L'église Saint-Martin de Salles-de-Villefagnan

Autres pages concernant Salles-de-Villefagnan
Salles-de-Villefagnan Salles-de-Villefagnan église

Le seigneur de la paroisse de Salles était le prieur du prieuré Saint-Martin.

La paroisse était une vicairie perpétuelle, avec Lonne pour annexe.
Le vicaire perpétuel était à la nomination de l'abbé de Nanteuil-en-Vallée (portion congrue de 300 livres).
 
L'église Saint-Martin, était dans l'ancien diocèse de Poitiers, archiprêtré de Ruffec.
Ce sanctuaire était commun à la paroisse et au prieuré voisin, qui dépendait de l'abbaye de Nanteuil.

Ce prieuré occupé par un prieur et deux religieux était d'un revenu de 500 livres.
Il a beaucoup souffert et fait l'objet d'une belle restauration par le club MARPEN.

Longtemps, l'église Saint-Martin est restée sans toiture. Mais elle a été réparée à partir de 1840. Ses voûtes ont été remontées en briques, telles qu'elles étaient.

Sur la façade (ci-dessous) ouvre la porte à deux rouleaux reposant sur deux colonnes.

Un pignon simple la surmonte.

Des contreforts droits appuient les murs latéraux. Ils sont obliques, à l'Est, sur les angles du chevet et du bas-côté.
 

 
Des modillons figurent en réemploi dans le mur de la façade.


 



Ajout d'un bas-côté au sud.

La façade et le mur gouttereau sud
La nef compte trois travées, séparées par des pilastres, qui sont en place sur le mur nord. Sur ce côté, l'édifice se continue par les restes d'une sorte de faux carré, retraité, avec arcade aveugle, que recouvrait un berceau, comme la nef. Il précède un chœur rectangulaire, plus étroit, surmonté au XVe siècle d'une voûte d'ogives.
A cette époque, un bas-côté, voûté aussi d'ogives pénétrant leurs supports, fut ajouté au Sud, de la longueur de la nef et du faux carré. Il a quatre travées, communiquant avec la nef par quatre arcades brisées, portées par trois grosses colonnes.
Des fenêtres sont percées dans les travées du bas-côté, au Sud et à l'Est, et sur les mêmes côtés du chœur.

La commune de Salles-de-Villefagnan a fait refaire dernièrement la toiture de son église en forme de coque de bateau inversée.

CG16 17 avril 1890
Commune de Salles-de-Villefagnan
Acquisition d'un nouveau presbytère
Montant de la dépense, 4,000 fr.
Ressources, 1,900 fr., à provenir de l'aliénation de l'ancien presbytère. Déficit, 2,100 fr., somme demandée à titre de secours.
La commune est grevée des taxes extraordinaires suivantes :
2 centimes jusqu'en 1911, pour la vicinalité ; 17 c. 50/100 jusqu'en 1894 et 12 c. 50/100 de 1895 à 1912 pour les écoles.
Elle supporte également 27 centimes pour ses dépenses annuelles en 1890.
La demande de secours, qui m'est parvenue après l'expiration du délai fixé, me paraît néanmoins pouvoir être classée sous le n° 9 d'ordre d'urgence.

CG16 17 avril 1890
Commune de Salles de Villefagnan
Le dossier Acquisition d'un nouveau presbytère n'est venu qu'après l'impression du rapport de M. le Préfet. Cette demande fait l'objet d'un rapport manuscrit.
Acquisition d'un nouveau presbytère.
Montant des travaux, 4,000 fr.
Ressources provenant d'aliénation d'immeubles ou de renies, 1,900 fr.
Déficit, 2,100 fr.
La commune est grevée de 2 centimes jusqu'en 1911 pour la vicinalité, emprunt de 2,700 fr. ;
12 c. 1/2 jusqu'en 1912 pour son école ; 5 centimes jusqu'en 1894 pour son école.
Le centime est de 56 fr. 41.
Allocation du Conseil, 489 fr.
Allocation demandée à l'Etat, 1,611 fr.

 

Mur gouttereau nord et chevet plat.

La dixme

Déclaration que donne à nos seigneurs de l’assemblée générale du clergé de France qui sera tenue en l’année 1730, et à messieurs du bureau du diocèse de Poitiers, Michel Suraud prêtre vicaire perpétuel de Salle et Lonne son annexe, archiprêtré de Ruffec, des biens et revenus de la dite vicairie perpétuelle pour satisfaire à la délibération de l’assemblée générale du clergé de France du 12 décembre 1726.
La dite vicairie perpétuelle est à la nomination de l’abbaye de Nanteuil-en-Vallée, le patron est saint Martin.
Le revenu est de 300 livres de portion congrue payé par messieurs les religieux de Nanteuil.
Plus pour douze livres de novale.
Plus un pré à cueillir une charretée et demie de foin valant 15 livres.
Plus un legs qui consiste en trois petits morceaux de terre contenant environ une boisselée de terre valant de revenus cinq livres à la charge de faire tous les ans un service le lendemain de la Saint Louis.
Qui est tout.
Il n’y a point de maison presbytérale et les habitants donnent la somme de 12 livres au curé pour son logement.
Total des revenus : 344 livres.
Sur quoi il faut déduire le somme de trente livres pour les loyers et les réparations de la maison que le dit vicaire occupe.
Plus pour les décimes, le casuel peut valoir la somme de 10 livres, ce qui ferait en tout le revenu de 334 livres dont il faut déduire celle de 5 livres pour fournir le luminaire, pour payer le vicaire amovible, et pour le droit du service porté par le legs.
Partant resterait la somme de 319 livres.
Soit à déduire les décimes…
Nous soussigné Michel Suraud vicaire perpétuel de Salle certifions et affirmons la présente déclaration véritable sous les peines énoncées en la délibération de l’assemblée générale du clergé du 12 décembre 1726 de laquelle déclaration nous avons remis le présent double à monsieur le syndic du diocèse de Poitiers déclarant au surplus sous les mêmes peines que nous n’avons omis aucun des biens dépendant de la dite cure en foy de quoi nous avons signé le présent à Salle le 25 octobre 1728.
M. Suraud, curé de Salle.


La religion prétendue réformée à Salles
11 octobre 1724, certificat de Monsieur Suraud, curé de Salles, et de Lonnes son annexe.
Je certifie que suivant et conformément la déclaration du roi concernant la religion, j’ai été voir le sieur Cante, aubergiste dans ma paroisse, lequel est de la religion prétendue réformée, en particulier, après avoir reçu la déclaration du roi qui concerne la religion, où je l’ai exhorté le mieux qu’il m’a été possible à se reconvertir. Et malgré les bonnes et salutaires remontrances que je lui ai pu faire, il m’a déclaré qu’il voulait persister dans sa prétendue religion. Et étant tombé quelque temps après dans une maladie très fâcheuse où il m’a paru en danger de mort, j’ai été plusieurs fois le voir, où j’ai fait tout mon possible pour lui faire voir l’erreur et la fausseté de sa prétendue religion. Et même j’ai prié mon vicaire de venir avec moi, espérant qu’il pourrait peut-être mieux le convertir que moi, mais ni l’un ni l’autre n’avons rien pu gagner sur son endurcissement. Enfin, comme j’ai vu qu’il voulait persister dans sa malheureuse religion, j’ai été obligé de mener avec moi deux témoins, le 25 septembre, savoir le nommé Antoine Rivière et André Daudet, lesquels ont été témoins de son opiniâtreté, après l’avoir exhorté autant que j’ai pu. Et le lendemain, je fus encore chez lui avec d’autres témoins parce qu’il m’avait dit en se moquant de moi : « je me confesserai demain ». Mais bien loin de se confesser et de recevoir le sacrements, il ne me fut pas possible de le voir, car tout malade qu’il était, il se cacha dans sa maison.
C’est ce que j’assure véritable et que j’offre de prouver en temps que besoin sera.
Et comme ledit Sieur Cante est rétabli et qu’il est dit dans la déclaration du roi qu’au cas où les malades qui auront refusé les sacrements viennent à recouvrer la santé, leur procès leur sera fait. Ainsi, ledit Cante étant dans ce cas, je me trouve obligé en conscience de délivrer le présent certificat à monsieur notre juge.
22 octobre 1724, le Procureur de la Cour Goumain à monsieur Michel Martin Juge Sénéchal de la Châtellenie de Salles : ledit Sieur Curé a déclaré que Jacob Canté, Sieur du Cormier, de la religion prétendue réformée etc. (idem déclaration que le curé).
27 octobre 1724, information faite conformément à la déclaration du roi du 14 mai 1724.
Antoine Rivière, 50 ans, laboureur à bras, demeurant au bourg de Lonnes : le 25 septembre dernier, il était en ce bourg dans la boutique du nommé Guimard, maréchal de ce lieu. Le Sieur curé de cette paroisse lui dit, et au nommé Daudet de Juillé, qu’il les sommait de la part du Roi d’aller avec lui chez le Sieur Canté de ce lieu, lequel est de la religion prétendue réformée, pour être témoins, ce que le déposant fit avec ledit Daudet.
Etant entrés dans la chambre dudit Canté, ledit Sieur Curé lui parlant, lequel était auprès du feu, dans une chaise, avec ses habits ordinaires, à l’exception de son bonnet, ledit Sieur Curé lui aurait dit s’il ne voulait pas se confesser. Ledit Couste lui répondit que oui, mais qu’il voulait examiner sa conscience, et qu’il fallait quelque temps. Ledit Sieur Curé le pressant et le voulant le confesser sur le champ, il lui dit qu’après qu’il l’aurait confessé qu’il lui irait chercher le Saint Sacrement. Dans ce temps là, le Sieur Canté répondit qu’il se confesserait le lendemain matin et dit plusieurs fois qu’il voulait bien se confesser.

André Daudet, 30 ans, laboureur à bras demeurant au bourg de Juillé : il était dans la boutique du maréchal, le curé lui dit d’aller avec lui chez le Sieur Canté pour être témoin si ledit Canté voudrait changer de religion… Ledit Canté répondit que « oui , il voulait se confesser » mais que pour aujourd’hui il n’était pas en état et qu’il voulait faire réflexion et rappeler sa mémoire et s’examiner. Et ledit Sieur Curé lui répondit « et moi je veux vous confesser tout à l’heure et vous donner le Saint Sacrement ». Ledit Couste répondit que c’était un peu trop pressé.

Pierre Gerbaud, 35 ans, laboureur à bras, demeurant au bourg de Salles : le 26 septembre dernier, le Sieur curé alla chez Jacob Canté, Sieur du cormier. Il y avait deux personnes qui étaient à boire dans la grange dudit Canté. Ledit Sieur Curé en entrant dans la basse-cour dudit Canté demanda au déposant qui était en journée pour ledit Canté. Le déposant et les deux personnes qui buvaient ensemble lui répondirent qu’ils n’en savaient rien, vu qu’ils ne l’avaient point vu. Ledit Sieur Curé entra dans la maison et chambre dudit Canté et il sortit dans la basse-cour et dit qu’il n’avait point trouvé ledit Canté, qu’apparemment il s’était caché.

Antoine Imbaud, 28 ans, laboureur et valet domestique de la dame de Nanclars, demeurant paroisse de Salles : le 26 du mois de septembre dernier, il était environ deux heures de soleil levé, avec Guimard, maréchal de ce lieu, à boire dans la grange du Sieur Canté, qui est dans la basse-cour de la maison. On vit entrer Monsieur le Curé dans la maison dudit Canté, et quelques moments après, il sortit et demanda à la femme dudit Canté où était son mari. Elle lui répondit qu’il était sorti et qu’il avait été chez le nommé Augeron, charpentier de ce lieu. Et ledit Sieur curé dit que ledit Canté s’était serré…
Pierre Guimard, 26 ans, maître taillandier, demeurant au bourg de Salles : le 26 septembre, le déposant, dans la grange où il buvait, vit Monsieur le Curé entrer sans heurter chez ledit Canté et quelques moments après, il sortit, alla dans la grange, où était la femme dudit Canté qui mettait de l’eau dans une cuve. Elle lui répondit : « il faut qu’il soit allé chez Augeraud, charpentier et tonnelier, pour faire accommoder nos vaisseaux. Allez-y monsieur, peut-être que vous l’y trouverez ».
Et ledit curé prend tout le monde à témoin « comme ledit Couste s’était caché ».
Pas de suite, mis au greffe le 6/11/1724.
 
 
 



Créer un site
Créer un site