clap’eau appartiennent à des associations de pêche, associations de protection de l’environnement, associations de consommateurs, communauté de communes, pays, chambre d’agriculture, syndicats d’irriguants, partenaires financiers-et autres utilisateurs de l’eau.

Et si une visite aux moulins de Condac vous tentait ?
Allez ! http://gastronomeruffec.wifeo.com/condac-et-son-histoire.php

 
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