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Le domaine des Plans
Le domaine des Plans en 1868
Le domaine des Plans eut ses hautes heures de gloire agricole avec deux propriétaires notamment. Jean-François Cail au XIXe siècle puis M. Shom au XXe siècle.
Le domaine des Plants vu en 1885 par H. Beauchet-Filleau, Notes de voyage de Ruffec à Niort. "En 1853, époque a laquelle Jean-François Cail devint propriétaire dans le pays, ce domaine comprenait une étendue de 100 hectares. Depuis, des acquisitions successives ont porté sa contenance à 240 hectares répartis en trois fermes : Les Plants, Touchabrant et le Treuil. Jean-François Cail, mettant à profit un outillage agricole nouveau, se livra a des essais de culture qui lui donnèrent de bons résultats. La culture de la betterave, faite sur une vaste échelle, amena l'établissement d'une distillerie qui fonctionne chaque année pour la transformation de la récolte des betteraves en trois-six. L'ensemble des bâtiments, jardins, parc, etc., occupe une superficie de plus de deux hectares. Le domaine des Plants est relié par un fil télégraphique au bureau de Ruffec et communique aussi, par un appareil téléphonique, avec une de ses dépendances dans cette ville, à Plaisance, où est installée la machine élévatoire qui fournit l'eau nécessaire."
Ces sites Internet : http://www.cailjf.sitew.com/ : La ferme de La Briche de J.F. Cail sont intéressant à visiter car ils retracent dans son entier la vie de Jean-François Cail.
Découvrir cet industriel : http://www.deuxsevriensdumonde.fr/doc/entrepreneur_juin2013.pdf
Mémoires d'agriculture, d'économie rurale et domestique, publiés par la société impériale et centrale d'agriculture. Année 1857. Page 86
Rapport fait par M. Robinet concernant les améliorations réalisées par M. Cail sur son domaine, près de Ruffec (Charente-Inférieure).
Messieurs,
Informés que M. Cail, le chef renommé des grands établissements de Chaillot et de Grenelle, avait entrepris de donner l'exemple du progrès agricole, uni au progrès industriel, dans une terre du département de la Charente, vous avez chargé une commission d'aller visiter cette propriété et de vous rendre compte des améliorations dont elle avait été l'objet.
La propriété de M. Cail est située à peu de distance de Ruffec; elle a une surface de 170 hectares, dont 150 hectares en terres cultivées et 20 hectares en bois.
Au moment de l'acquisition, il y a quatre ans, elle suffisait à peine à l'existence de l'ancien propriétaire. En 1856, elle a donné 60,000 francs de produit brut, et M. Cail estime que ce produit s'élèvera bientôt à 100,000 francs.
Avant lui, la propriété nourrissait difficilement dix bœufs maigres et pas de moutons. Aujourd'hui il y a onze charrues attelées, trois chevaux et deux cents moutons. On a engraissé, cette année, en outre, quatre-vingts bœufs et deux cents moutons. Ces résultats sont dus à l'établissement simultané d'une culture bien entendue et d'une distillerie de betteraves, suivant le système Champonnois.
Tout était à faire dans la terre des Plants. M. Cail n'a rien épargné pour que tout fût bien, mais sans luxe et dans un système essentiellement pratique. La ferme, les étables, les bergeries, les porcheries, l'abattoir, la distillerie, les fours à chaux et enfin les vastes citernes qui recueillent les eaux nécessaires à ce grand domaine, tout a été établi avec une connaissance approfondie de l'agriculture la plus avancée.
En résumé, M. Cail, le grand et habile industriel, s'implante dans une des plus pauvres et des plus mauvaises propriétés d'un pays arriéré, et, malgré les circonstances les plus défavorables, absence d'eau, de chemins, de bâtiments, de bras, sol épuisé, infecté de mauvaises herbes, il arrive en trois ans à donner une plus-value considérable à sa propriété, à presque décupler le produit brut et à se rapprocher de cette fameuse formule, la pierre philosophale des agriculteurs : une tête de gros bétail par hectare.
Sans doute, ces magnifiques résultats n'ont pas été obtenus sans de grandes dépenses. Mais c'est déjà beaucoup que de prouver que l'agriculture peut payer les avances qu'on lui fait, à la seule condition de les lui faire avec intelligence.
Sous ce rapport, la démonstration fournie par le domaine des Plants est déjà une des plus complètes qu'on puisse voir.
En considération de tous ces travaux qui, dans notre opinion, doivent donner à cette contrée une impulsion vive et salutaire, par un exemple aussi intelligent qu'élevé, la Société a décerné à M. Cail la grande médaille d'or.
En ce qui concerne M. Shom, voici ci-dessous ce qu'en disait l'Avenir de Ruffec en 1954 dans son article "Pionnier de nos régions, le Domaine des Plants".
"Le terme de pionnier signifie exactement celui qui défriche, celui qui met en valeur, et il peut s'appliquer au propriétaire du Domaine des Plants, dont un propriétaire précédent, puis le fermier actuel ont toujours été en avance sur leur temps. De cette avancée justement, il résulte parfois des difficultés supplémentaires. Les précurseurs jouent toujours un rôle ingrat.
Ils font seuls leurs expériences au sein de l'indifférence générale ou même de l’incompréhension générale et toute une région, bénéficie ensuite de leur labeur. C'est sans doute ce qui se passera pour le Domaine des Plants qui depuis vingt cinq ans étudie d’une façon très poussée, les moyens d'améliorer la production laitière, en sélectionnant des vaches à grand rendement, suffisamment robustes pour nos régions, et dont pourtant le lait ait les qualités beurrières exigées.
Le domaine possède actuellement une étable de vaches laitières, de race flamande comme on n'en voit nulle part dans la région : quarante vaches laitières, quarante génisses de race pure, un taureau sélectionné. M. Sohm vient d’aller chercher près de Dunkerque un petit taureau dont le père a été acheté pour le Herd Book et payé 800 000 francs. Les rendements obtenus avec ce bétail donnent toute satisfaction, la production moyenne de lait observé sur 300 jours peut dépasser les 5000 litres par vache. Plusieurs vaches donnent 20 ou 25 litres de lait par jour.
Dans l’immense étable, la double rangée de vaches à la tête fine, à la robe unie brun presque foncé, ou tirant sur le rouge, est un plaisir pour les yeux. L’organisation, la propreté qui entourent ces animaux, satisfait le visiteur. Le lait produit est destiné à la ville de Ruffec.
Les génisses sont vendues en général à des particuliers, qui désirent renouveler leur cheptel et ont compris qu’une vache de bonne race ne mange pas plus qu’une «toquarde» et qu’elle rapporte davantage, sans coûter plus de peine. Le Domaine des Plants comprend outre la vacherie, une bergerie de 400 mètres, et de 275 agneaux de race charmoise. Le troupeau de brebis est en aussi parfait état que les bovins. Une porcherie de truie de race Large White sélectionnées, complète l’élevage.
C’est là un type de grande exploitation qui est rare dans notre contrée. Le Domaine des plants compte en effet 225 hectares.
En 1868, il faut un domaine modèle, M. Cail ayant appliqué toutes les ressources du modernisme d’alors. Le domaine était spécialisé dans la culture de la betterave industrielle, et comportait sa propre distillerie. Mais en 1929, la propriété était tombée dans un certain état d’abandon. La maison d’habitation, les bâtiments industriels, les écuries avaient besoin de réparations importantes. Admirablement secondé par Madame Sohm, qui a laissé un souvenir inoubliable aux habitants des Plants, et dans tout le voisinage, M. Sohm remit tout d'aplomb, modernisa l'exploitation, acheta l’outillage nécessaire, si bien qu'il dispose aujourd'hui de toutes les ressources de la technique moderne.
Cet immense domaine emploie huit hommes et quatre femmes. Dans les hangars immenses se trouvent quatre tracteurs, vingt-deux moteurs électriques, une moissonneuse-batteuse (qui fut la première de la région), une presse ramasseuse de paille et de fourrage, une batteuse pour battre en grange, sans parler des remorques, des tombereaux, de tout un gros matériel d'accessoires pour les tracteurs, et d'un outillage mécanique perfectionné.
Les bâtiments de l'ancienne distillerie désaffectée, dont le rez-de-chaussée sert aujourd'hui de bergerie, abritent le grain dans le premier étage transformé en greniers. Une pompe à grain, un tire sac, réduisent la manutention au minimum. Partout, la recherche de faire mieux, aux moindres frais possibles, par une organisation rationnelle du travail, et par l’emploi de la mécanique, s’affirme."
Depuis 1962, le domaine des Plants appartient à une société franco-allemande qui pendant 20 ans s'est consacrée à la culture du maïs. Ayant compris son erreur, aujourd'hui elle cultive divers céréales et oléagineux (214 hectares).
Le Général Inspecteur Célestin Sieur est né aux Plans
Le Général Célestin Sieur est né aux Plans de La Faye (Charente) le 27 décembre 1860. Il est mort à Paris (Hôpital militaire du Val-de-Grâce) le 12 juin 1955 et a été inhumé à Ruffec le 17 juin 1955, une avenue porte son nom. Agrégé du Val-de-Grâce en 1896. Professeur de chirurgie spéciale en 1905, membre titulaire de la Société de chirurgie en 1912. Nommé médecin-général inspecteur du Service de santé en 1917. Après sa mise à la retraite en 1922, il se consacre à la Croix-Rouge. Elu membre de l'Académie de médecine (section pathologie chirurgicale) le 3 décembre 1918. Président de la société française d'histoire de la médecine (SFHM) en 1939. Elu Membre émérite le 18 novembre 1952.
A l'école de santé de Lyon, la Promotion 1956 porte le nom de "Médecin général inspecteur Sieur".
Célesti Sieur, membre de l'Académie de médecine.
NECROLOGIE
Page 1 de sa nécrologie
Page 2 de sa nécrologie
Il était le fils de Pierre Sieur, propriétaire cultivateur, 42 ans, et de Marie Queron, 36 ans, sans profession).
Marié le 14 avril 1887 à Niort (Deux-Sèvres) avec Marie Amélie JACOMELLA, il s'est remarié, après veuvage, avec Berthe Anna Constance DELORY.
Célestin Sieur a été formé en médecine à Bordeaux. Externe en 1880, interne en 1881, entré au service le 13 septembre 1881 (École du Service de santé à Bordeaux) , reçu au doctorat de médecine en 1883. A partir de 1893, il est chirurgien militaire des hôpitaux de Paris. Il s’est spécialisé dans l’oto-rhino. En 1897 il est agrégé au Val-de-Grâce à Paris, professeur de chirurgie à partir de 1905.
En 1914, il est chef de service au Val-de-Grâce. A la déclaration de guerre de 1914, il a rendu obligatoire la vaccination contre le typhus. Célestin Sieur était médecin inspecteur Général. Il fut chef supérieur du service de santé de la 8e Armée : médecin-inspecteur Célestin Sieur du 6 février 1915 au 25 avril 1915. En 1916, il a réorganisé avec le directeur de la santé du gouvernement militaire de Paris le service hospitalier parisien.
Livre à consulter : SIEUR (Médecin général, C.)– Six mois de direction du Service de santé du XXe corps d'armée (28 juillet 1914-15 février 1915) – Paris, Charles Lavauzelle, (1937)
« La protection contre les gaz asphyxiants employés par l’ennemi fut primitivement confiée au service de Santé seul », écrit le médecin général Sieur. Il ajoute : « Le commandement n’ayant pas tout d’abord attaché à cette arme nouvelle l’importance qu’elle devait avoir, aussi bien dans la défensive que dans l’offensive ». Au lendemain du 22 avril 1915, le général Joffre désigne la Direction générale du service de Santé du grand quartier général pour la protection des troupes françaises, contre ce qu’il appelle « ce nouveau mode de terreur, de maladie et de mort ». Une organisation contre les gaz de combat est en passe de se développer ; elle est placée sous le contrôle technique de Charles Dopter, éminent professeur d’hygiène au Val-de-Grâce, célèbre pour ses travaux sur la méningite cérébro-spinale.
Célestin Sieur est inspecteur du service de santé du groupe d'armées de réserve du 26 mars 1918 au 4 mars 1919.
En 1919, il est nommé à la présidence du comité consultatif de la santé et est fait camarade honorifique de l’université royale d’Edimbourg. Il fut membre de l'Académie de médecine et vice-président de la Croix Rouge Internationale. Célectin Sieur a été élu à l’académie de médecine en 1918 (1928) et en fut le président jusqu’en 1939. Il a été remarqué pour son travail sur l’anatomie du visage et le traitement du tétanos.
Il fut aussi vice-président de la Croix-Rouge Internationale. Il a été décoré de la Grand’Croix de la Légion d’Honneur en 1954.
Site de la SFHM : http://www.bium.univ-paris5.fr/sfhm/hist_presidents1.htm
Mais pas sans vin
La paroisse comptait en 1751 de nombreux viticulteurs dont les vignes étaient pour la plupart situées sur la route de Raix. A noter que des bois et des carrières de sable les ont progressivement remplacées après la crise du phylloxéra.
Cet accident a eu lieu en mars 1900.
Cahier de doléances de la paroisse de La Faye
Procès verbal d’assemblée de la paroisse de La Faye
Réunion le 8 mars, en l'auditoire du lieu. Président : maître François Babaud, notaire royal, faisant la fonction de juge, " attendue l’impossibilité de M. le juge de ce lieu d'y être présent".
Comparants : Pierre Couturier, Jean Couturier, Pierre Marchand, Jean Grelon, Thomas Bournaud, Jean Touzeau, Pierre Touzeau, François Petit, Pierre Desbains, Pierre Pelladeau, Pierre Mondion, Jean Arnaud, Jean Chevallier, Jacques Rigaud, Jean Rollain, Jean Rigaud, Jacques Dallançon, Jean Machet, Pierre Collet, Jean Près, Jean Gautron, Jacques Mourier, François Bourdelais, Jean Trouvé, François Rollain, Jean Touzeau, Jean Collet, Jean et pierre Touzeau, Jean Gaderaud, Jacques Rousselot, François et Jean Fréquent, André Bonnaud; Jacques Friquet, Jean Sourit, Pierre Sorton, Pierre Normand, François Tissaud, Jean Rousselot, Jacques Mourier, Gabriel Tourier, François et Jean Collet, Jean Bais, Jean Fayou, Jean Boucheraud, Louis Guillot, François Renon, Pierre Deléchelle, Jacques Groussard, Pierre Dindinaud, Jean Deléchelle, Jean Binard, le sieur Demondion du Chiron, Pierre et Jean Gautron, Jean-Charles Bonnet, Pierre Demondion, Jean Montaguet, Pierre Rossine, Jacques Dindinaud, Louis Gautron, Jean Loraud, Pierre Gautron cadet, Jean Gautron, André Loraud, Jean Genty, le sieur François Boudon, François Meunier, Pierre Baussand, Pierre et Martial Chullier, Jean Thurand, syndic ; François Pouyaud, Jean Demondion, Jacques Braud, André Loraud, François Goboriaud, Pascal Vinsonnaud, Jean Vinsonnaud, Pascal Gobinaud, Jean Groussard, Gabriel Repain, François-Jacques Desplans, Louis Léchelle, Henry et Louis Garnaud, François Groussard, Jean Gautron, François Gautron, Pierre Rivière, François Combaud, André Quéron, Jean Peraud, Jean Tinaud, François Sire, François Riffaud, Pierre Gaschet, Étienne Gratreau, Louis Garnaud, Jean Menais, Louis Corlier, François Clémanceau, Jean Roullain, Jean Suire, Jean Barrot, Jean Gautron, Jean Deléchelle, Jean Rolain, André Bertrand, François Verdon, Jean Amiaud, Jean Sorton, François Barret, Louis Gire, Jacques Demoulins, Jean Sorton, Pierre et Jean Cornut, Antoine Grimaud, Pierre Giblard, Pierre Guillot, François Sorton, François Caillier, André Desmoulins, Jean Audier; Jean Nivaud, François Touchard, Jean Guillot, Jacques Arnon, Jean Coiteux, Pierre Desmoulins, Louis Coiteux, François Cebaud, Jean Trillet, Gabriel Genty, François Rangier, Jean Renon, Jean Rangier, François Arnon, Jean Audier, François Bonicaud, Pierre Cornut, François Barrot, Etienne Moisne, Pierre Pourajaud, Jean Bouchaud, Louis Bouchaud, Pierre Sorton, Pierre Boissier, François Lavauzelle, François Bouchaud. Le bourg et communauté comte 215 feux.
Cahier des plaintes, doléances et remontrances à faire par la paroisse de la Faye à l'assemblée préliminaire d’Angoulême.
Vue la liberté accordée au Tiers état de France par Louis XVI, son auguste Monarque, de faire parvenir jusqu'au pied du trône ses plaintes, doléances et justes réclamations pour son soulagement et les moyens qui lui paraîtront les plus justes et les plus surs pour maintenir dans ce même royaume l'équilibre le plus parfait entre tous ses membres, ladite paroisse ose demander à Sa Majesté de vouloir bien accepter d'un bon oeil tout ce qui lui paraîtra digne et de ses grandes vues et du soulagement de son peuple.
En conséquence de sa prière et de la permission qui lui en est accordée, elle va passer à l'énumération des différents articles qui l'affectent et y procédera dans l'ordre le plus parfait, le plus clair, et le plus à même de donner à son Roi le témoignage assuré de son amour et de son respect pour sa personne.
I. SUJET DE PLAINTES
Art. 1. La paroisse de la Faye se plaint d'être vexée par l’impôt de manière à retirer à peine de ses fonds de quoi suffire aux gages et à la nourriture de ses colons et à la subsistance de ceux qui exploitent par eux-mêmes ; de ce que l'ambition de son intendant et de ses commissaires départis pour le prélèvement de ce même impôt les rend sourds les uns et les autres aux justes réclamations quelle peut faire, lorsque quelqu'un de ses membres veut vérifier son taux auquel il est injustement taxé. Pour preuve du fait, elle dit qu'alors de l'époque trop malheureuse pour elle de l'établissement de cette taille tarifée, elle ne payait que 1600 livres de tout l'impôt; qu'alors les fonds furent estimés 13506 livres et 8 s. de revenu; que pour cette même estimation elle paye 6821 livres 16 sols.
Art. 2. La grande route qui vient d'être commencée (et cela dans le meilleur de son terrain) n'ayant servi qu'à son détriment, étant absolument inutile puisqu'elle n'a aucune issue pour sa commodité, faite par l'ambition et la haine d'un intendant qui n'a même pas respecté la saison où les blés bientôt mûrs lui promettaient un dédommagement momentané, fait le second sujet de ses plaintes.
Art. 3. Les collecteurs porteurs de rôles et les huissiers aux tailles ne laissent pas que de tourner à son détriment, puisque, peuplée par le pus grand nombre de malheureux, elle peut à peine payer la surcharge, sans être forcée pour éviter de voir sortir de ses misérables chaumières les meubles les plus utiles à sa subsistance, sans être forcée, dis-je, de payer à ces avides du plus petit lucre, à différentes fois, le double de sa quotité personnelle. Tous ces agents tirent de la peine du malheureux le principal motif de leur aisance et s'en trouvent tous bien, en ce que les significations, les procès-verbaux et les transports exprès sont plus répétés et les rétributions plus augmentées.
Art. 4. Le bureau des traites porté à Ruffec, ville commerçante par les différentes foires et marchés qui s'y tiennent, s'oppose à ce quelle tire de ses bestiaux et différentes denrées le produit quelle en tirerait si, pouvant voyager librement et sans frais bien injustes, elle transportait partout où bon lui semblerait sa marchandise ou bestiaux, et les vendait là ou là à celui qui en offrirait le plus. Cette entrave au commerce parait révolter le plus grand nombre et même tous les habitants voisins. D'ailleurs les employés dans cette partie commettent souvent des abus tant dans les procès-verbaux qu'il ne savent pas rédiger que par les accommodements qu'ils font sans en avoir prévenu le directeur. Dans l'une et l'autre circonstance, le misérable se trouve vexé, soit par l'injustice des droits perçus, soit par la fixation de la ligne qu'ils assignent dans quels lieux il leur plaît, et l'horreur qu'il s'en fait le porte à accommoder pour telle somme qu'on lui demande; mais toujours faut-il; qu'il lui en coûte, et ce contre l'intention du Monarque.
Art. 5. Le bureau des aides n'offre pas moins de difficultés que celui des traites. L'on ne peut pas faire arriver à Ruffec une barrique de vin sans qu'il en coûte considérablement; tant pour les droits d'entrée que pour le don gratuit, ou, qui mieux est, les droits réservés. Ces mêmes droits sont si exagérés qu'un particulier vendant son vin à Ruffec, plusieurs années de suite, a payé au bout de trois ou quatre ans beaucoup au-dessus de la valeur de ses fûts, étant forcé d'acquitter à ce même bureau toutes les fois qu'il lui faut faire entrer son vin et faire sortir son fût vide, pour laquelle sortie il paye 6 s. 3 d. par chaque fût pour les droits et quittances: Les cercles, planches, bois d'ouvrage et bien d'autres denrées, dont l'énumération deviendrait trop longue, payant de même. Les employés dans cette partie commettent les mêmes abus que ceux employés dans les traites. Les uns et les autres, réunis ou séparés de leurs directeurs, ne cherchent qu'à vexer le public, à lui tirer la quintessence de son revenu, animés de la mauvaise intention de leurs commettants, portés tous du même zèle, conduits tous par le même intérêt, ils ne forment dans leur ensemble qu'un groupe de sangsues avides, non de sang, mais d'argent, et excitées à faire des plaies mortelles par l'appât d'une bien modique rétribution. Mais, disent-ils, les petits ruisseaux font les grandes rivières, et nous aimons mieux un mauvais accommodement qu'un procès, parce qu'il nous en revient davantage. Leurs démarches deviennent souvent encore plus funestes, lorsque, par un zèle outré, ils en viennent jusqu’à susciter dans un village une révolte ; alors, ils se contentent de verbaliser, soit à droit, soit à tort ; la paroisse a toujours tort et les battus payent l'amende.
Art. 6. Les préposés aux droits de contrôle mettent un obstacle aux menus de l'Etat, en ce qu'on est obligé pour éviter la fraude d'y commettre beaucoup de préposés, qui, pour la rétribution qu'on leur accorde, absorbe (nt) une grande partie des produits. D'ailleurs le prix exorbitant qu'il en coûte fait faire beaucoup d'arrangements par des sous-seings privés, qui, souvent conçus par des personnes ineptes à la partie, y glissent beaucoup d'abus qui engendrent des procès tendant tous au détriment de l’une et l'autre parties contractantes ; que sils étaient modérés, les actes notariés se multiplieraient, le nombre des employés diminuerait ; le Roi et ses agents trouveraient un avantage réel. Qui empêche donc de supprimer ces bureaux, de diminuer le nombre des notaires, d'ordonner à chacun qu'il serait déposé dans leur maison les actes différents qu'ils passeraient et de diminuer les droits de ces mêmes actes ; ceux du -papier marqué, et d'accorder la liberté de faire quelques actes que ce soit sur papier libre, pourvu qu'ils fussent revêtus du contrôle, nécessité absolue pour la sûreté du public.
Art. 7. La grande distance qu'il y a de Ruffec, où elle plaide en première instance, par appel à Angoulême ; et en dernier ressort à Paris, fait plaindre la susdite paroisse de ce qu'on n'a pas cherché â éviter et les grands frais qu'ils font faire, et les volages de longue haleine, et la longueur du temps (tellement) qu'un chef de maison soit absent de chez lui, pour quelquefois malgré ses démarches répétées, soit auprès de son avocat, de son rapporteur ou de ses juges, il soit forcé de s'en retourner sans avoir pu obtenir un jugement. Le suisse n'a pas été bien payé; les épices du rapporteur n'ont pas été assez fortes, il faut que mon misérable. s'en retourne labourer, ses choux, pour faire de l'argent, pour mieux satisfaire les agents de sa ruine, et pour lors il est bien reçu, il est recommandé, et, malgré le meilleur droit, il perd son procès. Que s’il n’eut pas bien payé, il eut perdu dix ans plus tard et eût fait dix voyages de plus. Que l'on simplifie les droits; que l'on rapproche les justices, et que l'on accorde â la province de se faire juger en dernier ressort pour la somme qu'il plaira assigner devant des juges ordinaires.
Art. 8. Elle réclame contre l'établissement de certains huissiers-priseurs pour assister aux différentes ventes qui se font en justice, disant qu elle est déjà assez malheureuse d'avoir à combattre contre cette multitude d'agents barbares, sans qu'il en soit préposé d'autres plus avides et à qui, par leur plus grandes qualités, on accorde de plus forts honoraires. Elle se plaint de plus de ce que, pour aller d'un endroit distant d'un autre de demi-lieue, ils mettent ordinairement sur leur assignation distant de deux lieues et transports exprès, lorsqu'ils vont dans un village ou paroisse assigner plusieurs particuliers.
Art. 9. Lors de l'établissement des francs-fiefs, ils n'existèrent chez les bourgeois, que parce que ne faisant pas la guerre, et que la Noblesse la faisant, et cela â ses dépens, était souvent forcée de vendre ou aliéner quelques-uns de ses droits. Aujourd'hui, payée des services qu'elle rend à l'État, enrichie aux dépens du royaume, et possédant toutes les charges d'honneur pour prix de ses exploits, il parait juste que le Tiers Etat ayant subi la rigueur d'une loi qui depuis bien des temps eût pu être disputée, il est juste; dis-je, qu'il soit entièrement déchargé de ce droit onéreux et contraire aux constitutions de la monarchie.
Art. 10. Elle se plaint de cette partie de la Noblesse, fière et altière, qui n'est créée que d'aujourd'hui, cherche â l'appui de ses exploits mémorables qui n'existèrent jamais, et a cherché â se soustraire a l'imposition qui, suivant l'intention et de notre Monarque et de ses prédécesseurs, eût dû affecter toute la classe des hommes. S'ils firent, dit-elle, la guerre dans un temps où ils n'eurent pour toute rétribution que leur exemption, qu'alors ils en aient joui, à la bonne heure ! Mais aujourd'hui, ou le tiers état, seul soutien le plus solide du trône (malgré son opinion), s'offre de signaler (preuves dont ils n'ont pas besoin, si l'on consulte l'histoire) et demande qu'on le mette à même de convaincre à n'en pouvoir douter de la pureté de ses sentiments, de son attachement inviolable pour sa patrie et de son obéissance pour son Roi, ceux de cette partie de la Noblesse qui ont le moindre soupçon sur son compte (d'ailleurs ils se flattent assez pour ne pas croire que personne ne le soupçonne), qu'ils en jouissent, cela n'est pas juste. De plus, qu'on accorde les emplois au mérite et, que pour y parvenir, on donne au concours toutes les places à discuter entre la Noblesse et le Tiers, et que soient cotisés également les uns et les autres; tel est le veau de la Nation.
Art. 11. Elle se plaint que, vexée des impositions injustement réparties, comme je l’ai dit plus haut, elle se plaint, dis-je, qu'indépendamment de cette vexation; elle soit exposée à payer annuellement au prieur et seigneur de la paroisse la somme de 4200 livres, prix de la ferme ; de ce que la petite quantité de terrain assignée pour parfaire cette somme, soit en dîmes, agriers, cens et rentes, paye au moins trois quarts de boisseau de blé par boisselée, dont moitié froment et moitié méture blanche; de ce que le susdit prieur voulant éviter à son fermier, au détriment de la paroisse, d'être chargé en plein au rôle, ne fait sa ferme apparente que de 3ooo livres, et que par une contre-lettre, il soit dit qu'il lui payera annuellement 12oo livres. Indépendamment de cette noirceur, il est encore comptable à la paroisse du peu de commisération qu'il a eu pour les pauvres l'année 1785. Cette même année, le respectable et zélé pasteur s'adressa â l'intendant et au sieur prieur pour le soulagement de sa paroisse. Après différentes lettres, il obtint enfin de l'un de ces deux êtres barbares 17 boisseaux de seigle pour sa paroisse composée de 215 feux. En 1788, et la présente année, à l'époque des grands froids, le zèle du curé a redoublé, mais inutilement, et ni l'un ni l'autre de ces deux cœurs de rocher n'a rien accordé, pas même un soupir pour ceux qui sont morts de faim et de froid. L'on ne vit jamais bénéfices sans charges. Celui en question n'en a aucune, est de 4200 livres et de 600 livres de pot-de-vin, et est mangé hors de la paroisse et par quelqu'un absent depuis bien des années. En outre, la liberté de se rédimer des grosses charges dues au prieuré, qui mettent tous les tenanciers, pour ainsi dire, hors d'état de payer les impôts ; qu'en étant libérés, ils seront plus en état de satisfaire aux besoins de l'État; et que le principal de ces mêmes redevances fût déposé au Trésor royal, â la charge de payer 4 pour cent au titulaire du bénéfice, ces sommes principales peuvent faciliter â payer les dettes de l'État, dont le peuple ne souffrira pas.
II. SUJETS DE DEMANDES
Art. 1. Demandons d'abord que, pour obvier à l'inégalité et aux abus qui se commettent, tant dans l'imposition que dans sa perception, demandons que toute espèce d'impôts pécuniaires soient abolis et annulés â jamais ; qu'il n'y en ait qu'une seule et unique espèce répartie le plus également que faire se pourra sur toutes les têtes du royaume.III SUJETS DE REMONTRANCES
Art. 1. La susdite paroisse a l'honneur de représenter fort humblement à l'auguste assemblée que son vœu unanime et son zèle commun la portent à demander à cor et â cri, la suppression de toute espèce d'impôts quelconques en argent et l'établissement d’un impôt territorial pour suppléer à tous les subsides pécuniaires de toutes espèces quelconques. C'est au cœur généreux de son Roi, à la sagacité de ses ministres et aux lumières des Etats généraux à qui elle laisse le droit d'en fixer, le taux et la perception ; elle demande toujours que cet impôt territorial soit pris en nature dans quelque partie de son terroir, que, ce soit bois, prés, vignes, et terres labourables, etc. ; et que les jardins déjà exempts des recherches, des leveurs de droits curiaux et seigneuriaux, soient estimés à la rigueur comme terrains de la première qualité et du plus grand rapport. Si, d'un consentement unanime, elle demandé ce genre de percevoir, elle donne pour raisons les moyens suivants :Un curé dans la Révolution à La Faye
Source : bulletin n°4 du GRHAIJ année 1994 pages 45 et 46.
"François Mathurin Lepelletier fut sans doute ordonné prêtre dans l'année 1763. Vicaire de Lessac, paroisse rattachée à l'évêché de Poitiers, il fut nommé par l'abbé de Charroux à la cure des Vestisons, ancienne paroisse rattachée à celle d'Hiesse. L'église de cette minuscule paroisse, vu son délabrement, était alors interdite au culte par l'évêque de Poitiers. François Mathurin Lepelletier prit possession de cette paroisse le 30 janvier 1764, devant Maisondieu, notaire royal à Abzac. Il devait occuper ce poste, tout en étant vicaire de Lessac, jusqu'en 1767. Nommé curé de La Faye (Charente) par l'abbé de Nanteuil aussitôt après le décès du curé en titre, Toussaint Pierre Poullet, il prit possession de sa paroisse le 28 février 1767, devant Balland jeune, notaire royal à Ruffec.
L'Assemblée nationale constituante voulait fonctionnariser et démocratiser le clergé. Elle chargea son comité ecclésiastique de rédiger une loi dite "Constitution civile du clergé", publiée le 12 juillet 1790 et sanctionnée par le roi le 24 août suivant. Le décret du 27 novembre 1790 exigea de tous les ecclésiastiques fonctionnaires publics qu'ils prêtent serment de fidélité à cette constitution sous peine de destitution. Cette obligation du serment allait entraîner une scission entre les prêtres dits jureurs et les non jureurs, dont les conséquences se manifesteraient bien au-delà du Concordat de 1801."
Cependant, cette loi ne fut pas perçue favorablement et il fallut obliger (décret du 24 juillet 1790) le clergé à prêter rapidement serment - dans les huit jours - sous peine de démission et de suppression du traitement. Ce traitement était des plus décents : en effet, en théorie chaque vicaire recevait 1000 livres, chaque curé 2000 livres quand l’évêque bénéficiait de 20000 livres (la majorité des curés du district de Ruffec n’obtenaient que 1200 livres).
"François Mathurin Lepelletier fut du petit nombre de ceux qui refusèrent le serment. Sur 556 ecclésiastiques du nouveau diocèse d'Angoulême égal en étendue au nouveau département de la Charente, soumis au serment, 142 refusèrent de le prêter ou le prêtèrent avec restriction ; ils furent par la suite rejoints par 42 prêtres qui rétractèrent le serment qu'ils avaient d'abord prêté. Dans son titre II, article 1er, la Constitution civile du clergé prévoyait que, désormais, on ne connaîtrait qu'une seule manière de pourvoir aux évêchés et aux cures, à savoir la forme des élections. Toutes les élections se feraient par la voie du scrutin et à la pluralité absolue des suffrages (art. 2).
L'assemblée électorale du district de Ruffec, où siégeaient quelques dizaines d'électeurs désignés sans considération de leurs opinions religieuses, se réunit dans l'église Saint-André de cette ville le 27 mars 1791 et les jours suivants. Le 29 mars, Mathurin Gérard Lepelletier, curé de Villefagnan, frère du curé de La Faye, qui avait refusé le serment, fut remplacé par Pierre François Forès, ex-vicaire de Montembœuf."
Le 30 mars 1791, le directoire du district de Ruffec devait procéder, par vote du bureau électoral, au remplacement des cures vacantes. Pour la Faye, deux curés sont candidats : le curé de Raix, Jean François Couturier, et le vicaire de Mouton, monsieur Poussard. Cinquante électeurs procèdent à cette élection. Un premier tour ne donna la majorité absolue à aucun des postulants. Un second tour, avec seulement quarante neuf électeurs donnait vingt quatre voix au curé de Raix et vingt quatre voix également à monsieur Poussard car un électeur avait déposé un billet blanc dans l’urne. C’était reparti pour un troisième tour. Mais maintenant cinquante deux votants allaient déposer un bulletin. Jean-François Couturier bénéficia de vingt et huit bulletins favorables, monsieur Poussard vingt et trois, et l’urne contenait à nouveau un bulletin blanc. Le président proclama Jean-François Couturier curé de La Faye. « Sur-le-champ est venu Monsieur Couturier de Raix, accompagné de la garde nationale de Ruffec et de la musique et tambours, lequel en adressant un discours à l’assemblée électorale, a accepté la cure de La Faye à laquelle il vient d’être nommé et a signé Couturier. »
Jean-François Couturier n’a jamais rejoint la Faye, et monsieur Belerme lui succéda à Raix de janvier 1794 à 1797. La cure de la Faye fut offerte le 15 mai 1791 à l’abbé Rivière, vicaire de Ruffec, par un suffrage favorable de quarante voix sur une totalité de cinquante six. La dîme était supprimée, le curé devenait fonctionnaire de l’Etat.
"Bien qu'ayant accepté cette nomination, Couturier n'occupa point son nouveau poste et demeura à Raix où il se maria le 7 ventôse an 2 (25 février 1794).
Le 28 avril 1791, le directoire du district de Ruffec se faisait l'écho des plaintes portées contre les curés réfractaires à la loi, tels que Bernard à Ebréon, Limousin à la Magdeleine, Lepelletier à La Faye, et Préveraud à Juillé, "qui cherchaient par des insinuations lâches et perfides à fomenter des troubles et des insurrections parmi les citoyens de ces paroisses". Le directoire du district, pour mettre un terme à ces troubles, demanda instamment au département d'ordonner de nouvelles élections. Aussi, le 15 mai 1791, Pierre Rivière, "vicaire dAnay", fut élu curé de La Faye. Il traversa la Révolution, occupa divers postes dans le diocèse d'Angoulême au lendemain du Concordat, et finit comme curé de Juillé. Nous ignorons le sort immédiat de François Mathurin Lepelletier, ainsi que celui de son frère, après leur remplacement à La Faye et à Villefagnan."
François Mathurin Lepelletier, déporté, décéda plus tard sur l’Indien et fut inhumé à l’Ile d’Aix.
Les trains
La Faye a vu se construire la ligne Paris-Bordeaux, Ruffec-Niort- Ruffec-Roumazières et aurait pu voir une ligne entre Ruffec et Les Plans.
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1. Paris-Bordeaux
La ligne de chemin de fer reliant Paris à Bordeaux traverse la commune entre Ruffec et Courcôme. Son passage avait obligé à construire un tunnel sous les bois de Touchabran. Elle fut terminée entre Ruffec et Angoulême au cours du mois de juillet 1853. La jonction Poitiers-Angoulême allait être établie au début de 1855, lorsque s’ouvrait enfin à la circulation sur une seule voie le tronçon Ruffec-Poitiers. Trois mois plus tard, le 1er avril 1855, la circulation normale pouvait débuter et le service des postes, continu et performant, allait alors fonctionner.
Une enquête sur l’avant-projet d’une ligne de chemin de fer de Paris à Bordeaux était ordonnée par le Préfet le 12 septembre 1839 quant à la partie traversant le département de la Charente. L’opinion publique inquiète de l’influence d’un tel projet, manquant d’informations et d’éléments d’appréciation, pensa tout d’abord qu’un tel projet était préjudiciable au commerce établi dans cette commune. Ruffec était en effet une plaque tournante et chacun craignait voir l’affluence des foires chuter et diminuer le volume des marchandises échangées. Donc à priori, la ville de Ruffec voyait plus d’inconvénients que d’avantages à l’établissement de cette ligne, tout en se disant tout de même disposée à la recevoir. Dans le cas contraire, la commune de Villefagnan se serait sans doute portée sur la liste des candidats... Les résultats donnés par la commission d’enquête du 12 septembre 1839 étaient les suivants :