Histoire de La Magdeleine

Faisons commencer ces extraits d'histoire par celle d'un homme peu commun : Marius Gagnère.

Sur le Monument au morts de La Magdeleine, on lit : Célestin Paul GAGNERE.
  • le 23 novembre 1918, Célestin Paul GAGNERE, né le 22 juin 1889 à Aizecq (16) de Jean Gagnère et Jeanne Nazarat, époux d'Adrienne Aimée Henriette Serin, maçon, tué au plateau d'Asiago (Italie) - Célestin sur le monument aux morts et Paul sur la plaque à l'église. (inconnu SGA) (Non inscrit sur le livre d'or) - retour du corps le 20 février 1923.
Son fils, Marius Gagnère est né en 1918 à La Magdeleine. Ses grands-parents exploitaient une petite ferme au village de la Billaudrie.


Charente Libre a été maline. La réponse était dans la conclusion de l'histoire du bénitier d'aux loups-garous... La voici : http://villefagnan.wifeo.com/documents/marius-gagnere-benitier-loup-garou.pdf

L'oeuvre de Marius Gagnère : http://villefagnan.wifeo.com/embourie-archeologie-grahv.php

Jean Dormard a voulu rendre hommage à son idole, Pépé Marius : extraits)
«Donc notre Pépé Marius sortit de l'école comme apprenti mécanicien. A l'époque, notre jeune homme était aussi épris d'aventure, ce qui l'amena à l'âge de 17 ans à s'engager pour cinq ans dans la Marine où il accéda très vite au grade de quartier-maître ; après avoir navigué sur tous les océans, notre homme fut surpris par la «drôle de guerre». Il est «pris» dans la bataille de Mers-el-Kébir où, pour sa brillante conduite, il reçut la Croix de Guerre avec étoile de bronze.
De retour au pays, après quelques accalmies, il rejoignait les rangs de la Résistance, où à l'époque il avait un grade de sous-officier. Il se distingua jusqu'à la Libération. C'est au cours de ces événements qu'il rencontra celle qui devait devenir sa femme et qui lui donna deux filles.
Puis notre Pépé Marius, qui était natif de Vendée, revint exploiter la petite propriété qui avait appartenu à ses ancêtres à la Billaudrie, commune de la Magdeleine.
C'est là qu'il commença ses différentes activités. Féru d'histoire ancienne, d'archéologie et de préhistoire, il fut le président fondateur du GRAV (GRAHV ensuite avec le musée rural).
On le voyait souvent sur son cyclomoteur battre la campagne environnante pour y découvrir quelque trésor.
C'était aussi un respectueux ami de la nature : il était fervent des méthodes d'agriculture à l'ancienne et voulait que l'on laisse notre planète propre, sans produits chimiques ni destruction abusive.
C'était aussi un fervent des langues maternelles et le patois lui tenait très à coeur : c'est pour cela qu'il écrivit son fameux ouvrage en charentais-poitevin qui est toujours d'actualité.
Notre Pépé Marius prit de l'âge et commença à avoir certains problèmes de santé ; il avait quelquefois de fortes douleurs au niveau du dos, du mal à respirer, ce qui l'amena par la suite à se faire hospitaliser.
Le temps passa, et après des périodes de souffrance, on dut le faire entrer à la clinique de Limoges où la maladie eut raison de lui.

C'est donc à l'âge de 74 ans que notre Pépé Marius nous quitta. Sa disparition toucha tous les Villefagnagnais et tous au GRAV dont il était le président et l'animateur.
Les obsèques de Marius Gagnère se déroulèrent au cimetière communal au milieu de tous ses amis et camarades du GRAV et des anciens combattants.
Je dois rappeler que monsieur Marius Gagnère était titulaire de plusieurs décorations, dont la médaille militaire et civile, croix de guerre, croix du combattant, médaille de la jeunesse et des sports, médaille d'or avec rosette de la société au bien de la Charente.
En 1990, il fut nommé Chevalier des palmes académiques.
"

L'homme d'Embourie, fouilleur invétéré
1968, Marius Gagnère et ses amis fouillent à Chenon un site préhistorique. Mais la législation évolue quand au statut de fouilleur et les Villefagnanais cessent leur prospection pour ne pas se retrouver en prison.
Les amis de Marius qui savent que des fouilles ont déjà eu lieu à Embourie le convainquent de s’y intéresser.
En effet, depuis le début du XXe siècle, les habitants d’Embourie pensaient qu'il y avait là les ruines d'un château, d'où probablement ce nom de lieu, «Châtelier» dérivé comme Châtelet, ou Châtelars, de Château. Les villageois d’Embourie ont longtemps réemployé les pierres taillées (taille caractéristique gallo-romaine en chevron) afin d’ériger leur propre maison.
Avant la 2e guerre mondiale, le propriétaire du terrain, M. Billochon, ayant découvert quelques vestiges, était persuadé qu'il trouverait là un trésor : le «veau d'or» enterré dans son champ ! Le père Billochon était toujours muni de son fusil et avait planté une pancarte sur laquelle il avait peint : «On tire à vue !»
En 1968 donc, quelques fouilleurs avides de percer les mystères de civilisations disparues, se lancent sur le site des Châteliers. Jean Prat entame avec M. Marius Gagnère une première campagne de fouilles sur le site. Ils creusent et découvrent immédiatement, groupés, de nombreux objets, bijoux, etc. Depuis, personne n’a renouvelé cet «exploit» ici même.
Pour officialiser ces recherches, le Groupe de Recherches Archéologiques de Villefagnan sera créé en 1972.
«Témoignages du passé n°1», bulletin de liaison de l’association édité en 1974, nous dit : «Ce site se révélant d’une incomparable richesse, il faut tout faire pour le mettre en valeur le plus vite possible. Notre aventure commence. Après s’être fait accorder l’autorisation de sondage par M. Nicolini, directeur de circonscription, les recherches commencent et les problèmes aussi. La fouille exige du personnel, du matériel et des sympathisants. Or, il n’y a rien. Il ne reste alors qu’une solution : créer un groupe de recherches archéologiques à Villefagnan»
A noter que le GRAV deviendra en 1981 le Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques de Villefagnan avec la création d’un musée rural.
En alternance, les fouilles et les publications
Depuis 1972, les campagnes de fouilles et les travaux de publications se poursuivent régulièrement. Peu à peu, une villa gallo-romaine est mise au jour. Chaque année dévoile des secrets et permet de dater les structures superposées. En effet, un premier état présent sur toute la surface du site et situé immédiatement au dessus du sol naturel est caractérisé par des bâtiments faits de terre, de bois et de tuiles.
Selon l’équipe de recherches, ceux-ci, en grande partie détruits par un incendie, peuvent être attribués au 1er siècle avant Jésus-Christ.
Une villa gallo-romaine est une exploitation agricole. Une partie résidentielle ou pars urbana incomplète, une partie agricole ou pars rustica pas encore fouillée en totalité.
Un second état au IIe et IIIe siècle après Jésus-Christ est marqué par la construction de nouveaux bâtiments au plan et à l’orientation différents des précédents. Les pièces sont construites en pierre de calcaire local et c’est probablement là qu’apparaît la salle à abside, sans doute une salle d’apparat ouverte sur un jardin. Un préefarium (sous l’appentis) est un foyer permanent pour chauffer l’air. Il existe aussi un bassin et une canalisation d’évacuation des eaux.
Mais les dernières fouilles débutées en 2002 ont permis d’étendre l’occupation au moins au Ve siècle après Jésus Christ. En effet, le dernier état d’occupation de la fin du IIIe siècle au Ve siècle est représenté par une construction en dur. Ces structures avaient été comblées par des enduits
A la fin du Ve siècle un violent incendie détruit la villa. Le site est abandonné, transformé en carrière au profit d’un nouveau village.
Outre les enduits, ont été exhumés du verre, de la céramique, des os d’animaux, des monnaies, bijoux, des serpettes à tailler la vigne, des éléments d’architecture.
Embourie, ce sont avant tout des enduits polychromes
En 1983, après de nombreuses années consacrées au Sud de la villa, la zone de fouilles se déplace vers le Nord du site. Les fouilleurs découvrent de belles plaques d’enduit mural peint et ornées de motifs : 650 m2 du 1er au 4e siècles après JC. En 1984, la campagne de fouilles se poursuit dans le même secteur. Il apparaît que ces innombrables enduits ont été déposés intentionnellement, dans le but de constituer une couche de remblai.
Le CNRS prend en compte l’étude et le traitement de ces enduits. Mme Alix Barbet dépêche à Embourie une jeune étudiante, Imma Carrion. Un stage est organisé afin d’entreprendre le nettoyage, le traitement et les collages des fragments d’enduits : Imma Carrion, alors étudiante à la faculté de Bordeaux, conduira ce stage et depuis, sera présente chaque année sur le site d’Embourie. En 1985, les enduits nettoyés révèlent un riche décor polychrome. «Les motifs animaliers, floraux, géométriques ou allégoriques apparus cette année démontrent, s’il en était besoin, l’intérêt de cet ensemble» écrivait alors Yves Vincendeau secrétaire du GRAHV, dans le bulletin de liaison et d’information n°15 de l’association des archéologues de la DRAC. En effet, cette année là, est découvert un ensemble avec échassier et touffes végétales, le décor présente sur un fond rouge une alternance d’échassiers à minces et longues pattes jaunes ocre et touffes végétales.
La technique de la fresque : plusieurs couches successives de mortier déposées sur le mur, la dernière pigmentée et décorée avant séchage. La couleur des pigments varie en fonction de la richesse du client, certains pigments étant très rares donc très chers. Cette technique engendre une solidité étonnante, incomparable par exemple à celle des décors peints des églises romanes plus sensibles à l’humidité. C’est ainsi que ces décors ont pu traverser les siècles en restant quasi intacts.
Les enduits ont été stockés afin de poursuivre de façon approfondie leur étude. Le propriétaire du site les a cédés en 1998, ainsi que tout le reste du mobilier, à la Communauté de communes du Pays de Villefagnan qui a dit vouloir en faire un haut lieu touristique. Les objets archéologiques seraient restitués au public dans un musée adapté.
Une prospection magnétique du site et des prospections terrestres ont pu déterminer la surface du site, environ 2 hectares.
Mais le temps a passé, les études et le projet ont évolué, des bouleversements, des coûts en hausse constante et le manque de volonté des élus nous font encore attendre.

En 1973, Marius Gagnère communiquait dans le BULLETIN ARCHÉOLOGIQUE RÉGION POITOU-CHARENTES NOVEMBRE 1973 - N° 3 (
Bulletin de liaison des fouilleurs de la circonscription).
"EMBOURIE « Les Chateliers ».
Située en bordure de la nationale 740 et trois kilomètres à l'ouest de Villefagnan se trouve Embourie, une des plus petites communes de la Charente.
Nos recherches se poursuivent depuis cinq ans près du village sur la colline des Chateliers.
A cet endroit, les ruines Gallo-Romaines occupent plus d'un hectare, mais des traces d'occupation de cette époque sont visibles dans un vaste secteurautour du village.
La campagne de fouille 1973 a été satisfaisante, le chantieractif en permanence pendant la durée des vacances grâce à de petits groupes d'étudiants et de vacanciers.
Certains participent depuis plusieurs années, ce sont des animateurs appréciables.
Le problème de restauration est important, nous avons des murs qui atteignent deux mètres de hauteur, le jointage en est fait à suivre.
Il a fallu choisir un mode de couverture de ces murs qui sont d'un calcaire gélif. Nous utilisons la tuile plate romane qui n'est peut-être pas très esthétique mais présente denombreux avantages. Pour la datation, nous avons des témoins de la 1ère moitié du premier siècle jusqu'au IVème siècle. Au moins deux époques de construction sont étroitement imbriquées et je dois dire que la complexité de l'ouvrage ne nous permet pas de savoir à quel genre d'édifice nous avons affaire.
En 1972, nous avons constitué le «Groupe de Recherches Archéologiques de Villefagnan»(statuts loi de 1901).
Cette association compte 40 membres, ce sont de fidèles amis. Grâce à eux, nous avons pu acquérir une grande roulotte pour loger nos fouilleurs, une partie de l'aménagement intérieur a pu être fait. Les subsides que nous procure notre société sont appréciables, mais il faudrait bien davantage. Nous organisons des veillées archéologiques en hiver, une visite du chantier avec exposition des objets découverts a amené plus de deux cents personnes."
Responsable : Monsieur Marius GAGNERE La Billauderie 16240 VILLEFAGNAN

En 1986, le point avec L'AVENIR de RUFFEC

A lire : Avant que le temps ne l'emporte / Marius Gagnère, 1987
 

Eugéne Guitton, maire, conseiller général (1892 à 1921) et juge de paix
 

Louis Fays, médecin et homme politique
Eléonor Louis Fays est né le 13 mars 1870 à La Vallée, commune de La Magdeleine. Il était le fils de Pierre, Marc Fays, âgé de 25 ans, propriétaire et de Marie Flavie Texier, 23 ans, sans profession.
Louis Fays fut élève du lycée d'Angoulême puis étudiant de la faculté de médecine de Paris. Peu avant 1900, il vint exercer son art à Ruffec après le soutien de sa thèse en 1896.
D'un premier mariage, il eut trois enfants un fils mort à vingt-deux ans le 14 avril 1922 et deux filles. Il se remaria avec Marthe Irène Caillaud de Bessé, le 11 mars 1939.

 

Le docteur louis Fays couronne la Reine de Ruffec.
Sources : Un siècle de chroniques ruffécoises (1835-1938)
Henri Gendreau et Michel Régon.

Elu pour la première fois conseiller général le 11 août 1907, il débuta alors une remarquable et très longue carrière administrative et politique.
Le 17 mai 1908 il entra au conseil municipal et fut élu premier adjoint du maire Hippolyte Lotte.
Le 19 mai 1912, à l'âge de quarante-deux ans, il fut élu maire de Ruffec par quinze voix sur dix-neuf votants. A partir de cette date, il a sans cesse été réélu - ce qui montre l'estime et la confiance que lui portaient les Ruffécois - jusqu'en avril 1945. Durant trente-trois ans il a donc assuré les responsabilités de premier magistrat de la ville de Ruffec.
De la même façon, de 1907, jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale, il conserva son siège de conseiller général du canton de Ruffec.
En ce qui concerne sa carrière de député, Louis Fays se présenta sans succès une première fois en 1919 comme candidat Radical-Socialiste sur «une liste républicaine d'action et de réformes».
Il devint député de l'arrondissement de Ruffec en avril 1928, s'imposant devant M. Poitou-Duplessy.
En 1932, il triompha du même adversaire, au second tour de l'élection, par 8.431 voix contre 7.776, sur 15.807 votants.
Au parlement, il s'attacha plus particulièrement aux problèmes scolaires et aux difficultés de l'élevage. Il fut alors membre de la commission de l'hygiène publique.
Louis Fays perdit son siège de député en 1936 face à Poitou-Duplessy, au second tour, par 7.867 voix contre 8.011.
En février 1921, il fut promu chevalier de la Légion d'honneur.
Louis Fays a laissé dans la mémoire collective des Ruffécois le souvenir d'un homme généreux, d'un médecin des pauvres et d'un homme fidèle à ses convictions de tolérance et de foi dans le progrès.
On lui doit, à Ruffec, l'installation du courant électrique, l'extension de l'adduction d'eau, l'école Marie-Curie, la clinique chirurgicale.
Louis Fays est décédé à Ruffec, dans sa maison de la rue Villebois-Mareuil, le 15 juin 1949.


 
 
 



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