Histoire de Saint-Martin du Clocher
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Peu de sources, mais déjà une grande rivière...
Altitude 143 m. Fête patronale le 1er dimanche de septembre. Peu de sources, plusieurs petits seigneurs, ne nous facilitent pas la tâche pour fouiller l'histoire de cette belle commune. En consultant les registres de délibérations du conseil municipal on en apprend un peu plus sur la vie de la commune. Nous allons tourner les pages...
Avant la Révolution
«Saint-Martin du Clocher échut au vicomte de Pontville par son mariage avec Marie d’Eschalard, qui la tenait par alliance de Pierre du Courret dont l’ancêtre avait épousé un de Voluyre, fils du seigneur de Ruffec, d’on dépendait cette terre. » nous dit Jean-Marie Vrillac.
«Eschalard, famille noble et très ancienne, originaire de Parthenay (Deux-Sèvres). Plusieurs de ses membres ont tenu un rang distingué en Poitou, et sont devenus officiers généraux, gouverneurs de places, etc. La filiation des premiers degrés ne peut être établie d'une façon certaine. On ne trouve en effet que des notes incomplètes qui ne peuvent s'accorder entre elles. » précise Jean-Marie Ouvrard.
«Balthasard Eschalard, écuyer, seigneur d'Availles en Thouarsais (Deux-Sèvres), de Genouillé (Charente), et de la Bazonnière (Airvault dans les Deux-Sèvres)."
Il était dit, dans un acte de 1570, ci-devant enseigne de la compagnie de feu M. du Chasteillier-Portault, lieutenant-général de l'armée de mer. Il a épousé le 20 novembre 1572, Louise du Courret, fille de Pierre, écuyer, seigneur de Genouillé, et de Catherine Arembert. » complète Jean-Marie Ouvrard.
Marie Eschalard, dame de Genouillé et de Chabrignac, par contrat (reçu Desbordes ) fait au château de Mézières, près de Montbron, en Angoumois, le 17 mai 1637, et acte fait en face de l’église, le 2 juin suivant, fut convertie en apparence, l’an 1638, par les prédications de père Hugon, cordelier. Mais, par son testament du 15 mars 1658, passé à Genouillé, paroisse de Saint-Martin-du-Clocher en Angoumois, elle veut être enterrée devant la porte de son hôtel, et fait un légat à l’église prétendue réformée ou prêche de Villefagnan.
La Ferrasserie : Jacques d’Aigre (Daigre) est notaire royal et seigneur de la Ferrasserie. Il se marie à Voulême le 11 août 1738 avec Madeleine Brothier de Lavaud (née à Voulême en 1709, dcd en 1775), fille de Jean, seigneur de Lavaud, Rouet, (Montalembert ) et de Marguerite de Pons.
Saint-Martin-du-Clocher après la révolution, depuis 1790
Dans le canton de Villefagnan, arrondissement de Ruffec, chef-lieu de Justice de paix à Villefagnan, et communes dont elle est composée : Villefagnan. Ambourie, Ampure, Bernac, Brette, la Chèvrerie, Courcosme, la Paye, la Forêt-de-Tesse, Londigné, Longré, la Madelaine, Saint-Martin-du-Clocher, Montjean, Pesay-Naudouin, Reux, Salles, Sauvigné, Theil-Rabier, Tuzic, Villefagnan, Villiers-le-Roux.
Saint-Martin-du-Clocher, était jusqu'en 1789 de la sénéchaussée et élection d’Angoulême, marquisat de Ruffec, diocèse de Poitiers. Taxée en 1786 à 970 livres de taille, 515 livres d’accessoires, 540 livres de capitation, 697 livres de vingtièmes.
Cahier de doléances
Procès-verbal d’assemblée du bourg et paroisse de Saint-Martin du Clocher
Réunion le dimanche 8 mars, au devant de la porte de l’église paroissiale. Président : Me François Marchives le jeune, procureur au siège de la ville et marquisat de Ruffec, faisant fonction de juge, « attendu l’absence du juge sénéchal de Ruffec, occasionnée par de pénibles occupations ». Greffier d’office : Jacques Laurant, laboureur, habitant de la paroisse, assermenté. Comparants : Antoine Boullard, Jean Martin, Jean Mesnard. Jean Lamy, François Magnan, François Guillon, Pierre Faubert, Jacques Taupignon, Jean Fonbelle, Jean Raffoux, Jean Bonnaud, Jean Ravaud, François Mesnard, Pierre Rouhaud. Charles Taupignon, François Coquet. Jacques Ravaud. Jacques Lasnier. Pierre Gauthier. René Lavaud, André Taupignon, Jacques Raffoux, Jacques Rivaud, François Laforge, Pierre Tribot. Jacques Repain, François Roux, Jean Maisonneuve, Jean Ravaud. Jean Boumard. François Galland, Jean Raffoux. syndic, Pierre Ravaud, tous laboureurs, et le sieur Collin, négociant. La paroisse compte 72 feux 2 députés : Antoine Caillier et Pierre Lavaud.
13 signatures : les autres comparants ne savent signer.
Tous les habitants de la paroisse de Saint-Martin du Clocher, généralité de Limoges, élection d’Angoulême, légitimement assemblés en la manière accoutumée, sensiblement touchés de la bonté du meilleur de tous les Rois, prennent la liberté de lui faire ces très humbles remontrances et de porter au pied de son trône les plaintes qui suivent. - Art. 1er. Disent lesdits habitants que le grand nombre de privilégiés qui ont des biens-fonds dans leur dite paroisse, soit en prés, soit en bois, soit en terres labourables, soit en rentes nobles et seigneuriales, tant dans l’Ordre du Clergé que dans celui de la Noblesse, jouissent des deux tiers du revenu de leur paroisse.
- Art. 2. Les habitants ne sont accablés d’impôts que parce qu’ils se trouvent placés dans une province où l’autorité des intendants a ci-devant établi le système injuste et meurtrier de la taille tarifée, où la Noblesse et le Clergé, sous prétexte de différents privilèges, le plus souvent même usurpés, possèdent les plus grands biens sans presque rien payer, pendant que le malheureux cultivateur, réduit à la plus médiocre fortune, paye presque tout, et encore parce que les ministres et leurs agents, tant dans l’administration que dans la finance, sans aucun respect pour eux-mêmes ni pour les sujets du Roi, sans égard aux lois du royaume qui veulent que les Français ne puissent être taxés que de leur consentement, ont insensiblement écarté et renversé tous les obstacles et augmenté jusqu’à l’excès, par l’effet de leur seule volonté, la charge du peuple, dont ils ont dissipé le produit ;
Notamment que leur communauté qui ne payait, il y a quelques années, que la somme de 900 livres ou environ, et qu’aujourd’hui elle est taxée à 2,000 et quelques livres. Cette augmentation ne provient que de ce que plusieurs privilégiés qui faisaient valoir leurs domaines par colonage les font exploiter par leurs domestiques ; par ce moyen les habitants de ladite communauté, qui n’est composée que de 79 feux, se trouvent notablement surchargés. - Art. 3. Demandent en outre à Sa Majesté de vouloir commuer la province d’Angoulême en pays d’États, relativement à la province du Berry.
- Art. 4. Disent lesdits habitants que la proximité des lignes de l’Angoumois, du Poitou et de la Saintonge met tellement des entraves à leur commerce avec les différentes provinces, que le plus souvent ils sont obligés d’y renoncer ou de s’exposer à payer des droits arbitraires, ce qui porte un préjudice notable à leur émulation et les met hors d’état non seulement de payer les impositions royales et les droits seigneuriaux, mais encore de donner à leurs enfants l’éducation convenable. C’est pourquoi lesdits habitants prient très respectueusement Sa Majesté de supprimer les bureaux des traites dans l’intérieur de son royaume, notamment celui de Ruffec, qui porte de si grands obstacles au commerce que cette contrée est dans le cas de faire.
- Art. 5. Supplient humblement Sa Majesté qu’il n’y ait qu’une seule et même loi pour tout le royaume ;
- Art. 6. Qu’il n’y ait qu’un seul et même impôt réparti sur tous les individus du royaume sans aucune distinction, en ce qu’étant tous également sujets du meilleur de tous les princes, nous devons également supporter les charges de l’État.
- Art. 7. Sollicitent lesdits habitants qu’il n’y ait qu’un seul droit de contrôle pour tout le royaume, c’est-à-dire de le remettre tel qu’il était dans son principe.
Fait à Saint-Martin du Clocher, etc.
15 signatures, comme au procès-verbal d’assemblée.
Source : Cahiers de doléances de la Sénéchaussée d’Angoulême et du siège royal de Cognac pour les États généraux de 1789 - P. Boissonnade - Paris – 1907
Dans les registres des délibérations du conseil municipal
Réparations au presbytère (12 août 1877), François Lavaux, maire.
Dossier du legs du presbytère : le presbytère de la commune de Saint-Martin du Clocher appartient, d’après le legs qui en a été fait, au curé desservant et ses successeurs. Le conseil municipal s’oppose en conséquence aux réparations d’un immeuble dont il n’est pas propriétaire.
Réparations à l’église (conseil du 12 février 1882)
Le maire expose qu’il y a des réparations urgentes à faire à l’église sous peine d’aggravation. Devis dressé par M. Lagoutte architecte à Ruffec. Pas aisé compte tenu de l’imposition due à la maison d’école.
Vote la somme de 683,69 f et accepte la somme de 100 f votée par la fabrique. Mais le montant des travaux s’élève à 1.800 f. Demande une aide de l’état de 1.016.31 f.
Réparations à l’église (conseil du 6 août 1882)
Total devis travaux : 1.800 f. Disponible : 1.600 f répartis ainsi : 683,69 f sur fonds libres, 100 f. par le conseil de fabrique, 816,31 f de l’état et le département à titre de secours.
Le conseil « considérant que la commune ne peut s’imposer à nouveau pour trouver sur ses fonds libres les 200 f manquants, est d’avis de supprimer au devis certains travaux qu’il ne croit pas de première importance consistant en une dalle et ses accessoires, évalués 122.60 f et aussi 77,40 f de travaux à l’intérieur de l’église ».
Il n'existe pas de carte postale de cette église,
ici en 2005 avant restauration façade et murs.
Réparations à l’église (conseil du 11 mai 1902)
«…état de délabrement tel que la voûte menace ruine, peut tomber d’un moment à l’autre, et que toute personne se rendant à l’église pourrait être en danger…» Travaux absolument urgents pour 2.530 francs, ) d’où supplique au préfet en vue d’obtenir une subvention du conseil général et une autre de l’état.
Relance et détails le 14 novembre 1902
Réparations à la charpente, la voûte, au plafond de la sacristie, nouvel enduit des murs au mortier bâtard, démolition et reconstruction du campanile formant clocher… Devis de l’architecte du département : 2.560 francs. Demande au ministre la somme de 860 francs, toutes les sommes disponibles formant un total de 1.700 francs.
Eglise (conseil du 17 juillet 1903)
Le curé desservant offre 160 francs d’aide.
1903 : un desservant enfin ?
Le vicaire général de l’évêché annonce au maire de Saint-Martin du Clocher la nomination d’un desservant. Le conseil considère : «que depuis fort longtemps (1820) il n’y a plus de desservant à Saint-Martin, que le curé de Bernac a toujours accompli ses fonctions de ministre du culte catholique dans cette commune à la satisfaction des habitants lesquels n’aspirent nullement à la nomination d’un desservant sur place ; que cette nomination a été faite sans consulter le conseil municipal, que le maire contrairement à toute convenance n’a été informé qu’une fois la nomination faite, pour toutes ces raisons le conseil municipal proteste énergiquement, qu’il pourrait résister aux demandes qui pourraient lui être faites de contribuer aux dépenses et frais découlant de la présence d’un desservant comme les dépenses pour réparations au presbytère»…
Eglise, travaux au 18 janvier 1905
Les travaux effectués ont révélé d’autres travaux qui n’auraient pu être différés et qu’il faut ajouter au devis initial, soit 170,66 francs.
Presbytère (5 mai 1907)
Depuis l’inventaire des biens d’église (janvier 1906), le presbytère est devenu propriété communale. Le conseil doit statuer sur la destination de cet immeuble. « Il y a lieu de procéder à la location du presbytère…» M. Pierre Rolland déclare son intention de le louer (engagement - bail- de six ans) selon un loyer annuel de 120 francs.
Eglise
Réfection de la toiture en 1947.
Les morts
Corbillard (3 décembre 1921)
Marcelin Suraud, maire de Bernac et Jean Jouinot, maire de Saint-Martin du Clocher, achètent (1) à Eugène Blais, entrepreneur de Pompes funèbres à Ruffec, un corbillard et les communes en deviennent copropriétaires.
Il s’agit d’un « corbillard et de ses accessoires, le tout ayant fait un certain usage et comprend : un char placé sur quatre roues, surmonté de quatre colonnes supportant elles-mêmes un dais et sur lesquelles - un à chaque coin - pendent quatre pompons à plumets noirs - un à chaque angle extérieur et supérieur - et quatre figures en métal blanc ; une petite draperie noire de 0,30 m de largeur environ, aux franges argentées qui épouse le pourtour latéral du dais ; 3e, quatre cordons blancs avec poignée, dits cordons du poêle ; 4e, un drap noir avec raie blanche, un drap blanc crème. Et une paire de traits d’attelage en cuir et des guides également en cuir.
La présente vente aura effet au 1er janvier 1922, les communes remettront le corbillard et ses accessoires à l’adjudicataire du transport des corps des deux communes. Cette vente est consentie moyennant la somme de 1.300 francs.
Fait à Bernac le 3 décembre 1921.»
Validé par le sous-préfet de Ruffec le 7 décembre 1921.
(1) Délibération du conseil municipal de Bernac du 13 novembre 1921 et de Saint-Martin du Clocher du 20 novembre 1921 Adjudication du bail du fossoyeur (7 novembre 1943)
Pour 1.000 f. l’an adjugé à M. André Bégouin.
1949 : réparation et peinture du corbillard pour 2.836 francs. Urgence de payer l’ouvrier.
Corbillard automobile (12 avril 1964)
Achat en copropriété d’un fourgon mortuaire automobile. Proposition de la mairie de Montjean envers les communes de La Forêt-de-Tessé, Londigny, Bernac et Saint-Martin. Montjean dispose d’un local pour le stationnement du véhicule.
Le transport ne peut être gratuit (selon la loi) sauf pour les indigents. Demandes d’utilisation adressées au maire de Montjean (tél. 12) au plus lard la veille de l’utilisation.
Le conseil compte-tenu du mauvais état du corbillard communal, que la traction animale est devenue difficile à trouver, accepte la proposition.
Conseil du 18 janvier 1905 : délibération pour un atelier de distillation
Distillation : la loi du 29 avril 1905 propose aux municipalités de désigner dans chaque commune un ou plusieurs locaux pour l’installation d’appareils de distillation où les propriétaires auraient al faculté de faire distiller les produits de leur récoltes.
Le conseil considère que la commune n’ayant que peu de vignes, que l’occasion pour les propriétaires de distiller des fruits, que dans ces conditions qu’un seul local est suffisant. Précise qu’un appareil de distillation pourra être installé sous le préau de l’école mixte de Saint-Martin du Clocher le deuxième jeudi de chaque mois de novembre, décembre, janvier, février et mars.
La perception (16 décembre 1905)
Avis sur le transfert de la perception de Montjean à Ruffec : distance équivalente, on peut arguer que les habitants de Saint-Martin ont plus d’occasions d’aller à la perception de Ruffec qu’à celle de Montjean, outre que les foires de Montjean les y appellent souvent, néanmoins que ces contribuables ont fréquemment l’occasion d’aller aux foires de Sauzé-Vaussais, et comme Montjean est sur le trajet, cela leur donne l’occasion d’aller voir le percepteur. Toutes les communes du Nord ont un intérêt plus grand à voir maintenue al perception à Montjean, Saint-Martin si elle n’envisage que son intérêt particulier est indifférente. Le percepteur est, dans une localité rurale, une personne très notable dont l’instruction est bien supérieure à la majorité des habitants et dont les idées sont en général plus élevées que les leurs…
L'activité économique etc.
1898, outre les agriculteurs, on notait de nombreux métiers en 1898. Certains pouvaient être le complément d'une activité agricole. - Aubergistes : François Honorat et Sarget.
- Charrons : Victor Petit, François Petit, Alexandre Rolland, Louis Mérie, Baptiste Lucaud.
- Haras (chevaux et baudet) : Philippe Merle.
- Horloger : Pierre Hillairet.
- Maréchaux-ferrants : Eugène Gire, Armand Nicolas.
- Exploitant de machine à battre : Jean Ménard.
- Maçon : Louis Casseroux.
- Moulin à huile : André Maisonneuve.
- Pressoir à cidre : Lucien Friquet.
- Sabotier : Pierre Bonneau.
- Tabacs : Petit.
1942
- Curé : Marquet à La Faye.
- Perception à Ruffec.
- Institutrice : Mlle Magdeleine Saurue.
- Poste rurale : Emile Duret.
- Délégué au secours national : Eugène Trouvé.
- Garde-champêtre : Léotard Gallais.
- Entrepôt de farine d'arachides : Henri Banlier.
- Haras : E. Guillaud.
- Machines à battre : Daniel Bernard; Louis Bernard.
- Maréchal Ferrant : A. Gire.
- Tabacs : A. Gire.
L'école
Ecole (fondation de l’école en 1861)
Le 11 février 1861 à 10h, le maire réunit le conseil pour délibérer sur la création d’une ligne de budget de 200 francs pour traitement «en vue de l’urgence d’un instituteur communal» et d’y ajouter 60 francs pour «loyer de la maison d’école et logement de l’instituteur». Proposition adoptée à l’unanimité. François Lavaux, maire.
Ecole (24 mars 1878) : achat d’un immeuble
Délibération sur le projet d’acquisition d’un immeuble pour l’établissement d’une maison d’école et appartenant à François Maisonneuve. Cet immeuble se compose d’une maison, d’une cour et d’un jardin situés au bourg de Saint-Martin du Clocher, et d’en solliciter l’autorisation auprès du préfet. Proposition d’acquérir l’immeuble pour l’établissement d’une maison d’école et logement de l’instituteur acceptée, prie M. le préfet d’accepter la présente demande.
Ecole (22 juin 1879) : présentation des plans de l’école
Le maire présente au conseil les plans de l’école mixte et mairie qu’il a fait dresser pour l’appropriation de l’immeuble. Le montant total de la dépense sera de 13.800 f. La commune prélèvera 3.216,50 f sur ses fonds libres, reste 10.580,50 f. «Le maire demande au conseil s’il ne conviendrait pas d’emprunter à la caisse des écoles comme le font la majorité des communes depuis la mise en vigueur de la loi du 10 août 1878, relative au fonctionnement de la caisse créée par le titre II de cette loi, et par laquelle il résulte qu’une commune en payant chaque année et par semestre pendant 31 ans, une somme représentant à 5 pour cent l’intérêt de la somme empruntée et complètement libérée du capital. Il expose qu’il y a lieu de compter sur un subside du département et de l’état dont la générosité en fonction de l’instruction primaire se manifeste de plus en plus. »
Le conseil accepte totalement la manière de voir du maire et décide : que les 3219,50 f de fonds libres seront affectés à couvrir les frais d’acquisition et d’appropriation de l’immeuble en école mixte et mairie, qu’il sera emprunté 6380,50 f à la caisse des écoles, qu’il sera demandé une subvention de 4.200 f au département et à l’état.
Ecole mixte (4 juillet 1880)
Les travaux d’appropriation de l’école mixte et mairie vont commencer sous peu, il faut nommer une commission. Sont nommés membres aux côtés du maire Lavaux : André Maisonneuve et Jean Guillaud.
Ecole mixte (2 mai 1881)
Décompte des travaux exécutés à l’école : 6.445,11 f. Y compris le mur de la cour qui s’est écroulé pendant la construction. Il reste pour rendre les bâtiments en parfait état à faire les crépis du devant et du côté de la maison, la pose de 4 contrevents neufs, et un supplément de dalles, travaux évalués à 474,22 f.
Avec ces travaux, les honoraires, le terrain et le mobilier, la somme totale est de 13.800 f. Montant exact prévu y compris les rabais. Demande au préfet de consacrer ce dernier à ces nouveaux travaux à exécuter dans les plus brefs délais.
Caisse des écoles (15 mai 1882)
Institution de la caisse des écoles et de la commission municipale scolaire.
Ecole mixte (19 janvier 1894) : un instituteur ou une institutrice ?
Vu le nombre de garçons surpassant de beaucoup celui du nombre de filles, le conseil vote à l’unanimité le maintien de l’instituteur comme directeur d’école.
Ecole (24 août 1902)
Achat de 5 grandes tables d’école (23 francs la table de 5 places).
Création de la caisse des écoles et exposé des statuts : «de faciliter la fréquentation des classes aux élèves indigents ou peu aisés soit en leur donnant des livres et fournitures de classe, soit en leur distribuant pendant l’hiver des aliments chauds»…
Conseil du 26 juin 1906 : demande de subvention pour la bibliothèque scolaire
La bibliothèque scolaire n’a reçu aucune subvention depuis 1872, que les livres qu’elle contient, certains sont hors d’usage...
Travaux à l’école (15 septembre 1909)
La charpente de la salle de classe s’affaisse et la toiture n’assure plus l’écoulement des eaux. Il faut ajouter deux nouvelles fermes pour la relever et réparer la couverture. Dépenses : 187,65 francs (bois, 59,65 f. ; maçon, 56 f. ; charpentier, 22 f. ; fournitures, 50 f.).
Forage d’un puits à l’école (12 juillet 1931)
L’analyse de l’eau du puits communal en date du 15 juin 1931 révèle une mauvaise qualité. La commune devrait faire pratiquer un forage sommaire du puits envisagé et en analyser l’eau. L’administration conseille la construction d’une citerne.
En 1944 on paie 350 francs à M. André Bégouin pour avoir vidé les fosses d’aisance de l’école.
1947, réparation du mur d’enceinte de l’école
1950, le conseil demande le passage de la bibliothèque circulante
Ecole (3 octobre 1954) : l’école comme défavorisée
Demande à l’inspecteur d’académie de faire accepter l’école comme défavorisée car en raison du nombre croissant d’élèves, la création d’une 2e poste avait été prévue, le conseil avait pris l’initiative de faire aménager une deuxième salle de classe dans la mairie d’où les travaux suivants : nouvelles ouvertures, porte vitrée, nettoyage des murs, plafonds et planchers, raccords de plâtre, badigeon et peinture, parquet pour remplacer un vieux carrelage. Total : 1630824 f. Faute de disposer des crédits nécessaires, demande au préfet son approbation.
Ecole (6 février 1955)
Construction d’un local en parpaings pour édifier une remise et une cantine scolaire de 50 m2. Montant des travaux : maçon, 100.000 f ; charpentiers-menuisiers, 107.380 f. Mais il faut payer ces ouvriers, le conseil demande au préfet d’imputer le montant au budget de 1954 (entretien des bâtiments communaux).
Ecole (6 février 1955)
Emploi de la somme de 100.000 f provenant de la caisse départementale scolaire (loi Barangé). Le conseil demande que cette somme soit attribuée au paiement des travaux réalisés pour la seconde classe.
Ecole 1955
Achat de tables d’écoliers et de livres de bibliothèque et scolaires pour 93.000 f. Fonds provenant de la caisse départementale scolaire. Les grandes tables d’écoliers et le bureau du maître sont très vieux et en mauvais état.
Ecole (27 juillet 1958)
Par lettre du 25 juin 1958, le préfet fait savoir au conseil municipal que la commission départementale a retenu le projet d’aménagement d’un ensemble WC au groupe scolaire pour un montant de 460.000 f. Le taux de la subvention serait d’environ 85 pour cent. Début des travaux : mi-août 1958.
Création d’une cantine scolaire en 1972.
Fermeture de l’école en 1975. Il reste 860,01 f à la caisse des écoles.
Le train pas à toute vapeur
Conseil du 26 février 1879
Projet de ligne de chemin de fer Matha-Villefagnan
Le conseil forme le vœu que soit établi cette ligne de chemin de fer en raison comme le suggère le ministre « des avantages qui découleront tant pour l’économie dans sa construction, que par l’importance qu’obtiendra son trafic, en traversant des contrées essentiellement commerciales et vinicoles ». Demande la confirmation du tracé dans sa première dénomination.
Conseil du 11 février 1893
Le tramway c'est dangereux
Le conseil municipal n’est pas favorable à l’établissement d’un réseau départemental de tramways à vapeur qui «sera une cause permanente d’accidents journalier, que les recettes ne couvriront jamais les dépenses d’exportation, et que l’argent des contribuables pourrait être plus utilement employé ailleurs».
Le train concurrencé par le bus
La Péruse et l'eau
"La Péruse, rivière après un cours de six cents toises, se perd un peu au dessus du village de Saint Martin du Clocher, elle ne reparoit guère qu’un peu au dessous de la ville de Ruffec pour se jeter dans la Charente, mais elle ne sort jamais dans la partie du vallon qu’occupe cet intervalle qu’après des pluies soutenues & abondantes.
Je ne dois pas omettre de citer ici plusieurs entonnoirs qui se trouvent aux environs de la partie du lit de la Péruse qui est à sec & même un vallon fermé d’une certaine longueur qui est à côté du bois de Ruffec. Ces accidents tiennent à la même disposition du terrain qui occasionne la perte des eaux des rivières & des ruisseaux ainsi qu'à la forme des entonnoirs."
(source : Géographie-physique, Nicolas Desmarest, Jean-Baptiste-Geneviève ... – 1803)
La loi du 3 février 1851 vote un crédit spécial pour subventionner à hauteur de 30 % la construction des lavoirs. La loi du 3 février 1851, sous Napoléon III, a ouvert un crédit de 600 000 francs destiné à encouragé la création d’établissement modèles de bains et lavoirs publics, gratuits ou à prix réduits. Chaque projet est subventionné à hauteur de 20 000 francs.
La Péruse (conseil du 4 mai 1866)
Demande l'établissement d'un pont au lieu-dit Les Preuilles sur le chemin qui va de La Pironne aux Molles. Autorisation du préfet le 8 janvier 1867.
La Péruse (conseil du 20 août 1876)
Réparation du petit pont sur la Péruse sur le chemin rural n°6 entre Villeborde et Villiers-le-Roux, pont commun entre Londigny et Saint-Martin. Réparation à faire d’urgence, pont très utile aux transports de l’agriculture. Vote 140 francs à prendre sur les fonds libres de la commune. Est d’avis que cet ouvrage soit réparé de concert avec Londigny.
La Péruse (conseil du 22 décembre 1891)
Exposé d’un rapport de l’ingénieur ordinaire relatif à la prise d’eau du Marquis de Lameth. Considère que l’établissement d’une prise d’eau sur un cours d’eau dont le débit est insuffisant à alimenter pendant la plus grande partie de l’année le lavoir public communal et les abreuvoirs, lequel lavoir dessert également les communes limitrophes pour leur blanchissage, et même pour l’abreuvage de leurs bestiaux qui viennent chercher l’eau dans les temps de sécheresse soit au moyen de cuves ou de tonneaux.
Cette prise d’eau constitue donc un abus qui porte le plus grand préjudice aux habitants de la localité situés à proximité du cours d’eau, notamment ceux de Saint-Martin, mais aussi Bernac, La chèvrerie, La Faye, Villiers-le-Roux, etc.
En conséquence le conseil demande purement et simplement la suppression de la prise d’eau du dit Lameth, gendre de M. le Marquis de Touchimbert.
Conseil du 22 août 1893 : sécheresse.
Vu la lettre du préfet en date du 14 août 1893, le conseil est d’avis que pour aider les agriculteurs de la commune, tous touchés de la même façon par la sécheresse, le mieux est de dégraisser chaque contribuable d’une part de l’impôt foncier relatif aux dommages occasionnés.
Avril 1901, au conseil municipal
« Considérant que le volume des eaux de La Péruse diminue de plus en plus dans la commune de Saint-Martin-du-Clocher ; qu’il y a quelques années s’écoulait encore jusqu’à Mouchedune sur la commune de Bernac, tandis qu’actuellement, même au moment des eaux les plus fortes, elles ne dépassent guère le chef-lieu de la commune de St.-Martin du Clocher, que si on ne prend pas garde à la conservation du ruisseau celui-ci ne tardera certainement pas à devenir complètement à sec, même à Saint-Martin du Clocher.
On accuse « un trop nombre d’arbres déracinés par le vent depuis le pont de Merlet (Londigny) ; que sur le même parcours le long de la prairie du Marquis de Lameth existe plusieurs rigoles au moins aussi larges que le ruisseau qui laissent s’évacuer vers les prés un tiers de l’eau, au moment où les eaux sont les moins fortes après la coupe des foins ; qu’il existe dans le lit du ruisseau des piles de pierres placées dans le but d’établir des barrages où viennent s’arrêter des branches d’arbres, des herbes formant obstacle à l’écoulement régulier de l’eau, qui fait monter celle-ci par dessus les berges. Considérant qu’il existe au moulin de la Treille des écluses sans aucune raison plausible après la réparation du moulin – il y a au moins 40 ans -, que cette écluse sert à retenir l’eau qu’une machine élévatrice fait monter au réservoir du parc du Marquis de Lameth, que le préposé au fonctionnement de cette machine n’a pas soin d’ouvrir la vanne quand l’eau est au plus haut ; considérant que sur Saint-Martin du Clocher le ruisseau a besoin d’être curé… »
Cette supplique au préfet est réitérée le 14 août 1904
27 septembre 1901 : le rouissage du chanvre
Interdiction de faire rouir du chanvre dans la Péruse.
Conseil du 26 juin 1906 : demande une taxe au lavoir public
Mauvais état du lavoir communal dont les pierres devraient être prochainement remplacées et qu’il serait utile de faire couvrir. Le maire explique que le lavoir est utilisé non seulement par les lavandières de la commune, mais aussi par celles des communes voisines : La Faye, la Chèvrerie, Bernac. En imposant une taxe aux laveuses étrangères, on se procurerait une somme appréciable qui serait utilement employée aux réparations.
Demande au préfet l’autorisation de prélever cette taxe de 10 centimes par laveuse étrangère à la commune à compter du 1er septembre 1906…
Demande accordée le 13 juillet 1906, un arrêté est établi (validé le 15 septembre 1906). Les bons de place (une place par bon) seront délivrés par le receveur buraliste (qui recevra un sixième des sommes perçues).
Une pompe a été greffée sur le vieux puits de Villeborde pour remplir un bac à laver en ciment.
Deux époques, celle du puits, celle de l'adduction d'eau qui raccorde des bornes à incendie.
Le lavoir a été couvert après 1908 et avant 1930, ici en 2006...
Eau potable (5 novembre 1940)
Le service des ponts et chaussées a établi un service d’eau potable à Villefagnan, projet qui s’élève à 12.600.000 francs dont 564.901 francs pour la commune de Saint-Martin. Taux probable de subvention : 60 pour cent. Prêt à 3 pour cent.
Le conseil municipal décide d’approuver. Demande au préfet d’en faire autant en classant ce projet au rang des grands travaux, s’engage à voter les ressources nécessaires, approuve toutes les décisions du comité du syndicat en ce qui concerne la réalisation immédiate des travaux. Demande l’ouverture de l’enquête d’utilité publique. Prend l’engagement conjointement avec les autres communes d’indemniser les usiniers et autres usagers des eaux de tous les dommages qu’ils pourraient subir par la dérivation des eaux utilisées.
Eau potable (29 août 1957) Victorien Jouinot, maire.
Adhésion à un syndicat de communes en vue de la construction d’un réseau d’eau potable. Du syndicat d’études au syndicat définitif, étude adoptée le 18 juillet 1957 et décision prise de passer aux travaux. La commune adhère définitivement au syndicat de communes de la région de Villefagnan chargé de procéder à la réalisation des travaux. S’engage à pourvoir à sa quote-part financière proportionnellement au nombre d’habitants desservis à concurrence d’un maximum de 130.000 f par habitant (montant qui comprend les subventions). Deux délégués sont désignés : Arsène Gire et André Noble.
Eau potable (29 décembre 1957)
Arrêté du 9 décembre 1957 par le préfet de la Charente portant ouverture d’enquête publique pour un projet d’alimentation en eau potable des communes de Sauzé-Vaussais, Montalembert, Pliboux et Montjean. Projet qui consiste à la dérivation des eaux du captage de Foncaltrie pour alimenter ces communes.
Tout en reconnaissant l’utilité publique de ce dossier, considérant que depuis le captage de cette source, la seule importante qui alimentait le ruisseau de la Péruse, celui-ci se trouve à sec sur le territoire de la commune de Saint-Martin du Clocher, ce qui cause un grand préjudice aux habitants qui avaient à leur porte un abreuvoir pour les animaux, et un grand lavoir sous hangar où venaient les ménagères de plusieurs communes à la ronde. Ce ruisseau traverse sur la commune une superficie de 31,60 ha de prés naturels, et sur le bord du lit chaque propriétaire riverain avait fait sa plantation de peupliers. Depuis qu’il n’y a plus d’eau, ces prés sont devenus d’aucun rapport en foin et pacage, et les peupliers vont à la mort. Depuis, les puits environnants sont d’un faible débit. On peut en conclure qu’on met les usagers dans une pénurie d’eau de plus en plus grave.
La commune de Saint-Martin qui a adhéré en 1938 au projet du syndicat d’adduction d’eau potable s’oppose à cette dérivation tant qu’elle ne sera pas alimentée en eau potable. Projet qui avait prévu il y a plusieurs années que les communes du nord du canton soient approvisionnées par la source de Foncaltrie.
7 novembre 1943: supplique au préfet pour réouverture du moulin de Grimaud
De nombreuses réclamations des cultivateurs de la commune au sujet de la fermeture du petit moulin de grimaud appartenant à M. Armand Fragnaud domicilié à Londigny. Fermeture préjudiciable aux agriculteurs de Saint-Martin qui n’ont pas d’autre moyen à proximité pour la mouture des céréales secondaires et l’aplatissage de l’avoine.
La Poste
Circuit automobile postal (17 avril 1932)
Saint-Martin pas favorable compte-tenu de ses ressources modiques et de la satisfaction du travail de distribution actuelle.
Il est peut-être encore disponible...
La tournée du facteur (30 mai 1936)
Pour faciliter le travail du maire qui réside à Villeborde, celui-ci demande que la tournée du facteur passe immédiatement par ce village après la distribution au bourg. « Afin que le maire puisse avoir plus de temps en dehors de ses occupations personnelles et de lui permettre de répondre plus promptement aux services de l’administration… » Le directeur des postes prévoit un circuit par le bourg, Villeborde, la Ferrasserie, Genouillé, Lombonnière, Monjandou, les Molles et retour.
L'électricité fera la lumière
Électrification des écarts (14 février 1937)
Création d’un syndicat particulier.
Service d’autocars 16 avril 1938
Protestation énergique contre la suppression et remplacement de la ligne de bus Niort-Ruffec concédée à M. Gourdon qui effectue le service sans aucune dépense pour le département. Demande le maintien de la ligne et des horaires.
Salle des fêtes
Achat d’une grange pour y établir une salle des fêtes (27 mai 1950), maire : Victorien Jouinot.
«Un bâtiment suffisamment vaste et en bon état serait le plus économique. La grange de M. Abel Noble située en face de la mairie répondrait de par son emplacement et son bon état d’entretien aux conditions demandées. M. Noble serait disposé à échanger cette grange contre l’ancien presbytère.»
Surface de la parcelle ou se situe la grange : 11 ares et 97 centiares cadastrée section B n°264 supportant une grange de 230 m2 en très bon état.
En échange une parcelle de 31 ares et 90 centiares faisant partie de l’ancien presbytère cadastrée section B n°214 et supportant les immeubles en très mauvais état d’entretien : soit une maison de 144 m2, une grange de 104 m2, un chai avec hangar de 48,60 m2.
La commune se réserve la parcelle de terrain qui se trouve attenant au bout est de l’église.
Salle des fêtes (29 janvier 1954) : Victorien Jouinot, maire
Il y a lieu de régler aux entrepreneurs divers travaux effectués pour terminer l’aménagement de la salle des fêtes. Comprenant : installation de la scène, fourniture et pose de poteaux, traverses, isorel dur, moulures, portes avec ferrures, traverses et lambris pour le guichet, fourniture et façon pour 20 bancs de 3 m. Décide de faire payer cette dépense par les crédits aux budgets additionnels et primitifs de 1953.
Allo, t'as pas de ...
Cabine téléphonique (1er août 1951)
Le conseil accepte le devis du 24 janvier 1951 soit 273.000 francs.
Le lavoir restauré, des initiatives inaugurées, la commune vit.
Au fond de la vallée de la Péruse, Saint-Martin se niche sans bruit mais pas sans restaurer son patrimoine. Le sous-préfet de Confolens a tenu à venir inaugurer les réalisations communales et médailler les élus.
http://villefagnan.blogs.charentelibre.fr/archives/category/saint-martin-du-clocher/index-2.html
http://villefagnan.blogs.charentelibre.fr/archive/2010/06/14/saint-martin-du-clocher-le-lavoir-restaure-des-initiatives-i.html Samedi 5 juin 2010, de bon matin, les eaux de la Péruse ont superbement joué le jeu pour l’inauguration du lavoir. Elles étaient bien au rendez-vous, rigolant de leur éclat argenté. Depuis des lustres, elles s’amusent avec les habitants (lire encadré). Le lavoir existe au même emplacement depuis au moins 1851. «Une loi du 3 février 1851 les a rendus obligatoires, indique Bernard Charbonneau, pour l’hygiène, pour lutter contre les maladies, ils sont plus de 800 en Charente.» Depuis que l’adduction d’eau dessert Saint-Martin à la fin des années 60, le lavoir est devenu obsolète. Sa charpente menaçait, les pierres des lavandières avaient disparues, des poteaux électriques en béton étaient alignés pour les remplacer. Les rives de la Péruse ont été revues par le Syndicat d’aménagement du cours d’eau et des plantations faites. Le lavoir qui a bonne presse au point touristique a reçu une cure de jouvence : du sol à la couverture. A hauteur de 30.000 euros dont 10.000 octroyés par le conseil régional, 6.120 par le conseil général et 1.000 par la communauté de communes de Villefagnan. «Nous installerons une passerelle entre les deux rives» confie le maire Joël Trouvé. La tempête de 1999 avait malmené l’église. D’où des travaux importants : la toiture, le ravalement de la façade, la restauration du tableau de Saint-Martin. De même pour l’aménagement du bourg et la sécurisation routière de la traversée doublée de l’effacement des réseaux, de l’installation de l’éclairage public, et de plantations.
Du vermeil et de l’argent
Les élus de Saint-Martin ont eu fort à faire ces dernières années. Quatre ont été décorés de la médaille régionale, départementale et communale par Laurent Alaton, sous-préfet de Confolens. Vermeil pour Alain Casseroux, au conseil depuis 30 ans ; argent pour ses collègues Claudette Gachet, Jean-Michel Trouvé et le maire Joël Trouvé. Le sous-préfet a dit : «Maire est la fonction la plus noble de la République, il lui faut être disponible, à l’écoute». Le «diplôme d’honneur aux combattants de l’armée française 1939-1945» a été remis à Emile Sicard, engagé volontaire en décembre 1944 pour la libération de la poche de la Rochelle. «Au conseil municipal il a été de ceux qui avec le maire Lizot ont reconstruit la mairie, rénové la salle des fêtes, agrandi la place de l’église et refait l’intérieur de cette dernière» a précisé Joël Trouvé. De nombreux élus étaient de cette inauguration : Nicole Bonnefoy, Bernard Charbonneau, Christiane Prévost, Alain Etourneaud, des maires du canton de Villefagnan.
L’eau était rare pour les lavandières
Il fallait que la Péruse daigne couler pour que les lavandières puissent se rendre au lavoir après la bughée (lessive à la cendre). Le ruisseau, fantaisiste, ne dépasse que rarement le bourg de Saint-Martin. En février 1865 la commune achète «une parcelle de terrain pour construire un tendoir à sécher le linge de la laverie commune qui y est attenante». Dès 1891, dès que l’eau se fait rare, la guerre reprend avec le Marquis de Lameth, à Londigny, accusé de pomper toute l’eau de la Péruse pour remplir les fausses douves de son château. Où parce qu’il a installé des barrages qui bloquent les eaux. Le maire doit veiller à ce qu’il ne soit pas installé de routoir (rouissage du chanvre) dans le lit de la rivière pour sauvegarder la qualité de l’eau. Le lavoir est fréquenté par les lavandières des communes alentours qui ne dispose d’aucun ruisseau : Villiers-le-Roux, La Chèvrerie, La Faye, Bernac. En 1906, une taxe de 10 c. par an et par lavandière est instaurée «parce qu’il faut remplacer les pierres et penser à couvrir le lavoir»… La commune adhère en 1938 au projet de syndicat d’adduction d’eau potable, mais les robinets ne couleront que vingt ans après, de nombreuses laveries plus tard.