L'église Saint-Martin
On dit Martin naître d'un père militaire soit en 316 ou 336 en Pannonie - la Hongrie, bien qu'élevé en Italie à Pavie. Saint Martin devient soldat romain. Un tableau le représente en cet état à Amiens, où il partage son manteau avec un pauvre. Il vient en Gaule en 360 auprès de saint Hilaire de Poitiers. C'est à Ligugé qu'il fonde le premier monastère de Gaule. Puis il est élu évêque de Tours en 371. Il meurt en 397 à Candes, à la jonction de la Vienne et de la Loire.
Plus de 500 lieux portent son nom en France et près de 4000 églises lui sont consacrées. En France, en 1997, 246 communes Saint-Martin... étaient recensées.
 
L'église Saint-Martin du XIIe siècle porte des traces du XIe.

L'église Saint-Martin daterait du XIe mais il n'en reste aucune trace. Elle a été élevée au XIIe et remaniée souvent. Sa cloche porte la date de 1693.
Située dans l'ancien diocèse de Poitiers, la paroisse Saint-Martin était très pauvre.
Une partie des dîmes étaient perçues par le seigneur de Raix.
L'église relevait de l'archipretré de Ruffec qui comptait 37 paroisses : Montardon, Charmé, Chenon, Souvigné, Villiers le Larron, Taizé, Verteuil. Poursac, Saint-André de Ruffec, Les Adjots, Le Barraut, Saint-Gervais, Villegast, Condac, Juillé, Saint-Benoît de Ruffec, Salles, Londigné, Montjean, Courcosme, Aisec près Verteuil, Tusson, Bernac, Nanteuil, Saint-Georges près Verteuil, Saint-Martin du Clocher, La Faye, Le Vieux-Ruffec, Lyzant, Villefaignan, Ebréon, Beauvais, Pougné, Bessé, Ligné.

Un tableau d'Aemélie Xphtin (1859) représentant saint Martin à cheval et coupant son manteau pour le partager avec un pauvre est accroché sur le retable du XVIIe ou XVIIIe siècle.


Après le tsunami...
C'était en mars 2005
"Le bourg de Saint-Martin-du-Clocher se concentre autour de son église, sa mairie et sa salle des fêtes, au pied de la colline de Montalembert. De leurs fenêtres ouvertes au sud, les habitants plongent leur regard loin vers la vallée de La Péruse et les coteaux de Bernac. Cette implantation privilégiée a incité le conseil municipal à investir pour embellir encore le bourg avec un éclairage approprié."


Après rénovation en 2006.
Les moellons sont rejointoyés à la chaux.

 
10 décembre 2006
"Depuis quelques jours, l’entreprise Bernard Colin de Courcôme a débuté des travaux de maçonnerie sur le mur nord de l’église de Saint-Martin-du-Clocher.
Des traces d’incendie se manifestent sur l’ensemble de ce mur et sur une partie de la façade. On ne connaît pas la date de ce sinistre. Mais avec le temps, la pierre surchauffée finit par éclater. Il faut aujourd’hui dégager tous les moellons puis les rejointoyer un à un à la chaux. Le montant des travaux s’élèvera à 18 000 euros totalement pris en charge par la commune.
Avant la Révolution, la paroisse était très pauvre et le curé devait, avec de très faibles revenus, entretenir son église. Il se contentait donc de parer au plus pressé. L’église fera l’objet de travaux plus tard, en 1883. Depuis, elle est régulièrement entretenue par la commune.
"
 

Cliché ci-dessus, cette cloche qui date de 1693 est classée au titre objet monument historique depuis le 30 octobre 1944, porte l'inscription : « SIT NOMEN. DOMINI BENEDICTUM. JE SUIS POUR ST. MARTIN DU CLOCHER. 1693 B+S ».

Le 18 mars 1794 (28 ventôse an II) fut condamné à mort par le tribunal criminel de la Vienne et exécuté le même jour, Paris, curé de Saint-Martin du Clocher.
"PARIS (Jean-René), curé de Saint-Martin-du-Clocher, diocèse de Poitiers, se trouve maintenant appartenir au diocèse d'Angoulême, n'avait point abandonné sa cure. Quoiqu'il eût repoussé la constitution civile du clergé, il n'était pas sorti de France, d'après la loi du 26 août 1792 contre les non assermentés. Les paroissiens fidèles à leur Foi, ne lui auraient pas permis de céder sa cure à un intrus. Il y fut surpris, vers 1794, par les satellites de l'impiété, qui le traînèrent dans les prisons du tribunal criminel du département de la Vienne, lequel, siégeant à Poitiers, s'était montré des plus altérés du sang des prêtres et des bons catholiques. Le curé Paris fut envoyé par les juges à la mort, comme «prêtre réfractaire», le 28 ventôse an II (18 mars 1794 )."


Après la Révolution la paroisse est rattachée d'une commune à l'autre. Elle est réunifiée en 1856.
 

Réparations au presbytère (12 août 1877)
François Lavaux, maire.
Dossier du legs du presbytère : le presbytère de la commune de Saint-Martin du Clocher appartient, d’après le legs qui en a été fait, au curé desservant et ses successeurs. Le conseil municipal s’oppose en conséquence aux réparations d’un immeuble dont il n’est pas propriétaire.


Réparations à l’église (conseil du 6 août 1882)
Total devis travaux : 1.800 f. Disponible : 1.600 f répartis ainsi : 683,69 f sur fonds libres, 100 f. par le conseil de fabrique, 816,31 f de l’état et le département à titre de secours.
Le conseil « considérant que la commune ne peut s’imposer à nouveau pour trouver sur ses fonds libres les 200 f manquants, est d’avis de supprimer au devis certains travaux qu’il ne croit pas de première importance consistant en une dalle et ses accessoires, évalués 122.60 f et aussi 77,40 f de travaux à l’intérieur de l’église ».


L'église a fait l'objet de réparations en 1883.
 
Réparations à l’église (conseil du 12 février 1882)
Le maire expose qu’il y a des réparations urgentes à faire à l’église sous peine d’aggravation. Devis dressé par M. Lagoutte architecte à Ruffec. Pas aisé compte tenu de l’imposition due à la maison d’école.
Vote la somme de 683,69f et accepte la somme de 100f votée par la fabrique. Mais le montant des travaux s’élève à 1.800 f. Demande une aide de l’état de 1.016.31f.

Réparations à l’église (conseil du 11 mai 1902)
« … état de délabrement tel que la voûte menace ruine, peut tomber d’un moment à l’autre, et que toute personne se rendant à l’église pourrait être en danger…»
Travaux absolument urgents pour 2.530 francs, ) d’où supplique au préfet en vue d’obtenir une subvention du conseil général et une autre de l’état.
Relance et détails le 14 novembre 1902.
Réparations à la charpente, la voûte, au plafond de la sacristie, nouvel enduit des murs au mortier bâtard, démolition et reconstruction du campanile formant clocher… Devis de l’architecte du département : 2.560 francs.
Demande au ministre la somme de 860 francs, toutes les sommes disponibles formant un total de 1.700 francs.



Eglise (conseil du 17 juillet 1903)
Le curé desservant offre 160 francs d’aide.

Un desservant enfin ?
Le vicaire général de l’évêché annonce au maire de Saint-Martin du Clocher la nomination d’un desservant. Le conseil considère : «que depuis fort longtemps (1820) il n’y a plus de desservant à Saint-Martin, que le curé de Bernac a toujours accompli ses fonctions de ministre du culte catholique dans cette commune à la satisfaction des habitants lesquels n’aspirent nullement à la nomination d’un desservant sur place ; que cette nomination a été faite sans consulter le conseil municipal, que le maire contrairement à toute convenance n’a été informé qu’une fois la nomination faite, pour toutes ces raisons le conseil municipal proteste énergiquement, qu’il pourrait résister aux demandes qui pourraient lui être faites de contribuer aux dépenses et frais découlant de la présence d’un desservant comme les dépenses pour réparations au presbytère»…

Eglise, travaux au 18 janvier 1905
Les travaux effectués ont révélé d’autres travaux qui n’auraient pu être différés et qu’il faut ajouter au devis initial, soit 170,66 francs.

Presbytère (5 mai 1907)
Depuis l’inventaire des biens d’église (janvier 1906), le presbytère est devenu propriété communale. Le conseil doit statuer sur la destination de cet immeuble. « Il y a lieu de procéder à la location du presbytère… » M. Pierre Rolland déclare son intention de le louer (engagement - bail- de six ans) selon un loyer annuel de 120 francs.

Eglise, réfection de la toiture en 1947.

 
 

La porte est voûtée en plein cintre et apposée à la porte primitive. Elle fait partie d'un ensemble plaqué sur la façade composé de deux contreforts et d'une niche qui abrite une statue de la Vierge. En matériau de réemploi comme l'attestent la corniche.

Une date, 1776, est gravée sur la clé du cintre et semble correspondre à un travail de restauration financé sur ses fonds propres par le curé de la paroisse Jean-René de Paris.

A noter que ce curé, comme écrit plus haut, a été condamné pour ne pas avoir prêté serment par les tribunaux de la Vienne et exécuté. 

 

Le cimetière jouxte l'église en son sud. Il ne fut pas déplacé car il y avait peu de maisons à proximité vraisemblablement.
La sacristie a été construite de moellons et modillons en réemploi.


La nef se termine par une abside circulaire de gros appareil vraisemblablement coiffée en cul de four. Deux pans droits coupés relient l'abside à la nef.
 

Des fenêtres ont été percées tardivement dans les murs de la nef sur lesquels s'appuient de petits contreforts.
 
Des modillons ont été scellés en réemploi dans le mur de la sacristie.

La dîme

1. Ferme de la moitié de la dîme, prés, rentes de la cure de Saint-Martin-du-Clocher (copie de l'acte du 8 mars 1719).
Par devant le notaire royal héréditaire en Angoumois et présent, les témoins ci-bas nommés furent présents, messire Charles Delesmerie écuyer prêtre curé de Saint-Martin-du-Clocher y demeurant d'une part, André et Jacques Raffoux laboureurs à bœuf et Jean Maisonneuve aussi laboureur à bœuf, demeurant en ladite paroisse de Saint-Martin d'autre part, le sieur Delesmerie a de son bon gré et volonté affermé et afferme pour le temps et espace de cinq ans comprenant cinq cueillettes et levée tous fruits naturels, industrieux, droits seigneuriaux, dîme de tous bleds cens rentes droits de prestation avec les ventes et honneurs et généralement tout ce qui dépend et peut comporter, appartenir et dépendre de ladite cure de Saint-Martin en quoi le tout peut consister dans aucune exception ni retenue, à commencer cejourd'hui et finir à pareil jour aux dits Raffoux et Maisonneuve stipulant et acceptant, savoir la moitié de tous les droits ci-dessus exprimés à la charge pour lesdits preneurs de payer chacun an la somme de 300 livres par tierce partie par chacun dit an à commencer le premier terme à la Saint Jean-Baptiste prochaine, 100 livres à la Saint Michel suivante, les autres cent livres à la Noël de la même année, et ainsi continuer pendant le cours du présent bail, bien entendu que tout ce qui dépend de la présente ferme sera conduit en la grange du presbytère, à l'égard des foins seront partagés sur les prés au prix des baux qui seront faits par les parties et ce par moitié, les rentes nobles et autres droits en dépendant se feront payer "conicinqtement" par les parties dont une moitié appartient au sieur bailleur et l'autre aux preneurs en ce qui concerne les bleds de dîmes, sainfoins, chanvres et ce qui dépend de la dîme, les parties "conicinqtement" ensemble nommeront les "dixmeurs", le tout conduit dans la grange du presbytère par les preneurs, battu dans l'aire ordinaire dudit presbytère par les "dixmeurs" à la charge que toutes les balles seront aux preneurs, les pailles aussi bien que le bled seront partagées par moitié, d'un homme pour donner les gerbes, si le bailleur pendant le cours du présent bail fait des échanges, les preneurs seront tenus de les exécuter à condition toutefois que le dit Sieur bailleur ait des domaines en contre échange lui demeure en entier, il en tiendra compte aux preneurs de la moitié du revenu qui leur échoira par les échanges bien entendu entre les parties qu'à l'égard de la dîme de sainfoin, les preneurs pour leur moitié ce contentent du droit de dîme qui pourrait se percevoir, sur les prés sainfoin qui leur appartiennent ou pourraient faire ou appartenir pendant le cours du présent bail à l'égard des autres prés sainfoin, le droit de dîme appartient audit sieur bailleur. Les preneurs rendront audit Sieur bailleur la moitié de la semence qu'il a fourni pour les champs et le surplus de ce qui lui pourra appartenir sera partagé par moitié. Le dit Sieur bailleur garantira les preneurs des droits de décimes font les preneurs ne payeront aucunes choses à l'exécution de toutes lesquelles clauses les parties ont obligées et hypothéquées tout et chacun leurs biens présents et futurs et les dits preneurs solidairement les uns pour les autres sans division et y renoncent en leur personne à tenir pris ou suivant l'ordonnance dont à leur requête fait et passé au bourg de Saint-martin maison dudit Sieur bailleur le 14 mars 1719 après midi en présence de François Peloquin laboureur à bœuf et de Mathieu Aymé laboureur demeurant audit Saint-Martin témoins requis qui ont signé et a ledit Maisonneuve déclaré ne savoir signer de ce en qui  donneront  les preneurs copie des présentes au Sieur bailleur dans un mois, la minute des présentes est signée Delesmerie curé de Saint-Martin et Raffoux et Jacques Raffoux et Mathieu Aymé et François Peloquin par devant notaire royal contrôlé à Villefagnan le 18 mars 1719 reçu 3 livres 12 sols et signé Granier et Prenot notaire royal pour copie.

2. Déclaration que donne à nos seigneurs de l'assemblée générale du clergé de France qui se fera en l'année 1730 à messieurs du bureau du diocèse de Poitiers par nous messire Charles Delesmerie prêtre curé de Saint-Martin-du-Clocher des biens et revenus de ladite cure, pour satisfaire à la déclaration du clergé de France du 12 décembre 1726.
C'est la copie du bail à ferme qu'a fait ledit Sieur Delesmerie curé de Saint-Martin et dont il promet de rapporter l'original si besoin est, le revenu de ladite cure est ordinairement de 600 "livres n'ayant que les fermes, aussi je suis obligé de la régir par mes mains, et aussi de ma dite cure est revenus annuels de 600 livres par quoi je suis obligé d'entretenir mon presbytère et mon église attendu qu'il n'y a point de fabrique ni de revenus, je paie pour mon presbytère un boisseau et demi de bled mesure de Ruffec et "suis" obligé de dire deux messes par an et un service avec trois prêtres par an à cause dudit presbytère et de l'entretien de ladite maison qui est en très mauvais état, il en coûte beaucoup pour la rétablir, je mets les dites réparations de mon presbytère à 300 livres suivant le procès verbal qui en a été fait et ensuite pour l'entretien de mon dit presbytère et de mon église que je suis tenu à cent livres par an, et paye par an pour décimes en tout 80 livres et 20 livres qu'est un boisseau de marrons que je donne par an au seigneur de Raix pour le tout des dîmes qu'il a dans ma paroisse défendant au seigneur de rendre le tiers de ladite dîme en me donnant par an 63 boisseaux de blé et certifie et affirme la présente déclaration véritable attendu que tous les revenus de ma dite cure sont compris dans ladite ferme dont la copie est ci-dessus. Fait à Saint-martin le 20 décembre 1728.
Delesmerie curé de Saint-Martin.
NOTA : un acte passé à Raix par Deloume notaire Royal, en présence de Louis le Musnier et Jean de Paris, Curé de Saint-Martin-du-Clocher, le 9 novembre 1763, précisait qu'une partie de la dîme de cette paroisse revenait de droit au Seigneur Le Musnier. Cependant un tiers de cette dîme était affermée au curé de cette paroisse : "moyennant la somme de trente livres et deux boisseaux de marrons Ozillac, beaux et bons, payable à la feste de tous les Saints (Toussaint) prochaine".
 

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