Eglise Saint-Barthélémy de Raix

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L’église de Raix, Ecclésia de Reys en 1300, est placée sous le vocable de St Barthélemy, St Barthélemy de RAYS, alias REYS en 1280, Béati Bartholomaei de Ratiaco ; on trouve aussi Passim au XVIe et dans le Pouillé de 1648 (De Régibus).


L’apôtre St Barthélemy fit prêcher l’évangile dans les Indes, le sud-ouest de l’Asie et l’Arménie où il fut écorché vif puis crucifié à Albano Polis.
 

Catherine, la cloche de l’église, fut bénite le 8 février 1779 par Jean Louis Decault, curé et chapelain de Raix. La marraine était Catherine de Balathier de Lantage, nièce de Louis Le Musnier. Cette cloche fut fondue sur place le 7 février 1779 donc, et après avoir été placée dans le clocher, baptisée le lendemain.

Baptème de la cloche en 1779
« Le lundi huit février 1779, par permission de Monseigneur Martial Louis de Beaupoil de Saint Aulaire, évêque de Poitiers, en date du huit novembre 1778, j’ai béni la cloche du haut de l’église Saint-Barthélemy de Raix sous l’invocation de Sainte Catherine.

Messire Louis le Musnier, chevalier, seigneur du dit lieu, Blanzac et autres plans, Lieutenant Général de la province d’Angoumois, et demoiselle Catherine de Balathier de Lantage, fille mineure de monsieur le Marquis de Balathier de Lantage et de Dame le Musnier demeurant en la ville d’Angoulême, absents et préposés pour en donner le nom, lesquels ont été représentés dans la cérémonie par Jean Vallière et Marie Chaunit, agent et gouvernante du château de Raix, ni ayant que le dit Jean Vallière qui a avec moi signé, ladite Marie Chaunit déclarant ne le savoir faire.
Signé : Jean Vallière et
 Jean Louis Decault, chapelain curé de Raix.


L'église Saint Barthélemy a gardé quasiment intactes ses formes originelles, à l’exception de la sacristie (difficile à dater compte-tenu de l'absence de presbytère avant 1750 et après 1794) et du mur de façade, modifié en sa partie supérieure.Elle nous rapporte donc très fidèlement ce qu’elle était à ses débuts, sans doute à la fin du XIIe siècle. L’affirmation de cette date est motivée par plusieurs observations : les murs sont de gros appareil, il existe une voûte en forme d’arcs brisés de même que la porte d’entrée.


Du haut de son clocher, se discernent favorablement villages et vallées des alentours. Cette position constituait un véritable observatoire destiné aux guetteurs des temps troublés du moyen âge, notamment pendant la guerre de cent ans. L'église jouxte le château. Des lumières, des signaux lumineux placés dans le clocher, la transformaient en véritable phare des terres. Outre son rôle de repère (telle une lanterne des morts), elle pouvait servir à émettre des signaux vers l’ensemble des villages environnants : Villefagnan, la Faye, Courcôme.


De plan classique, cet édifice comprend une nef terminée en chevet par une abside contenant le chœur. Un petit croisillon (le seul ayant d'ailleurs existé) est adjoint à cette nef en sa face sud. Certainement érigé en chapelle annexe réservée aux seigneurs, ce croisillon est avantageusement pourvu d'une absidiole orientée vers l'est.
Le clocher, couvert de tuiles rouges "canal ou tige de botte" surplombe le chœur. Il est éclairé de six fenêtres surmontées d’arcs de plein cintre. Une seule cloche est présente aujourd’hui, placée en partie nord. Cependant, ce clocher semble conçu pour en accueillir une seconde. L'accès se fait par un magnifique escalier circulaire, en pierre de taille, collé au mur nord. La porte d’accès à cet escalier se situe à l’intérieur de l’église, côté nord, à environ trois mètres du sol.


Les murs de l’église, coiffés de magnifiques modillons sculptés, sont de gros appareil, de même que les contreforts, le croisillon sud et son absidiole.
 

La nef, surmontée d’une voûte en arcs brisés, est composée de trois travées marquées d’arcs doubleaux et de colonnes. La voûte repose sur un cordon rectangulaire. Elle est couverte de lauzes de calcaire dur. Le même matériau recouvre l’escalier du clocher, le chœur et l’absidiole du croisillon sud.
 

Tabernacle (ci-dessus)
Par arrêté préfectoral de la Charente en date du 6 février 2004,le tabernacle à ailes à un degré et autel à gradins, en bois, de la fin du XVIIIe ou début du XIXe siècle, situé (aujourd'hui) dans la chapelle sud de l’église Saint-Barthélemy de Raix, est inscrit sur l’inventaire supplémentaire à la liste des objets mobiliers classés parmi les monuments historiques pour le département de la Charente”.
Une large arcade à doubles rouleaux (trois du côté sud), sur deux colonnes, précède l’abside sous cul de four (chœur), laquelle est désaxée vers le nord par rapport à la nef. Ce décalage des deux axes longitudinaux se remarque particulièrement au niveau de l’arc intermédiaire. Il est aisé de le constater en comparant la partie droite de l’arcade avec celle de gauche, cette dernière plus large d’environ vingt centimètres. De plus, il existe le même décalage sous la voûte et à l’intérieur du clocher dont les fenêtres, est et ouest, sont décalées vers le nord.


L’abside (ou chevet) est éclairée de trois splendides fenêtres entourées de boudins ; il en est d’ailleurs de même de la fenêtre située en façade. Les arcs de ces fenêtres sont de plein cintre. La porte d’entrée et le berceau de voûte sont cependant en arcs brisés. Nous assistons ici à l’évolution de l’emploi de ces styles et pouvons en déduire facilement quelques dates (XIIe). De petites arcades, sept au total, séparent la façade dans le sens horizontal. Le portail de la façade (porte d’entrée), possède trois voussures décorées de têtes de clous. Les murs de la nef, contrebutés en extérieur, sont renforcés intérieurement de colonnes amorties en cônes et partiellement engagées, surhaussées de magnifiques chapiteaux sculptés, lesquels soutiennent les arêtes de la voûte.
La dîme
A la fin de l'année 1728, le curé de Raix déclare à l'évêque de Poitiers le revenu de ses dîmes.
Déclaration que donne à nos seigneurs de l'assemblée générale du clergé de France qui s'est tenue en l'année 1730 et à messieurs du bureau du diocèse de Poitiers, Jacques Léonard, prêtre curé de Saint Barthélemy de Raix, Diocèse de Poitiers (archiprêtré de Bouin), des biens et revenus de la dite cure pour satisfaire à la délibération de l'assemblée générale du clergé de France du 12 décembre 1726. 
Premièrement
Les revenus de la dite cure consistent en gros de blé , vin, et argent.
  • Blé : 10 boisseaux froment mesure de Ruffec pesant 70 livres, le boisseau estimé pour toutes les années courantes 3 livres le boisseau.
  • Plus 20 boisseaux méture blanche à même mesure estimées 2 livres.
  • Plus 100 livres en argent.
  • Plus un tonneau de vin rouge estimé ordinairement 40 francs le tonneau.
Secondement
  • Vingt boisseaux de froment de rente noble à même mesure estimés 20 écus assignés à plusieurs mas de terres qu'il me soit maintenant impossible de déclarer ne les connaissant pas encore, mais tous dans la paroisse de Raix excepté un boisseau froment qui est dû à la dite cure de Raix dans la paroisse de Villegats, diocèse de Poitiers, et deux boisseaux dans la paroisse de Villefagnan, même diocèse.
  • Plus les menues et vertes dîmes spécifiées en chanvre et lin, et agneaux estimés le tout à 15 livres par an.
  • Plus trois boisselées de pré dans la rivière de Raix qui ne produit presque rien et d'être des mauvais foins estimés 20 francs.
S'ensuivent les charges dudit bénéfice :
  • 20 francs de décimes (impôt du diocèse).
  • plus il n'y a point de presbytère et n'y a jamais pu trouver de maison dans ma paroisse, il m'en coûte 40 livres pour me loger à Courcôme qui est le lieu le plus proche de ma paroisse.
  • plus il n'y a point de fabrique, il me faut pour le moins acheter la moitié des cierges, je l'abandonne à la discrétion de messieurs du bureau il est pourtant sûr que mon autel est bien illuminé toujours vive blanche et depuis dix ans que je suis curé de Raix j'en ai acheté pour plus de 40 écus.
  • Les charges ci-dessus, je les réduit à 40 livres prenant le reste sur mon compte. Reste net : 255 livres.
Le tout par transaction passée entre Messire Jacques Le Meunier, chevalier Seigneur de Lartige, Nantoüillet, et de la terre et châtellenie de Raix, conseiller du Roi en la grande chambre du Parlement de Paris, et Messire Jacques Gautier prêtre curé de la dite paroisse de Raix, en date du huit novembre 1687 par M. Pugnier, Notaire royal héréditaire en Angoumois. Nous, soussigné (Léonard), prêtre curé de Saint Barthélemy de Raix, certifions et affirmons ladite déclaration sous les peines énoncées en la délibération de l'assemblée.
A la fin du 19e siècle, l'église possédait deux autels en bois, le second portant une Sainte Vierge. Le Chemin de Croix n’est pas daté. Il ne reste maintenant en fond de croisillon sud que l’autel situé initialement dans le chœur.

 
La réunion du culte à Courcôme ?
Lors du Concordat la paroisse fut rattachée à Souvigné puis à Courcôme...
En 1819, le conseil municipal de Raix souligne qu'il est difficile d'aller à Eglise de Courcôme pour les personnes âgées, le catéchisme des enfants, l'inimitié entre les deux communes est totale depuis leur réunion pour le culte, avec des excès insultants des habitants de Courcôme auprès de ceux de Raix même dans l'église, Si ce n'est pas possible d'avoir un desservant spécifique à Raix, on en trouvera un auprès d'une autre commune... Il faut se réunir à une autre paroisse, c'est le seul moyen de rétablir la paix entre les deux communes. Cela ne se fera que dans les années 1970...

Saint-Barthelemy chapelle de secours
C’est le Président de la République, Emile Loubet - décret du 14 août 1902 - qui érigea l’église Saint-Barthélemy de Raix en chapelle de secours. Après la Révolution, il n’y eut aucun prêtre titulaire, la paroisse était rattachée à Courcôme. Les relations entre les deux communautés ne furent pas très cordiales. En 1900, Saint-Barthélemy était en très mauvais état malgré quelques travaux de la commune au cours du XIXe siècle. Pourtant, un legs de 2000 francs, de François Peloquin (1), par son testament du 23 mars 1899, aurait dû permettre quelques réparations urgentes. Mais les choses n’étaient pas si simples…
Un courrier part de la Charente pour demander au Ministre des cultes l’autorisation de ce legs. Le ministre répond au Préfet le 10 janvier 1900 : «Cet édifice, qui est situé dans la circonscription de l’église succursale de Courcôme, ne possède aucun titre légal. La fabrique de Courcôme ne pourrait bénéficier de ce legs que dans le cas où l’église de Raix serait érigée en chapelle de secours. Mais ce titre ne pourrait être conféré à l’église de Raix que si l’ouverture de cet édifice à l’exercice du culte répondait à des besoins absolument incontestables». Le Préfet hésite avant de statuer et demande un rapport justificatif à l’Evêché d’Angoulême : «Chiffre de la population, distance séparant la chapelle du chef-lieu paroissial».
Le rapport est fourni par le maire de Raix le 20 janvier 1900 : «utilité incontestable et nécessité de donner à Saint-Barthélemy un titre légal par son érection en chapelle de secours».
D’où cette nouvelle demande satisfaite : «Vu que Raix compte 309 habitants, tous catholiques, que les cérémonies du culte se font régulièrement dans l’église de Raix à la grande satisfaction des habitants, mais non légalement, que la distance qui sépare Raix de Courcôme est suffisante pour justifier la présente demande, vu que la fabrique de Courcôme loin de s’opposer à la demande de la municipalité de Raix, s’engage à faire les frais du culte lorsque l’érection en chapelle de secours sera prononcée…»
Le décret émane de la direction générale des cultes. Il porte le timbre d’Emile Loubet, Président de la République, en date du 14 août 1902 : «Art 1. L’exercice du culte est autorisé dans l’église de Raix. Cette église prendra la dénomination de chapelle de secours. Le culte y sera célébré sous la surveillance et la direction du desservant de Courcôme, chef-lieu paroissial. Les ressources propres de la chapelle de secours seront administrées par le conseil de fabrique sans que, ni la fabrique, ni la commune soient obligées de suppléer à l’insuffisance des ressources. Art 2. Le trésorier de la fabrique de Courcôme est autorisé à accepter le legs fait à l’église de Raix pour être employé à la réparer… Il sera procédé à des réparations d’après un devis accepté par le Préfet auquel il sera justifié de l’emploi de la libéralité».
Rien ne peut plus s’opposer aux réparations…
L’Evêque d’Angoulême demande le 28 juillet 1904 au Préfet d’autoriser les travaux sous la forme proposée par la fabrique de Courcôme et selon le devis estimatif de l’entrepreneur Ducerisier de Ruffec. Le Préfet répond au prélat le 21 octobre : «J’ai soumis au conseil municipal de Raix le dossier préparé sur l’initiative de la fabrique de Courcôme. L’assemblée communale exprime l’avis que les réparations envisagées n’ont aucun caractère d’urgence. La réfection pure et simple du clocher et des toitures nécessaires pour la conservation de l’édifice paraissent s’imposer avant tout autre travail». Le Préfet rappelle à l’Evêque la motivation du legs Peloquin : en priorité la conservation de l’édifice. De plus, il demande qu’un architecte soit désigné car «faire rédiger le devis par l’entrepreneur est irrégulier». Dès le lendemain, 22 octobre, l’Evêque écrit au conseil de fabrique pour lui faire part de la réponse du Préfet : «Il est des parties de cette lettre qui ne sont pas discutables, mais il me paraît que la fabrique, ne demandant rien à la commune, pourrait encore insister sur l’emploi de l’argent qu’elle a reçu. Il me paraît alors qu’il faudrait faire constater par un homme de l’art que le clocher est solide, que les toitures sont en assez bon état, et que, au contraire, ce qui presse le plus c’est de redonner à l’église son cachet artistique qu’elle a perdu sous la couche de chaux qui la déshonore». Il évoque l’insuffisance du legs pour entreprendre ces gros travaux, demande toutefois au conseil de fabrique de s’assurer de ses dires et de ne pas se contenter d’un regrattage «s’il était démontré que le clocher va tomber».
Le Conseil de fabrique répond à l’Evêque le 25 octobre : «C’est d’après votre avis que la fabrique a cru pouvoir faire dresser par un entrepreneur de son choix le devis estimatif des travaux… Comment se fait-il que le Préfet juge irrégulier ce procédé…» La lettre évoque le choix d’un architecte : «Que faut-il entendre par architecte ? Le conseil municipal de Raix a son homme tout désigné, l’agent voyer. Est-ce que la fabrique de Courcôme sera obligée d’en passer par toutes les exigences de ces messieurs ? M. Martin, architecte diocésain, a déjà refusé de venir examiner l’église de Raix sous prétexte que le conseil municipal lui était défavorable… Permettez-moi de vous demander le service de vouloir bien lui parler vous-même…»
En décembre 1905, était prononcée la loi de séparation des Eglises et de l’Etat. En 1913 (voir photo), Saint-Barthélemy est classée Monument historique. En août 1915, la voûte s’effondre… Le dévoué conseil municipal de Raix s’était montré clairvoyant… mais malheureusement impuissant !
(1) François Peloquin et Marie Guibet étaient propriétaires du domaine de La Fournière vendu par leurs héritiers le 1er avril 1900.

D'inévitables lourds travaux de restauration au début du XXe
Au cours du mois d’août 1915, une pierre de la voûte se désolidarisait et faillit tuer une brave dame. Cela se passait une heure après une cérémonie d'enterrement. Le 9 septembre suivant, le maire signait un arrêté interdisant l’accès à l’église, en attendant que celle-ci soit réparée. La voûte s’écroula quelque peu, de même que le mur "gouttereau" sud sur lequel s’appuyaient des écuries appartenant au propriétaire du château. Le culte fut alors provisoirement célébré dans la maison annexe du château (maison du gardien ou concierge). En 1930, les travaux de réparation commençaient enfin. Après le mur "gouttereau" sud, la voûte fut refaite en partie, puis noyée sous environ un mètre de béton, avant d’être recouverte de lauzes de calcaire.


Cette dernière opération de couverture était renouvelée en 1989. Il était a lors constaté que le béton de la réparation des années vingt se maintenait en excellent état et n’avait besoin que d’une simple étanchéité.


Avant 1915...


En 1924, façade réduite (dommage).

Maintenant, laissons le bulletin paroissial n° 59 du Canton de Villefagnan nous relater l’état d’avancement des travaux en février 1933. 
« Les travaux de restauration, entrepris par les "Beaux-Arts", s’effectuent chaque jour, lentement, sans doute par suite du nombre excessivement réduit d’ouvriers, mais solidement, avec méthode et goût, comme il convient à une œuvre d’art. Le clocher entièrement rajeuni, tous les murs du côté sud relevés, une grande partie de la voûte et de la toiture refaite, tout cela donne au vieil édifice un air de jeunesse qui flatte la vue et fait espérer pour l’avenir. Puissions nous voir bientôt le couronnement de cette œuvre que nous espérons inaugurer magnifiquement en la rendant au culte divin. Mais déjà, depuis même plusieurs mois, l’érection d’un nouveau coq à la cime du clocher, a donné lieu à une petite réjouissance tout intime chez les ouvriers. En effet, avec cette dédicace que voici de M. Constant Hugon, ancien maire de Raix, les habitants de la localité ne se sont pas fait tirer l’oreille pour arroser le nouveau coq ».  

« Sur l’église en faction pendant près de mille ans,
« Mon âme a veillé sur Raix et ses enfants ;
 « Et s’il, put résister au vent, à la tempête,
« Pour lui vient de sonner l’heure de la retraite.
« Je vais le relever.
 « Car c’est un sort glorieux,
« Là, nul autre que moi, sera si près des Cieux.
« Puissé je toujours voir - domptant l’affreuse guerre,
« Les bienfaits de la paix régénérer la terre !
« Avant de m’installer à mon poste d’honneur,
« S. V. P. un pourboire à mes restaurateurs
Constant Hugon
 
La troisième colonne du mur nord, deuxième à partir de l’abside, était reconstruite. Le chapiteau de cette colonne est d’ailleurs sculpté très sobrement de façon à le différencier des autres. Une partie de l’arc doubleau prolongeant cette colonne fait partie de la même restauration. Le calcaire des parties remplacées est nettement plus clair et doré. Ce calcaire provenait de carrières situées entre Raix et Courcôme, à l’opposé du bois de Leigne, à main droite du chemin qui monte vers la Faye. M. Grelet de Raix narrait souvent à ses enfants (André par exemple) qu’il transportait des blocs de roches sur sa charrette lors des travaux de réparation de l’église (il assurait souvent ce type de transport pour la commune).
Les écuries du château jouxtant l’église en son latéral sud ne seront pas reconstruites, et laissent maintenant apparaître le mur de gros et bel appareil, tel qu’il pouvait l’être en son état originel.
Vers 1935, en raison des dégradations dues à la chute de la voûte, quelques bénévoles prirent la décision de bétonner le pavage de la nef. Le sol fut décapé profondément, laissant apparaître par endroits quelques sépultures…
Les « Beaux-Arts », découvrant cette opération imprévue, furent fort désolés de cette initiative, sans aucun doute très malheureuse sur le plan archéologique. Ce service décida vers 1938, de recouvrir ce béton inélégant de dalles de pierres (calcaire de Chazelle). La table de communion perdait à cet instant sa forme arrondie (convexe) pour celle, droite, qu’elle conserve encore aujourd’hui.
La hauteur du sol fut considérablement surélevée, soit d’environ trente centimètres. L’escalier de la porte d’entrée perdait ainsi une marche. Cela se remarque d’ailleurs en observant la base des piliers de la nef.
Le fait que le sol ait été entièrement refait, nous interdit définitivement de pouvoir relever les précieuses inscriptions gravées sur les pierres tombales. Impossible donc de savoir quels sont les seigneurs ou les curés enterrés dans cette église.
Les curés étaient inhumés dans le chœur, les nobles dans la nef en sa partie avant jouxtant le chœur.
Les seigneurs devaient sans doute se réserver la chapelle sud. Les roturiers ou riches manants se contentaient du fond de la nef.
Les registres paroissiaux (1692-1792) encore existants mais incomplets, nous indiquent quelques personnes ayant pu bénéficier d’une sépulture dans cette église au cours du 18° siècle.  
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