Histoire des halles du marché de Villefagnan

Sources : AD86 (archives évêché Poitiers) et AD16 (délibérations du conseil municipal).

De nouvelles halles tous les siècles
Avant qu’elles ne fussent élevées en pierre pour l’éternité… les halles du marché de Villefagnan étaient en bois. Tous les cent ans, il fallait les reconstruire.
En octobre 1561, à la demande de l’évêque de Poitiers, seigneur de Villefagnan, six foires annuelles (le champ de foire se tenait au cimetière) et un marché le vendredi ont été institués par lettres patentes du roi Charles IX.
Des halles furent érigées. Mais en 1700, déjà, elles étaient à reconstruire : il fallut 38 piliers de bois, hauts de 4 mètres, reposant sur des massifs de pierre de taille hauts de 33 centimètres. Une face du hangar s’étirait sur 16 mètres, l’autre sur 22 mètres. Le travail et les fournitures s’évaluaient à 1918 livres et 12 sols.



Exemple de halles en bois telles celles de Villefagnan (Besançon).

En 1778, de nouvelles halles sont édifiées, à l’initiative de quelques habitants autorisés par l’évêque afin de relancer les foires.

Affiches du Poitou
Jeudi 8 janvier 1778
De Villefagnan, le 21 décembre : J’aime à voir, Monsieur, les hommes chercher à se rendre utiles les uns aux autres, en s’occupant des établissements qui peuvent produire l’avantage commun.
Il existait ici anciennement des halles, qui depuis sont tombées en ruines, & qu’on avait négligé de réédifier.
Enfin le zèle de l’intérêt public s’est emparé de plusieurs cœurs. On a demandé à M. l’évêque de Poitiers, seigneur de ce lieu, un terrain propre à construire des halles, ce qu’il a bien voulu accorder avec cet empressement louable qui concourt au bien social, & qui est si digne de reconnaissance.
Cet ouvrage est achevé ; de sorte que nous pouvons espérer que nos foires vont reprendre leur ancienne faveur.
Je vous prie, Monsieur, de les annoncer dans votre feuille, & d’en faire indiquer les époques dans l’Almanach de la Province. (Elles y sont marquées).
La position de ce lieu leur promet du succès, il est peuplé, bien environné près de Ruffec. On recueille assez avantageusement plusieurs productions de la terre, parce qu’on y est laborieux ce qui mérite estime & encouragement : car la prospérité, pour s’étendre & devenir générale, afin de faire le bien public, a besoin d’avoir tous les moyens qui peuvent la servir.
Une branche de l’industrie de nos habitants, & de la fécondité de nos terres, est celle de la culture du safran., à laquelle on se livre volontiers, & qui peut devenir importante, si on veut la favoriser.
La contrée doit beaucoup en tout point à MM. Brumauld des Houlières, et Bouquet du Coulombier, juge et procureur fiscal de cette terre. Ils appliquent constamment leur zèle à tout ce qui peut être utile. Il faut nommer & toujours louer les bons citoyens, parce que la meilleure exhortation pour faire le bien, est de citer un exemple. Etc.



De nouvelles halles
Construite au XVIIIe siècle et surmontée d'un petit clocher abritant l'horloge, les nouvelles halles ont été rénovées dans les années 1990.

Elle est dite "halle aux grains" ce qui est une erreur historique.

5 février 1860
Le 5 février 1860, les membres du conseil municipal, sous la présidence de M. Poitevin, maire, quelques membres ayant fait des observations sur le maintien des halles et sur les avantages qu’il y aurait d’en construire d’autres dans le même local, «voulant que le dit travail fut accompli de la manière la plus convenable», il a été convenu qu’une commission de trois membres serait nommée pour aller avec l'agent voyer supérieur visiter les lieux et faire un rapport au conseil municipal.
Furent nommés membres de la commission: M. Barilliet, adjoint, MM. Girard et Oscar Joubert, laquelle commission sera présidée par M. le Maire. Les travaux dont cette commission est chargée doivent être terminés avant la fin d’avril 1861.


14 mai 1860
Le 14 mai 1860, le conseil municipal
délibére. L’an mil huit cent soixante et le quatorze mai, les membres du conseil municipal de la commune de Villefagnan, réunis en session ordinaire, étaient présents M. Barilliet Adrien, forgeron, Pourageaud, Pasquier, Barraud, Bonnetaud, Seguin, Naprillon, Joubert. M. l’adjoint, en l’absence du Maire, a exposé que dans une précédente session le Conseil Municipal a nommé une commission pour faire le plan et le devis d’une halle. Le plan a été fait et présenté au conseil municipal qui l’a accepté dans tous ses détails. La dépense s'élève à la somme de 8 000 francs.
Important : Le conseil après en avoir délibéré, reconnaissant que les halles qui existent actuellement sont gênantes pour la circulation, stationnement les jours de foire, que n’étant pas closes elles servent au voisinage pour y déposer plusieurs objets très encombrants et sont un réceptacle de toute sorte de malpropreté, que le projet proposé obvierait à tous ces inconvénients et, en outre, serait pour la localité très avantageux, servirait à embellir le bourg et ferait disparaître les vieilles halles qui sont très laides et inserviables; 
est d’avis, à l’unanimité, d’accepter le plan et le devis tel que présenté par M. Lerdgrandet ; les plans sont signés par M. Gilbert, architecte à Ruffec ; et M. le Maire est autorisé à faire les démarches nécessaires pour obtenir de l’autorité compétente les moyens d’arriver à faire la construction de cette nouvelle halle, et ont tous les membres signé, sauf M. Delestang, Gallard et Gadiou.
Signataires : MM. Joubert, Pourageaud, Peloquin, Barraud, Haprillon, Hugon, Seguin, etc.; parmi les dix plus hauts imposés, André Poitevin.


15 mai 1862
Le 15 mai 1862,  le conseil municipal, réuni en session ordinaire au nombre de dix et assisté des plus hauts imposés au nombre de sept,
MM. les membres présents, sont M. Barillet adjoint, Peloquin, Faugeroux, Joubert Oscar, Barraud, Rivet, Seguin, et Poitevin maire; les plus hauts imposés sont MM. Joubert, Ravaud, Poitevin André, Chenut Pierre, Poinset Jean, Guéret Louis, et Fayis Pierre.
M. le Maire a observé au conseil municipal et aux hauts imposés, l’utilité de la construction d’une halle pour laquelle une délibération du conseil municipal et des plus hauts imposés datée du 14 mai 1860, il a été voté une somme de 8000 fr, à laquelle somme la valeur de matériaux de la vieille halle, fixée, à dire d’expert, à la somme de mille francs, a été ajoutée .
Les membres du conseil municipal et les plus hauts imposés considérant que la dite somme est insuffisante pour la construction projetée, sont d’avis qu’elle doit être portée à 10.500 francs indépendamment de la valeur ci-dessus fixée des vieilles halles.
En conséquence, ils demandent que la commune soit imposée extraordinairement sur les quatre centimes à la somme de mille 250 fr par an pendant dix ans, à dater du 1er janvier 1863, savoir 1000 frs pour les halles, 250 pour les intérêts, total 1250.
Et, attendu que les travaux sont urgents et que l’on ne pourrait pas faire attendre les entrepreneurs pendant dix ans, le conseil municipal et les plus hauts imposés demandent que la commune soit autorisée à emprunter la somme de dix mille cinq cent francs pour faire faire cette construction le plus promptement possible et cette somme serait payable par annuité au fur et mesure des rentrées, compris les intérêts.
Signatures de tous les présents.


16 mai 1864
Le 16 mai 1864, les membres du conseil municipal ayant pris connaissance de la promesse de vente faite par les époux Delouche d’une maison et cour (jardin) touchant à la halle de Villefagnan étant d’une incontestable nécessité pour la confection et l’agrandissement de le halle ;
Sont d’avis :
Que l’acquisition de la maison Delouche soit faite aux conditions exprimées dans la promesse de vente, en conséquence ils prient l’autorité de vouloir les autoriser à passer acte.
Tous les membres présents ont signé.


Les halles ouvraient au sud, à l'ouest et au nord. Une petite place au nord était communale.
Les nouvelles halles seraient limitées en taille par deux maisons (Delouche et Poitevin), à l'est et au nord. La commune les achètera de même que le jardin qui deviendra une place.

L'alignement des halles sur les maisons (rue Feuillet) a élargi le carrefour.

29 août 1865
L’an mil huit cent soixante cinq, le vingt neuf août, jour fixé pour la session ordinaire du mois d’août du conseil municipal de la commune
Le conseil municipal s’est réuni sous la présidence de M. Rivet, maire délégué.
Etaient présents : MM. Rivet, Barillet juge de paix, Joubert, Pouyaud, Fosse, Amiaud, Faugeroux, La Vallée, Chenut Pierre, Mangon, Delouche, François Faugeron, Gratraud, Pourageaud, Rousseau, Cornut, Bariller Emile.
M. Amiaud, absent lors de la séance d’installation, a prêté serment ce jour suivant la formule ordinaire et a été proclamé conseiller municipal.
Il a été ensuite, conformément à l’art. 19 de la loi du 5 mai 1855 procédé immédiatement à la nomination d’un secrétaire pris au sein du conseil. M. Barillier Emile ayant obtenu tous les suffrages a été désigné pour remplir ces fonctions qu’il a acceptées.
M. le Maire a lu l’arrêté de M. le Préfet convoquant les conseils municipaux du 21 au 31 août pour la troisième session ordinaire de l’année.
Il a ensuite procédé à la lecture d’une lettre de M. le receveur municipal de laquelle il résulte que le chapitre additionnel au budget de 1865 contient la somme nécessaire pour payer les prix d’acquisition des maisons Delouche, Poitevin-Loubeau, mais les intérêts n’y figurent point, les frais et honoraires de l’acte d’emprunt ont été également oubliés aux budgets. C’est pourquoi l’emprunt pour les travaux des halles jugé suffisant à 8000 fr a été contracté à 8 500 fr. M. le Préfet a approuvé cette augmentation de 500 fr destinée par l’administration précédente à payer les frais de l’acte d’emprunt et les intérêts d’acquisition.

Le Maire propose aux conseillers une délibération demandant à M. Le Préfet l’autorisation de mandater sur le produit de l’emprunt jusqu’à concurrence de 500 fr et si cette somme n’est pas suffisante, sur le crédit des dépenses imprévues.
Cette proposition est acceptée à l’unanimité.
M. le Maire expose ensuite qu’il est urgent, dans l’intérêt de la commune, de procéder à l’achèvement des halles dont la construction est suspendue depuis deux mois et que vu la saison avancée, la plus grande célérité doit être apportée à l’achèvement de cette construction.
Le conseil, après délibération, s’est associé à l’unanimité aux désirs de M. le Maire et a décidé en conséquence que l’autorisation de reprendre les travaux des halles serait demandée à M. Le Préfet, dans le plus bref délai, afin qu’ils puissent être terminés avant l’hiver.

Le Conseil après avoir pris connaissance du plan des halles a reconnu qu’il était nécessaire d’y apporter quelques modifications et a décidé également que M. le Maire demanderait également à M. le Préfet l’autorisation d’apporter au plan primitif les modifications suivantes :
1°- que l’alignement du mur du midi soit conservé tel qu’il est, sur la route départementale et que le terrain situé entre la route et ce mur soit occupé;
2°- que la porte commencée dans ce mur soit supprimée et remplacée par deux portes latérales de la même dimension;
3°- que trois arceaux de 3 mètres chacun soient percés dans le mur qui divise la halle des marchands;
4°- que les cinq portes extérieures soient fermées par des grilles de fonte avec panneaux pleins, au lieu d’être fermées par des battants en bois;
5°- que les murs soient élevés d’un mètre ainsi que la hauteur des fenêtres supérieures et qu’un arceau soit prévu dans le mur du milieu à la hauteur du 1er étage;
6°- que la couverture des halles soit en ardoise au lieu d’être en tuiles et que le clocheton soit rapproché du fronton;
Après avoir pris cette délibération, le conseil a invité M. le Maire à demander à l'architecte un devis supplémentaire pour connaître le prix des travaux supplémentaires ci-dessus.
Il prie, en outre, M. le Maire de demander à l’adjudicataire des travaux des halles le chiffre de l’indemnité que celui-ci peut réclamer pour l’interruption des travaux, dans le cas où il aurait l’intention de faire cette réclamation.
Toutes les matières à soumettre à la délibération du Conseil étant épuisées, le procès verbal a été clos et signé par les membres présents, après lecture faite.

Le 10 novembre 1865, le conseil municipal émet le vœu, à l’unanimité qu’il soit procédé, à l’amiable, par les soins du Maire, auquel il donne l’autorisation nécessaire, à la vente des tuiles et des bois provenant des halles.

Le 12 septembre 1866, le conseil municipal de Villefagnan,
- Vu la circulaire ministérielle du 10 septembre 1821 et l’instruction du 5 mai 1852;
- Vu que les prix fixés dans le tarif proposé par M. le Maire sont équitables et qu’ils ne sont pas de nature à nuire à l’approvisionnement et à la consommation,
décide à l’unanimité : M. le Maire est autorisé à traiter de gré à gré par voie d’abonnement ou à donner au plus fort enchérisseur pour une année à partir de janvier (et) de l’autorisation de M. le Préfet pour la location des bancs des bouchers et des marchands ainsi qu’il suit :

Bancs des Bouchers
L’abonnement sera pour la totalité du banc sans fraction de longueur.

  • Banc n°1 à gauche de 1,40m de longueur à 14 fr pour une année sans qu’il puisse y avoir de fraction, l’abonnement étant pour l’année entière.
  • Banc n°2 de 2,80m de longueur à 20 fr par an;
  • Banc n°3 de 2,80m à 18 fr;
  • Banc n°4 de 2,80m à 15 fr;
  • Banc n°5 de 2,80m à 2 fr;
  • Banc n°6 de 1,40m à 10 fr;
L’abonnement sera propre à chaque boucher abonné lequel aura le droit de s’en servir les jours de foire et de marché et les autres jours de la semaine.

Bancs des marchands : l’abonnement sera également pour l’année entière sans qu’il puisse y avoir de fraction, mais au lieu d’être pour la totalité du banc comme pour ceux des bouchers, il sera par mètre courant occupé :
  • Banc n°1 à gauche de 6,40m à 0,90 fr;
  • Banc n°2 de 7,45m  à 0,20 fr;
  • Banc n°3 de 3,25m à 0,20;
  • Banc n°4 de 6,35m à 0,20;
  • Banc n°5 de 6,35m à 0,20;
L’abonnement sera également propre à chaque marchand, lequel pourtant n’aura le droit de s’en servir que les jours de foire. S’il se présente des marchands les jours de marché, ou des jours de semaine, ils pourront se placer au banc qui leur conviendra.

12 juillet 1868
L’an mil huit cent soixante huit, le 12 juillet le conseil municipal de la commune de Villefagnan s’est réuni au lieu ordinaire de ses séances en vertu de l’autorisation de M. le Sous-Préfet du dix huit juin dernier.
Etaient présents M.M. Joubert maire, Amiaud, Mangon, Rousseau, Chenut, Pourageaud, Cornut, Delouche, Faugeron, Delouche Joseph, Gratraud, et Barillier.

Le conseil municipal après avoir pris connaissance des certificats de réception définitive des travaux des halles ainsi que du décompte dressé par l’architecte, donne son approbation pleine et entière et pense qu’il y a lieu d’accepter définitivement les dits travaux.


16 avril 1869
Arrêté du maire
Nous, Maire de la commune de Villefagnan
Vu la loi des 16-24 août 1790, titre XI, art 3 ; 19-22 juillet 1791, titre 1 art. 46 ; 18 juillet 1837 art. 11, considérant que les marchands de poissons n’entretiennent pas avec propreté convenable les places qu’ils occupent devant les halles, et qu’ils y déposent des matières qui peuvent nuire à la salubrité publique et altérer l’eau du puits qui se trouve devant les halles;

Arrêtons
Article 1er. Les marchands de marée et de poissons d’eau douce se placeront sur les trottoirs des halles qui borde la route départementale n°7.
Article 2. Il leur est expressément défendu de se placer dans tout autre lieu.
Art. 3. Il leur est enjoint de la manière la plus expresse d’avoir des vases pour y déposer les débris et la vidange des poissons et de ne laisser aucun de ces débris sur la place occupée.
Art. 4. Tout contrevenant au présent arrêté sera poursuivi conformément à la loi.
Art.5. La gendarmerie et les gardes champêtres sont chargés de veiller à l’exécution du présent arrêté
Fait à l’hôtel de ville, le 16 avril 1869
Signé JOUBERT , maire de Villefagnan.
Vu et approuvé, Ruffec le 21 avril 1869
Le sous Préfet, signé Daunassons.

 
 



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