Embourie, bribes d'histoire
Le prieuré
Embourie était jusqu’en en 1789, de la sénéchaussée et élection d’Angoulême dans la généralité de Limoges, du diocèse de Poitiers, relevait par le prieuré de la châtellenie de Nanteuil, et du marquisat de Ruffec.
Le prieuré de l'ancien diocèse de Poitiers dépendait de l'abbaye de Nanteuil. On n'a pas retrouvé l'emplacement de ce prieuré. De nombreux endroits montrent de belles pierres de taille façon «gros appareil». Serait-ce le prieuré ?
Nanteuil-en-Vallée possédait autrefois une abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, fondée par Charlemagne, selon l'opinion commune.
Le prieuré, annexé à l'aumônerie de l'abbaye, était d'un revenu de 160 livres. Un revenu très modeste… Le frère Charles Regnault, religieux aumônier de l'abbaye de notre-Dame de Nanteuil-en-Vallée et René Bazin, prêtre curé d'Embourie traitent des dîmes le 7 septembre 1657.
Comme à Theil-Rabier, la cure d’Embourie est «séculière à la nomination et collation de Monsieur l'évêque de Poitiers».
Embourie était déjà occupée dans l'Antiquité (cliché PB 2002). Le 21 octobre 1481, le seigneur de Ruffec Jean de Volvire, passait une transaction avec le prieur d’Embourie, où il reconnaissait que le prieur avait sur les habitants de ses fiefs, quelque part où qu’ils soient, toute justice haute, moyenne et basse, avec exercices d'icelle, et qu’ils sont exempts du guet, des réparations et des corvées au château de Ruffec.
La seigneurie et le prieuré d’Embourie n’étaient pas pour les abbés de Nanteuil le premier de leurs soucis. Et encore moins le gros de leurs revenus.
On ne sait pas quand le prieuré fut déserté par les moines. Dans le canton de Villefagnan, il
existait un prieuré à La Faye et à Salles. Les prieurs étaient seigneurs.
Le prieur était anciennement un religieux détaché et envoyé par les abbés et supérieurs des
monastères pour administrer une paroisse et seigneurie dépendante de l’abbaye ou
monastère. Mais fallait-il du grain à se mettre sous la dent…
Vers la fin du XVIIIe siècle l‘abbaye de Nanteuil déclinait.
Au XVIIIe siècle, la décadence de l'abbaye était complète ; les prieurés mis eux-mêmes en
commende ou usurpés, n'étaient plus rattachés par aucun lien à la maison-mère.
Le 10 octobre 1770, pour l'abbaye de Nanteuil «la messe était dite». L'évêque de Poitiers,
Martial-Louis Beaupoil de Saint Aulaire signait à Paris le décret d'extinction et de suppression.
1726 : déclare ledit curé d’Embourie que ledit sieur prieur a délaissé environ 40 boisselées en chaume de temps immémorial, et qu'il n'a aucune apparence que jamais elles sont mises en culture, parce qu'elles sont éloignées, qu'il n'y a pas d'habitants suffisant, et qu'elles sont absolument infructueuses à cause des rocs et de l'eau dont elles sont remplies en sorte que le curé soussigné fait un abandon de tous les droits cidessus délaissés audit sieur prieur au mois d'août 1724 devant Monsieur le lieutenant-général d'Angoulême… …l'autre tiers moins une 16e partie des grandes dîmes, et le tiers et un 16e des menues et vertes dîmes sont au prieur dudit Embourie, en sorte qu'il ne reste rien du tout audit curé…
La paroisse
La paroisse d’Embourie (annexe de celel de Theil-Rabier) devient en 1790 la commune d’Embourie, laquelle s’est fondue à Paizay-Naudouin au terme d’une association le 1er janvier 1974. 330 hectares, ce n’est pas un immense territoire. Et en prime, des vallons noyés une partie de l’hiver, bordés de coteaux pierreux, donc pas facile à cultiver. D’où bien des difficultés pour faire vivre un curé.
Bien avant que l’on esquisse les bases de l’intercommunalité, le curé Barbarin déclarait en 1726 : «Les cures de Theil et d'Embourie sont unies et annexées depuis un temps immémorial…»
Mais Theil n’était pas riche non plus. En 1673, Jean Querouau prêtre curé de Theil-Rabier et d’Embourie son annexe, conteste le gros versé par les seigneurs de Theil. Sans succès : «Il en a été jugé et condamné par ledit notaire, fait et passé audit Embourie demeure dudit sieur curé avant midi le 9e jour du mois de septembre 1673 en présence de Pierre Migot, laboureur à boeufs et de Jacques Du Breuil demeurant audit bourg d’Embourie». Le curé devait se loger lui-même en louant chez un particulier.
Un Québécois parti d'Embourie, un autre de Londigny, deux cousins... 7000 descendants En 1648, Jean et Mathurin Baillargeon - ce dernier originaire d’Embourie - se sont embarqués pour la Nouvelle France. | Jean Baillargeon est âgé de 36 ans. Il a été baptisé en 1612 en l’église Saint Hilaire de Londigny. Il se marie le dimanche 20 novembre 1650 à Notre Dame de Québec. Sa présence est signalée à la même époque à Trois-Rivières et Saint-Maurice. Métayer, puis fermier, il entreprend des défrichements. Mais les indiens iroquois le repousseront en 1661 près de Québec. Il est décédé avant 1681 à Ile d’Orléans laissant une belle descendance. Mathurin Baillargeon naît le 12 septembre 1626 à Embourie. Il épouse Marie Métayer, originaire de Poitiers, le 7 août 1650 à Trois-Rivières. Le couple qui habite encore en 1666 dans cette localité donne naissance à dix enfants. Il possédait quelques bestiaux et arpents de terre. |
Le bourg d'Embourie
Le Peux d'Embourie.
Les Chagnerasses (près d'un ancien moulin inexistant aujourd'hui). La paroisse au conseil municipal
Le 15 mai 1862, le conseil municipal d'Embourie demandait l'érection en paroisse de la commune d'Embourie, et sa «déréunion» d'avec celle de Theil-Rabier. Le curé habitant Theil-Rabier, et se refusant à assurer la messe en l'église d'Embourie, chose que ses prédécesseurs avaient fait.
Le 15 mai 1864, la commune d'Empuré se sépare de la commune de Brettes pour le culte religieux, et demande sa réunion à celle d'Embourie, qui accepte.
En mai 1865, M. et Mme David, habitant Les Gours (16), font donation à la commune d'Embourie d'immeubles - habitation et jardin -, en émettant le désir que ceux-ci soient affectés à l'usage du presbytère.
Mai 1867 : le conseil municipal décide la mise en état des immeubles provenant de la donation David, pour y établir un presbytère. Le montant des travaux, y compris les honoraires de l'architecte, est de 3000 francs.
Mai 1868 : travaux de remise en état. L'église et au premier plan, l'ancien cimetière. 1873 : travaux de réfection de la voûte de l'église.
CG16 session avril 1873
Commune d'Embourie.
Réparations à l'église.
Les travaux sont évalués à 1,100 fr.
La commune a voté 785 fr. Il reste à pourvoir à 315 fr1907 : le 4 février, suite à la loi de séparation des église et de l'état, le conseil municipal décide de louer le presbytère au desservant.
1967 : octobre, vente de l'ancien presbytère pour 10000 fr à Jean-Claude Julien.
La commune
Les maires d'Embourie
1802 à 1831 : maire, Merceron Père ; adjoint Renaud.
1838 : maire, Merceron François.
1840 : le 19 juillet, François Merceron est nommé maire par arrêté de M. le Préfet de la Charente, il est installé dans ses fonctions après avoir prêté le serment exigé par al loi du 31 août 1830, serment ainsi conçu : «Je jure fidélité au roi des Français, obéissance à la charte constitutionnelle, et aux lois du Royaume». Henri Texier est nommé adjoint dans les mêmes conditions.
1843 : le 13 avril, idem pour les deux.
1843 : le 6 septembre, idem.
1852 : le 3 octobre, installation du nouveau conseil municipal.
1855 : le 30 juin, installation du maire et de l'adjoint selon l'arrêté préfectoral du 15 juin. François Merceron, maire ; Henri Texier, adjoint.
1863 : le 29 novembre, maire Henri Texier ; André Dujarric, adjoint.
1865 : en août, maire Jean Proux ; François Amioux, adjoint.
1878 : 21 janvier, installation du conseil municipal (10 membres) ; maire Jean Proux ; François Amioux, adjoint.
1881 : 21 janvier : maire Jean Proux ; François Amioux, adjoint.
1884 ; 18 mai, maire Jean Proux ; Jean David (père), adjoint.
1888 : 20 mai, maire Jean Proux ; Jean David (père), adjoint.
1891 : 15 mai, maire Jean David, Léopold Fragnaud, adjoint.
1893 : 30 septembre, François Ploquin, adjoint.
1896 : 17 mai, maire Jean Couturier ; Jean David (père), adjoint.
1900 : 22 mai, maire Jean Couturier ; Jean David (père), adjoint.
1904 : 15 mai, maire Jean Couturier ; Alexandre Bordage, adjoint.
1907 : 4 février, Jean Clergeaud adjoint.
1908 : 17 mai, maire Jean Couturier ; Jean Clergeaud adjoint.
1912 : 19 mai, maire Jean Couturier ; Jean Clergeaud adjoint.
1919 : 11 décembre, maire Jean Couturier ; Jean Clergeaud adjoint.
1925 : 17 mai, maire Henri David ; Jean Couturier, adjoint.
1929 : 15 mai, maire Henri David ; Jean Couturier, adjoint.
1931 : Alexandre Richard, adjoint.
1935 : 18 mai, maire Henri David ; Alexandre Richard, adjoint.
1945 : 21 mai, maire Henri David ; Alexandre Richard, adjoint.
1947 : 26 octobre, maire Henri David ; Alexandre Richard, adjoint. (Le conseil municipal est installé avec 11 membres.)
1956 : 19 août, maire Alexandre Richard ; Ludovic Guichard, adjoint.
1959 : 15 mars, maire Alexandre Richard ; Ludovic Guichard, adjoint.
1965 : 28 mars, maire Romain Pourageaud ; Fernand Charrier, adjoint.
1971 : 26 mars, maire Ginette Ballet ; Maurice Hostailler, adjoint.
1974 : 1er janvier, association-fusion avec Paizay-Naudouin.
1977 : mars, maire délégué Rémy Guichard.
1983 : mars, maire délégué Rémy Guichard.
1989 : mars (de 1989 à 2008), maire délégué Jacques Emprinchard.
2008 : mars, maire délégué Jean-Pierre Chauvin.
Au conseil municipal
L'école
En mars 1843, décision fut prise d'associer les communes d'Empuré et Embourie pour l'entretien d'une école communale sise à Embourie, laquelle commune fournissait une maison d'habitation pour l'instituteur, à charge pour la commune d'Empuré de participer aux frais.
L'instituteur était nommé en la personne de Jean-Alexis Texier. L'école fonctionnera de cette manière jusqu'en 1853, ensuite les enfants d''Embourie se rendront à l'école à Theil-Rabier.
1878 : décision d'achat aux héritiers Texier d'un immeuble destiné à la création d'une école mixte. Prix d'achat : 4000 fr, enregistrement 400 fr, réparations urgentes et matériel d'école, 1200 fr. Financement sur fonds propres, emprunt et demande de subvention.
CG16 Session avril 1879
Commune d'Embourie.
Acquisition et appropriation d'une maison d'école mixte. Il n'existe pas d'école.
Dépense, 6,220 fr. — Ressources, 3,900 fr., dont 1,400 fr. de fonds disponibles et 2,500 fr. à emprunter au moyen d'une imposition de 20 centimes pendant dix ans et d'un prélèvement
sur les revenus ordinaires.
Déficit, 2,320 fr.
Aucune taxe ne grève en ce moment cette commune, qui emploie au projet tous ses fonds libres.
La commission propose de lui allouer sur les fonds du département 300 fr. et de demander à l'Etat un secours de 2,000 fr.
Les enfants d'Embourie allaient depuis environ 20 à 25 ans à l'école de Theil-Rabier. Pour tracasseries administratives, l'instituteur sera provisoirement en loyer. L'achat se fait en 1879. la salle d'école sera construite en 1880. Le mur de séparation entre cour des filles et cour des garçons est construit en 1881.
CG16 1883
M. de Champvallier signale la commune d'Embourie, notamment, qui a formé une demande de secours sur le fonds des amendes de police, laquelle a été renvoyée à la municipalité pour la production du budget de l'établissement fabricien, qui n'a d'ailleurs aucun revenu. M. de Champvallier appelle la bienveillante attention de M. le Préfet sur cette demande.
CG16 Sessions 1886
En Charente, 3 communes dépourvues de toute école ne sont réunies à aucune autre, savoir : Villars, Empuré, Graves.
Les enfants de la commune d'Empuré fréquentent les écoles d'Embourie et de Villefagnan.
1964, juillet, fin de l'année scolaire, fermeture de l'école d'Embourie.
Au conseil municipal
1893 : grande sécheresse, il n'y a pas de récoltes, ni céréales, ni fourrage. Le conseil municipal demande à l'administration une réduction d'impôts pour les habitants.
Vente des derniers noyers sur le communal, devant l'église, les autres avaient été vendus par le maire précédent, jean Proux, au profit de la fabrique de l'église (conseil de gestion).
1895 : construction d'un asile de nuit pour les voyageurs et les mendiants dans u, angle du préau attenant à la maison publique.
Lavoir communal : toiture refaite vers 2007.
1896 : construction de deux bassins en ciment au lavoir communal.
1897 : arrêté du maire interdisant la divagation des chiens car un chien enragé a parcouru la commune et mordu quelques-uns de ses congénères.
Pobouille (sur Empuré) : résurgence des fontaines d'Embourie.
1898 : le 20 août le maire limite l'emploi de l'eau aux fontaines publiques à cause de la grande sécheresse.
Un nouveau cimetière 1897 : le 23 novembre, le conseil municipal décide de supprimer le cimetière situé à côté de l'église et d'acquérir les terrains proposés par MM. Couturier et Ravaud pour établir un nouveau cimetière. 1899 : le 18 juin, le conseil municipal adopte la proposition de Pierre Ravaud pour l'implantation du nouveau cimetière (là où il se situe aujourd'hui). Il consent un prêt de 1000 fr à la commune pour l'aménagement du cimetière et la construction du mur de clôture. 1900 : le 14 juin le nouveau cimetière est ouvert aux inhumations.
L'ancien cimetière (croix hosannière et tombe de chevalier (réutilisée pour un curé). 1907 : le 4 février, suite à la loi de séparation des église et de l'état, le conseil municipal décide de louer le presbytère au desservant.
1928 : juillet, construction d'un nouveau puits au lieu-dit Les Fontaines.
1964, juillet, fin de l'année scolaire, fermeture de l'école d'Embourie.
1967 : octobre, vente de l'ancien presbytère pour 10000 fr à Jean-Claude Julien. 1967 : décembre, décision de remembrer les terres d'Embourie.