Histoire de Courcôme

Il écrivait : "La commune de Courcôme est la troisième du canton de Villefagnan comme superficie ; elle tient également le troisième rang au point de vue de la population. Cependant cette population n'est pas en rapport avec l'étendue de la commune et atteint seulement la proportion de trente et-un habitants par kilomètre carré alors que la moyenne du canton est de quarante-et-un.
C'est pourtant une contrée fertile et bien cultivée, où les céréales donnent des rendements avantageux. et où l'élevage du bétail, favorisé par l'établissement de nombreuses prairies, tant naturelles qu'artificielles, est des plus important.
Autrefois la vigne était une des principales cultures de la commune ; mais, après la crise phylloxérique, le vignoble n'a pas été reconstitué et c'est à peine si l'on rencontre aujourd'hui dans la commune une quinzaine d'hectares plantés en vignes. Les bois sont peu nombreux et leur superficie totale n'atteint pas cent cinquante hectares.
La commune est arrosée par plusieurs petits ruisseaux, dont le principal prend sa source près du hameau de Magné ; ce petit cours d'eau prend le nom de Bief ou ruisseau de Moussac et va rejoindre la Charente près de Luxé, dans le canton d'Aigre.
L'industrie n'est représentée que par un moulin à blé. Des carrières de pierres de taille se rencontrent près du hameau de la Touche.

La ligne de chemin de fer de Paris à Bordeaux traverse toute la commune du nord au sud et passe à proximité du bourg de Courcôme ; cependant elle ne possède pas de station dans la commune et la gare la plus proche est celle de Moussac, à trois kilo-mètres.
La principale voie de communication est la route de Ruffec à Aigre (route départementale N. 4 de Ruffec à Archiac) qui parcourt toute la commune et qui dessert le bourg de Courcôme.
La route de Villefagnan à Aunac (chemin de grande communication n°27 de Chef-Boutonne à Sauvagnac) croise la précédente au bourg.
Un chemin d'intérêt commun, qui unit le bourg de La Faye à celui de Tuzie, dessert la partie orientale de la commune.
Un autre chemin d'intérêt commun unit Courcôme à Villegats.

Le bourg de Courcôme (196 hab.), à cinq kilomètres sud-est de Villefagnan et sept kilomètres de Ruffec, est un gros bourg situé au point de croisement des routes de Ruffec à Aigre et de Villefagnan à Aunac. Ce bourg est entouré d'un certain nombre de hameaux, qui peuvent être considérés comme faisant partie de son agglomération. Ce sont : le Lac (4.3 hab.), la rue du Puits (37 hab.), la Chaussée (54 hab.), la Croix-Geoffroy (72 hab.), et le Petit Village (30 hab.). L'ensemble de cette agglomération forme un total de 445 habitants.

D'après une charte des environs de l'année 970, citée par l'abbé Michon, l'église et la terre de Courcôme auraient été données par Guillaume Fier-à-bras, duc d'Aquitaine, à l'église Saint-Hilaire-le-Grand, de Poitiers. Cette donation comprenait également les villas, les vignes, les prés et le moulin qui dominent le ruisseau appelé le Contest (aujourd'hui le Bief).


Outre les hameaux faisant partie de l'agglomération de Courcôme, nous pouvons en citer quelques autres, disséminés sur l'étendue de la commune : les Houillères (37 hab.) et les Martres (32 hab.), sur la route de La Faye à Tuzie ; Magné (30 hab.), et les Combeaux (19 hab.), dans le sud-ouest de la commune ; les Marchis (16 hab.), dans l'est ; la Touche (24 hab.) où l'on rencontre des carrières de pierre de taille.
Le hameau de Magné possédait un logis noble dont il subsiste quelques restes de la fin de la Renaissance. Au milieu du quinzième siècle, la terre de Magné appartenait à Alain Merlet, écuyer, seigneur du Montet. Vers 1460, la fille d'Alain Merlet,Catherine,épousa Aubert Corgnol, écuyer, fils de Louis Corgnol, seigneur de Tessé, à qui elle porta les fiefs du Montet et de Magné. Le petit-fils d'Aubert Corgnol, Louis, n'eut qu'une fille, Catherine, qui épousa son cousin, Philippe Corgnol. Ce dernier devint ainsi la tige d'une nouvelle branche de Magné, branche qui se perpétua jusqu'au début du dix-huitième siècle. Devenue veuve, Catherine Corgnol épousa en secondes noces, le 17 janvier 1558, François de Beauchamp, écuyer, seigneur de Villeneuve, Souvigné et autres lieux, dont elle eut une fille et un fils. En 1585, François de Beauchamp se disait seigneur de Magné. S'il prenait cette qualité, c'est sans doute comme tuteur de ses enfants ; car, à cette époque, il avait contracté un quatrième mariage avec Françoise de. Massougnes, veuve elle-même de Maxias de la Mesfreynie, seigneur de Villebabou. Mais il est probable que des partages de famille attribuèrent définitivement Magné aux Corgnol, qui le possédaient encore à la lin du dix-septième siècle."

L'histoire de Courcôme est bien compliquée.
En plein territoire de ce qui fut l'Angoumois (Sénéchaussée appartenant à la Généralité de Limoges), la paroisse de Courcôme relevait en partie de l'Abbaye Saint-Hilaire de Poitiers (seigneur de Courcôme) et de la Saintonge (Généralité de La Rochelle).


On pourrait dire Courcôme et sa région "tellement que l'église de Courcôme elle est belle"...


Des extraits sont tirés du manuscrit de Dom Fonteneau (AD79)

970. Don ou restitution faite à l'église de St-Hilaire par Guillaume Fier-à-Bras, duc d'Aquitaine et comte de Poitou, de la terre de Courcosme et des villages qui en dépendaient, avec des vignes, des prés et un moulin sur la rivière appelée Contestas. (Chap. de St-Hitaire.) T. 10, p. 171.

Vers 980. Restitution faite à l'église de St-Hilaire-le-Grand de Poitiers par Guillaume Fier-à-Bras, duc d'Aquitaine et comte de Poitou, de l'abbaye de Noaillé, de la terre de Courcosme, de l'église de St-Hilaire sur l'Autize, etc. (Chap. de St-Hilaire-le-Grand.) T. 10, p. 199.
Le logis du seigneur (abbaye St-Hilaire) était (est) en face de la porte de l'église.

L'intervention directe de l'évêque de Poitiers dans les affaires de Saint-Hilaire se manifeste, en 1092, par l'approbation qu'il donne à la séparation des biens du chapitre et du trésorier, et, de 1127 à 1 1 54, dans les difficultés soulevées, au sujet de la possession des moulins de Pont-Achard, entre les mêmes contendants ; en 1198, par l'excommunication qu'il fulmina contre les détenteurs de ses biens ; en 1225, par l'ordre donné au curé de Courcôme de poursuivre les laïques qui refusaient de payer la dîme à Saint-Hilaire.

1147. Traité entre le chapitre de St-Hilaire-le-Grand et les seigneurs de Ruffec au sujet des droits que ces seigneurs prétendaient dans la terre de Courcosme. (Chap. de St-Hilaire.) T. 10, p. 539. Renonciation par Belot et Hirvoix, frères, seigneurs de Ruffec, et Guillaume Chenin, aux droits qu’ils levaient sur la terre de Courcosme.


Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest (1836)
Essai historique sur Saint-Hilaire.
Administration des biens.
Une charte de 1229 accorde au prévôt de la terre de Courcôme le pouvoir de louer, sans préjudice pour le chapitre, les terres, manses, borderies, terres et friches aux cultivateurs; de conserver pour lui le quart des produits de cette location et des cadeaux donnés à titre de pots-de-vin du contrat, la dîme des friches et le terrage des terres de l'Eglise, comme les autres colons, 5 sols tournois à la Saint-André, et la moitié de la dîme perçue sur l'église de Courcôme. Tous les terrages seront réunis dans une grange à double clef, l'une pour le prévôt et l'autre pour le sergent de Sainl-Hilaire.
Les moissonneurs, choisis par le prévôt, prêteront serment de fidélité au chapitre et ne permettront aucun détournement, et son sergent sera présent au battage et au partage des grains et de la paille.
Le prévôt aura pour rétribution le quart de ces grains et de cette paille.
Une charte de 1230 montre le juge de Neuilly prélevant des droits, conjointement avec le chapitre, sur la paille du terrage et le vin, à la charge de fournir les fûts nécessaires pour encaver la récolte, obligation dont il est relevé en renonçant aux droits précités.
Il renonce en outre aux deux poules qu'il prélevait à la Saint-André sur celles dues au chapitre, au tiers des droits de vente et recettes et des litières. En compensation on lui donne, pour lui et ses hoirs, deux jardins clos d'arbres et un champ nets de toutes redevances, la moitié - environ 5 fr. de nos jours (1836) - de la dime des terres du chapitre et des hommes qui en relèvent, tant en blé qu'en vin, etc.; à son tour, il s'engage à fournir aux chanoines, étant prévenu trois jours à l'avance, une procuration complète composée de trois plats à déjeuner (bœuf, porc ou mouton, oies ou chapons rôtis, poules ou poulets, selon le temps), et, à dîner, d'un service de poulets ou de chapons, et de poires quand il yen aura; les chevaux auront en outre autant de foin et d'avoine qu'il sera nécessaire.
La grange du chapitre, réparée par les tenanciers, comme c'est l'usage sera à la disposition du prévôt quand le chapitre n'en aura pas besoin.
Il gardera les terres qu'il aura mises en culture, et si les chanoines les lui reprennent, il lui sera tenu compte de ses améliorations.


Ensuite jusqu'en 1398
  • Commission de Philippe, évêque de Poitiers, contre les laïques qui avaient injustement levé des dîmes en ladite terre.
  • Accord du chapitre Saint-Hilaire avec Rainulphe des Marthes, et P. de Montigné, chevalier, prévost de Courcosme au sujet des empiètements de celui-ci.
  • Cession par le chapitre à Hugues Bonpar, sous doyen de Saint-Hilaire, d’une pièce de terre sise près de Courcosme, pour sa vie seulement.
  • Vente par Pierre Desmiers à Guillaume Pouvreau, seigneur de Laugerie, de certains devoirs en la terre de Courcosme.
  • Hommage du fief des Marthes par Ranulphe et par Jehan Malhersherbes, du fief de Lymeur, par Pierre Desmiers, valet, de la terre du Clouzeau et du champ de la bataille, par Pierre Piedevache, valet.
  • Aveu par Jean Desmiers, de la grande dîme de Coucosme, et par Pasques Desmiers, d’une maison devant l’église de Courcosme ; avec des mêmes choses par Guillaume Sylvestre, dit Papin, et Jehan Sylvestre, prêtre, son fils.
  • Vente par Guillaume, Mathias et André Desmiers frères, à Hugues Thomas, écolatre de Saint-Hilaire, de leur droit dans la baillie de Courcosme ; acquêts, par le même, d’une rente sur les biens d’Hugues Papot, valet, de Limalonges et d’autres domaines.
Après la guerre de cent ans
Lorsque l'habile et prudente conduite de Charles V eût réparé les maux causés par l'impétuosité aveugle de Jean, l'Anglais abandonna le sol du Poitou, et Jean, duc de Berry et d'Auvergne, comte du Poitou et comme tel abbé de Saint-Hilaire prit de nouveau cette église sous sa sauvegarde, ordonna à ses sergents de veiller avec soin à ce qu'elle ne fût pas molestée, de citer ceux qui oseraient le faire devant le sénéchal du Poitou, le bailli, le justicier de la couronne ou des lieux sur lesquels le litige s'élèverait
A l'aide de cette puissante recommandation, nous voyons Saint-Hilaire obtenir des lettres royaux adressées, à la date de 1399, au sénéchal de Saintonge, pour qu'il assignât devant le bailli des exemptions du Poitou de Touraine, d'Anjou et du Maine, ou devant son lieutenant à Chinon, le seigneur de Ruffec, le capitaine du château et ses valets, pour mauvais traitements infligés à des hommes du chapitre.
Le procureur du chapitre remit ces lettres à Perrot Ajon, sergent royal, qui les porta à Ruffec - charte de 1575 - et fit les assignations nécessaires au seigneur Hervé de Volvirc, au capitaine Blain, au veneur Loys Chabot, à Bastard Michel, valet de chiens, et à Henequin, valet du veneur.

Les chartes de Saint-Hilaire sortent, à cette occasion, des formules générales et des termes un peu vagues dans lesquels elles se sont renfermées jusque-là, et nous offrent un véritable modèle d'exploit dans toutes les règles.
Au dire du sergent, les hommes du chapitre, qui avaient droit de garenne et de chasse sur les terres et bois de sa terre de Courcôme, avaient poursuivi et pris un cerf au moment où ils le saisissaient, le capitaine Blain et ses gens s'en emparèrent de vive force pour l'offrir au seigneur de Volvire, qui commandait le château de Ruffec, en se vantant, comme d'une prouesse, de l'avoir enlevé aux vilains de Courcôme. Le chevalier de Volvire d'applaudir, en leur reprochant toutefois de n'avoir pas
en outre bien battu ces vilains pour leur peine. Quelques-uns de ses serviteurs, forts de cette approbation et munis d'armes invisibles, allèrent trouver Jean Nonart, Michaul Bonnat et sa femme, les battirent et navrèrent durement, pillèrent un sergent du chapitre, qu'il sauraient tué s'il ne s'étoit enfuy très-hastivement, les ayant vu venir, et emmenèrent en prison à Ruffec le pauvre Nonart qui fut battu derechef à leur plaisir en présence du fils du seigneur de Ruffec, et dut encore payer l'amende pour se tirer de là.


1398-1429
Complainte du chapitre Saint-Hilaire contre Hervé de Volvire, seigneur de Ruffec, ses officiers et domestiques, pour avoir pris un cerf que les officiers du chapitre avaient tué dans la terre de Courcosme et pour avoir battu ceux-ci, avec le jugement du bailli de Chinon.
Sentence arbitrale entre le chapitre Saint-Hilaire d’une part, le seigneur de Ruffec et l’abbé de Nanteuil d’autre part, qui décharge les habitants de Courcosme du droit qu’on exigeait d’eux pour l’étalage de leurs marchandises à Ruffec.
Arrêt ordonnant que le seigneur de Verteuil et son capitaine seront interrogés sur certains excès par eux commis sur les habitants de Courcosme.


1431-1460
Arrêt du parlement de Poitiers ( 11.9 .1431 ), défendant à Gui de la Roche ( Foucauld ), seigneur de Verteuil, d’exiger des habitants de Courcosme le guet et garde pour son château ; reconnaissance donnée par le même, qu’il tient du chapitre de la capitainie de la forteresse de Courcosme.
Information contre Pierre Marry, se disant seigneur en partie de Courcosme, contre les violences commises par lui et ses complices.
Déclaration faite par Jacques de Lymur qu’il rend hommage au chapitre pour son four bannier de Courcosme et que nul ne peut en construire un autre au même lieu.
Accord entre Aymard Lennuyeux, curé de Courcosme, et ses paroissiens, au sujet des devoirs qu’ils pouvaient exiger d’eux.


1462-1474
Aveu de la terre du Clouzeau par Jean Johanneau, dit Lymur ; contestation du même avec les habitants de Courcosme au sujet du four bannal.
Opposition du chapitre aux commandement du capitaine de Saint-Jean-d’Angély, enjoignant aux gens de Courcosme d’aller faire le guet audit château.
Lettres royaux de Louis XI portant que les habitants de Courcosme ne sont pas tenus à faire le guet et garde au château de Saint-Jean-d’Angély, ni fournir des corvées pour le rétablissement des fortifications dudit château.
Procès entre Jean Brochart, curé de Courcosme, et Guillaume Jousseaume, à raison de la possession de deux prés.
Abandon fait par le chapitre, au curé de Courcosme, de la dîmerie de la tenue du village de la Touche.


1491-1496
Engagement par Gilles Patin de payer à Martial de la Vauzelle, curé de Courcosme, une rente perpétuelle de trois boiceaux de froment.
Accensement à Hugues Jalet, d’un masureau sis devant le château de Courcosme.
Condamnation, par le juge de Courcosme d’un particulier, à être battu, fustigé et avoir une oreille coupée pour avoir coupé la bourse et les ‘’sarrailhs’’ de ladite bourse sur Vallière Tizonne ( Tizon ),femme de François Touchart, écuyer, juge de Ruffec.
Déclaration d’un hébergement sis au carrefour de la Grant-Croix de Courcosme.
Donnation mutuelle entre Jean Migaud et Jeanne Fradin, sa femme.
Fondation d’une stipendie en l’église de Courcosme, à l’autel Sainte-Catherine.


1517-1554
Retrait féodal par le chapitre des biens que Robert Lériget avait acquis de Geoffroy Charbonnier, de Geoffroy Pineau et autres.
Mainlevée de la saisie de la terre de Courcosme faite pour non-paiement des droits d’amortissement ;
Dire contre François de Voluire, seigneur de Ruffec, qui prétendait à des droits de péages et d’étalages sur les habitants de Courcosme.
Information contre Louis Courgnol, écuyer, seigneur de Maigné, pour batteries, violences, etc…reconnaissance du même, qu’il n’a aucune juridiction dans sa maison.


1555-1567
Arrêt du Parlement de Bordeaux maintenant Jean de Leschalle, curé de Courcosme, en le possession des revenus de sa cure.
Procuration de Pierre Boessot (Boisseau ), écuyer, seigneur de Denac, pour rendre hommage du fief de Lymeurs.
Aveu de la seigneurie de Magné par Catherine Courgnol.
Engagement, par le vicaire perpétuel de Courcosme, des épiceries pour l’apprêt des repas des chanoines députés aux assises, de bailler la bénédiction sur les viandes, et de dire avant et après les repas les grâces et louanges à Dieu.
Sentence disant que les seigneurs de Magné n’avaient pas droit de sépulture en l’église de Courcosme.
Défenses faites par le juge de Coucosme de vendanger avant le jour indiqué (ban).
Mise en demeure des habitants de Courcosme, par le curé, d’avoir à lui payer, suivant les anciennes conventions, un quart de boisseau de froment pour chaque chef de maison, et un demi-quart de boisseau pour chaque communiant.
Sentence contre des particuliers qui avaient vendangé des vignes nuitamment ou avant l’ouverture des vendanges.
Procès-verbal contre le seigneur de Magné qui avait fait faire des chaussées pour conduire l’eau à son moulin et avait usurpé des chemins.


1578-1584
Saisie du fief de Lymeur sur Hélie Boisseau, sieur de Denac, pour n’avoir pas fait son hommage.
Condamnation de Jean Menningault et de Jacques de Leschalle à rétablir des terriers faisant séparation des seigneuries de Courcosme et de Villegats, sis aux terroirs de Gallicie et de Bournet.
Saisie par Jean Pandin d’hébergement au village des Houllières.


1601-1610
Arpentement des maisons et domaines de la Gibodrie.
Déclaration de plusieurs tenanciers qu’ils ne prétendent aucun droit sur la mare sise au village du Marchis.
Echange de la maison presbytérale fait par Honoré Giblat, curé de Courcosme.

Hommage de la seigneurie de Magné fait par Isaac Courgnol, écuyer.

1608-1610
Bail à ferme du revenu de la châtellenie de Courcosme.
Déclarations roturières rendues au chapitre pour les hébergements sis rhue Paillouze, rhue de la Chaussée, à Courcosme, et de terres ou vignes au Plantier de Ganlo, aux Egaux, à Sautonnière, au Chambon, aux Bois-Morin, Sur-les-Vifs, à Champ-Pochet, au Grignollier, au Coudereau, aux Grois, au Puy de Gensac, à la Combe-Pimpeau, aux Brousses, à la Chagnollée, à Rat-Gaillot, à la Vallée-de-l’Autesse, à Legnes, au Cerizou, Bouc-Aymond, etc…


1611-1613
Hommage du fief des de Lymeurs par Marie Reynault (Regnault ), veuve de Jacques Boisseau.

Déclarations roturières rendues par Jacques Brouhard, notaire.

1613-1618
Arpentements de lopins de vigne sis au fief des Marthes, appelé les Merseronnes ou les Pelles, sis en Ganlo, aux Hautes-Brousses, à la Soulisse.
Prise de la possession de la cure par Michel Goullard (curé).
Aveu de la seigneurie de Magné, rendu par Renée d’Alloue, veuve d’Isaac Corgnol.


1618-1663
Baux à ferme du tiers du revenu de la châtellenie de Courcosme, de la dîme des lins, sise aux villages de Fusec et de Couradeau.
Aveu de la seigneurie de Magné par Philippe Corgnoul, écuyer.
Aveu de Marie du Jau, veuve de Jean Pandin, sieur de Beauregard (Bernac), de Jean et Jozias Pandin, ses enfants, et par Isaac Lestreux, du fief des Patins, et par Marie Regnault, veuve de Jacques Boisseau, du fief des Delymeurs.
Baillettes de terres en faveur de Michel Goullard, curé de Courcosme, de Pierre Raymbaud, procureur fiscal du même lieu.
Visite des limites de la châtellenie de Courcosme, pour voir si les seigneurs voisins n’ont point anticipé.
Arpentement de la prise des Hugons au fief des Marthes.
Acte portant que le boisseau de Courcosme est de 16 mesures, équivalent à 14 de Ruffec.


1663-1669
Arrêt du Parlement de Bordeaux défendant à Jean Boyer, vicaire perpétuel de Courcosme, de troubler la perception des dîmes de la paroisse.


1669-1728
Procès-verbaux des réparations faites au château de Courcosme.
Contestations avec Jean Boyer, vicaire perpétuel, au sujet des biens de la cure ; remise entre les mains de celui-ci d’un ciboire d’argent incrusté des armes du chapitre et d’autres ornements.
Aveu du fief des Delymeurs, par Claude Boissot, écuyer, seigneur de Puyrenault.
Abandon de la prise du champ de Courcosme, fait à Etienne Jacques ( des Plans ), sieur des Vallées.
Arrêt du Parlement de Bordeaux, contre Louis Couvertier, vicaire perpétuel de Courcosme, qui s ‘était emparé de plusieurs dîmes.


1265-1743
Déclaration des habitants de Courcosme, que les dîmes de la paroisse, tant en Saintonge qu’en Angoumois, sont au chapitre, qui en laisse la moitié au vicaire perpétuel pour lui tenir lieu de portion congrue.
Promesse faite en 1265, par Pierre de Montigné, de tenir à hommage plein du chapitre le fief des Delymeurs (de Lymeur).
Baillettes des ruines du moulin de Chantereine, sur le ruisseau d’Acouet.
Baillettes de pièces de terres en friche, à Jean de Pindray, écuyer, seigneur du Bouchet, à Jacques Machet, notaire royal, à Joseph Cuirblanc, chanoine, à Jacques Varin, à Pierre et François Raymbaud, sieur de Torigné.


1752
Inventaire des titres de la seigneuries de Courcosme ; il contient l’analyse des titres compris dans les articles 788 à 807 de l’inventaire sommaire.


1753-1785
Procédures pour le chapitre de Saint-Hilaire contre plusieurs tenanciers de Courcosme :
contre Jacques Machet, notaire, notaire royal, Jacques et Jean Machet ses enfants, ci-devant fermiers, procureur d’office et greffier de la châtellenie de Courcosme ;
  • contre Emerie de Volluire, veuve de Louis d’Anché, écuyer, au sujet de l’aveu de la seigneurie de Maigné ;
  • contre Anne Préveraud, veuve d’Henri de Montbron, écuyer, seigneur d’Husson, au sujet de certaines redevances ;
  • contre François-Léonard Pressac, qui avait vendangé avant la déclaration du ban des vendanges.
  • Bail à ferme de la terre de Courcosme, moyennant 5 000 livres en 1785.
  • 1724-1759 : Lettres d’affaires écrites de Courcosme à M.M. Gervais, Porcheron et Babin, chanoine de Saint-Hilaire, par M. de Thorigné, qui a fait chasser dans les bois, et, au lieu d’un sanglier promis, n’a pu envoyer qu’un lapin ;
  • par M. Machet qui envoie deux douzaines et demie de truffes ; par M. de Mondion qui demande le maintien de greffe de Courcosme dans sa famille ; par M. Cantaud des Plans, qui annonce qu’en 1731, les vignes n’ont donné que moitié produit.
Envoi fréquent de truffes et de gibiers.

1578
Papier rentier de la seigneurie de Courcosme, rédigé par Charles Arouhet, greffier et receveur dudit lieu, donnant l’état des cens et rentes qui étaient dus aux fêtes de Saint-Michel, de Saint-André et de l’Ouzanne (Ozonne), en froment, argent et poulaille.
Arrentement par le chapitre à Henri Courniol, écuyer, seigneur de Magné, du droit de four banal à Courcosme, avec l’emplacement de l’ancien four.


1478-1694
Déclaration faite par Jean de Barbezières, écuyer, fils de Pierre de Barbezières, écuyer, seigneur de Montigné, qu’il est dans l’intention de faire labourer une pièce de terre sise près de son hostel du Bois Auroulx.
Contestation entre le chapitre de Saint-Hilaire, Robert Lériget et André Fontaneau, fermier du minage de Ruffec, qui voulaient contraindre les habitants de Courcosme à payer les droits de péages, dont ceux-ci étaient exempts par privilèges, et en signe de ce " portent leurs robbes, une crosse faicte de fillet qui est le signe de Monsieur Sainct Hilaire, evesque de Poitiers".
Bail à ferme de la seigneurie de Courcosme : les preneurs doivent fournir la paille que l’on a coutume de laisser chacun an dans l’église.


1706-1751
Etat de réparation nécessaire à la maison seigneuriale de Courcosme.
Procédure au sujet d’un particulier accusé de vol.
Marché pour la réparation du clocher de l’église de Courcosme.
Procès-verbal de visite du château et baux à ferme de la seigneurie.
Procédures contre les habitants de Courcosme pour le renouvellement du terrier (ancètre du cadastre).


1751-1753
Plainte de Jean Delhoume, notaire et procureur fiscal de Courcosme, au sujet d’une tentative d’assassinat dirigé contre lui, et qui avait pour but de mettre la main sur les titres de la châtellenie de Courcosme et de les anéantir.


1526-1760
Testament de Mathieu de Vauzelle, prêtre, léguant différentes rentes à l’église de Courcosme ; de Vincent Gervais, prêtre, fondant une stipendie à l’autel de Saint-Nicolas.
Procédures entre le chapitre de Saint-Hilaire et le vicaire Jean Bouyer, qui avait enlevé de force du blé de dîme levé par le chapitre, avec mémoires imprimés établissant quels sont les droits des curés primitifs et des vicaires perpétuels.
Transaction entre le chapitre et René Guesnard, vicaire perpétuel, sur la possession de la vigne de la Chaignollée.
Demande par le curé, en 1760, d’une nouvelle cure, celle qui existe ne se composant que d’une chambre servant de cellier, avec un grenier par-dessus.
Belot ou Bélotus Dominus Rofiaci est cité dans un traité passé en 1147 entre le chapitre de Saint-Hilaire le Grand de Poitiers et les seigneurs de Ruffec, au sujet des droits qu’ils prétendaient mutuellement dans la terre de Courcôme. ( M.A.O.1847 D F 10 ).
On touve dans ce village dès la première moitié du XIIe siècle, une famille Desmiers, qui pourrait être la tige de cette importante maison.


N… Desmiers, paroissien de Courcôme, eut pour fils : 1 ) Hilaire, qui suit ; 2 ) Pierre, mentionné avec Hilaire dans un bail de 1265. Ce Pierre pourrait bien être l’aïeul de Jean Desmiers, formant le premier degré de la branche de Chenon.
Hilaire Desmiers, valet, paroissien de Courcôme, est mentionné dans le bail du pré Martin, sur la rivière d’Aunesse, à Courcôme, fait en 1265. Dans cet acte, il est dit que plusieurs seigneurs, «Guillaume, Pierre et Rainaud de Magné, ont accensé antérieurement ce pré».
Ailleurs, on trouve le bail de la Touche-Garit, fait aussi en 1265, où il est dit que ce bois avait appartenu à Hilaire Desmiers de Courcôme, ce qui semble indiquer qu’il était décédé à cette époque. En tout cas, en 1278, sa veuve et son fils Arnaud, vendirent une rente de trois septiers de froment sur leur domaine de Courcôme, au chapitre de Saint-Hilaire-le-Grand .
Hilaire Desmiers épousa vers 1250 Gillette, dont il eut au moins Arnaud, qui suit ;
Arnaud Desmiers, clerc, seigneur de Montigné, paroissien de Courcôme, passa l’acte de vente de 1278 avec sa mère. Il est appelé clerc parce qu’il avait étudié le droit et exercé quelques magistratures, car on voit ailleurs qu’il était marié à Isabelle, damoiselle de Montigné , petite fille de Pierre de Montigné, valet, seigneur de Montigné, prévôt de Courcôme, et de Jeanne de Bellac, d’après divers titres de Courcôme, notamment un acte du 4 avril 1321, en faveur de son fils, Pierre Desmiers, où le chapitre de Saint-Hilaire rappelle plusieurs accords passés avec feu « Petrum de Montignac, avum Isabellae, matris dicti Petri Decimarii, et Arnaldum Decimarii et Isabellae ejus uxorem, et dictum Petrum Decimariinn» .

Pierre Desmiers, écuyer, seigneur de Montigné, vendit en 1321, le samedi après Laetare, diverses dîmes à Courcôme et Montigné, à Guillaume Pouvereau, chevalier, seigneur de Laugerie. Il fit accord avec le chapitre Saint-Hilaire, le 4 avril 1321, pour le fief des Clouzeaux ( de Closellis ), réunis à celui de la Boérie, sous un seul hommage. On le trouve aussi mentionné dans un aveu de 1331 par Jean Desmiers de Courcôme ( où il y avait plusieurs autres Desmiers de familles différentes ) pour la dîme, une maison et des prés en la rivière d’Aunesse, tenant à ceux de Pierre Desmiers, ce qui semble indiquer qu’il s ‘agit de proches parents.
Dans un acte de 1382, Pascaud Desmiers de Courcôme, parle d’un jardin situé près du domaine «Petri Decimari, alias de Montignec . Dans ce dernier acte, il s ‘agit d’un rappel d’anciens possesseurs. Pierre Desmiers de Courcôme a du avoir pour fille Marguerite, mariée à Pierre Piedevache, damoiseau, qui fit hommage en 1349, pour le fief des Clouzeaux ou de Limeurs, et de tous les domaines qui étaient possédés par Pierre Desmiers en 1321, parmi lesquels se trouvent la maison de feu Arnaud Desmiers.
Jean Desmiers de Courcôme, tenait hommage lige des domaines et la dîme de Courcôme, dont il fit aveu le lundi après la Purification de 1331, au chapitre Saint-Hilaire.

Robert Lériget, marchand, était vers 1490, avec André Fonteneau, en tant que fermiers du minage de Ruffec, en contestation avec le chapitre Saint-Hilaire de Poitiers, parce qu’ils voulaient contraindre les habitants de Courcôme à payer les droits de péage. Vers 1500, il fit une déclaration roturière pour une maison devant l’église du même lieu, et vers 1520, le chapitre de Saint-Hilaire de Poitiers fit le retrait féodal de biens que Robert Lériget avait acquis de Geoffroy Charbonnier, Geoffroy Pineau et autres.
N…Gaschet était notaire royal à Courcôme en 1694.
Joseph Forgerie était curé de Coucôme en 1685.
Jacques Machet, originaire de Charroux, seigneur de la Martinière, était également notaire royal à Courcôme ; il était, le 15 juin 1687, époux de Marguerite Demondion, dont il eut :
  • 1) Jean, baptisé à la Faye ( comme les autres ) le 19 septembre 1699 ;
  • 2) Catherine, baptisée le 23 avril 1701 ;
  • 3) Jeanne, baptisée le 3 octobre 1703 ;
  • 4) Charles, baptisé le 21 décembre 1707 ;
  • 5) Marie, baptisée le 24 janvier 1710 ;
  • 6) François, baptisé le 13 août 1716.
Pierre Boisseau (Boissot), écuyer, seigneur de Dignac, possédait le fief de Limeur vers 1560, relevant de Saint-Hilaire-le-Grand.
Boisseau François, écuyer, seigneur de Denac, Limeur, eut délai d’hommage vers 1570.
Boisseau Hélie, écuyer, seigneur de Denac, Limeur.( fief saisi sur lui vers 1580 )
Boissot Jacques, écuyer, seigneur de Limeur, épousa Marie Regnaud, qui fit aveu en 1611 et 1613, étant veuve.
Boissot Claude, écuyer, seigneur de Limeur, fit aveu vers 1700.
Boissot Louis, écuyer, seigneur de Puyrenault, Vanillac, fit enregistrer son blason à l’armorial d’Angoumois en 1698.

 

Citations
1465-1466,14 février. — Retrait fait par Joachim Rouaut, seigneur de Bois-Ménart, de Gamaches et de Fronczac, maréchal de France , et Françoise de Volvire sa femme, de la terre et seigneurie de Ponten-Vretays et de Trontemou, vendue en 1460 à Olivier Hamon, écuyer, seigneur de la Gillière, par Jean de Volvire, seigneur de Ruffec, frère germain de Françoise. ( Château de la Flocelière. )T. 8 , p. 211.


1519, 10 octobre. Lettres patentes d'Henri II adressées au sénéchal de Poitou, aux fins de notifier aux évêques de Poitiers, de Luçon, de Maillezais ou à leurs vicaires, ce que leurs diocèses devaient payer pour la suppression de la gabelle dans le Poitou; ce qui, pour le diocèse de Poitiers d'un côté, montait à la somme de seize mille quatre cents livres tournois, pour leur part de deux cent mille écus d'or à payer par plusieurs provinces pour cette suppression, et de l'autre à celle de neuf cent onze livres tournois, pour leur part des vingt-cinq mille livres ordonnées sur ces provinces pour les frais de la poursuite de ladite suppression ; pour le diocèse de Luçon, à trois mille neuf cent quarante livres de somme principale, et deux cent dix-huit livres pour les frais; et pour celui de Maillezais, à celle de cinq mille deux cent quarante livres, et deux cent quatre-vingt-dix livres. (Cath. de Poitiers.) T. 2, p. 425.

La Personne
Au centre du bourg de
Courcôme, il y avait vers le XIV° ou le XV° siècles, au lieu dit la Chaussée une importante demeure qui devait probablement appartenir à un ordre religieux, si l'on en croit le blason au dessus d'une ancienne porte, et qui représente un livre chargé de son fermoir. Cette pièce d'époque médiévale possède une magnifique fenêtre ouvragée ainsi qu'une cheminée monumentale.
Cette demeure, en cours de restauration, est la propriété du vicomte de La Personne dont les ancêtres ne sont pas étrangers à la région, puisqu'ils étaient seigneurs de Barro, Cette famille était venue dans la région pour «bouter les Anglais», durant la guerre de cent ans, et s'est implantée dans le Poitou à la fin des hostilités.

L'un des plus célèbre personnages de cette famille fut incontestablement Jean de La Personne, chevalier, vicomte d' Acy, conseiller et chambellan du roi Charles VI de 1381 à 1385. Il fit hommage de sa terre d’Acy, acquit celle de Beu de Robert de Dreux en 1395, celle de Villers-Agron de Robert de Mornay, et en fit hommage au roi.
En 1386, il était capitaine pour le roi, garde du château de Rochefort sur Charente, puis capitaine de la Bastide de St. Antoine de Paris.
De biens échus, acquis, il était, à sa mort, seigneur de Bue, de Nesle en Tardenois, de Challeranges en partie, seigneur de Morthemer près Soissons, vicomte d' Aulnay en Poitou, seigneur de Didonne, Mortagne, Saugeon, Cosnac, Coses, Fontaines, Fourras en Saintonge, Mehun-sur-Yèvre, de l’hôtel de la Salle et de Pandy en Berry, de Marsy en Nivernais, de Valery et de Villemain en Champagne, d'Esneval et Berreville en Normandie et vidame de Normandie.
Il eut d'autres biens dans le voisinage d’Amiens ; il y fut enterré le 19 décembre1404 dans le cœur des Célestins d'Amiens, dont il était un des principaux fondateurs.
Il épousa :
  1. Marguerite de Mortagne, vicomtesse d'Aulnay, dame de Chef-Boutonne, de Mortagne sur Gironde, de Mirabel et de Cosnac ; elle était veuve de Jean de Clermont, seigneur de Chantilly, maréchal de France ;
  2. en secondes noces, il épousa Jeanne d'Esneval le 2 juillet 1388 ; elle était l'unique fille de robert d’Esneval, vidame de Normandie et d' Isabeau de Mallesmains, dame de Berreville en Caux.
La Personne porte : «de gueules à trois pattes de griffons d' or posées 2 et 1».
Franck de La personne : http://artistesdeloubille/franck-de-la-personne-comedien
Biographie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Franck_de_Lapersonne

 
Terre de Curte Colma
Les premières traces, écrites, de l'existence d'un village organisé socialement, furent relevées dans une charte rédigée vers 970 par Guillaume Fier à Bras, duc d'Aquitaine, qui fit don (ou restitution) à l'abbaye Saint Hilaire de Poitiers de la terre de Curta Colma. On y fit construire une église, à la même époque, dédiée à Notre Dame et cet édifice eut, alors, l'insigne honneur d'avoir le titre de basilique !
De l'église primitive, il n'en reste presque plus rien si ce n'est, peut-être, une partie du bas du transept sur lequel on a édifié une coupole. Du style Roman, l'église actuelle, Notre Dame de Courcôme, reconstruite fragments par fragments sur l'ancien édifice selon les ressources dont on disposait, est l'une des plus intéressantes du ruffécois.
Son architecture révèle de plusieurs interventions aux XIe, XIIe et XVe siècle. La restauration qui a été faite au XIXe, très sobrement et respectueusement conduite, peut-être proposée comme un modèle du genre.
Certains chapiteaux du transept et de la nef, manifestent un art primitif, mais la façade et le clocher carré sont de très bonne facture romane.
Les voûtes en plein cintre, les piliers presque carrés, les chapiteaux sculptés comme ceux de Saint Hilaire de Poitiers en font une des églises très remarquable de la région.


Adhémar, Comte de Poitou, mourut en 926 après avoir abandonné le comté à Ebles-Manzer, depuis quelques années. Sa veuve Sancie de Périgord, était décédée le 4 avril 919 et enterrée à saint Cybard d'Angoulême. Elle avait donné à Saint Hilaire le Grand, la terre de Corcosme qui lui appartenait de son chef.
En 970, donc, cette localité cessa, dès lors, d'être la Cour du Comte.
En 1130, un titre dit que dans le cas où les habitants de la Faye seraient attaqués, ceux de Courcôme seront tenus de leur porter secours ! Le Comte de Poitou donna Courcôme, Alleu, avec l'église de Notre Dame en dépendant, aux chanoines de Saint Hilaire. Cette terre, donnée par Sancie, femme d'Adhémar, fut détachée du mense abbatiale pour être donnée aux chanoines.
En 1225, l'évêque de Poitiers donne l'ordre au curé de Courcôme de poursuivre les laïques qui refusaient de payer les "dixmes" à Saint Hilaire. En 1267, Pierre Arnaud de Verteuil était seigneur de Courcôme.
En l'an de grâce 1399, les hommes de Courcôme avaient droit de garennes et de "chace" sur le territoire de la paroisse. Ils prirent un cerf que leur enleva Perrot Ajon, sergent royal, qui le donna à Hervé de Voluire, seigneur de Ruffec. Les officiers du seigneur de Ruffec battirent les habitants, qui entraîna un procès. Courcôme valait 1 800 livres de revenu en 1618.

Vue de la RD 27 venant de Tuzie.

Des manifestations bruyantes, tels les charivaris, étaient courantes autrefois. Quelques unes se terminaient mal. Ce sont elle qui ont laissé des traces.
A Tuzic (Tuzie), l'honneur de la mariée leur appartenait. Le lundi 18 octobre 1666, Antoine Vaslet épousa Jeanne Caillier en l'église de Courcôme. "Après avoir dîné en la maison du père de la dite Caillier, au village de Tuzic, Antoine Vaslet se retira en sa maison, au village des Villards, paroisse de Poursac, conduisant l'épousée et assisté de ses parents et amis. Parvenus qu'ils furent à la sortie du village de Tuzic, dans le grand chemin, ils trouvèrent une barricade d'une charette et autres bois qui traversait ledit chemin et empêchait le passage. Laquelle barricade était gardée par plusieurs personnes au nombre de vingt ou vingt-cinq hommes, armés d'épées, pistolets, fusils et bâtons à deux bouts, jurant qu'ils ne passeraient sans cotiser et donner une somme cotisable pour avoir librté de passage et conduire l'épousée".

Le marié et ses accompagnateurs leur répondirent "que l'épousée avait le matin donné a chacun une livrée de ruban audevant de la porte de l'église de Courcôme, et qu'en revenant de ladite église ils avaient encore donné de l'argent à une barricade qu'ils avaient trouvée, et que tout cela devait suffire. A quoi lesdits personnages s'opposèrent, disant qu'ils ne passeraient point sans donner de l'argent qu'il en demeurait plutôt quelqu'un sur la place. Et sur cette contestation, ils se jetèrent sur le père du marié, le prirent au collet, le jetèrent à bas du cheval sur lequel il était monté, lui tenant le pied sur l'estomac et le pistolet à la gorge. Avec toutes les peines imaginables, le marié et ceux de sa compagnie se retirèrent à travers les jardins et les champs, dans la campagne, où ils furentsuivis par lesdits personnages qui criaient Tue ! Tue ! et qui déchargèrent sur eux leurs fusils qui, par bonne fortune, ne firent de mal à personne". Enfin, pour justifier leur action, ces mêmes personnages disaient " que l'honneur de la mariée leur appartenait, qu'on n'aurait pas dû l'avoir divertie du chemin, que c'était un droit qui était dû".
De nombreux seigneurs d'Angoumois se comportaient en véritables tyrans. Ils avaient conscience d'appartenir à la classe supérieure et cela se marquait, entre autres choses, par le salut qu'il exigeaient des roturiers. Malheur à ceux, qui l'oubliaient ! Ils se chargeaient de leur rappeler. ce fut le cas de Henri Corgniol, Sieur de Magné, dans la paroisse de Courcôme, accusés d'avoir commis des violences sur ses sujets.
Vers 1770, le Sieur Ligornet à qui on avait confié "l'opération des rôles" pour une quarantaine de paroisses de la région de Ruffec, nous éclaire, grâce à un ensemble d'observations, sur l'état économique et social des paroisses et confirme bien l'appartenance à la Saintonge de Courcôme.
Nous ne trouverons pas directement des indications sur Courcôme, mais sur Tuzic (Tuzie) et la Croix Geoffroy.


Tuzic et la Croix Geoffroy
Noms des villages et hameaux situés en Angoumois et qui composent la collecte de l'Angoumois :
- Tuzic à la distraction de quatre feux,
- La Croix Geoffroy
- Le Marchis (Les Marchis) en partie.

Noms des villages situés en paroisses étrangères et qui forme une Collecte particulière d'une autre Généralité :
- Le bourg de Courcosme (Courcôme)
- Les Martres
- Les Houliers (Les Ouillères)
- La Touche
- Magné
- Les Combaud
- Les quatre feux de Tuzic.

Observations générales du diocèse de Poitiers
Monseigneur le Comte de Broglie est seigneur foncier et justicier de la partie de l'Angoumois. il plaide en première instance à Ruffec et par appel à la Sénéchaussée d'Angoulême.
La partie de Saintonge , il plaide en première instance à Saint Jean d'Angély et par appel à la Sénéchaussée de Saintes. Tous les villages, hameaux et deux "métayries" tant de Saintonge que d'Angoumois, sont pour le spirituel de Courcosme, l'église est située en Saintonge, Généralité de La Rochelle, Election de Saint Jean d'Angély. Tuzic à la distraction de quatre feux, la Croix Geoffroy et le Marchis en partie, forme la collecte de l'Angoumois, le bourg de Courcosme et les autres villages forment celles de Saintonge, Généralité de La Rochelle, Election de Saint jean d'Angély.
Les habitants vont le plus souvent vendre et acheter leurs denrées à Ruffec, distant d'une lieue et quelques fois à Verteüil et Mansle pour vendre leurs bestiaux.
Tuzic et la Croix Geoffroy sont une enclave située à sept lieues de la ville d'Angoulême et encerclée de toutes parts par la Saintonge. A une lieue, Ruffec, ville où les habitants vont vendre leurs denrées. Mr de Courcosme, les religieux de Nanteüil et les Commandeurs de Villegats y possèdent des rentes.
Les terres labourables sont dominantes, probablement bonnes et bien cultivées. On y recueille du "saffran", les vignes sont médiocres. Une partie des fonds de la paroisse se trouve située dans un mauvais fond, les prés y sont assez bons. L'église est située en Saintonge et est dédiée à Notre Dame. Les grosses menées et les vertes dixmes qui se perçoivent au onzième des fruits appartiennent en moitié à Monseigneur du Chapitre de Saint Hilaire de Poitiers et l'autre moitié au curé de Courcosme.
"Il n'y a point de chirurgien et l'on "pouroit" nommé pour "sindic" perpétuel le Sieur Baudin Despré très honnête homme et intelligent ou le Sieur Chommine notaire qui a bien la capacité mais néant pour la probité".

Enfin, l'air y est bon.
En 1692, Courcôme ne "valait" plus que 1 300 livres. La même année, dans cette paroisse, mais aussi, à Salles et à Tuzie on cultivait le safran qui aidait à payer les impositions. Malheureusement, la gelée de 1766 détruisit les oignons de safran et cette culture fut presque abandonnée. A Tuzie, "Les preneurs faisaient leur safran dans les terres de la métairie, sans que le bailleur y prenne aucune chose".
On cultivait le sainfoin dès 1692 dans la paroisse de Courcôme. En 1812, le Sous Préfet de Cognac écrivait : "Le sainfoin est à peu près le seul genre de prairie artificielle qui convienne au sol de cet arrondissement.
Avant la révolution de 1789, il était d'usage que le propriétaire fournisse à son métayer pendant l'été, un homme pour l'aider dans son travail. A cette saison, le travail était particulièrement long est pénible. Il fallait tout faire à la main : faucher les foins à la faux, moissonner à la faucille, battre au fléau, vanner le grain.
Cet homme portait le nom de "Métivier"; Celui-ci était embauché, comme son nom l'indiquait, pour faire les "métives", c'est à dire les moissons, "pour aider à couper et battre les bleds".
Le métivier était à la charge du propriétaire. Quand c'était le métayer qui nourrissait le métivier, le propriétaire le dédommageait en lui donnant du grain. A Courcôme, c'était une pinte d'huile que l'on ajoutait aux trois boisseaux de méture.
Au moment où le nouveau métayer entrait dans la métairie, le propriétaire lui remettait une certaine quantité de grain pour ensemencer les terres, les "semences".
Chaque année, après la récolte, propriétaire et métayer partageaient les grains par moitié. Les semences étaient fournies par le propriétaire. C'était la règle générale. Mais il y avait des exceptions; le métayer devait apporter, en entrant, la moitié des semences comme à La Faye et à Saint-Fraigne. quand le métayer n'avait pas pas les semences nécessaires, le bailleur lui faisait l'avance de sa moitié, mais il devait les restituer au propriétaire, en nature, ou en argent comme à Tuzie : "Les semences pour emblaver les terres seront fournies, la première année pour la bailleuse, à la charge par les preneurs d'en payer la moitié, et sur le pied que le bled se vendra au marché lorsqu'il faudra emblaver les terres. Laquelle dite moitié de semences les preneurs se payeront que la dernière année du bail".


Les statistiques de 1818 du département de la Charente nous parle de Courcôme en ces termes : Courcôme, au sud-est et à 5 km 262 mètres de Villefagnan, a 859 habitants et possède un sol très fertile; le vin qu'on y récolte est de bonne qualité. On y compte 172 maisons, deux mille hectares de terre cultivée, vingt de terre inculte. Courcôme a six hameaux : Les Houlières, La Touche, Le Marchis, Les Combeaux, Les Martres et Magné.
Ce dernier hameau a son histoire. Il faut savoir qu'il existe, encore de nos jours, un "petit château" avec son donjon formé d'un pavillon carré avec machicoulis et échaugette datant du XVe siècle. Une petite chapelle existe dans le donjon. Une porte du XVIIe siècle, avec accolade, donne entrée dans le château. Un souterrain, qui a son entrée dans la fuye, s'étend sous la garenne. Sur la cheminée on trouve un écusson sculpté portant d'azur à deux chevrons d'or; lambrequins.
Nous trouvons traces des seigneurs de Magné en 1409, avec Alain Merlet, seigneur de Magné. Il laisse une fille qui épouse Aubert Corgnol, fils du seigneur du Vivier-Estraint. En 1651, Henri Corgnol laisse deux filles dont l'ainée Emerye, épouse Henry de Volluyre. En 1722, Emerye de Volluyre épouse Louis Danche Sgr de Bessé. En 1748, Jeanne Danche épouse Emmanuel, François, marquis de Lambertye. Le 21 décembre 1785, Joseph Emmanuel de Lambertye vend Magné à Jacque Charles de Brouillac, moyennant 2 000 livres de rente. A la fin du XVIIIe siècle, Magné est à la famille Favraud.

Jean Pierre Laurent. 1993

Sources :
  • Le Guide Bleu Charente-Poitou, Hachette 1990
  • Notes historiques sur les communes de l'ancien arrondissement de Ruffec - Alexis Favraud 1898 - Librairie Bruno Sépulcre. 1987.
  • Laboureurs d'Angoumois - Gabriel Delâge - Librairie Bruno Sépulcre. 1988.
  • Emotions populaires en Angoumois - Gabriel Delage - Librairie Bruno Sépulcre. 1987.
  • Plaquette sur diverses communes de l'arrondissement de Ruffec - Publication de l'Association Généalogique de Charente. 1993.


Dans cette rue, à partir de 1763, passait la savatte qui portait le courrier à Aigre et Cognac. Il semble (témoignage) qu'un relais de poste fut établi ensuite (rue entre église et château d'eau à l'ouest du bourg). Plausible pour le transport des personnes (poste aux chevaux).


8 mars 1789
Cahier de doléances de la paroisse de Courcôme pour la partie située dans l’enclave de la  sénéchaussée de Saintonge, généralité de La Rochelle.


Cahier de remontrances, plaintes, et doléances des habitants de la paroisse de Courcôme
Pour être présenté à l'assemblée qui se fera en la ville de Saint-Jean d’Angély le 16 mars 1789 par Maître Jean René Deloume, notaire royal, et le sieur François Presac habitant la dite paroisse de Courcôme, député de tous les autres habitants ainsi qu'il appert de la procuration à lui donné le huit du mois de Mars, présent jour, que nous remettons avec les présentes à la dite assemblée.
Nous supplions Messieurs des Etats, de faire parvenir et agréer au Roi 1’hommage de la reconnaissance dont nous pénètre le mouvement de justice et de bienfaisance qui l'a déterminé à rendre à la Nation l’exercice tenu trop longtemps suspendu du droit à l'Assemblée, de mettre sous ses yeux par l'organe de ses représentants, les plaintes fondées auxquelles donnent lieu les abus de tout genre qui se sont introduits dans l'Administration, de proposer de réformer au moyen nécessaire pour y remédier, de réclamer, entre autres choses, contre l'usage désastreux d'établir, d'augmenter ou de multiplier les impôts sans le consentement du peuple et de porter aussi l'atteinte la plus cruelle à la propriété, à la liberté et aux constitutions de la Monarchie. Cette démarche généreuse d'un souverain qui préfère le pouvoir légitime au pouvoir arbitraire, ajoute aux sentiment naturel qui attache tout Français à leur roi, le sentiment réfléchi de la reconnaissance de cette confiance, qui, en rapprochant les sujets du Monarque, rétablit l'ancienne et première coutume de délibérer ensemble sur les affaires publiques, préserve à jamais les liens qui les unissent. D'après cette confiance qui réunit tous les membres de l'Etat pour travailler à la réforme des abus, nous allons en présenter un tableau en suppliant le Roy et Messieurs des Etats Généraux de considérer que le peu de temps que les circonstances nous ont donné pour nous occuper de la rédaction du cahier à dû nécessairement la rendre très imparfaite.


Nous commencerons, par conséquence par demander, afin que pareil inconvénient n'ait plus lieu à l'avenir, qu'avant le séparation des Etats Généraux, il soit irrévocablement statué sur l'époque à laquelle auront lieu de temps à autres, de manière que l'on puisse s'occuper à l'avance et réfléchir mûrement sur la matière qui devrait y être successivement discuté.
Nous représentons aussi que l'assemblée des Etats Généraux ne pouvant être très fréquente pour les raisons que nos représentants feront valoir, il serait très essentiel pour le bien de tous, et l'intérêt de chacun, qu'il fût établi par bailliage, sénéchaussée ou province des Etats particuliers qui formés à l'instar des Etats Généraux suppléassent à leur fonction quand à la répartition des impôts sur chaque communauté, et dans chaque communauté qui établissent la répartition individuelle. Les Etats provinciaux seront chargés de la perception des impôts et de toute la partie de l'administration qui est actuellement confiée aux intendants, les membres des Etats provinciaux étant choisis parmi les habitants des trois ordres de la province, en connaîtront mieux les ressources et les besoins, produiront au bien général un intérêt plus vif ; en partageant les différents détails d’administration, donner à chacun de ces détails une attention bien plus directe et bien plus soutenue.
Nous ne saurions trop insister auprès des Messieurs des Etats Généraux sur les abus sans nombre qui résultent de l'autorité absolue que les Intendants exercent dans les provinces, autorité dont abusent jusqu'à la tyrannie les subalternes qui commettent l'exécution de leur volonté. Cette autorité ne pourrait plus être abusive si elle était confiée aux Etats Provinciaux dont les membres seront plus accessibles aux réclamations, plus à portée de reconnaître les abus et de les faire rectifier.
Les Etats Provinciaux seraient aussi chargés de l’emploi des fonds destinés aux travaux publics dont ils rendraient un compte annuel. Et d' après lequel il serait facile de vérifier si les sommes consenties pour les ateliers de grand route ou pour les ateliers de charité y auront effectivement été employés dans leur totalité.

C'est ici le lieu de réclamer contre la manière dont cette paroisse est imposée pour la partie du chemin royal à laquelle elle est assujettie. Cette contribution s'élève à plus d' un septième de la taille, accessoires et capitation accumulés, taxe exorbitante, proportionnellement aux ouvrages à faire dont les adjudications sont évidemment frauduleuses par l'autorité que l'on emploie pour écarter des marchés aux rabais tous ceux qui ne sont pas dévoués aux agents de cette autorité.
Après avoir proposé un moyen simple et facile de correspondance du souverain avec ses sujets, nous allons exposer avec confiance au Roi et à Messieurs des Etats Généraux, les maux sous lesquels nous gémissons. Nous ne pouvons nous empêcher d’être surpris du dérangement des finances (texte non reproduit) …trente ans ont plus fait que doubler et dont le prix est devenu si excessif que si on voulait encore les percevoir à l'avenir sur le même pied, ce serait impossible aux contribuables de les acquitter. L’impôt forme une masse accablante par son poids ou par l'inégalité de la répartition et la manière vexatoire dont il est perçu. Le cultivateur paye en contribution plus de la moitié de la terre qu'il cultive et c'est sur l'autre moitié qu'il est obligé de prélever les frais de semence et de culture en sorte que si on ajoute à ce calcul la valeur des rentes seigneuriales, et les dîmes qu'il est obligé d'acquitter, il se trouve n'avoir aucun salaire pour son travail, aucun bénéfice pour assurer son entretien et celui de sa famille.

Il n'y a aucune égalité dans la manière dont l'impôt est réparti, les rôles sont faits la plupart du temps par des gens sans connaissance que celle de se soulager et opprimer le malheureux, surtout dans les lieux où des personnes qui y ont du domaine en font accroire aux particuliers, et se font passer pour des privilégiés, il en résulte donc de ça qu'une somme assez conséquente qu'ils payeraient est répartie sur l'élection. Il est donc essentiel de réprimer cet abus.
La levée de l'impôt achève de ruiner le malheureux contribuable. Le moindre retard autorise l'exécution et la vente des meubles. Quel moyen lui reste-il pour satisfaire à l'impôt, quand il est dépouillé de tout, il est obligé de laisser son bien sans culture, sa femme et ses enfants sans paillasse, et sans pain ?
Nous osons donc espérer de la justice du Roi et des délibérations des Etats Généraux que les mesures les plus promptes seront prises, pour que la contribution soient réduites au point de ne point enlever au malheureux le pain qui lui est nécessaire, pour que celui qui possède beaucoup ne paye pas, comme il arrive souvent, moins que celui qui produit.

Pour que enfin tout cultivateur soit assuré d'avoir pour prix de son travail la majeure partie du produit de la terre, qu'il arrose de sa sueur, alors il paiera sans se plaindre ce qu'il doit à la Patrie. Et 1'emprunt ne sera non plus une charge cruelle, mais une contribution volontaire qu'il portera de son cœur au pied du Trône. Cette charge excessive d’impôt établi sur les propriétés est encore grevée pour les droits de toutes espèces qui se perçoivent sur les vins et les consommations de première nécessité, les autres sur le contrôle des actes ; on les augmente tous les jours, la fixation en devenait presque arbitraire parce qu'elle n'est pour ainsi dire connue que de ceux qui la prélèvent. Cette multiplication de droit, les règles sans nombre qu'ils entraînent donnent lieu chaque jour à des amendes et à des procédures ruineuses, à des perquisitions qui sont pour la plupart des sources d'oppression et d'inégalité. Celui de tous les droits dont la perception est la plus onéreuse aux habitants de cette paroisse, se prélève sur le vin et autres boissons, les autres boissons ne sont autre chose que l'eau passée sur le râpe du vin que l'on a ôté du tonneau. Cependant, elles sont également taxées, les commis chargés de percevoir ce droit sont en même temps accusateurs, témoins, arbitres, de l'amande dans laquelle ils ont un intérêt avoué, tant que les préposés seront intéressés à trouver des coupables, ils seront portés à supposer des contreventions aux hommes qui loin de se surveiller mutuellement peuvent s'entendre en un quart d’heure, et sur une feuille de papier dénoncent le délit, en attestent la vérité et imposent pour amende l'inscription de faux est permise, mais quel paysan n'est pas effrayé par cette espèce de première sentence, par les menaces dont elle est souvent accompagnée, par les frais nécessaires pour la faire révoquer et par la crainte surtout d'être puni par une nouvelle procédure, plus juste peut-être, mais par la même plus dangereuse.
Le contrôle des actes est nécessaire pour assurer les convocations des citoyens, mais la fixation en est excessive et le tarif impossible à connaître. Nous supplions en conséquence le Roi et Messieurs des Etats Généraux de réduire ce dernier droit et de l'établir d'une manière fixe et déterminée, et de supprimer entièrement ceux des vins et autres boissons et ceux qui gênent le commerce et la liberté.
Nous supposons encore que l'on s'occupe des moyens de diminuer les frais de la forme de la perception des impôts, cette opération fera entrer des sommes dans le trésor national et rendra à l'agriculteur et au commerce les milliers d'employés toujours en guerre au nom du Souverain avec les sujets qu’ils oppriment.

Nous demandons s'il était possible un seul impôt au lieu de ceux dont les dénominations sont à l'infini, dont la multiplicité ne fait que nous surcharger sans rendre davantage à l'Etat, un seul rôle par communauté ferait rentre à la caisse de la paroisse l'unique impôt à percevoir. Cette caisse reverserait dans celle de la Province, et celle ci reverserait dans la caisse de la nationale. Ces trois opérations simples et peu coûteuses réuniraient tous les fonds de l'Etat. Le commerce n'aurait plus d'entrave, et le citoyen libre chez lui de ce qu'il aurait acquitté sa part d' impôt ne serait plus exposé à des perquisitions continuelles et vexatoires dont le moindre vice est d'amener la liberté.
Nous supplions le Roi et les Etats Généraux de prendre en considération la nature et le nombre des formes de la procédure civile, les frais énormes qu'elle occasionne et ceux que l'ignorance et la mauvaise fois y ajoute, les derniers frais sont fixés par un procureur taxateur qui traite toujours les confères avec indulgence. Tout procureur ignorant ou avide ne devrait-il pas être puni de l’abus qu'il fait de la confiance publique par la perte des fruits qu'il a occasionnée. Nous représentons que rien n'est plus préjudiciable à l’intérêt et à la sûreté du peuple que l'éloignement du juge le dernier ressort. Nous ne pouvons encore trop supplier le Roi et les Etats Généraux de remédier à la légèreté avec laquelle les juges instruisent les procès criminels, l'accusé n'a point de conseil, il est interroge à huis clos. Et personne ne peut élever la voix pour le défendre. Nous désirons donc un nouveau code des lois, simple et clair, et à la porté de tous les citoyens qui doivent être gouvernés par elles, d'où s'ensuivront nécessairement une réforme de la procédure civile dont les réformes ruineuses, obscures, et toutes rendent trop nécessaires les agents subalternes de la justice, et une réforme dans la procédure criminelle qui fourmille de vices effrayants. L'abus qui s'est introduit depuis quelque temps, de ne plus adresser aux justices des seigneurs les nouvelles lois pour y être lues, publiées et enregistrées, jettent les habitants de la campagne dans l’ignorance, de ce quelle porte et les expose aux amendes qu’ils encourent en y contrevenant. Le Roi et Messieurs des Etats Généraux, nous vous supplions de renouveler les ordonnances, qu'ils entendent que toutes les lois et règlements seront lus et publiés dans la justice seigneuriale. Seront également suppliés le Roi et Messieurs de Etats Généraux de s'occuper, sans porter atteinte aux propriétés, des moyens de faire rentrer dans la classe des contribuables tous ceux qui en vertu des charges, ou de la noblesse qu'ils ont nouvellement acquis, jouissant de privilèges et d'exemptions onéreuses à leur concitoyens, de réduire de beaucoup le nombre de charges concédant la noblesse, ne plus les conférer qu'à des personnes de mérite reconnu, dont les services seront dignes de cette faveur et jamais à prix d'argent.
Les impôts et les droits de toutes espèces peuvent s'élever à des sommes considérables que le dérangement des finances de 1’état, n' existerait vraisemblablement pas, si le produit de ces contributions avait été employé à sa destination. Le Roi et de Messieurs des Etats Généraux seront suppliés de pourvoir, par les mesures les plus efficaces, à ce que désormais les revenus de l'Etat ne soient plus détournés de leur emploi, et de faire punir conformément aux lois, ceux qui peuvent être coupables de pareil abus, afin qu'un exemple ne impose à jamais aux administrateurs infidèles.
Il résulterait également un grand avantage pour les finances, et au grand soulagement pour le peuple, de la vérification exacte des causes des dons, gratifications et pensions généreusement accordées depuis quelques années, et la suppression ou limitation de celles qui se trouveront avoir été supprimées ou n'être pas accordées sur des services réels ou proportionnés. Le Roi sera supplié de ne plus accorder que pour les services rendus à l'Etat les récompenses pécuniaires dont l'Etat supporte la charge.
Messieurs des Etats Généraux voudront bien remontrer au Roi qu'il lui serait peut être très avantageux d'établir un nouvel ordre dans la régie de ses domaines, de retirer ceux qui sont engagés et dont le produit surpasse de beaucoup l'intérêt des sommes données pour les enregistrer, et à qui ils seront remboursées.

Qu'il nous soit permis de réclamer en faveur des campagnes les établissements publics et les secours particuliers dont jouissent les habitants de la ville, qu'elle triste perspective, quel effrayant avenir se présente au malheureux qui n'a d’autre richesse que la force de ses bras et l'amour du travail, quand l'âge ou la maladie viennent de le priver de ce moyen de subsistance, quel sort alors lui est réservé ! Il n'a plus d’autres ressources que la commisération publique, ne serait il pas juste qu'il reçut alors de l'Etat à qui il a sacrifié annuellement une forte portion de son modique salaire , une subsistance qu'il ne peut plus se procurer ? Ne serait-il pas possible de prendre sur la somme immense des impôts les fonds nécessaire pour établir dans les campagnes des hospices et des ateliers de charité ? Les hospices ouvriraient aux malades pauvres un asile gratuit, aux malades aisés un entrepôt de remèdes qu'il y trouveraient à un prix modérés. Les ateliers de charité occuperont aux chemins de traverses ou autres objets d'utilité publique, les journaliers qui manqueront d’ouvrage. En fournissant aux femmes, aux infirmes, et surtout aux enfants, un travail et un salaire proportionné à leur force, détruiront l'habitude du désœuvrement et ôteront tout prétendu à la mendicité. Les hospices, les ateliers seraient administrés par des commissaires de l'assemblée de la communauté, sous l'autorité des Etats de la Province à qui il serait rendu compte tous les ans.
Il ne serait pas moins intéressant pour les habitants de la campagne de voir se former dans chaque capitale de la Province, un établissement destiné à recevoir les malheureux qui perdent la raison. Jusqu'à présent, la nécessité de payer très chèrement pour faire admettre les fous dans les hôpitaux, oblige les familles indigentes à laisser à la honte de l'humanité errer au milieu des bourgs de ces campagnes, ceux de leurs membres que la folie peut rendre dangereux et nuisibles à la société.
Est-il possible que la religion sainte et bienfaisante qui nous est donnée pour ranimer notre espérance abattue par le malheur, offre matière à nos réclamations ? Est-il possible que nos bons et dignes pasteurs témoins de notre misère, seront réduits à l'augmenter en exigeant de nous le prix des services spirituels qu'ils administreront ? Est-il possible que chargé du fardeau le plus pénible des autels, ils n'aient pour la plupart qu' une modique portion de la valeur des dîmes que nos pères ont consacré à cet objets et dont jouissent des communautés religieuses, des chanoines ou des abbés commendataires qui étrangers aux paroisses ne répondent à aucun secours. Les curés sans contredits sont les amis les plus précieux aux peuples. Ils sont plus rapprochés de lui, ils connaissent mieux les besoins, mais loin de pouvoir les soulager, leur traitement est si modique qu'il les oblige de percevoir sous le nom de casuel beaucoup de menus droits que leurs multiplicités rend onéreux. Nous supplions en conséquence Messieurs des Etats Généraux, de faire assurer aux Curés et surtout ceux qui sont à portion congrue, par tel moyen qu'il paraîtra le plus conforme à l'équité, un revenu fixe assez considérable pour qu'ils puissent renoncer à la rétribution qu'ils exigent sous le nom de casuel de manière qu'ils ne seraient plus réduits à la honteuse nécessité de faire un espèce de trafic des cérémonies nécessaires à la religion.
Nous supplions également le Roi et les Etats Généraux de considérer que les dispenses qu'on est obligé de faire venir de Rome pour les mariages, sont énormes pour le peuple, une source de ruine, pour les frais énormes qu'elles occasionnent, du scandale parce que le pauvre est hors d'état de les payer, ne pouvant s'unir légitimement à sa proche parente, égaré par le penchant qui la lui fait désirer pour compagne, l'entraîne et vit avec elle dans le dérèglement qui porte aux bonne mœurs une atteinte dangereuse. Ne serait-il pas à désirer que l’évêque diocésain put accorder toute espèce de dispenses, et que rien fut vénal dans la religion.
Le Roi et les Etats Généraux sont suppliés de favoriser l'agriculture et le commerce, et pour cet effet de supprimer les droits qui se percevaient pour le transport des denrées ou marchandises d'une province à l'autre, et de diminuer ceux qui sont aux frontières du Royaume. Il serait bien à désirer qu'on put y reculer les barrières qui semblent diviser et rendre étranger l’un à l’autre les sujets du même Empire.

Nous ne connaissons heureusement dans les campagnes que le nom des lettres de cachet. Cependant, comme nous en avons souvent appris les funestes et dangereux effets, qu’un vif intérêt nous lie à ceux de nos concitoyens qui puissent plus particulièrement en être victimes, que rien ne nous met nous même à l'abri de cet effrayant abus d'autorité par lequel des ministres cruels trompent la confiance du Roi juste, que cet abus d' autorité attaque également les principes de la Monarchie et ceux de la liberté des citoyens, sans avoir été jugé coupable par les tribunaux, et que l'usage des lettres de cachets soit à jamais proscrit.
Nous finissons de supplier le Roi d'assurer les effets salutaires que doivent introduire les Etats Généraux en entretenant entre les trois Ordres qui les composent l'esprit de paix, d' union et de patriotisme qui doit animer leurs opérations. En y faisant respecter les anciens usages et anciennes constitutions dont l'inobservation pourrait troubler l'harmonie de cette intéressante assemblée, et en assurant enfin par les plus sûrs moyens, l'exécution de ce qui aura été ordonné comme utile au bien du Royaume. Nous supplions Messieurs des Etats Généraux de se souvenir sans cesse que l'esprit de parti doit être banni et au milieu d’eux qu'aucun intérêt personnel ne doit être mis en balance avec l' intérêt général, que les abus soient détruits et les réformes vites opérées, l'ancienne constitution remise en vigueur et notamment celles qui assurent à la nation le droit précieux de n’être jamais imposé sans son consentement.

Après avoir déposé avec confiance nos peines auprès du Souverain qui veut les alléger, il nous reste plus qu'un vœu à former, c'est le plus ardant de tous, puisse le ciel l'exaucer en accordant au Roi un règne long et fortuné ! Puisse le tableau du bonheur qu'il aura procurer à ses peuples le récompenser de ses intentions bienfaisantes. Puisse enfin l'expression de notre cœur lui parvenir fidèlement par l'organe de nos représentants.

C'est ainsi que nous, habitants soussignés de la paroisse et communauté de Courcôme, avons chargé du présent cahier de plaintes, remontrances et doléances les dits Sieurs Deloume et Presac, nos fondés de pouvoir pour nous représenter à l'Assemblée qui se tiendra à Saint-Jean-d’Angély le seize de ce mois, fait et arrêté ce jour huit mars mil sept cent quatre vingt neuf.
Ont signé : Cantaud A., Baudin A., Depré, Charles Jozeau, Deléchelle syndic, C. Hugon, B. Flaud, F. Ferrut, Jean Grassaud, J. Cornut, François André, Jean Bernard, F. Bonnaud, S. Sabelle, L. Hugon, J. Roussaud, J. Coiteux, F ? Hugon, J ? Dugué, Presac, F. Lardeau, B. Brochard, J. Deloume, Tigelot, greffier d'office.


POUR MEMOIRE
8 mars 1789
Cahier de doléances de la paroisse de Courcôme pour la partie située dans l’Angoumois (Tuzie, etc.).

L’an mil huit cent quatre vingt neuf, et le huit mars après-midi, par devant nous notaire royal en Angoumois faisant la fonction de juge en cette partie, attendu l’absence de Monsieur le juge ordinaire, sont comparus en leurs personnes Jean Poinset dit Bois Desouche, marchand, Jean Devezeaud aussi marchand, Nicolas Flaud, Jean Hugon, Pierre Petignot, Jean Goumain, Jean Poinset dit Cie___ (surnom), Simon de Lavauzelle, François Gachet, Jean Viguier, Denis Petignot, Jean Hugon dit Toussaint, François Mondou, Jacques de Lavauzelle, Louis Lacoureau, Pierre Goumain, Denis Blanchard, Antoine Flaud, Pierre Marchand, François Guignant, Jean Callier, Jacques Coiteux, François Joussaud, François Sorton, Jacques Lavauzelle, Pierre Delavallée, Jean Lotte, François Couraud, Antoine Poinset Bois Desouche, François Callier, Jean Callier, tous vignerons formant la plus saine et majeure partie des manants et habitants de l’enclave de Tuzicq et la Croix Geoffroy, cejourd’huy assemblés en la manière accoutumée au dit lieu de Tuzicq, lesquels suivant le mandement à eux envoyés par le Roy, publié en l’observation de la Sénéchaussée d’Angoulême le…
De même qu’au prône de la messe paroissiale de Courcôme dont la commune de Tuzicq fait partie, cejourd’huy suivant la commission à eux adressée par monsieur le Lieutenant général d’Angoumois, ont élu pour y satisfaire Jacques Lavauzelle dit Leblond, laboureur, et François Guignaud aussi laboureur, auxquels ils ont donné puissance et commission de comparaître en l’assemblée qui se fera en la ville d’Angoulême le onze de ce mois et d’y déclarer conformément aux instructions ci-après.
Que les dits habitants ne sont accablés d’impôts que parce que les ministres ou leurs adjoints, tant dans l’administration que dans la finance, sans égard aux lois du royaume qui veulent que les Français ne puissent être taxés que de leur consentement, ont insensiblement écarté ou couvert tous les obstacles, et augmentent jusqu’à taxer par l’effet de leur seule volonté, les charges du peuple dont ils ont diminué le produit.
Que pour s’assurer à l’avenir la jouissance de leurs biens, ils veulent et entendent :
1. Que aucune partie de leurs propriétés ne puisse leur être enlevée par des impôts s’ils n’ont été préalablement consultés par les Etats Généraux du Royaume composés ainsi que le veulent la raison et la loi d’en discuter librement en leur ? parlant. Les ?__ faire aucune exception et charges de leurs pouvoirs.
2. Que suivant les intentions du Roy manifestées dans le rapport de son conseil du vingt sept de décembre 1788, les ministres seraient à l’avenir responsables de l’emploi de toutes les sommes levées sur le peuple.
3. Que, attendu que les impôts non consentis n’ont été payés jusqu’ici que par la crainte des emprisonnements arbitraires qui ont arrêté toute les réclamations, lesdits habitants veulent et entendent que personne à l’avenir ne puisse être emprisonné ni détenu pour autre motif que la vertu des lois du Royaume.
Seront tenus lesdits députés de faire insérer ladite déclaration des volontés desdits habitants dans les cahiers de la Sénéchaussée d’Angoulême, de la faire valoir aux Etats Généraux et de ne consentir à la levée ou prorogation d’aucune subside avant que ladite déclaration ait été adoptée par eux et solennellement proclamée.
Leur donnent néanmoins pouvoir pour seule condition ci-dessus et non autrement de consulter en l’établissement ou prorogation des subsides que les Etats Généraux jugeront indispensables et nécessaires au besoin de l’Etat toutes causes inutiles préalablement retranchées, pourvu toutefois que les impôts qui distinguent les ordres soient supprimés et remplacés par des subsides également réparties entre les citoyens sans distinction ni privilège à raison seulement de leurs propriétés.
Chargent en outre les dits habitants leurs dits députés de représenter à l’assemblée de la Sénéchaussée d’Angoulême :
1. Que les tailles et autres impositions soient commuées en un impôt territorial percevable en nature lequel sera également réparti tant sur des biens nobles que sur les roturiers, que les rentes nobles et droits d’agriers soient aussi assujetties à un devoir quelconque servant au soulagement de la commune.
2. Que le bureau des tailles et autres carières ? qui ne font que grever le commerce de l’intérieur du Royaume soient recueillies sur la frontière.
3. Que la place du cultivateur étant la plus intéressante est néanmoins la plus grevée que à raison de le ____ il est bon de demander que les domestiques font des tiques que les gentilshommes soient assujettis au sort de la milice comme le Tiers Etat.
4. Que la communauté de Tuzie se trouve être chargée à raison de l’arpentement qui en a été fait autrefois et de l’abonnement qui soient en____er au plus haut prix de sorte que cette malheureuse enclave se trouvé payer le double au moins de ce que paient les paroisses voisines dépendantes des autres provinces.
5. Qu’il soit fait un tarif pour les droits du contrôle et proposer pour la perception de ce droit donnant édits et déclarations de sa Majesté l’interprétation la plus concevable à leurs intérêts particuliers, que les droits de centième denier soient abolis ainsi que les francs-fiefs.
6. Que la province d’Angoumois soit distraite de la Généralité de Limoges et réunie à la Saintonge pour former un pays d’état.
Auxquels dits Jacques Delavauzelle dit Leblond et François Guignaud les dits habitants ont donné pouvoir et puissance de présenter et faire valoir les articles ci-dessus et autres qu’ils jugeront, comme être par raison et mesure de dire ces personnes suffisantes et capables avec les autres paroisses et juridictions dépendantes de la sénéchaussée d’Angoulême et autres pour assister aux dits Etats Généraux du Royaume de France qui se tiendront en la ville de Versailles le 17 avril prochain.
Fait sous le seings de nous maître Jacques Tribert notaire royal faisant la fonction de juge en cette partie attendu l’absence de monsieur le juge ordinaire ayant avec nous le sieur Sébastien Grenet, sergent, que nous avons commis pour notre greffier d’office et duquel nous avons pris et reçu le serment entre les requis qui a aussi signé avec les dits habitants qui ont déclaré le savoir faire, cejourd’hui que dessus, au susdit lieu de Tuzie au lieu où l’on a accoutumé de s’assembler.
Ont signé : Jean Donezaud, F. Guignaud, P. Marchand, Flaud, Poinset, J. Goumain, F. Sorton, P. Petignot, F. Gachet, J. Hugon, J. Hugon, Delavauzelle, Delavauzelle, J. Poinset, F. Roussaud, F. Gachet, Grent greffier d’office, Tribert faisant la fonction de juge attendu l’absence du juge ordinaire.


Courcôme en 1818
Courcôme, au sud-est et à 5 kilomètres 262 mètres de Villefagnan, a 859 habitans.
Le sol de cette commune est très-fertile, le vin qu'on y récolte est de bonne qualité.
On y compte 172 maisons, 2.000 hectares de terre cultivée, 20 de terre inculte, et 6 hameaux, qui sont : les Houlières, la Touche, le Marchis, les Combeaux, les Matres, et Magné.

A PARIS, 18 Août 1826.
Bulletin des lois.
N.77. Ordonnancé du Roi qui classe plusieurs chemins parmi les routes départementales de la Charente et de la Charente-Inférieure.
CHARLES, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes verront, Salut.
Sur le rapport de notre ministre secrétaire d'état au département de l'intérieur,
Vu la délibération du conseil général du département de la Charente, tendant à ce que les chemins de Barbezieux au Port-Maubert, de Ruffec à Jarnac par Courcôme, Charmé, Tusson, Aigre, Gourville, Saint-Cibardeaux et Marange, et de Cognac à Pons par Merpuis, soient élevés au rang des routes départementales ;
Vu la délibération du conseil général du département de la Charente-Inférieure, tendant à ce que le chemin de Cognac à Pons soit également classé au rang des routes départementales de ce département ;
Vu l'avis du conseil général des ponts et chaussées ;
Notre Conseil d'état entendu,

Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
Art. I Les chemins indiqués dans la délibération du conseil général de la Charente sont et demeurent classés au rang des routes départementales de ce département avec les dénominations et les numéros qui suivent :
4. De Barbezieux au Port-Maubert ;
5. De Ruffec à Jarnac par Courcôme, Charmé, Tusson, Aigre, Gourviile, Saint-Cibardeaux et Marange ;
6. De Cognac à Pons par Merpuis.
3. L'administration est autorisée à acquérir les terrains nécessaires pour l'établissement de ces nouvelles routes. Elle se conformera, à ce sujet, à la loi du 8 mars 1810 sur les expropriations pour cause d'utilité publique.
4. Notre ministre secrétaire d'état de l'intérieur est chargé de l'exécution de la présente ordonnance.
Donné en notre château de Saint-Cloud, le 9 Août de l'an de grâce 1826, et de notre règne le second.
Signé CHARLES. Par le Roi: le Ministre Secrétaire d'état au département de l'intérieur.

D'une LGV à l'autre
En 1853, la RD27 n'était pas terminée que des dégradations étaient dues aux entreprises qui construisaient la ligne de chemin de fer Paris-Bordeaux. En 2015...

CG16 1853
Chemin n° 27, de Salles (Haute-Vienne) à Villefagnan, par Sauvagnac, Chasseneuil, Saint-Front, Saint-Mary et Bayers.
Ce chemin traverse le département, de l'Ouest au Nord, et dessert les deux seuls arrondissements de Confolens et Ruffec.
Son parcours total, qui n'était, l'an dernier, que de 55.367 mètres , vient d'être augmenté de 1.200 mètres, à la dernière session dû Conseil général (séance du 31 août), par le prolongement, jusqu'à la limite du département de la Haute-Vienne, de la partie comprise entre cette limite et Sauvagnac, premier point de départ de ce chemin.
2.500 mètres ont été construits, cette année ; d'où il résulte qu'il reste encore en lacune 10 kilomètres et demi, sur les communes de Sauvagnac, du Lindois, Saint-Mary, Saint-Amant-de-Bonnieure, Valence, Saint-Front et Courcôme.
La partie de cette voie, comprise entre Courcôme et la Maison-Rouge, dont j'ai déjà eu occasion de signaler, l'an dernier, la dégradation , commence à devenir en état de viabilité ; bien qu'il reste encore à faire sur les communes de Salles et Tuzie, pour rendre complète cette réparation ; mais les subventions dues par les entrepreneurs du chemin de fer, qui ont causé ces dommages, doivent-elles y être employées sans autre retard.

Courcôme
Une visite pour découvrir le patrimoine du bourg

De l’église à la mairie en passant par le cimetière, la chapelle Saint-Antoine, l’ancien presbytère, la promenade conduite dernièrement par Via Patrimoine a enchanté son public. Deci, delà, des surprises avec de belles enseignes gravées dans le calcaire des linteaux d’anciens ateliers de charron, de maréchal-ferant, de galocher, etc.
Un vieux four couvert de lauzes, la maison natale du père Ulysse Hugon, missionnaire charentais, mort en martyr en 1877 en Cochinchine orientale.
La physionomie du bourg révèle sa richesse passée, à l’heure de la viticulture d’avant la crise du phylloxéra. Une catastrophe ! Le classement du territoire communal en appellation Cognac (bons bois) en 1909 ne relancera pas pour autant la viticulture courcômoise.


Pèlerinage de Courcôme (Août 2001)

Un prêtre Banhar au pays du missionnaire Hugon
Dimanche, le Père Tis, originaire du pays Bahnar (Sud Vietnam), captivait l’assistance dans l’église Notre Dame de Courcôme en présentant le pays de ses ancêtres à l’époque où Ulysse Hugon y était missionnaire.
Le Père Mangon, descendant de la famille Hugon de Courcôme, s’apprête à éditer un ouvrage relatif à son arrière grand-oncle, Ulysse Hugon, prêtre missionnaire en pays Banhar. Lors de ses recherches historiques, le Père Mangon s’est rendu au secrétariat des Missions Etrangères de Paris, société de prêtres missionnaires à laquelle appartenait Ulysse Hugon. Sur place, il rencontrait Marie Anar qui ne tardait pas à lui présenter un compatriote, le Père Tis, originaire de Kontum. Le Père Mangon invitait ce dernier à venir à Courcôme pendant le pèlerinage. Le père Tis nous confie : «Il fallait que Courcôme connaisse les Montagnards (Banhars) pour lesquels Ulysse Hugon est mort !»


Le pays Banhar en Cochinchine
Tout au long de sa conférence, Le Père Tis s’appliquera à présenter son pays à l’époque du Père Hugon. En 1850, on situait le pays Banhar en Cochinchine. «C’est une région montagneuse : banhar est d’ailleurs synonyme de montagnard.» Le père Tis décrit un plateau posé vers 700 ou 800 mètres où la forêt, encore omniprésente dans les années 1950, hébergeait de nombreuses bêtes sauvages, des tigres, des pythons... La guerre et l’emploi massif de produits défoliants la détruiront cependant… «En pleine Asie des moussons, la saison des pluies qui amène de fréquentes inondations s’étale de mai à octobre, la saison sèche d’octobre à janvier. L’intersaison de février à avril est quant à elle très chaude.» Sous ce climat, peu de missionnaires résistent : certains ne tiennent que jours, Ulysse Hugon tiendra sept ans, un seul missionnaire, le Père Dourisboure résistera trente cinq ans.
Les habitants vivaient de chasse et de pêche, d’agriculture aussi, pratiquée sur des terres défrichées. Quand le sol s’était trop appauvri, le village partait s’installer sur de nouvelles terres.
Les missionnaires découvraient une autre culture. «Le peuple vivait en paix ; il était païen explique le Père Tis, des sorciers ou sorcières dictaient la volonté de quelques divinités locales, soit bienfaisantes, soit maléfiques, qui faisaient vivre le peuple dans une sorte de terreur».
Prêtre banhar
Curé à Paris


Un livre pour ne pas oublier le missionnaire de Courcôme (disponible chez l'auteur)

Le père Mangon raconte la vie du père Hugon
Tout est parti d’une tombe familiale au fond du cimetière de Courcôme. Le Père Jean-Pierre Mangon s’est passionné pour la vie d’un parent dont le nom est gravé sur cette stèle, le Père Ulysse Hugon né à Courcôme en 1846, et mort en 1877 en Cochinchine orientale. Ses recherches et ses découvertes ont permis au Père Mangon de relater dans un livre passionnant la vie de ce missionnaire. Et l’évangélisation du peuple bahnar. Un récit bâti à partir des lettres que le Père Hugon adressait régulièrement de Cochinchine à des prêtres ou à sa famille.

Le Père Jean-Pierre Mangon est responsable au diocèse de la Charente de la coopération missionnaire. «Douze associations charentaises sur les dix-huit qui œuvrent au profit du Burkina-Faso sont liées au diocèse» dit-il. C’est à titre personnel et pour le diocèse qu’il a effectué ce travail de recherche sur la vie du Père Hugon. «Je me suis passionné en partant d’une tombe pour reconstituer la vie d’un missionnaire de chez nous» confie-t-il. Il a débuté son enquête en 1999 auprès de l’archiviste des «Missions étrangères» à Paris. Ce dernier lui a fait parvenir une photo du Père Ulysse Hugon, une notice biographique et des références bibliographiques. Le Père Mangon découvre qu’«une vingtaine de lettres du Père Hugon avait été publiée dans La Semaine religieuse d’Angoulême entre 1870 et 1877». Par ailleurs, le curé de Fouqueure, l’abbé Tesseron lui confie deux lettres manuscrites écrites de Paris en 1869 et 1870, quand Ulysse Hugon, au séminaire des «Missions étrangères» se préparait à devenir missionnaire. Les secrets se dévoilent et un cousin de Ruffec, Jean Jonquet, apporte son soutien «généalogique». De plus, une sœur du Père Hugon s’est établie au Canada mais une de ses filles resta en France. Sa descendante, Marie-Claire Lotte, indiquera avoir retrouvé sa famille canadienne et posséder très probablement la croix du Père Hugon. Le Père Mangon fouillera également les archives de la commune de Courcôme.
Avec d’aussi précieux documents, un livre allait enfin pouvoir retracer la vie d’Ulysse Hugon, cet enfant de Courcôme qui avait voué sa vie à l’évangélisation des «Montagnards» de Cochinchine. «Notre mémoire charentaise ne peut s’empêcher de rapprocher le Père Hugon de notre saint Pierre Aumaître. Entre le missionnaire vietnamien et le martyr de Corée, mort décapité en 1866, à 29 ans, que de ressemblances…» écrit en avant-propos Claude Dagens, Evêque d’Angoulême.
Dans son ouvrage, le Père Mangon s’en tient aux faits. Et aux documents collectés. Son travail est remarquable de précision. L’auteur tente de contenir sa passion et son admiration pour son parent. Mais le lecteur, lui, se laissera très vite déborder. Il lui sera en effet difficile de ne pas s’enflammer par ce récit authentique de la vie du Père Ulysse Hugon.
Nota : Cet ouvrage publié à compte d’auteur est disponible au prix de 12 Euros à la Maison diocésaine d’Angoulême, au presbytère de Champniers, à Courcôme et à Ruffec chez Jean Jonquet, 44 route de Confolens.

Le missionnaire Ulysse Hugon (1846-1876)
Né à Courcôme en 1846, Ulysse hésite entre la vie d’agriculteur et le sacerdoce. Comme son frère Achille (né en 1845 et décédé en 1872) il fera ses études secondaires au «Petit Séminaire» de Richemont avant d’entrer au «Grand Séminaire» d’Angoulême. Ordonné diacre en 1867, il émet le vœu de prendre en Asie la relève de Pierre Aumaître. Après deux années destinées à «éprouver sa vocation» et passées à enseigner aux 7e de Richemont, il rejoint le séminaire des Missions Etrangères à Paris. Ordonné prêtre en 1869, il s’embarque le 10 juillet pour le Cambodge. Après s’être initié à la langue et aux mœurs des annamites, il rejoint le pays bahnar au milieu des «montagnards» qu’on appelait alors les «sauvages». Malgré les plus grandes difficultés, il restera fidèle à son engagement de missionnaire jusqu’à sa mort en ce pays tropical, le 20 juin 1876. Un missionnaire, confident et ami, le Père Dourisboure, fait l’éloge du Père Hugon le 25 juin suivant : «Pendant les six ans qu’il a passé chez les sauvages, il n’a pas eu une seule consolation. Tous les jours ont été des jours de croix, de tribulations, de crève-cœur, de toute espèce de peine enfin. Malgré cela, sa sérénité était invariable et imperturbable.» A noter que le pays bahnar compte aujourd’hui deux diocèses avec 350 000 chrétiens.

Notice sur les écoles secondaires ecclésiastiques du diocèse ... 1891
Le petit séminaire de Richemont 1891
Le 8 juillet 1867, un élève de troisième, Hiidevert Hugon, de Courcôme, mourait à l'infirmerie, sans que sa famille fût là pour recevoir son dernier soupir. Dans une promenade faite peu auparavant, ce pauvre jeune homme avait demandé au président de la promenade (c'était M. l'abbé Achille Hugon, son parent) la permission de boire à une fontaine. Comme il était tout en transpiration, la permission lui avait été refusée. Hiidevert feignit de se soumettre, mais, usant de ruse, il parvint à tromper la surveillance du maître et but abondamment à un ruisseau qu'on rencontra. Cette imprudence, qu'il cacha, du reste, avec grand soin, même au médecin (elle ne fut connue qu'après sa mort et par le rapport de ses condisciples qui en avaient été témoins), détermina chez lui une affection pulmonaire, dont la gravité ne fut pas soupçonnée d'abord ; le mal empira très rapidement, malgré les soins assidus des bonnes Soeurs (1), et le malade fut emporté d'une façon soudaine, au moment où on y pensait le moins, sans qu'on eût pu même lui administrer les sacrements. Ce fut pour tous une immense douleur, qui s'accrut encore de celle des malheureux parents, surtout de la pauvre mère.
C'est pendant les vacances de 1869-1870 que Mgr Cousseau permit enfin à M. Ulysse Hugon de partir pour le séminaire des Missions étrangères.
Comme cet excellent jeune homme est une des gloires de Richemont, on nous permettra de lui consacrer quelques pages.
« Ulysse Hugon, nous écrit un de ses condisciples, M. l'abbé Denise, est une de ces figures charmantes qui empruntent une grâce de plus de l'auréole de jeunesse au milieu de laquelle elles ont apparu d'abord, pour disparaître trop vite, hélas !
Quelle nature d'élite t quelle belle âme s'épanouissant, pour ainsi dire, sur une franche et souriante physionomie ! Nous l'appelions le bouillant Ulysse, par opposition sans doute avec le calme Achille, son frère aîné, mais aussi à cause de son activité au travail et de son ardeur dans les jeux. Le saut, la course, les barres, le diable boiteux, etc., etc., le trouvaient toujours prêt : c'était le boute-entrain de la cour. Aussi quand la cloche sonnait la fin de la récréation, il rentrait à l'étude, rouge comme un coquelicot, et s'épongeant avec courage pour se livrer avec le même courage à la préparation de sa classe. Il était aimé de tous, comme son frère d'ailleurs. Ses maîtres estimaient en lui l'élève pieux, intelligent et travailleur ; ses condisciples, le camarade joyeux et tapageur, sans un brin de susceptibilité ou de malice, doux et fort en même temps, qui jouait, au besoin, des poings pour se faire respecter, mais même alors ménageait son adversaire et, le lâchant bien vite, se sauvait en riant.
« Ses premières années de Richemont (il y entra au mois d'octobre 1859 en quatrième) ne faisaient pas pressentir les secrets desseins de Dieu sur lui.
Il avait puisé dans une famille des plus honorables des principes de foi bien ancrés, mais l'espièglerie de son caractère et la fougue de son tempérament ne lui avaient pas permis dépenser sérieusement à son avenir. Il me semble encore entendre nos bons surveillants d'autrefois lui crier
en pure perte, dans les moments où il donnait, en récréation, libre cours à sa pétulance : « M. Hugon, « arrêtez-vous !... M. Hugon, je vais vous punir … « M. Hugon...! » Hélas! il n'entendait plus, car déjà il était au fond de la cour. C'était donc un brave enfant et un aimable camarade ; mais nul n'avait deviné en lui le saint et l'apôtre.
Pendant les vacances, il était plus posé, parce que le milieu était plus calme. Il trouvait dans Courcôme, son village natal, une des meilleures paroisses du pays ; dans son curé, M. l'abbé Chauveau, un prêtre d'une piété grave et douce et d'une majestueuse dignité à l'autel ; dans sa vénérable mère, une de ces fortes chrétiennes à la foi solide et éclairée, chez lesquelles une pratique exacte de la religion et un caractère sérieux se concilient cependant avec la vivacité des allures et un tour d'esprit original et piquant. Je me rappelle avoir passé quelques journées dans cette maison hospitalière : le soir, après une promenade ou divers jeux, on se rendait à l'extrémité du jardin, « dans Touche », et là, dans une profonde solitude, augmentée par le calme de la nuit, non loin de l'église de la paroisse, sous un beau ciel étoile de septembre, nous faisions monter vers Dieu une des plus ferventes prières de notre jeune coeur. Le lendemain, dans le vieux sanctuaire de Courcôme, nous chantions la messe (la messe était chantée tous les jours), et il faisait bon voir comment Ulysse y allait du coeur et de la voix.
Une escapade d'écolier, dans laquelle il s'était lancé étourdiment avec trois camarades (ils étaient sortis la nuit du petit séminaire pour aller se baigner dans l'Antenne), eut pour lui les plus heureuses conséquences.
« L'infraction à la discipline était grave et faillit d'abord entraîner leur renvoi ; mais le parti de la miséricorde prévalut ; les coupables furent sévèrement réprimandés et subirent une forte punition. Ce fut pour Ulysse le point de départ d'une autre vie. C'était à la fin de sa rhétorique, dans l'été de 1863. A partir de ce jour l'espiègle disparut, l'étourdi devint d'une gravité persévérante, et il fut par sa piété, sa douceur, sa charité, le modèle du grand séminaire. Quand, avec l'agrément de son directeur, il fut décidé à entrer aux Missions étrangères, il se livra avec une ardeur nouvelle à l'étude de la géographie, qu'il aimait beaucoup, et s'imposa quelques mortifications de nature à le préparer à la vie de sacrifices qui l'attendait. Il passa l'hiver de 1866-1867 sans s'approcher jamais du feu. Il était tout heureux aussi quand, le vendredi, on servait sur la table du riz, qu'il n'avait pu supporter jusque-là, et il en mangeait bravement, pour s'y habituer en vue d'un séjour possible en Chine. »
Après quatre ans d'études au grand séminaire, comme il n'avait pas l'âge d'être ordonné prêtre (il était né le22 novembre 1846), Mgr Cousseau, qui voulait, du reste, éprouver encore sa vocation, le renvoya à Richemont en qualité de professeur de septième. Il y ravit tout le monde par sa piété angélique, son humilité profonde et son inexprimable bonté : on ne l'avait jamais vu si aimable.
A la fin du mois de septembre 1869, il partit pour le séminaire des Missions étrangères. Le 10 juillet suivant, il fut envoyé dans l'Ànnam, pour y évangéliser les Bahnars sous la direction du P. Dourisboure. Il y passa six ans, et voici comment il les passa d'après la relation de son vénérable supérieur :
Dans sa conduite, il n'y avait pas de variation et sa piété ne connaissait pas de boutade. Naturellement sans enthousiasme (1), il était par vertu d'une constance, d'une exactitude et d'une ponctualité parfaites. Son oraison, la récitation de son bréviaire et la célébration des saints mystères, ces trois exercices surtout, il les environnait du plus grand esprit de religion et de piété. Que dirai-je de son courage et de sa soumission aveugle à la volonté de Dieu ? Pendant les six ans qu'il a passés chez les sauvages, il n'a pas eu une seule consolation : tous ses jours ont été des jours de croix, de tribulations, de crève-cœur, de toute espèce de peines enfin. Malgré cela, sa sérénité était invariable et imperturbable. »
Vers le commencement du carême, il avait été envoyé en Aimam et à Saïgon, pour une affaire très urgente concernant la mission des Bahnars. Dès ce moment, sa santé commençait à donner des craintes.. Quand il revint à la mission, le 20 mai, elle était dans un état déplorable et elle ne fit qu'empirer. « La diarrhée devenait chaque jour plus tenace et la prostration plus complète. »
« La veille de sa mort, continue le P. Dourisboure, on accourut à la hâte chez moi pour m'annoncer qu'il était mourant. J'arrivai chez le bien-aimé Père, tout mouillé de pluie, à la nuit close. Il avait entendu l'eau qui tombait : son regard jeté sur moi me disait : « Pour me voir, vous vous êtes mouillé ? » Moi je lui dis en sanglotant : « Vous voulez donc aussi nous quitter ? et ce sera « toujours le tour des autres et jamais le mien ! » Il me regarda avec un air de compassion mêlé de joie ; il fit ensuite un grand effort pour me dire ces paroles : « Je ne sais comment et pourquoi il « se fait que je n'ai aucune peur de la mort. » Et son visage s'illumina d'une sainte joie.
Le serviteur fidèle, le prêtre modèle, il n'avait en effet rien à craindre de la mort ; il en avait tout à espérer. Le P. Vialleton, arrivé avant moi auprès du malade, lui avait déjà administré les sacrements.
Cependant je lui dis : « Puisque le bon Dieu vous fait la grâce de conserver toute votre connaissance, je vous donnerai de loin en loin l'absolution, en vous avertissant préalablement. Et c'est ce que je fis, et, à chaque fois, les sentiments de contrition et d'amour se manifestaient d'une manière touchante sur les traits de son visage. Ses mains trop faibles laissaient tomber parfois le crucifix ; alors il le demandait et le baisait. Il pria le P. Vialleton d'envoyer ce crucifix à sa bonne mère. On lui récitait fréquemment quelques versets des psaumes ou quelques autres prières... Il semblait visiblement entrer dans les sentiments de ces prières. Je fus surpris une fois de la demande d'un miroir. Je pensai d'abord que je l'entendais mal. C'était pourtant cela. Il voulait voir l'état où l'approche de la mort l'avait réduit. Il toucha de l'index le creux de ses yeux et, de toute la main, ses joues hâves et tombées. Puis il me rendit le miroir, demanda le crucifix et le baisa pour la dernière fois. Vers les deux heures du matin, je récitai toutes les prières du bréviaire pour la recommandation de l'âme, à voix distincte, claire et lente.
Comme il ne parlait ni ne regardait, je doutais qu'il m'entendît. Mais, quand j'eus achevé, il fit péniblement et lentement un dernier signe de croix.
La mort si désirée par lui s'avançait à grands pas. Ce désir de la mort n'était pas chose nouvelle chez lui. Pendant qu'il était en parfaite santé, à la fin d'une journée, je l'ai souvent entendu dire : « Voilà encore une journée de moins à passer sur cette malheureuse terre ! » Un jour que nous nous préparions à réciter le bréviaire ensemble, il prit en main Yordo. Or, pour regarder la fête du lendemain, il fallait tourner le feuillet. Tout en le tournant, il me dit : « C'est toujours une chose solennelle et pleine de satisfaction pour moi, quand il faut tourner le feuillet de Yordo.
— Comment donc cela? lui dis-je, moi qui ne voyais en cela qu'une chose bien indifférente.
— C'est que, repartit-il, tout le temps indiqué par les feuilles précédentes est déjà retranché de celui que j'ai à vivre en ce monde, et que je me sens d'autant plus près du jour où je jouirai de la vue du bon Dieu au ciel. »
C'est le 21 juin 1877, fête de St. Louis de Gonzague, vers 4 heures 1/2 du matin, que M. Hugon rendit le dernier soupir (2).
Le P. Dourisboure termine en disant : « Le meilleur souhait que l'amour de notre congrégation puisse m'inspirer et me suggérer, c'est celui de voir entrer dans son sein beaucoup de sujets comme le P. Hugon. »
Nous nous unissons à ce souhait, en demandant à Dieu de donner à notre diocèse beaucoup de prêtres qui lui ressemblent dans « sa foi, son zèle, sa charité, son humilité, sa douceur, son courage, son abnégation, son détachement des choses de la terre, son abandon à la Providence », et toutes ses éminentes vertus, chrétiennes et sacerdotales. Digne émule de notre vénérable Aumaître, s'il n'a pas eu l'honneur de partager son martyre, il a du moins partagé largement son amour de Dieu et des âmes.
(1) Nous ne croyons pas que cette observation soit exacte ; M. Hugon avait, au contraire, une nature enthousiaste, mais il avait appris à la dominer et à n'agir que sous l'impulsion de la grâce.
(2) On peut lire sur M. Ulysse Hugon, dans la Semaine religieuse, outre la lettre du P. Dourisboure que nous avons citée, d'intéressantes correspondances de M. Hugon lui-même, adressées à ses parents où à ses amis et publiées par leurs soins.

Courcôme
François Hugon, né à Courcôme, ordonné prêtre à Périgueux par Mgr Gousset, Curé de Bouresse de 1857 à 1871,. mort le 7 juin 1871, à 64 ans.

Démographie et recensements de la population
http://villefagnan.wifeo.com/documents/demographie_canton_villefagnan.pdf
Les pierres aux (des) morts : http://villefagnan.wifeo.com/pierres-des-morts.php
1879, Conseil général de la Charente
Ccommune de Courcôme, construction d'une école double, avec mairie.
Les écoles sont louées et installées dans des conditions trè défectueuses.
Dépenses, 32,427 fr., dont 3,149 fr. pour la mairie.
Ressources, 22,000 fr., qui se composent ainsi: 6,000 fr. de fonds libres et 16,000 fr. à emprunter à la caisse spéciale, au moyen d'une imposition de 11 centimes et demi pendant trente et un ans.  Déficit, 10,427 fr.
Cette commune n'est actuellement grevée d'aucune taxe extraordinaire. Elle possède encore 6,000 fr. de fonds disponibles, mais réservés pour l'établissement d'une mare.

22 avril 1879
Commune de Courcôme, construction d'une école double avec mairie.
La dépense est évaluée à 32,427 fr., dont 3,149 fr. pour la mairie. Les ressources s'élèvent à 22,000 fr. et se composent de : 1° 7,000 fr. de fonds libres; 2° 16,000 fr., montant d'un emprunt à la caisse des écoles, à couvrir à l'aide d'une imposition de 11 centimes et demi pendant trente et un ans. Dé-
ficit, 10,427 fr.
Votre commission vous propose d'allouer sur les fonds départementaux 1,050 fr. et de demander à l'Etat un secours de 9,350 fr.


Magné
Dolmen-en partie renversé sur le rebord d'un fossé.
3 x2.x 0.70. 2 squelettes, poterie 1. Beaucoup de grosses pierres qui proviennent peut-être de dolmens ont été enfouies sur place.
Voir D. Touzaud: Dolmen de Magné, 1887. Favraud : Notes rétrospectives p. 187.

 
Inspection des archives par l'archiviste départemental
Commune de Courcôme en 1881
La mairie est au rez-de-chaussée et séparée de la maison d'école. Les documents sont en partie dans un casier vitré et en partie sur des tablettes.
Le Bulletin des lois, le Recueil des actes administratifs de la préfecture sont reliés jusqu'à l'année 1866. Les anciens actes de baptêmes, mariages et sépultures datent de 1748 et forment huit volumes composés de la manière suivante : I, 1748-1775; II, 1772-1792; III, 1802-1813; IV, 1813-1823; V, 1823-1832; VI, 1833-1843; VII, 1843-1853; VIII, 1853-1863.
Les délibérations du conseil municipal forment cinq registres et remontent à 1817.
L'atlas cadastral est en mauvais état : les feuilles sont déchirées et ont besoin d'être collées sur toile. Le traitement du secrétaire de la mairie est de 110 fr.

Courcôme à fond vers le modernisme



L'électricité chez nous : http://pioussay.wifeo.com/electricite.php


 


Le train Paris-Bordeaux et autres sont sur ce site : http://villefagnan.wifeo.com/

Une halte pour les omnibus
Conseil Général 16, sessions d'avril 1892
Un voeu signé par MM. Auguste Brothier, Arnous, Théophile Brothier, d'Hémery, Laroche-Jouberf, Marigné et Martell, ainsi conçu :
Les conseillers généraux soussignés ont l'honneur de prier le Conseil général de vouloir bien émettre le voeu qu'il soit établi par la compagnie du chemin de fer d'Orléans une halte pour les trains omnibus à la maisonnette n°266, desservant ce passage à niveau, dit de Gensac, sur le territoire de la commune dé Courcôme, à 500 mètres du chef-lieu de celle commune, et qui se trouverait à peu près à égale distancé de la gare de Ruffec et de la station de Moussac.
«La création de cette halle, vivement sollicitée par Courcôme, l'est également par sept communes du canton de Villefagnan et par une commune du canton de Ruffec, dont les délibérations sont produites à l'appui de la présente demande.
Comme elle ne serait ouverte qu'aux voyageurs, elle 'entraînerait aucune dépense, le garde-barrière pouvant très bien, comme ailleurs, délivrer les billets, et la compagnie verrait augmenter ses recettes par suite des facilités plus grandes de transport offertes tant aux voyageurs ordinaires qu'aux nombreux marchands de bestiaux domiciliés dans les communes intéressées.
II suffirait d'annexer à la maison du garde-barrière un abri pour les voyageurs. Les frais de construction seraient peu élevés, et le conseil municipal de Courcôme offre à la compagnie d'y participer.
Les soussignés prient dès aujourd'hui le Conseil général de vouloir bien; en raison de l'utilité incontestable de la création, et au cas, peu probable, où la compagnie refuserait de prendre entièrement à sa charge les frais dont il s'agit, accorder, si la demande lui en est présentée, une subventionna à la commune de Courcôme pour lui aider dans la dépense.
Renvoyé à la commission des travaux publics;


Séance du 25 avril 1892
Votre commission vous propose, messieurs, d'émettre un avis favorable à l'établissement de cette halte. Elle espère que la compagnie d'Orléans prendra à sa charge les frais de celle création, et jusqu'à ce qu'elle se soit prononcée, il ne saurait être question d'une subvention à accorder par le département.
Telles sont les conclusions de la commission.


Cette résolution ne sera pas suivie d'effet.


L'eau potable cantonale : http://villefagnan.wifeo.com/eau-potable.php


Un document précieux à la poubelle...
C'est en me promenant à Magné en 1999 au bord de l'ancienne décharge de Courcôme, que j'ai déniché un document important pour l'histoire de Courcôme et de son adduction d'eau potable.  C'était le bulletin municipal Regards n° 2 publié en décembre 1983. Pour moi qui peaufinait l'écriture de mon bouquin Raix, notes historiques, c'était une découverte innatendue et très importante. Raix s'était raccordée à Courcôme après guerre pour offrir à sa population un réseau d'eau potable. En 1983, le puisage par la station de Courcôme ne pouvait plus offrir une eau sanitairement correcte. Michel Duchiron exposait plusieurs alternatives possibles, et ce fut la solution la plus économique, le raccordement au réseau du SIAEP qui fut choisi... avec raison.

Voici ce paragraphe concernant l'eau potable
C'est en 1937 que le Conseil Municipal de Courcôme, présidé alors par Monsieur Elie, Maire,  envisage d'installer dans la commune un réseau de distribution d'eau à domicile. Au départ, ce projet prévoyait d'alimenter en eau potable le bourg et certains villages.
Mais à la suite de sécheresses importantes au cours des années précédentes, la municipalité décide de réaliser d'urgence les travaux relatifs à une distribution d'eau dans le bourg uniquement.
Un dossier constitué à cette époque est conservé à la mairie.
"Le bourg de Courcôme compte 400 habitants. L'eau utilisée est l'eau de pluie recueillie dans des citernes ne possédant pas de filtre pour la plupart. Ces citernes, jamais nettoyées, sont installées dans les cours de ferme au voisinage des écuries, des tas de fumier et des fosses d'aisance. L'été, ces citernes sont à sec et les habitants sont obligés d'aller chaque jour à la fontaine, chercher de l'eau dans des barriques, tant pour la maison que pour le bétail.
La commune, possédant actuellement 178 chevaux et mulets, 250 moutons,369 bovins et 200 porcs, il est facile de calculer le temps perdu pour cette corvée d'eau. Cela représente environ 200 heures par jour qui pourraient être employées plus utilement pour l'agriculture.
Les écoles, qui comptent 70 élèves possèdent une citerne. L'hiver, par suite du chauffage des classes au charbon, l'eau de pluie qui lave les toits avant de pénétrer dans la citerne, entraîne des poussières de charbon qui lui communiquent un goût insupportable.
Les instituteurs font sans cesse des réclamations à ce sujet.
L'été, la citerne est tarie et il faut recourir aux bons offices des voisins pour avoir un peu d'eau pour les écoliers.
De nombreuses épidémies (embarras gastriques, diarrhées, jaunisses) reviennent chaque année aux mêmes époques. Nous avons constaté parmi la population scolaire la fréquence de ces maladies dont la cause seule peut être imputée à la mauvaise qualité de l'eau d'alimentation.
Le bourg de Courcôme qui possède depuis plusieurs années le courant électrique, est,
par sa situation et son pittoresque, un coin fort plaisant de la Charente. Traversé par la ligne de chemin de fer Paris - Bordeaux, il prendrait de l'extension et les constructions nouvelles pourraient s'y multiplier car beaucoup de touristes, en traversant notre localité, s'informent de la possibilité d'acquérir des immeubles ou des terrains à bâtir.
Mais l'absence d'eau potable les éloigne de notre région.
Le service d'incendie est impossible à assurer, par manque d'eau, l'été, et par la rapidité, avec laquelle les citernes seraient vidées par une pompe à incendie, l'hiver.
En temps de guerre, nous aurions la possibilité d'accueillir un bon nombre de réfugiés en raison des ressources du pays et de sa situation géographique. Mais cette éventualité n'est pas à envisager du moment que le pays est dépourvu d'eau. Pour la même raison, nous ne pouvons accueillir des colonies de vacances, même à effectif réduit.

Les travaux envisagés comprennent notamment :

  • le captage de la source
  • l'installation d'une station de pompage
  • l'installation d'un réseau de distribution (canalisations, branchements particuliers et bouches d'incendie)
  • la construction d'un réservoir surélevé de 100 m3.

Ces ouvrages doivent permettre de distribuer au minimum 125 litres d'eau potable par habitant et par jour (alors qu'auparavant, on pouvait estimer la consommation moyenne
par personne et par jour à 2 ou 3 seaux, soit 25 à 30 litres).
Dès 1940, les travaux commencent. Le château d'eau, construit non loin de la mairie sur l'un des points les plus élevés de la commune (116,50m) dresse bientôt sa silhouette au-dessus des toits du village.
1942 : les Courcômois peuvent tourner le robinet au-dessus de leur évier : l'eau coule ! Ils sont les premiers habitants du canton à bénéficier de ce service à domicile.

Raix servi au robinet dans les premiers grâce à Courcôme
La commune de Courcôme, novatrice, faisait installer une adduction d’eau dans les années 1940-1942. Dès 1943 la municipalité de Raix, envisageait la possibilité de se raccorder à ce moderne réseau de distribution d’eau. Une demande fut adressée à la commune de Courcôme le 12 juin 1943.
Un premier dossier était établi le 15 septembre 1944. Le projet recevait un avis favorable du conseil municipal le 27 janvier 1945. Une convention était signée par les deux conseils municipaux, Raix et Courcôme, le 29 janvier 1945.

Nous sortions de pénibles années de guerre, de nombreux projets assaillaient les autorités départementales et nationales. Il y avait pénurie de matériaux et de crédits. L’urgence était de rebâtir les agglomérations bombardées, de rétablir les communications et de relancer l’industrie.
Le dossier de l’adduction d’eau de la commune de Raix dut attendre 1948 pour être sérieusement examiné par les services départementaux compétents. Des plans du réseau de distribution, du château d’eau et de la conduite d’eau entre Courcôme et Raix, étaient dressés. L’eau serait prélevée directement sur le château d’eau de Courcôme et acheminée vers Raix au moyen d’une conduite en fonte de 80 mm de diamètre.
Le réservoir (aérien) du château d’eau de Raix allait avoir une capacité de stockage de 50 mètres cubes. Un trop plein installé à l’altitude de 150 mètres limiterait le niveau de sa cuve. Une citerne enterrée à sa base, d’un volume de 20 mètres cubes, assurerait le rôle de réservoir tampon entre les deux châteaux d’eau.

Un devis était établi le 1er mars 1948 : le total des travaux s’élevait à 14 millions de francs (de l’époque) dont 3,75 millions pour le seul château d’eau. Il était prévu d’utiliser 80 tonnes de fonte, 12 tonnes d’acier et 36 tonnes de ciment.
Le projet recevait l’agrément du Ministre de l’agriculture le 27 décembre 1948.
Les subventions limitaient la quote-part de la commune à 6,3 millions. Cette dernière dut avoir recours à divers emprunts pour mener à bien son projet. Le Conseil Général de la Charente accordait à la commune de Raix un prêt de 1,4 millions de francs le 10 mai 1949.
Les travaux commencèrent en hâte cette fin d’année 1949. L’électro-pompe du château d’eau était achetée le 10 mars 1950.
Le réseau allait alors devenir opérationnel.
Le manque d’expérience des entreprises, le besoin de limiter la facture conduisaient à construire ce réseau sans tenir compte des plus élémentaires précautions : à la Groge, certaines conduites en plomb n’étaient enterrées que de 30 centimètres.
L’hiver 1956 surprit chacun. Il gela sans discontinuer pendant un mois durant. Les dégâts occasionnées par le gel au réseau et au château d’eau allaient coûter à la commune la bagatelle de 271 388 francs.
C’est généralement avec le plus grand soulagement que fut accueillie cette adduction d’eau. Plus de risque de manquer alors, sauf peut-être lors d’hivers rigoureux. La corvée d’aller s’approvisionner au Bief n’était plus qu’un mauvais souvenir. Chacun peut jouir à volonté de cette eau arrivée d’une autre commune et maintenant d’un autre canton.
Le hameau de Fontiaud, fut raccordé au réseau en 1985. Avant, il disposait de son propre réseau alimenté à partir d’une pompe puisant dans le cours souterrain du Bief. Rappelons que Fontiaud tire son nom de Fontaine. Rappelons aussi qu’une jolie fontaine existe au sud de ce hameau, mais maintenant enterrée et donc invisible !

 



Du passé
Le bourg de Courcôme, qui s'étire le long de la départementale 736, a beaucoup moins de charme que les villages traversés avant lui, et donne un avant-goût de la morosité qui imprègne Ruffec. L'état de la façade de la salle des fêtes donne à penser que les derniers lampions se sont éteints il y a belle lurette. Courcôme reste toutefois un pèlerinage annuel. On y honore une Vierge à l'enfant sculptée dans la pierre, à laquelle on attribue la guérison subite et inexpliquée d'une jeune fille de Ruffec, en 1890. Elle constitue, avec les chapiteaux ornés de représentations naïves d'animaux et de personnages, le principal attrait d'une belle église de style roman, dont la nef étroite est à demi-enterrée. Des statues de saints et une Pieta lui font cortège dans le bas-côté plus tardif ajouté au sud.




L'ancien bureau de poste et l'ancienne salle des fêtes.


L'agence postale communale dans la mairie-école.


Marché en 2002 devant le préau de la maison des associations (ancien presbytère).


Ce terrain a été acheté par la commune pour construire sa salle socio-culturelle et son restaurant scolaire. En 2006, l'élection d'un nouveau conseiller général...

Courcôme (2007)
Une salle socio-culturelle en chantier
La commune construit une salle de spectacle adaptée aux besoins du territoire
Face à la mairie, à côté de la maison des associations, Courcôme élève sous un même toit une salle socioculturelle et un restaurant scolaire. L’environnement de ce nouveau bâtiment public redessinera le centre du bourg offrant un espace paysager, des aires sablées de calcaire blanc et un vaste parking.


Pendant les travaux.

Les maçons ont terminé les fondations et empilent par centaines les parpaings des murs de la future «salle des fêtes» de Courcôme. Jeudi, une réunion de chantier a fait le point sur l’avancée des travaux. Le maire, Michel Duchiron, entend disposer de son bébé pour le début de l’année 2008. L’architecte (cabinet Bertrand-Genaud) est optimiste. Six piliers supporteront la toiture à quatre pans offrant un couvert de 480 m2. Les murs ne seront pas porteurs. Trois tranches ont été découpées dans le sens de la longueur : au centre la salle de spectacle, au sud le restaurant scolaire, au nord les locaux techniques et les sanitaires. L’ensemble du bâtiment reposera au niveau du sol naturel de façon à faciliter l’accès au public, aux artistes comme à leur matériel de spectacle.
Tout est conçu pour une utilisation rationnelle. Michel Duchiron - et son épouse - en habitués des spectacles, ont longuement réfléchi ce projet. Pratique et optimisée, la salle de spectacle - 200 m2, 200 personnes à table ou 300 debout - s’installera au milieu de l’édifice, la scène au niveau du sol. Le public s’assoira sur des gradins aux sièges confortables. «Le gradinage se repliera au fond de la salle, en empilement aisé et peu encombrant, explique l’édile, l’espace libéré pourra recevoir des tables pour des lotos, des repas. Une régie vidéo-son, il n’y aura pas de fils qui traînent et des aménagements de scène limiteront les manipulations des décors et du matériel». Aucune fenêtre ne laissera percer le jour dans cet espace à l’acoustique idéal, qui sera chauffé ou ventilé selon le besoin. Les abords de la salle des fêtes seront « végétalisés » : aires sablées, haies, pelouses, arbres et arbustes. A l’extérieur du bâtiment, côté ouest, un dénivellement de terrain en bord de chemin permettra d’aménager des gradins pour de petits spectacles d’extérieur. La facture s’élèvera à 650.000 euros TTC. Mais l’Etat, le Département et la Région apportent leurs subventions. Le coût résiduel pour la commune sera de 200.000 euros.


La culture en milieu rural
La salle des fêtes des petites communes rurales reste le lieu privilégié de rassemblement de la population. Elle aide au maintien des associations sur le territoire communal. Elle permet d’organiser sur place des spectacles et concerts de bonne qualité à l’attention des adultes et des scolaires. L’association Interlude pour le pays de Villefagnan ou «les Amis de la Scène du Nord-Charente» offrent chaque année une bonne programmation culturelle grâce au soutien des communes, de la communauté de communes, du pays Ruffécois et du conseil général. L’investissement réalisé à Courcôme permettra d’amplifier le mouvement en offrant au public local et alentours un excellent confort. Un public qui n’aura que peu de distance à parcourir et disposera sur place d’un parking sécurisé.
Le centre du bourg sera redessiné dans cet objectif, afin de sécuriser l’accès à l’école et à la mairie. Le parking des bus scolaires se déplacera dans la rue qui monte à la maison des associations, face au parking de la salle des fêtes où stationneront les véhicules des parents d’élèves venus quérir leurs rejetons. La traversée de la grand’rue se fera par un passage protégé par un feu tricolore, un «feu vert récompense».
L’ancienne salle des fêtes ne laissera aucun regret aux Courcômois. Avec la nouvelle, le centre de gravité du bourg se déplacera du côté de la mairie et des commerces. En prime, une salle confortable et accessible, un parking spacieux, des espaces verts. L’utilisation de la maison des associations – salle de réunion, bibliothèque, aînés - sera inchangée de même que celle de la halle-auvent.
Michel Duchiron et son conseil municipal n’ont pas encore dit s’ils envisageaient donner un nom à cette salle socio-culturelle.


Courcôme (2008)
La salle des fêtes de Michel Duchiron inaugurée avec faste

Débuté en 1997, le projet d’une nouvelle salle des fêtes s’est conclu le 31 mars dernier par l’organisation d’une belle manifestation «Les Giboulées». Un test pour vérifier la fonctionnalité du bébé du maire de Courcôme. Lundi avait lieu l’inauguration officielle.
Peu d’absents, même si les parlementaires charentais étaient retenus pour le vote de la réforme de la constitution. Sauf le sénateur Henri de Richemont qui clame «avoir choisi entre Versailles et Courcôme parce que Versailles j’y retournerais peut-être un jour, mais Courcôme c’est un jour unique». Il fallait donc y être et c’est sans doute pour cela que l’inauguration s’est faite à un train de sénateur. Le préfet de la Charente François Burdeyron, Nicole Bonnefoy, représentant Ségolène Royal, le président du conseil général Michel Boutant, les conseillers généraux Bernard Charbonneau et Franck Bonnet, Christiane Prévost conseillère générale suppléante de Villefagnan, et les élus du secteur entourés d’une nuée de Courcômois et d’invités, ont visité dans les moindres détails la nouvelle salle des fêtes et les grandes réalisations de la commune : le «feu vert récompense», la citerne souple de sécurité incendie, etc. Ne manquait au programme de la visite que l’église et sa nouvelle toiture.
«Une salle des fêtes, une salle socioculturelle, une salle de spectacle, un restaurant scolaire, le tout sur le même toit», tous les orateurs ont salué la qualité de la réalisation et sa fonctionnalité. Les gradins qui se replient en fond de salle, les tables de la cantine dont le revêtement permet largement d’atténuer le bruit généré par la chute des couverts, les accès facilités au matériel et aux artistes, une vidéo pour retracer les travaux, le cortège inaugural n’ignore plus rien des lieux. «Vous avez devant vous un maire heureux et fier, a confié Michel Duchiron, ce n’est pas tous les jours que Courcôme accueille un tel parterre de personnalités, nous n’avons pas reçu le préfet de la Charente depuis 1991».

De bonnes opportunités
Une exposition retraçait l’aventure de la salle des fêtes plan après plan. L’édile a rappelé que le projet avait débuté en 1997. «Nous avons choisi les architectes Bertrand et Genaud, ce fut une collaboration étroite et fructueuse pour aboutir au permis de construire le 13 février 2006. Nous avons pu ne pas attendre trop longtemps en raison d’opportunités, achat du terrain, taux d’emprunt plus favorable, vente inespérée de l’ancienne salle des fêtes, subventions, etc.»
Le montant global du projet s’élève à 634.803 euros hors taxes dont 379.941 euros de subventions (55,89 pour cent) qui se décomposent ainsi : 228.962 euros de l’Etat, 63.229 euros de la Région, 87.750 euros du conseil général. La commune a emprunté 200.000 euros. «C’est un exemple de la palette très large des centres d’intérêt et de compétence d’une commune» indique Michel Boutant. «C’est un équipement polyvalent et économe en espace, réussir à faire des choses variées dans un espace limité, c’est être responsable, ajoute François Burdeyron, c’est créer du lien entre les habitants, faire vivre cette petite communauté».


Les préparatifs de l'inauguration plutôt... par LesBodinsOfficiel

Ce site courcômois complète l'histoire de Courcôme : http://courcome-passe-present.blogspot.fr/

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