Le Monument aux Morts de Theil-Rabier
 
Ce monument a été inauguré le 19 août 1923.
Sous la présidence du Sous-Préfet de Ruffec.
 
Morts pour la France
 La mention « Mort pour la France » fut créée par la loi du 2 juillet 1915 modifiée par la loi du 28 février 1922. La loi du 29 décembre 1915 donne droit à la sépulture perpétuelle aux frais de l'Etat aux militaires « Morts pour la France » pendant la guerre.
L'attribution de la mention « Mort pour la France » est une opération relative à l'état civil, qui fait l'objet des articles L 488 à L 492 bis du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre.
Les membres des forces armées françaises tués au combat, morts des suites de maladies contractées ou d'accidents survenus en service commandé ont droit à cette distinction, de même que les prisonniers de guerre décédés dans les mêmes circonstances.


Theil-Rabier
Source : le Journal de Ruffec du dimanche 9 septembre 1923
On nous prie d’insérer : Lettre ouverte à M. le Correspondant anonyme du journal l’Avenir de la Charente, à Theil-Rabier
Monsieur, Votre compte-rendu, inséré au journal l’Avenir de la Charente, du 25 août dernier, m’a fait l’honneur de me mettre en cause, à l’occasion de l’inauguration du monument élevé à la mémoire des morts de Theil-Rabier. J’étais loin de m’attendre à pareille aubaine, car l’attitude absolument neutre dans laquelle je m’étais retranché, volontairement, par respect pour la liberté que je veux aussi entière pour les autres que pour moi-même, vous interdisait de vous faire aussi maladroitement arrogant. Aussi, puisque vous m’en donnez l’occasion, je vous en remercie et en profite pour exposer publiquement la vérité que vous dénaturez si singulièrement.
D’après vous, «les camelots du roi, déploraient l’absence de desservant nanti de son surplis et de son goupillon». Permettez, Monsieur, la vérité est, que ceux qui plus que les camelots du roi, déploraient l’absence de prêtre, vous le savez aussi bien que moi, c’étaient les malheureux parents de nos glorieux morts, que vous avez froissés, insultés, bafoués !
Est-ce volontairement ?
Alors vous êtes un  misérable !
Est-ce sans le vouloir ?
Et dans ce cas vous êtes un pauvre fou, qu’il faut plaindre et enfermer. Car enfin, il me sera bien permis de dire que quand on a eu, disons (la hardiesse), tel un enfant capricieux, de menacer de ne pas paraître à l’inauguration, si le desservant devait y participer.
Quand on a tout mis en avant pour que le monument ne soit pas béni, et ceci contre la volonté formelle des parents des morts, qui étaient il me semble les principaux intéressés dans l’affaire. Quand sans respect pour leur douleur, on a trompé leur crédulité, en leur laissant ignorer jusqu’à la dernière heure, que cette bénédiction n’aurait pas lieu (leur témoignage attristé en est le sûr garant).
Il est vraiment odieux et bas (mais qu’attendre mieux de votre personne ?) de lancer l’outrage à la face de pères, de mères, de veuves et d’orphelins en larmes, en les narguant, de ce que le desservant n’était pas présent pour bénir le monument élevé à la mémoire de ce qu’ils ont de plus cher et de plus sacré ici-bas. Vous conviendrez avec moi, Monsieur, que le deuil qui les a frappés, est assez grand et assez glorieux pour avoir droit au respect de quiconque s’honore du titre non seulement de Français, mais de citoyen, à quelque nation ou quelques parti qu’il appartienne.
Les succès faciles, Monsieur le Correspondant anonyme, sont généralement éphémères, et veuillez vous souvenir qu’à Theil-Rabier, autant qu’ailleurs, le Capitole n’est pas éloigné de la roche Tarpéienne. Dans l’espoir qu’après tant d’éclat, il vous restera encore assez de courage pour remplacer votre facile anonymat, par votre nom, votre vrai nom, non pas celui d’un tiers quelconque, fut-il appelé aux plus brillantes destinées ! J’ai le devoir de vous dire, Monsieur, que si vous n’êtes pas à plaindre, on doit vous mépriser.

P. Petit, Curé d’Embourie, desservant Theil-Rabier.


Plaque apposée dans l'église
Malgré les divergences entre le curé desservant et le correspondant du journal L'avenir de la Charente, il n'existe aucune différence entre la liste apposée dans l'église Sainte-Radegonde de Theil-Rabier et celle du Monument aux Morts.
Pourtant, dans de nombreuses communes, on relève des différences notables. Rappelons que tous les enfants d'une commune Morts pour la France ne figurent pas forcément sur le Monument aux Morts, que tous les habitants de cette commune Morts pour la France non plus, que certains figurent sur deux monuments à la fois. Et qu'il arrive que d'autres noms aient été tout simplement oubliés. La loi laisse le choix aux communes.
La loi du 25 octobre 1919, relative à la commémoration et à la glorification des morts pour la France au cours de la « grande guerre » et qui prévoyait, outre la tenue d'un livre d'or portant les noms des morts pour la France et nés ou résidant dans la commune, a invité les communes, aidées dans ce cas par l'État à prendre toutes mesures de nature à «glorifier les héros morts pour la patrie ». Ultérieurement, les communes ont été vivement incitées à procéder à l'inscription des noms des morts pour la France des autres conflits sur leurs monuments aux morts.
La décision d'inscription des noms des victimes de la guerre bénéficiaires de la mention « mort pour la France », assimilable à l'approbation de plaques commémoratives individuelles, incombe, en effet, aux communes, sous la tutelle du préfet et nullement aux associations d'anciens combattants. L'inscription des mentions autres, telles que les dates des conflits, ne fait l'objet d'aucune consigne particulière.
Subventions : l'art. 81 de la loi du 31 juillet 1920 fixe les conditions d'attribution de subventions aux communes désireuses d'ériger un monument aux morts. Au total 3421  communes postulaient le 6 avril 1921 pour 1 584 242 francs.


Ils sont morts pour la France
1870 - 1871
  • Le 25 décembre 1870, Philippe BENETEAU, 24 ans, né le 1er février 1846 à Theil-Rabier de Jean Bénéteau et Amélie Rousseau, garde mobile à la 6e compagnie du 3e Bataillon du 18e Régiment de mobiles, décédé à l'hôpital d'Angoulême où il était entré le 24 novembre 1870.
  • Le 6 janvier 1871, Eugène RAIGNIER, 21 ans, né en 1850 de François Raignier et Marie Bénéteau, célibataire, garde mobile de la Charente, décédé canton sud, rue Halle au blé, à l'ambulance du Lycée à Clermont-Ferrand.
  • Le 17 janvier 1871, Pierre VALLEE, tué à Haricourt.
1914 - 1918
  • Le 27 septembre 1914, Alphonse BLAIS, 24 ans, né le 27 mai 1890 à Villefagnan de Alexis Blais et Justine Moreau, célibataire, matricule 06315, soldat au 125e Régiment d'Infanterie, mort des suites de ses blessures de guerre à Prosnes (Marne) - transcrit à Theil-Rabier le 10 août 1916. Inscrit dans le livre d'or.
  • Le 16 septembre 1914, Abel Florent Louis LORIOU, né le 25 septembre 1892 à La Chapelle-aux-Lys (Vendée), soldat au 21e Bataillon de Chasseurs à Pied, mort au combat de Souain (51) d'après jugement déclaratif du tribunal de Ruffec, jugement du 12 janvier 1921 -transcrit à Paizay-Naudouin le 20 janvier 1921 - Médaille militaire (arrêté du 22 août 1920). Inscrit dans le livre d'or de Paizay-Naudouin.
  • Le 29 août 1915, Louis Augustin LUCAUD, 31 ans, né le 26 novembre 1884 à Londigny de Augustin Lucaud et Marceline Lassoudière, époux d'Eglantine Adrienne Delafosse, domicilié à Theil-Rabier, n° 10179 du recrutement d'Angoulême, soldat à la 2e Cie du 128e Régiment d'Infanterie, mort de ses blessures de guerre à l'ambulance n°8 du 2e Corps à Ambly (Meuse) - transcrit le 16 octobre 1918 à Theil-Rabier, retour du corps à Theil-Rabier le 13 juin 1922. Inscrit dans le livre d'or.
  • Le 28 septembre 1918, Edmond REIGNIER, 38 ans, né le 4 juillet 1880 à  Theil-Rabier de Jean Reignier et Julie Métayer, époux de Marie-Louise Perot, soldat à la 3e Cie du 3e Régiment d'Infanterie Coloniale, mort de maladie contractée en service à l'Hôpital Anglais n°37 à Vertekop (Grêce) - transcrit à Theil-Rabier le 8 octobre 1919. Inscrit dans le livre d'or.
  • Le 15 décembre 1916, Armand Charles Adhémar PROUX, 20 ans, né le 20 mars 1896 à La Couronne (16), de François Proux et Célestine Sorton, classe 1916, n°912 au recrutement d'Angoulême, soldat de 1re classe au 55e régiment d'Infanterie (venait du 63e RI), tué à l'ennemi à la côte du Poivre près Verdun (Meuse) - transcrit le 13 avril 1917 à Theil-Rabier. Inscrit dans le livre d'or.
  • Le 23 avril 1915, Henri Edouard Victor ROBERT, 23 ans, né le 18 octobre 1892 à Theil-Rabier de Victor Pierre Henri Robert et Marie Perot, classe 1912, n° 732 au recrutement d'Angoulême, matricule 4835, soldat au 412e Régiment d'Infanterie, mort de ses blessures de guerre à Epernay (Marne) - non transcrit à Theil-Rabier. Inscrit dans le livre d'or.
  • Le 15 mai 1915, Lucien Eugène Emile ROBERT, 21 ans, né le 27 mars 1894 à Theil-Rabier de Victor Robert et Marie Pérot, célibataire, matricule 6022, soldat à la 8e Cie du 78e Régiment d'Infanterie, mort pour la France à Flirey (Meurthe-et-Moselle) - transcrit le 10 août 1916 à Theil-Rabier. Inscrit dans le livre d'or.
1939 - 1945
  • le 19 juin 1940, Emile QUERON, 21 ans, né le 19 avril 1919 à Theil-Rabier de Edouard Queron et Céline Rougnet, célibataire, classe 1939, n°439 du recrutement d'Angoulême, soldat à la 10e Batterie du 4e Groupe du 405 RAD, mort pour la France (Secteur postal 8.063), décédé à Zuydcoote "Sanat"  (Nord) - transcrit à Theil-Rabier le 28 novembre 1941.
  • le 4 décembre 1944, Marcel Joseph Pierre BOUCARD, 35 ans, né le 23 mars 1909 à Sallertaine (Vendée), fils de Pierre Constant Boucard et Marie Bégaud, soldat au 307e RI, mort de tuberculose en captivité à Solingen (Allemagne).
  • le 10 mars 1946, Armand Oscar MORIN, né le 7 juillet 1908 à Theil-Rabier de Eugène Morin et Eugénie Chagnaud, époux de Magdeleine Alphonsine Beaussant à Paizay-Naudouin.
INDOCHINE
  • 20 juillet 1954, Jean Guillaume Pierre Marie TYMEN, 24 ans, né le 14 novembre 1930 à Theil-Rabier de Jean Marie Tymen, cultivateur, né le 2 mars 1901 à Gueugat (Finistère) et de Philomène Marie de Kéroulas, cultivatrice, née le 16 février 1904 à Plogonnec (Finistère), domiciliés à Theil-Rabier, Maréchal des Logis au 4e Régiment d'Artillerie Coloniale 4e Groupe, décédé en captivité à Dien Dien Phu (Nord Viêt-Nam).
 
 



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