L'église Saint-Pierre de Longré

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Dans l'ancien diocèse de Poitiers, église au portail roman, intérieur ogival.
 

 
La partie supérieure de la façade a été dévastée. La partie inférieure se compose de trois arcatures ; celle du milieu est en arc brisé, les deux autres en plein cintre. 

Les angles de la façade ont été renforcés postérieurement à sa construction par deux contre­forts. 
 
 
La porte, entourée d'un cordon orné de dents de scie, s'encadre sous trois rouleaux en arc brisé; la brisure est plus accentuée sur les deux premiers; les arêtes sont amorties en boudin et les chapiteaux et leurs tailloirs sont ornés de feuillages perlés. 
Elle est accostée de deux grosses colonnes, ayant pu porter un porche; puis de deux arcades aveugles à un rouleau, décorées de même façon. 
Au-dessus est une petite fenêtre remaniée et un clocher-mur à deux ouvertures. Les murs, sans contreforts, ont perdu leur corniche.




 
Les bases des colonnettes qui décorent cette façade et la sculpture des chapiteaux dénotent le 12e siècle voire même le 12e siècle avancé, ainsi que l’a dit l’abbé Michon, et non le 11e, comme l’a prétendu Marvaud dans son répertoire archéologique. Nous retrouvons à Longré la décoration favorite des églises de Saintonge.

L’archivolte des deux arcatures latérales offre des festons en creux.
 

L’archivolte des deux arcatures latérales offre des festons en creux. L’arcade principale a l’intrados d’une de ses archivoltes ornée de festons affrontés.
Le sanctuaire de l’église de Longré a conservé une petite inscription du XVe siècle, qui se dégrade de plus en plus.
 

Du diocèse de Poitiers et de l'archiprêtré de Bouin, le curé étant nommé par l'abbé de l'abbaye Saint-Florent de Saumur (en tant que collateur), l'église, de la seconde moitié du XIIe siècle, est un rectangle allongé, formant cinq travées, sous croisées d'ogives en plâtre, sur consoles et sans doubleaux, percée de trois fenêtres au Nord et au Sud. Le chœur possède une piscine surmontée d'une accolade avec une inscription et la date de 1480.
 
Site à consulter : Abbaye de Saint-Florent de Saumur.
A noter (sources Jean-Marie Ouvrard):
 - de LA FAYE Guillaume, fut mentionné dans une donation faite par son fils Constantin, qui suit, de domaines situés à Coutures d'Argenson (Deux-Sèvres), à Saint-Florent de Saumur, sous l'abbé Sigon, vers 1060.
- de LA FAYE Constantin, donna à Saint-Florent de Saumur, divers domaines à Coutures, du consentement de son père et de ses frères, et des terres situées à Villemorin, près d'Aulnay (Charente-Maritime), avant 1070 (Archives Historiques du Poitou, 3).
- de LA FAYE Guillaume, fit hommage au comte de Poitou en 1244, comme homme lige de la châtellenie de Saintes (Archives Historiques du Poitou, 4).
- de LA FAYE Guillaume, fut mentionné dans l'aveu de Gascougnolles, par Maugot de Melle, en 1337, ainsi que le 9 juillet 1340 ou 1356 (Archives Nationales P 520(2), n°15, et 520(1), n°100).
Longré est peut-être concerné par ces donations...


Les dîmes
La déclaration que donne à nos seigneurs de l'assemblée générale du clergé de France qui se tiendra en l'année 1730 et à Messieurs du bureau du Diocèse de Poitiers, Jean Maillet, curé de Saint-Pierre de Longré, des biens et revenus de ladite cure pour satisfaire à la délibération de l'assemblée générale du clergé de France du 12 décembre 1726.
La cure de Longré est une annexe du prieuré de Couture-d'Argenson membre dépendant du mouthier (monastère) et abbaye de Saint-Florent près de Saumur de l'Ordre de saint Benoît. Le collateur de ladite cure est l'abbé dudit Saint-Florent près de Saumur.
  • Le revenu de la dite cure consiste premièrement en un gros de 92 boisseaux de bled, moitié froment et moitié méture, mesure de Ruffec, payable par chacun an par le prieur de Couture en charge des dîmes qu'il a levé dans ladite paroisse de Longré, lequel bled peut valoir chaque année commune, 3 livres le boisseau froment et 40 sols la méture qui fait en tout la somme de 230 livres.
  • Plus un autre gros de 4 boisseaux de bled moitié froment et moitié méture dus par Monsieur le prieur de Saint-Fraigne à cause d'une dîme qu'il lève dans cette paroisse, lequel bled au même prix que dessus fait la somme de 10 livres.
  • Plus une petite dîme que moi dit curé lève dans cette dite paroisse, dans laquelle dîme il y a recueillir 40 boisseaux de tous grains année commune lequel bled mêlé ensemble peut valoir 40 sols le boisseau qui fait en tout 80 livres (nota : 40 * 40 sols = 1600 sols soit 80 livres, la livre valant 20 sols).
  • Plus 19 boisseaux de froment de rente dus par plusieurs particuliers du bourg de Longré en plusieurs articles, le tout mesure de Ruffec, lequel peut valoir 3 livres année commune, qui fait la somme de 57 livres.
  • Plus des prés à recueillir 4 brasses ou milliers de foin qui peut valoir en tout la somme de 40 livres.
  • Plus un bois taillis à faire par an 300 fagots à 40 sols le cent, fait la somme de 6 livres.
  • Plus un clos de vignes à recueillir par an année commune deux barriques de droit et terrage lequel vin se vend année commune la somme de 10 livres (la barrique), soit 20 livres.
Toutes lesquelles sommes se montent à un total à 443 livres.
Sur laquelle somme de 443 livres, il doit être fait déduction de la somme de 23 livres que moi dit curé donne pour mon logement n'y ayant point de maison presbytérale portant reste net la somme de 420 livres.
Je soussigné, Jean Maillet, prêtre curé de Longré, certifie et affirme la présente déclaration véritable sous les peines énoncées en la délibération de l'assemblée générale du Clergé du 12 décembre 1726, de laquelle déclaration j'ai remis le présent double à Monsieur le Syndic du Diocèse de Poitiers, déclarant en surplus sous les mêmes peines que je n'ai omis aucun des biens dépendants de ladite cure en foi de quoi j'ai signé le présent certificat à Longré le 12 août 1728.
Jean Maillet prêtre curé de Longré.

L'Abbé François EDELIN
Martyr de la Révolution

Au milieu de la nef et à droite est apposée une plaque de marbre sur laquelle est inscrit :

«A la mémoire
de M. l'Abbé François EDELIN
1738-1793
Curé de Longré de 1783 à 1791
Martyr de la Révolution
Guillotiné à Angers 

le 9 décembre 1793.»

Le père de François Gilles Edelin était marchand tanneur.
L'Abbé François EDELIN fut successivement :
- vicaire du Louroux-Béconnais du 16/10/1764 au 22/1/1765 ;
- Vicaire de Villemoisan du 25/1/1765 au 30/9/1771 ;
- Vicaire de Trélazé du 13/11/1771 au 15/5/1772 ;
- Vicaire Châtelain du 30/6/1772 au 9/10/1775 ;
- Vicaire de Saint-Georges des Sept Voies du 15/10/1775 au 3/12/1776 ;
- Desservant de Sobs du 24/12/1780 au 13/10/1783 ;
- Curé de Longré du 14/11/1783 à janvier 1791.

C'est l'Abbé de Saint-Florent de Saumur qui le présente pour le faire nommer curé de Longré.
Sermenté puis rétracté, il démissionne pour cause d'infirmités le 2 août 1791 et se retire à Angers. Il est présent le 17/3/1792 rue Sainte-Blaise après un voyage pour affaires à Longré. Interné au petit séminaire le 17/6/1792, il sera transféré à la prison de la Rossignolerie à Angers le 30/11/1792 avec les prêtres sexagénaires ou infirmes (la suite à lire ci-contre).

Les martyrs d'Avrillé, civils et religieux, au nombre de 99, furent béatifiés par le Pape Jean-Paul II le 19 février 1984. Parmi eux, douze prêtres seulement sur les cinquante guillotinés. Mais le curé de Longré ne figure pas dans cette liste...

Marcel Daniaud dans son livre «L'histoire de nos villages, Couture d'Argenson, Salignac et leurs environs» (page 207), relate la vie de l'Abbé François EDELIN. 

Ce résumé a été rédigé par M. Georges Berthu, conseiller municipal à Longré :
«François Gilles Edelin, né à Candé le 26 octobre 1738, fut curé de Longré du 14 novembre 1783 à janvier 1791. Ayant prêté serment à la Constitution civile du clergé, il se rétracta bientôt, puis démissionna pour cause d'infirmités le 2 août 1791. Réfugié à Angers, il fut arrêté et interné au petit Séminaire de cette ville le 17 juin 1792, puis transféré à la prison de la Rossignolerie le 30 novembre 1792 avec des prêtres âgés ou infirmes.
Délivré par l'avancée des armées vendéennes le 18 juin 1793, il alla se réfugier chez son frère Henri, chanoine de Saint-Pierre Montlimart (Maine et Loire). Il passa la Loire et suivit les Vendéens dans la campagne dite de «la virée de Galerne». Caché aux environs d'Angers après le siège de cette ville, il fut arrêté par les Hussards à la Roche d'Erigné le 8 décembre 1793.
Son sort fut rapidement scellé : traduit le même jour devant le Comité Révolutionnaire, il est renvoyé à une Commission militaire devant laquelle il comparaît le lendemain. Celle-ci le condamne aussitôt à mort «pour intelligences avec les Brigands de la Vendée». Il est guillotiné le soir même, 9 décembre 1793, à cinq heures, sur la place du Ralliement à Angers».


Jean François Marchive, cordelier, prêtre, ancien vicaire de l‘église Saint-André de la ville de Ruffec

Extrait du registre tenu pour les prises de possession de la cure de Longré
Aujourd’hui, 8 avril 1792, an quatrième de la liberté, jour de Pâques, le conseil municipal de ce lieu assemblé au lieu de ses séances ordinaires, Jean André Jousse, premier officier municipal, faisant les fonctions de maire sur la démission de Pierre ( ?)aon, s’est présenté le sieur Jean Marchive, prêtre, ancien vicaire de l ‘église Saint-André de la ville de Ruffec, nommé à la cure de Saint-Pierre par le procès-verbal de nomination de l’assemblée électorale du District de Ruffec, département de la Charente, en date du 2 de ce mois, lequel nous a présenté le brevet d’institution canonique à lui accordé par monsieur Joubert, évêque du département de la Charente, le 3 de ce mois.
Signé Joubert, déclarons vicaire secrétaire, en conséquence a requis la municipalité de le mettre en possession de la dite cure de Longré. Et de suite, ce corps municipal en présence du procureur de la commune, à sa réquisition, s’est transporté en l’église, et avant la célébration de la messe, en présence des fidèles assemblés, Monsieur Marchive, curé, à juré de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse qui lui est confiée, d’être fidèle à la nation, à la loi et au roi, et de maintenir de tout son pouvoir la constitution décrétée par l’assemblée nationale constituante aux années 1789, 1790, 1791 et acceptée par le roi, le tout en conformité de la proclamation du roi sur le décret de l’assemblée nationale d 24 août 1790 et du 12 juillet précédent, et de la loi du 26 juillet suivant, aussi rendue sur un décret de l’assemblée nationale du 27 septembre précédent. Fait clos et arrêté le présent procès verbal les jours auxquels dessus ont signé Marchive, curé de Longré, Jean André Jousse, officier municipal, Jacques Sylvestre procureur de la commune, Bouquet officier municipal, Jacques Sylvestre greffier.
Nous officiers municipaux de la paroisse de Longré certifions que la présente copie est conforme à l’original, Bouquet, officier municipal, Jean André Jousse, officier municipal.
Source : AD16
Nota : Jean François Marchive sera prêtre à Longré de 1793 à 1803 et de 1807 à 1830.

 
 



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