Embourie la gallo-romaine

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Embourie site archéologie gallo-romain

"Plus c'est rare, moins c'est connu..." Vite dit mais résume parfaitement la situation à Embourie : 650 m2 de fresques et des années de galère... Pourquoi ? Varum...


Le site gallo-romain des Châteliers, à Embourie, fut dans les années 1968-1970, le support principal des recherches archéologiques des passionnés locaux. Depuis, au fur et à mesure des stages d'été, des fouilles et études, ce site fut qualifié d'unique pour ses enduits muraux. Il justifie pleinement les efforts de l'association.
D'autres fouilles, prospections et découvertes, ont été également entreprises sur l'ensemble du territoire du canton de Villefagnan.

L'histoire de ce site ramène à celle de Marius Gagnère, président fondateur du GRAV :  http://villefagnan.wifeo.com/la-magdeleine-histoire.php

La villa a révélé avec le temps une nouvelle emprise qui s'étend vers le nord. Les archéologues travaillent "d'arrache-pied" à préparer une publication des résultats de leurs investigations.

Suivre l'actualité à Embourie : http://villefagnan.blogs.charentelibre.fr/embourie/

Notes d'histoire
En 1986, le journal local l'Avenir (Ruffec) consacrait quelques pages spéciales à Villefagnan. Un article parlait des "fouilles d'Embourie"."Est-il utile de le présenter ? Le site gallo-romain d'Embourie fait partie maintenant du patrimoine Charentais, même s'il ne bénéficie pas de la réputation de celui de Chassenon.

Certes, le visiteur non féru d'archéologie qui ferait un détour par hasard, par la colline des Châteliers, à 4 km de Villefagnan, risquerait de n'en rapporter qu'un peu de terre, sous ses chaussures, n'ayant vu que les fouilles témoignant d'un travail important mais ne parlant ni à son imagination, ni à sa culture. Le long du sentier menant au site, à travers champs, il n'aura pas vu dans les labours  ces fragments de tuiles, à l'épaisseur, à la couleur, à la forme si caractéristiques : des tuiles gallo-romaines ; dans les murs des maisons d'Embourie, il n'aura pas remarqué, de part et d'autre, ces moellons striés de façon si spéciale ; pierres de construction gallo-romaines récupérées, au fil des siècles, pour la construction du bourg.

Non, Embourie se visite avec soin, Embourie s'apprend...
Avant la 2° guerre mondiale, le propriétaire du terrain, M. Billochon, ayant découvert quelques vestiges, était persuadé qu'il trouverait là un trésor : le "veau d'or" était enterré dans son champ.Depuis bien avant encore, les habitants pensaient qu'il y avait là les ruines d'un château, d'où probablement ce nom de lieu : Chatelet, Châtelier...

Les fouilles ont commencé en 1968, sous l'impulsion de M. Gagnère (et de M. Jean Prat) et se continuent, depuis, tous les ans... organisées par le GRAHV. Le site est classé depuis 1983 au titre de la Protection des Monuments Historiques... et bénéficie d'une signalisation adéquate."Anecdote : en 1968, M. Jean Prat entame avec M. Marius Gagnère une campagne de fouilles sur le site des Châteliers. Il creuse et découvre de suite, groupés, de nombreux objets, bijoux, etc. Peu de fouilleurs ont une telle chance...
Le site s'étend sur plus d'un hectare et comprend une villa (habitations et bâtiments agricoles). De nombreux enduits gallo-romains ont été découverts dont certains en excellent état.
La Communauté de Communes du Pays de Villefagnan s'est vue confier à titre gratuit l'ensemble du mobilier trouvé sur ce site en vue de réaliser à proximité un musée. Dans un premier temps, la CdC a aménagé une salle d'accueil et d'exposition dans l'ancienne forge du village. Un bâtiment restauré par la commune de Paizay-Naudouin-Embourie. Elle vient d'acquérir près de l'ancienne mairie une grange magnifique qui fait partie du projet englobant un dépôt de fouilles et un centre d'interprétation des enduits gallo-romains.


Le site des Châteliers est unique en Poitou-Charentes
Le visiteur découvrira le village d’Embourie en Charente, situé sur la commune de Paizay-Naudouin-Embourie, implanté sur une petite colline, au bord de la route départementale reliant Chef-Boutonne à Villefagnan et à 4 km de cette dernière. Outre sa petite église romane et son vieux cimetière médiéval moderne, Embourie s’enorgueillit d’un site gallo-romain : les Châteliers. En effet, ce site est très important pour la région Poitou-Charentes car de nombreux enduits muraux y ont été deécouvert. Chaque été ou presque, depuis 1968, une campagne de fouilles est organisée par le Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques de Villefagnan.

Un site très fouillé
Depuis le début du XXe siècle, les habitants d’Embourie pensaient qu'il y avait là les ruines d'un château, d'où probablement ce nom de lieu, «Châtelier» dérivé comme Châtelet, ou Châtelars, de Château. Les villageois d’Embourie ont longtemps réemployé les pierres taillées (taille caractéristique gallo-romaine en chevron) afin d’ériger leur propre maison.

Avant la 2e guerre mondiale, le propriétaire du terrain, M. Billochon, ayant découvert quelques vestiges, était persuadé qu'il trouverait là un trésor : le «veau d'or» enterré dans son champ ! Le père Billochon était toujours muni de son fusil et avait planté une pancarte sur laquelle il avait peint : «On tire à vue !»
En 1968, quelques fouilleurs invétérés, des érudits, avides de percer les mystères de civilisations disparues, se lancent sur le site des Châteliers. Citons cette anecdote : M. Jean Prat entame avec M. Marius Gagnère cette première campagne de fouilles sur le site. Ils creusent et découvrent immédiatement, groupés, de nombreux objets, bijoux, etc. Depuis, personne n’a renouvelé cet «exploit» sur le site.

Le Groupe de Recherches Archéologiques de Villefagnan naît en 1972
Dans «Témoignages du passé n°1», le bulletin de liaison que l’association avait édité en 1974, nous relevons : «Ce site se révélant d’une incomparable richesse, il faut tout faire pour le mettre en valeur le plus vite possible. Notre aventure commence. Après s’être fait accorder l’autorisation de sondage par M. Nicolini, directeur de circonscription, les recherches commencent et les problèmes aussi. La fouille exige du personnel, du matériel et des sympathisants. Or, il n’y a rien. Il ne reste alors qu’une solution : créer un groupe de recherches archéologiques à Villefagnan». Le GRAV deviendra en 1981 le Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques de Villefagnan avec la réalisation d’un musée rural.

En alternance, les fouilles et les publications
Depuis 1972, les campagnes de fouilles et les travaux de publications se poursuivent régulièrement. Peu à peu, une villa gallo-romaine est mise au jour. Chaque année dévoile des secrets et permet de dater les structures superposées. En effet, un premier état présent sur toute la surface du site et situé immédiatement au dessus du sol naturel est caractérisé par des bâtiments faits de terre et de bois. Selon l’équipe de recherches, ceux-ci, en grande partie détruits par un incendie, peuvent être attribués au 1er siècle après Jésus-Christ. Un second état est compris entre la fin du Ier siècle et la fin du IIIe siècle après Jésus-Christ. Cet état est marqué par la construction de nouveaux bâtiments au plan et à l’orientation différents des précédents. Les pièces sont construites en pierre de calcaire local et c’est probablement là qu’apparaît la salle à abside, sans doute une salle d’apparat ouverte sur un jardin.
Le dernier état d’occupation qui semble être postérieur à la fin du IIIe siècle est représenté par une série de trous de poteaux localisés dans les pièces au nord du site.



Embourie, ce sont avant tout des enduits polychromes
En 1983, après de nombreuses années consacrées au Sud de la villa, la zone de fouilles se déplace vers le Nord du site. Les fouilleurs découvrent de belles plaques d’enduit mural peint et ornées de motifs. En 1984, la campagne de fouilles se poursuit dans le même secteur. Il apparaît que ces innombrables enduits ont été déposés intentionnellement, dans le but de constituer une couche de remblai. Le CNRS prend en compte l’étude et le traitement de ces enduits. Mme Alix Barbet dépêche à Embourie une jeune étudiante, Imma Carrion. Un stage est organisé afin d’entreprendre le nettoyage, le traitement et les collages des fragments d’enduits : Imma Carrion, alors étudiante à la faculté de Bordeaux, conduira ce stage et depuis, sera présente chaque année sur le site d’Embourie. En 1985, les enduits nettoyés révèlent un riche décor polychrome. «Les motifs animaliers, floraux, géométriques ou allégoriques apparus cette année démontrent, s’il en était besoin, l’intérêt de cet ensemble» écrivait alors Yves Vincendeau secrétaire du GRAHV, dans le bulletin de liaison et d’information n° 15 de l’association des archéologues de la DRAC. En effet, cette année là, est découvert un ensemble avec échassier et touffes végétales, le décor présente sur un fond rouge une alternance d’échassiers à minces et longues pattes jaunes ocre et touffes végétales.

Fresque et peinture murale : comparer à l'église de Pioussay (à deux pas).

La technique de la fresque
La technique de l’enduit mural est avant tout celle de la fresque : plusieurs couches successives de mortier déposées sur le mur, la dernière pigmentée et décorée avant séchage. La couleur des pigments varie en fonction de la richesse du client, certains pigments étant très rares donc très chers. Cette technique engendre une solidité étonnante, incomparable par exemple à celle des décors peints des églises romanes plus sensibles à l’humidité. C’est ainsi que ces décors ont pu traverser les siècles en restant quasi intacts.

Les enduits ont été stockés afin de poursuivre de façon approfondie leur étude. Le propriétaire du site les a cédés, ainsi que tout le reste du mobilier, à la Communauté de communes du Pays de Villefagnan qui vise à faire du site archéologique d’Embourie un haut lieu touristique.
Les objets archéologiques seront restitués au public dans un musée adapté.
Les fouilles se poursuivent cette année sur un nouveau secteur : la liaison entre les zones Sud et Nord du site : une vingtaine de stagiaires seront les élèves attentifs d’Imma Carrion. Par ailleurs, la prospection magnétique de l’ensemble de la colline où se développe la partie connue du site sera entreprise bientôt afin de déterminer l’emprise exacte de ce dernier.
Si Embourie n’a pas permis à M. Billochon de retrouver le veau d’or, il permet de mieux connaître les matériaux employés par les maîtres de villas gallo-romaines en matière de décor mural. Puis, en se projetant quelque peu dans l’avenir, après quelques aménagements, Embourie pourrait devenir un site de première importance dans ce domaine, au moins en Poitou-Charentes.


Le PICTON a regroupé en 2014 l'histoire du site gallo-romain dans un bel article : http://www.lepicton.com/articles/221-62.pdf

La communauté de communes a pris en main le devenir touristique d'Embourie : http://www.villa-gallo-romaine-embourie.com/


Et le prouve par des actes (de belles réalisations et initiatives) :
http://villefagnan.blogs.charentelibre.fr/archives/category/embourie/index-6.html

Moi, je les accompagne avec plaisir et avec le sourire : On se détend !

 
 



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