La brigade de gendarmerie d'Aigre

Nos estimés gendarmes sillonnent régulièrement le territoire de nos communes lors de leur patrouilles ; leur présence contribue hautement à générer un climat de sécurité.

"Force armée instituée pour veiller à l'exécution des lois, la gendarmerie nationale est chargée d'assurer la sécurité publique sur 95 % du territoire, correspondant à 50 % de la population. Grâce au «maillage» du territoire assuré par ses brigades territoriales, la gendarmerie nationale garantit un service public de sécurité de proximité, installé au coeur des territoires, en particulier dans les zones rurales et périurbaines, à l'écoute des préoccupations des élus locaux et de la population. La gendarmerie nationale est également investie de pouvoirs judiciaires, qu'elle exerce sous le contrôle de l'autorité judiciaire. Elle est aussi chargée du maintien de l'ordre public et elle contribue à la protection des populations. Enfin, en sa qualité de force armée, la gendarmerie nationale participe à la défense de la patrie et des intérêts supérieurs de la Nation." (Source : Sénat)


 
La brigade territoriale de proximité de gendarmerie d'Aigre et celle de Villefagnan sont réunies depuis le 1er janvier 2014 dans une même communauté de brigades relevant de la compagnie de Confolens. Le siége de la nouvelle communauté de brigades a été fixé à Aigre.
La brigade d'Aigre était regroupée de 2008 à 2013 en communauté de brigades avec celle de Rouillac.
Lors de sa création en 1790 dans le département de la Charente (voir pages consacrées au 1er District de Ruffec), le canton d'Aigre faisait partie de l'ancien district de Ruffec qui devint en 1800, lors de la réforme napoléonienne de la carte administrative, l'arrondissement de Ruffec.
Depuis le 1er janvier 2008, le canton d'Aigre, précédemment dans l'arrondissement d'Angoulême, fut rattaché à celui de Confolens. Il est composé des communes d'
Aigre, Barbezières, Bessé, Charmé, Ébréon, Fouqueure, Les Gours, Ligné, Lupsault, Oradour, Ranville-Breuillaud, Saint-Fraigne, Tusson, Verdille, Villejésus.
2015, les cantons d'Aigre et Villefagnan réunis à la solde de 2 conseillers t...

Histoire du Pays d'Aigre, association de choc : le 1er numéro sera dedié à Aigre en 1999.

Découvrir le patrimoine touristique du canton d'Aigre et l'OT du pays d'Aigre !!!

Histoire de la gendarmerie à Ruffec, ancien arrondissement...


Depuis le 1er janvier 2014, la brigade territoriale de Villefagnan et celle d'Aigre ont été réunies en communauté de brigades.

Coordonnées
Brigade territoriale de Villefagnan
16 Rue de la Gare
16240 Villefagnan
Horaires ouverture
Mardi
de 14h à 18h ; vendredi de 8h à 12h.
Brigade territoriale d'Aigre
22 Rue de la Gendarmerie
16140 Aigre
Horaires ouverture
Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, de 8h à 12h et de 14h à 18h ;
dimanche de 9h à 12h et de 15h à 18h.

La brigade se situe sur le bord de la route d'Aigre à Rouillac.
La Foire du 27 sera une bonne raison de s'arrêter saluer nos gendarmes.

Cette brigade a remplacé - 1984-1985 - sur ce même emplacement, l'ancienne brigade (voir cliché plus bas) achetée par le conseil général de la Charente le 23 décembre 1867 et fonctionnelle en 1872.

Une brigade de gendarmerie à cheval existait déjà en 1804 à Aigre. Il faut savoir qu'au siècle précédant on trouvait à Aigre, relevant de l'Intendance de Poitiers, "un bureau pour les traites foraines, régi par un Receveur & un Contrôleur, qui avait deux brigades à cheval pour la conservation des droits, l'une à Aigre même, & l'autre à Chives, chacune constituée d'un Capitaine & de deux Cavaliers".
La position stratégique d'Aigre pour le commerce des eux-de-vie de Charente explique sans doute cela.
Rien ne permet d'assurer cependant qu'une brigade de maréchaussée existait alors (avant la révolution) surtout si on lit attentivement le compte-rendu de cette affaire concernant la justice (cliquer).


La brigade de Gendarmerie d'Aigre
Notes d'histoire


1732 Aigre
Le Bourg d'Aigre est situé à quelques lieues de la Charente ; son produit est de 5 à 6000 barriques de vin, les blancs se convertissent en eaux-de-vie ; & les rouges s'envoyent dans le Poitou, & ne payent aucuns droits.
Les eaux-de-vie qui se chargent à la Charente pour l'étranger payent les droits de 15 liv. 14 f. par barrique de 27 veltes, celles qui s'envoyent en Picardie & Normandie, payent 13 liv. 11 sols : si elles vont par terre à Châtellerault pour la route de Paris, elles ne payent point de droits, que ceux de remuige ou nouveaux droits, s'il y a de la revente ou mutation de main.


1805 Aigre dispose d'une brigade à chDictionnaire universel, géographique, statistique).
Un des ancêtres de François Mitterand était gendarme à Aigre. Sixième enfant de Nicolas Lorrain, vigneron, Nicolas Lorrain est né le 27 décembre 1757 à Rosières-sur-Mance (70) ; il est gendarme, brigadier de la Maréchaussée (après un poste à Barbezieux (16) le 21 octobre 1786) à Aigre (16) et y décède en 1805 ; il est âgé de 48 ans. Trois de ses fils choisissent, comme lui, la carrière militaire...

1814 Échauffourée politique à Paizay-Naudouin
Le 2 mai 1814, jour de foire à Paizay-Naudouin, la brigade de gendarmerie d'Aigre qui s'était, selon l'usage (1), rendue dans cette commune a été maltraitée. Une sédition relative à la cocarde blanche a eu lieu. Ils ont eu la leur enlevée et foulée aux pieds et forcés de se retirer. Ceux qui ont pris le plus de part à cette sédition sont des habitants du département des Deux-Sèvres, dont la commune de Paizay-Naudouin est limitrophe, et des anciens gentilshommes qui cherchent à aigrir le peuple, des déserteurs et des partisans de l'ancien gouvernement.
M. Girardin, adjoint de la dite commune, est soupçonné par le maire d'avoir contribué par sa mauvaise tête à cette rébellion en soulevant les esprits. [...]
Il résulte du procès-verbal rédigé par le dit adjoint que cette troupe de séditieux a arraché la cocarde blanche à ceux qui ont refusé de l'ôter, et particulièrement aux gendarmes chargés de la police, et qu'ils l'ont foulée aux pieds, que l'écharpe dont le magistrat était revêtu a été déchirée, que son domicile a été violé, qu'il y a été poursuivi et menacé, qu'un dégât considérable a été commis et que lui même n'a échappé à leurs coups qu'en se réfugiant dans une chambre haute, dont il avait barricadé les portes...
(1) On voit que le canton de Villefagnan était desservi en partie par la gendarmerie d'Aigre.

Le canton d'Aigre et ses communes en 1818, statistique de Quenot (cliquer).

1825 Accès de folie
Le 14 mars, un jeune homme nommé Magne, âgé de vingt-trois ans, garçon maréchal-ferrant, vivant dans sa famille à Aigre ( Charente), composée du père, de la mère et d’un frère aîné, après avoir déjeuné avec ses parents fort paisiblement, s’est rendu chez le sieur Besnard, maître d’école, et s’est informé combien il lui en coûterait par mois pour apprendre à lire, à écrire et à compter: trois francs , a répondu Besnard.
- Pourrai-je commencer tout de suite? demanda Magne.
- Quand vous voudrez.
Magne qui pendant ce colloque avait eu les deux mains dans les poches de sa veste, en retire tout-à-coup la main droite armée d’un couteau fraîchement aiguisé, et le plonge dans le sein du malheureux Besnard, en disant : Eh bien! je commence dès à présent.
Magne sortit, et Besnard eut la force de le suivre jusque dans la rue, et de crier: A l’assassin! La rue était isolée. Malgré ces cris, Magne, sans hâter le pas, rentre chez lui, aiguise son couteau, et, étant sorti presque aussitôt, il rencontre M. André, notaire, et le frappe d’un coup de couteau qui l'aurait tué si les doubles vêtements qu’il portait n’eussent amorti le coup.
M. André poursuit l'assassin, qui se réfugie dans la maison de M. Damond, négociant. Après avoir parcouru plusieurs appartements où il n’y avait personne, il saute par une fenêtre, et entre dans une maison voisine, celle de M. Bouteland, avocat, et suppléant du juge de paix. En ce moment, une servante de la maison était penchée sur la fenêtre, et saignait au nez ; Magne s’était d’abord approché d’elle ; mais, ayant aperçu M. Bouteland, il s’adresse à cette dame et lui demande où est son mari : Il est sorti, dit-elle.
- J’ai absolument besoin de lui.
- ll est absent, vous dis-je.
- Eh bien ! voilà pour toi, ajoute ce furieux, en lui portant un coup de couteau sur la tête.
Cette jeune dame, enceinte, reçoit une blessure profonde à la mâchoire, et tombe baignée dans son sang. Cependant, les cris des voisins : à l'assassin l avaient conduit plusieurs groupes autour de ce furieux dont on n’osait approcher.
Magne, voyant la gendarmerie arriver, perce la foule, escalade le mur d’un jardin, et, avant qu’on ait pu l’y poursuivre, il se frappe lui-même de deux coups de couteau dans le cou. Alors on s’empare de lui, et il est conduit en prison.


1830 Compte-rendu par les ministres.
Acquisition d'une maison pour y caserner la gendarmerie d'Aigre : 1400 fr.


1831 AIGRE, petite ville du dép. de la Charente (Angoumois), chef-lieu de canton de l'arr. de Ruffec. Cure, bureau d'enregist., brigade de gendarmerie.
Pop. 1,383 b.; foires : 5 avril, 25 juin, 6 nov., les 8 des autres mois; bureau de poste.
Elle est située dans une île formée par une petite rivière qui se jette dans la Charente.
Nombreuses distilleries d'eaux-de-vie; commerce de grains, oignons, chanvre, lin, vins, et principalement d'eaux-de-vie dite de Cognac.
A 4 L. 1/2, S. O. de Ruffec, 112 L. de Paris.
Le canton d'Aigre est composé de 17 com. Pop. 13,124 h.


Plan de la gendarmerie en 1832.
Source cadastre 1832, la prison se situait le long de l'impase (parcelle 1092 en orange).

1834 Aigre
Le 20 décembre, le cadavre d'un individu reconnu pour être le nommé Girard Paul, teinturier, âgé de 47 ans, demeurant à Aigre, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Ruffec, a été trouvé dans un fossé plein d'eau situé sur ladite commune d'Aigre. Il a été démontré que cette mort était accidentelle.


En 1835, un farceur qui a dû rire jaune...
"A Aigre où on cultive le safran, un jeune homme s’est présenté devant le conseil de révision, atteint d'une jaunisse si effrayante que les spectateurs n'ont pu, en le voyant, retenir un cri d'horreur. Mais le médecin qui assistait au conseil s'est mis en souriant à frotter le malade, et en peu d'instants a opéré le blanchissement parfait de la partie frictionnée. Le conseil égayé par cette grossière supercherie, n'a pas cru devoir sévir contre ce conscrit, qu’il a seulement déclaré "propre" au service militaire.
"
En savoir plus : http://combattant.14-18.pagesperso-orange.fr/

En 1841, la brigade se situe Rue de la Gendarmerie (actuelle rue des Ponts) ; l'effectif est de 5 gendarmes dont le brigadier Jean Gauvon.

1849 Gendarmeries arrondissement de Ruffec
Conseil général
Les casernes de gendarmerie de Ruffec, Mansle et Aigre ont besoin d'urgentes réparations; le conseil général demande les fonds nécessaires pour cette dépense.
La brigade de gendarmerie promise au canton de Villefagnan devrait être installée promptement, et il serait préférable pour ce service, qu'elle fût à cheval.

1853 Gendarmerie d'Aigre
Le conseil (d'arrondissement de Ruffec) émet le voeu que l'effectif de la gendarmerie soit augmenté à Ruffec, Mansle et Aigre, en raison de la surveillance à exercer aux gares et stations du chemin de fer. Il demande que les réparations signalées dans le rapport de M. le lieutenant soient effectuées, après en avoir toutefois reconnu l'opportunité.
L'assemblée renouvelle le voeu qu'elle a déjà émis pour que les gardes-champêtres soient embrigadés ; la solution de cette question étant d'intérêt public, il y a lieu de s'en occuper sans retard.
Le conseil général vote 100 fr. pour l'entretien de la caserne.

1854 Caserne de gendarmerie d'Aigre
En 1854 le conseil générale de la Charente consacre 400 fr aux réparations de la caserne de gendarmerie et 100 fr. à l'entretien de la toiture.


En 1861, la brigade se situe Rue de la Gendarmerie (actuelle rue des Ponts et n° 52 dans l'ordre de la liste du recensement) ; l'effectif est de 4 gendarmes dont le brigadier Bertrand Guilhem, 40 ans.

1866 CG de la Charente, Caserne de gendarmerie d'Aigre
«Dans votre session précédente, vous préoccupant des moyens de donner satisfaction aux voeux réitérés du conseil d'arrondissement de Ruffec, au sujet de l'amélioration ou du changement de la caserne de gendarmerie d'Aigre, vous demandiez que des études fussent faites pour savoir s'il est possible d'entreprendre des réparations dans le local actuel, ajoutant que dans le cas où celte réparation sérail difficile ou trop dispendieuse, il y aurait lieu de rechercher quel autre local pourrait être utilement acquis et quelle valeur aurait la caserne actuelle en cas de vente.
Conformément à votre désir, Messieurs, j'ai fait examiner avec soin par M. l'architecte le bâtiment qui sert en ce moment de caserne, et il résulte de cet examen que d'assez grandes dépenses seraient encore nécessaires pour mettre le bâtiment en bon état.
Ainsi, il a été établi que la mauvaise disposition des locaux rend une amélioration complète très difficile, et qu'indépendamment de divers travaux de réparation à exécuter dans les logements et évalués à 1,200 fr., il faudrait faire des ouvrages coûteux pour combattre l'humidité, sans néanmoins parvenir à la faire disparaître entièrement, à cause de la nature du sol.
La situation de la propriété départementale qui nous occupe, laisse aussi beaucoup à désirer à un autre point de vue que je vais indiquer. Des plaintes avaient été adressées à l'administration au sujet de la mauvaise qualité de l'eau du puits de la caserne. Des expériences ont été faites par la commission d'hygiène de l'arrondissement de Ruffec, et il a été reconnu que l'eau contient des matières organiques en dissolution qui la rendent impropre aux usages domestiques. Après cette constatation, j'ai fait immédiatement rechercher les moyens de remédier au grave inconvénient signalé, qui oblige les gendarmes d'Aigre à aller puiser de l'eau chez les propriétaires voisins de la gendarmerie, et il n'en a pas été trouvé de meilleur que le déplacement du puits. Ce travail est prévu au projet de budget de l'exercice prochain.

Pendant ces diverses opérations qui avaient pour but de donner autant que possible satisfaction à la première partie de votre demande, l'administration s'occupait aussi de la recherche d'un local qui pût avantageusement servir de nouvelle caserne. M. Delouche-Desvallée, propriétaire à Fouqueure, m'a offert, par une lettre du 25 juillet dernier, de céder à cet effet, au département, tout ou partie d'une vaste maison entourée de servitudes, cours et jardins, qu'il possède au chef-lieu du canton d'Aigre et à peu de distance de la caserne actuelle, ajoutant qu'il accepterait l'abandon de cette caserne en paiement et à titre d'échange, jusqu'à due concurrence des valeurs à déterminer ultérieurement.
Avant de répondre à cette offre, j'ai voulu, Messieurs, vous la soumettre, afin que vous puissiez l'apprécier et me faire connaître la suite qu'elle vous paraîtra mériter de recevoir.
Mais pour vous mettre à même de statuer en parfaite connaissance de cause et remplir en même temps l'objet de la deuxième partie du désir manifesté par vous l'année dernière au sujet de la caserne d'Aigre, j'ai pris de nombreux renseignements sur les avantages que procurerait l'acceptation de la proposition de M. Delouche-Desvallée.
Ces renseignements, fournis notamment par M. le maire d'Aigre, M. le sous-préfet de Ruffec et M. l'architecte du département, paraissent, je dois le dire, tous favorables à la proposition sus-énoncée. Ils constatent, en résumé, que l'immeuble offert convient parfaitement à la destination dont il s'agit et ne nécessiterait pour son appropriation qu'une dépense de 8,000 fr. ; que, situé seulement à 400 mètres de la propriété départementale (ancienne caserne) et composé de deux parcelles éloignées de 80 mètres l'une de l'autre, il a une superficie totale de 6,955 mètres en bâtiments, cours, servitudes, jardin anglais et verger en plein rapport ; que la valeur de ces parcelles peut être portée à 33,000 fr. environ, mais qu'on pourrait facilement en laisser au vendeur une partie évaluée à 8,000 fr. à peu près, ce qui diminuerait d'autant le prix d'acquisition.

Les mêmes renseignements constatent, enfin, que la caserne de gendarmerie occupée en ce moment, ayant une superficie de 1,944 mètres, non compris un passage commun de 140 mètres, et se trouvant dans une position centrale, pourrait aisément se vendre au prix de 20,000 à 25,000 fr., soit en bloc, soit à parcelles. Si donc le propriétaire susnommé consentait à un échange dans ces conditions, le département trouverait un grand avantage à celte opération. Dans le cas contraire, c'est-à-dire si M. Delouche-Desvallée préférait céder sa propriété au moyen d'une vente pure et simple, l'acquisition en serait également avantageuse, puisque tout fait présumer que l'aliénation de la caserne actuelle produirait des ressources presque suffisantes pour désintéresser le vendeur, et le département se trouverait ainsi exonéré à peu de frais de la lourde charge d'entretien qu'il supporte depuis longtemps à l'égard du service de la gendarmerie d'Aigre.
Je déposerai sur votre bureau pendant la session, à l'appui de ce rapport, les diverses pièces du dossier, afin que vous puissiez proposer telle solution que vous jugerez convenable, la décision définitive ne se trouvant point placée dans vos attributions, d'après la loi du 18 juillet dernier.
Rapport de la Commission.
M. le Préfet vous dit, Messieurs, que, conformément à vos désirs exprimés dans la session de 1865, il a fait examiner avec soin par M. l'architecte le bâtiment qui sert aujourd'hui de caserne, et qu'il résulte de cet examen que d'assez grosses dépenses seraient encore nécessaires pour le mettre en bon état.
La mauvaise disposition de ce bâtiment rend une amélioration complète très difficile, et, indépendamment de divers travaux à exécuter dans les logements, évalués à 1,200 fr., il faudrait faire des ouvrages coûteux pour combattre l'humidité, sans néanmoins parvenir à la faire disparaître complètement à cause de la nature du sol.
Le puits destiné aux besoins de la caserne ne peut pas être utilisé, l'eau contenant des matières organiques en dissolution qui la rendent impropre aux usages domestiques. Le creusement d'un nouveau puits a été déclaré indispensable par la commission d'hygiène de l'arrondissement de Ruffec. Ce travail est compris dans le budget de 1867.

M. le Préfet vous fait connaître ensuite les propositions de vente ou d'échange qu'il a reçues de M. Desvallée, propriétaire au chef-lieu du canton d'Aigre, d'une vaste maison entourée de servitudes, cours, jardin d'agrément et jardin potager planté d'arbres fruitiers. M. Desvallée céderait au département tous ces immeubles ou seulement une partie. Ces propositions sont contenues dans une lettre adressée à M. le Préfet à la date du 25 juillet dernier. Celte lettre est ainsi conçue :
A M. le Préfet de la Charente.
Monsieur le Préfet,
Le soussigné, Philippe Delouche-Desvallée, propriétaire à Fouqueure, canton d'Aigre, arrondissement de Ruffec, a l'honneur de vous exposer :
Qu'il possède au chef-lieu du canton d'Aigre une vaste maison entourée de servitudes, cours et jardins; que cette maison, presque neuve et parfaitement distribuée pour loger sans aucunes réparations une brigade de gendarmerie, a été indiquée à l'administration départementale par le conseil d'arrondissement de Ruffec, qui, dans sa séance du 23 de ce mois, a émis le voeu du déplacement ou de la reconstruction de la caserne actuelle de la gendarmerie d'Aigre.
Le soussigné, persuadé que cette maison avec ses dépendances réunit toutes les conditions nécessaires pour une pareille destination, vient, en conséquence, Monsieur le Préfet, vous proposer de céder au département tout ou seulement partie de cet immeuble, et pour le cas où il entrerait dans ses convenances d'échanger la caserne actuelle, il offre de l'accepter en paiement si, après examen des lieux, sa proposition est agréée, et ce, aux conditions qui seront débattues et fixées entre l'administration et lui.
La maison proposée par le soussigné étant habitée, elle pourra être visitée tous les jours par les agents désignés par vous.
Dans l'espoir que vous voudrez bien accueillir favorablement ses offres,
Il a l'honneur d'être, Monsieur le Préfet, Votre très dévoué serviteur.
Pour M. Ph. Desvallée et par autorisation : Signé: IL. Lagarde.
Fouqueure, canton d'Aigre, le 25 juillet 1866.

M. le Préfet vous invite, Messieurs, à fixer les termes de la réponse à faire à celte offre, et pour vous mettre à même de statuer en connaissance de cause, communication vous est donnée des renseignements recueillis sur les avantages qu'il y aurait à traiter avec M. Desvallée. M. le maire d'Aigre, M. le sous-prélet de Ruffec, M. l'architecte du département sont d'avis que l'immeuble offert convient très bien pour une caserne de gendarmerie.
En ce qui concerne les réserves qui seraient faites par M. Desvallée, votre commission ne pense pas qu'elles doivent porter sur autre chose que sur le chai nouvellement construit (n° 12 du plan dressé par M. l'architecte) et sur une partie de la cour située au-devant, dont les dimensions seraient déterminées par le traité à intervenir.
Votre commission vous propose, Messieurs, de décider que l'acquisition des immeubles offerts, distraction faite du chai neuf et de la partie de cour au-devant qui sera fixée, aura lieu par voie d'échange contre la caserne actuelle, et d'engager M. le Préfet à faire avec M. Desvallée un traité provisoire qui vous serait soumis à votre prochaine session.
DÉCISION.
Les conclusions de la commission sont adoptées.

1867 Caserne de gendarmerie d'Aigre
En 1866, vous avez accepté la proposition de M. Delouche-Desvallée relativement à l'échange de sa maison, située à Aigre, contre la caserne que le département possède dans la même ville, et vous avez demandé qu'un traité provisoire fût fait pour vous être soumis dans la session de cette année. Me conformant à votre désir, j'ai proposé au représentant de M. Desvallée, après avis de l'administration supérieure, les conditions qui m'ont paru devoir servir de bases à l'échange; mais elles n'ont pas été acceptées, et les prétentions de ce propriétaire m'ont semblé tellement exagérées que j'ai pensé qu'il convenait, dans l'intérêt du département, de ne souscrire aucun traité. Les pièces du dossier seront placées sous vos yeux, afin que vous puissiez examiner si, en présence de la difficulté que je signale, il ne serait point préférable de conserver la caserne actuelle en la faisant réparer.
Pourtant : 11,000 fr. seulement étaient prévus pour ce projet ; mais le Conseil général ayant décidé que l'acquisition de la maison Delouche-Desvallées aurait lieu aussitôt que possible, il a été voté pour cet objet une somme de 29,000 fr. et 2,200 fr. pour contribuer aux frais d'acquisition, soit au total 31,200 fr.

Caserne de gendarmerie d'Aigre
Le 1er septembre 1868, en session au conseil général.
Caserne de gendarmerie.
Par votre délibération du 2 septembre 1867, vous avez décidé que la proposition qu'avait faite M. Delouche-Desvallée, au sujet de la vente de sa maison située à Aigre, devait être acceptée, et qu'il y avait lieu d'acquérir cette maison avec une partie de ses dépendances au prix de 29,000 fr., plus les frais, afin de l'affecter au nouveau casernement de la brigade de gendarmerie.
Cette décision ayant été ratifiée par S. Exe. M. le Ministre de la guerre à la date du 6 novembre 1867, ainsi que cela résulte d'une dépêche qui sera placée sous vos yeux, l'acte d'acquisition a été passé à la date du 23 décembre 1867 et approuvé après l'accomplissement des formalités prescrites par le règlement.
M. l'architecte du département a ensuite dressé un projet pour l'appropriation des immeubles acquis. Ce projet, dont la dépense est évaluée à 6,600 fr., sera soumis à votre appréciation pour être exécuté sans retard si vous croyez devoir l'adopter.
Je dois signaler à toute votre attention le passage de la dépêche de M. le Ministre de la guerre concernant l'abandon en faveur du service de la gendarmerie du second jardin vendu au département par M. Delouche-Desvallée. Il vous appartient exclusivement de statuer sur cette demande.
En votant l'acquisition dont je viens de parler, vous avez également décidé, par la même délibération, que la caserne actuelle serait aliénée au profit du département sur une mise à prix de 20,000 fr. au moins. Celle partie de votre délibération a été approuvée suivant décret impérial du 14 mars 1868. Des propositions m'ont ensuite été faites par M. l'architecte au sujet de la division en trois lots de l'immeuble à vendre ; mais j'ai cru devoir ajourner l'aliénation jusqu'à ce que le service de la gendarmerie puisse être installé dans la nouvelle caserne.


Avril 1872 Nouvelle caserne de gendarmerie d'Aigre
La caserne d'Aigre est terminée.
Elle a été livrée au service de la gendarmerie le 18 mars dernier.
M. l'architecte du département s'occupe des dispositions à prendre pour l'aliénation de l'ancienne caserne, conformément à vos décisions en date des 1er septembre 1868 et 28 août 1869.


En 1872, la rue de la Gendarmerie (actuelle Rue des Ponts) existe toujours, mais il n'y a plus de gendarmerie au N°52 : un café l'a remplacée.
Désormais la brigade est installée dans la Grande rue du Temple (actuelle Rue de la Gendarmerie (SIC) et n° 310 de la liste du recensement ; l'effectif est de 4 gendarmes dont le brigadier Jean-Joseph Rémonet, 34 ans.

Cette ancienne brigade de Gendarmerie d'Aigre (CP de 1910 environ) établie Grande rue du Temple (aujourd'hui Rue de la Gendarmerie), n'était pas bien entendu la première établie dans cette ville. Mais l'emplacement a été conservé, les bâtiments ont été reconstruits dans les années 1980, et le nom de la rue a muté en... Rue de la Gendarmerie.
 
En 1874 Caserne de gendarmerie d'Aigre
Le 21 février 1874, le conseil général "donne à M. le Préfet l'avis conforme nécessaire pour procéder, le 11 mars 1874, à la vente aux enchères publiques, sur la mise à prix de 21,000 fr., de l'ancienne caserne de gendarmerie d'Aigre".

En 1874 Caserne de gendarmerie d'Aigre
Le 1er septembre 1874 le Conseil général donne à M. le Préfet l'avis conforme nécessaire pour la passation de l'acte portant vente à M. Viaud de l'ancienne caserne de gendarmerie d'Aigre, moyennant le prix principal de 17,000 fr., payable avec intérêts dans le cours de deux ans, à partir du 1er janvier 1875.
Séance du 27 octobre 1874.
L'ancienne caserne d'Aigre a été vendue de gré à gré les 2 et 23 septembre dernier, en vertu de votre décision du 15 avril 1874. L'aliénation a eu lieu, sur l'avis conforme de la Commission départementale, en faveur de M. Viaud jeune, d'Oradour, qui avait offert le prix le plus avantageux. Ce prix est de 17,000 fr. II est inférieur de 4,000 fr. à celui que vous aviez antérieurement fixé pour la mise aux enchères de l'immeuble dont il s'agit ; mais la condition de reconstruction de la façade à l'alignement de la route départementale, dans le délai du deux ans, qui a été imposée par votre délibération du 23 août 1872, avait évidemment diminué dans une forte proportion la valeur de la caserne.

Les entraves, ancêtres des menottes.

En 1884 Caserne de gendarmerie d'Aigre.
Le mur de clôture de la caserne sur le chemin d'Oradour est en mauvais état ; des brèches se sont produites en deux endroits différents, brèches peu importantes, il est vrai, mais qui, par suite d'un nouvel alignement, obligent le département à se reculer de quatre mètres environ dans l'intérieur du jardin. Ces brèches sont situées près de l'angle de la route départementale n° 4 et du chemin d'Oradour, au droit d'une terrasse qui domine la route départementale. Déjà, en 1870, une brèche avait été fermée à l'autre extrémité, et nous avions dû nous reporter en arrière, laissant pour des raisons d'économie le surplus du mur en état. La longueur du mur à reconstruire depuis cette brèche jusqu'à la route départementale est de 44m60; mais on pourrait, en procédant comme il a été fait déjà, reconstruire le mur que dans la longueur des brèches actuelles, soit sur une longueur de 10 mètres, et attendre pour le surplus que le temps ait accompli son oeuvre.
Le vestibule d'entrée aurait besoin d'être recarrelé.

  • Reconstruction d'un mur de clôture 260 f.
  • Recarrelage du vestibule 185 F.

1886 Caserne de gendarmerie d'Aigre.
Le Conseil général ayant approuvé l'exécution de certains travaux ayant pour objet l'assainissement d'un des logements situés au rez-de-chaussée et la création d'une nouvelle chambre à avoine dans le grenier situé au-dessus de la sellerie, ces travaux ont été commencés ; ils seront terminés avant le retour des mauvais temps.


Plan approximatif de la 2e gendarmerie.

1890 Caserne de gendarmerie d'Aigre.
Blanchissage et peintures : 950 fr.

1892 Caserne de gendarmerie d'Aigre.
Entretien de la caserne d'Aigre, appartenant au département : 200 fr.

1893 Caserne de gendarmerie d'Aigre.
Réparation d'un mur de clôture : 75 fr.
Soumission relative à la cession amiable, moyennant le prix estimatif de 20 fr., d'un arbre déraciné dans la cour de la caserne de gendarmerie d'Aigre, qui appartient au département.

Un cas de jurisprudence : il résulte d'un procès-verbal de gendarmerie que, le 14 avr. 1893, le gendarme Beau, étant entré dans l'établissement du sieur Robert, bourrelier à Aigre, pour faire l'acquisition d'un morceau de cuir, fut reçu, en l'absence du patron, par la prévenue, domestique de ce dernier, qui lui adressa les propos suivants : «Vous voilà donc, canaille, propre à rien, meurt de faim ; tous les gendarmes ne sont que des crapules et des fainéants» ;
— Attendu que le gendarme Beau n'était pas dans l'exercice de ses fonctions au moment où il était ainsi outragé par la prévenue, sans provocation ;
— Mais attendu que les propos incriminés constituent manifestement le délit d'outrages par paroles à un agent dépositaire de la force publique, à l'occasion de l'exercice de ses fonctions...


1894 Caserne de gendarmerie d'Aigre.
Entretien de la caserne de gendarmerie d'Aigre (crédit annuel) : 200 fr.

"Nous avons déjà dit que les portes principales de la caserne d'Aigre étaient en mauvais état. Maçonnerie, menuiserie et ferrures seraient à refaire; mais elles tiennent encore, elles servent à leur usage, et on pourrait attendre quelque temps avant d'en opérer le renouvellement."







"A l’origine, la maréchaussée patrouille ou à pied (brigades à pied) ou à chbrigades à cheval). En 1901, le Ministre de la Guerre décide l’adoption de la bicyclette pour le service de la Gendarmerie à pied.

L’arrivée de la bicyclette en tant que véhicule officiel en 1903 montre un certain retard car les premières automobiles roulent déjà dans toute la France.



La gendarmerie pédalera jusqu’à la fin de la première guerre mondiale. Le parc automobile se monte alors avec les véhicules laissés par les Américains ou des motos équipées de side-car (voir Villefagnan).
En 1919,
le Président du Conseil Georges Clémenceau a décidé que quelques vieilles voitures Ford et des side-car, laissés par l’armée Américaine seront attribués à la Gendarmerie : une voiture par département ; un side-car par arrondissement.
Le mouvement était créé, la gendarmerie disposait de 550 voitures de marques françaises à au début des années trente. L’aventure motorisée avait débuté en 1928 avec la police de la route. Et dans les années 30, la voiture préférée des gendarmes était bien entendu la Citroën traction avant...
"
En janvier 1937 la gendarmerie dispose de motocyclettes 1000 cm3 René Gillet solo pour la parade. En 1945 par circulaire ministérielle, est instituée une brigade motocycliste de 15 hommes au chef-lieu de chaque département.
Enfin les gendarmes disposent-ils de Renault Juvaquatre. Arrivent ensuite les Peugeot 203 et 403 break noires avec gyrophare orange. Puis la 2CV et au début des années 60, la 4L Renault qui permettait aux gendarmes de garder leur képi en conduisant. N'oublions pas les Renault Estafette ni les Renault Trafic, succédés par des Ford Transit. Etc.











1919 Caserne de gendarmerie d'Aigre.
Entretien de la caserne de gendarmerie d'Aigre (crédit annuel) : 200 fr.

1919 Ancienne caserne de gendarmerie d'Aigre.
Dépendances. Prison municipale. (Ancienne rue de la Gendarmerie)
Mon prédécesseur, dans son rapport pour votre deuxième session de 1914, vous exposait (pages 152 à 156 du volume) la revenddïcation de propriété exercée par le Conseil municipal
d'Aigre sur un bâtiment ayant fait partie autrefois, au titre de «Prison municipale», des dépendances de l'ancienne caserne de gendarmerie de cette localité, et il relatait la  délibération de l'Assemblée à cet égard, conçue dans les termes suivants :
«Le Conseil municipal,
«Considérant que la commune d'Aigre, à défaut de tout titre contraire, est fondée à réclamer la propriété de l'ancienne prison dont elle a eu à payer, outre sa part importante dans les frais d'acquisition (514 fr. 25 sur 1.500 fr.), les frais d'entretien depuis sa création;
«Considérant que la somme affectée à l'acquisition de l'ancienne gendarmerie, soit 14.000 francs, comprenait pour 1.500 francs la part des communes du canton pour l'établissement d'une prison cantonale, comme il ressort des termes de l'Ordonnance royale du 26 avril 1829, citée par M. le Préfet dans sa lettre du 28 mai dernier (1914) ;
«Considérant que, lors de l'aliénation par le département de l'ancienne gendarmerie, en 1874, la prison appelée dans les titres de l'époque «Prison municipale», a été distraite de l'aliénation et que la commune en a joui comme par le passé d'une façon exclusive, sans conteste, ayant à sa charge tous les frais d'entretien et de grosses réparations dont la preuve sera produite si besoin est ;
«Par ces motifs, revendiqué la propriété de l'immeuble en se basant sur une possession continue et non pas interrompue depuis au moins 40 ans, date de l'aliénation de l'ancienne gendarmlerie, possession paisible, publique, non équivoque, et à titre de propriétaire ;

«Autorise M. le Maire a poursuivre par les voies de droit la revendication de la commune d'Aigre, et dit que la présente délibération sera soumise au Conseil général à sa plus prochaine assemblée.»
La conclusion du rapport était la suivante :
"Vous apprécierez, Messieurs, après cet exposé, la suite qu'il convient de réserver à la revendication de la commune d'Aigre ; si, en droit, celle-ci peut invoquer la prescription, il semble bien qu'en équité, le produit de l'aliénation de l'immeuble, au cas où le département
renoncerait à toute discussion, devrait être réparti entre les communes du canton, comme l'a été la dépense d'acquisition. Et, à cela, la commune d'Aigre me saurait opposer le fait des dépenses d'entretien qu'elle a engagées, car, outre que celles-ci ont été vraisemblablement peu importantes pendant longtemps et absolument nulles depuis plusieurs années déjà, il n'est pas douteux qu'usant en quelque sorte privativement du local, elle était tenue d'y effectuer les réparations nécessaires.
D'autres événements plus importants, retenaient votre attention alors, et l'examen de la question était ajournée ; il doit être repris aujourd'hui."
M. le Maire d'Aigre écrivait, en effet, à M. le Sous-Préfet de Ruffec, en date du 30 mars dernier :
«J'ai l'honneur de vous aviser que l'un des murs de la prison municipale vient de s'abattre sur la propriété voisine, appartenant à M. Viaud et louée à M. Lenoir, notaire. Il n'y a pas d'accident de personne, mais seulement des dégâts aux arbres de la propriété. Les débris encombrent la cour de M. Lenoir, causant à ce dernier une gêne considérable.»
«La municipalité avait prévu, ce qui est arrivé ; mais la question, de la propriété soulevée au  sujet de cet immeuble étant encore sans solution administrative, je crois devoir, en attendant les mesures que vous prendrez pour empêcher le reste du mur de s'écrouler, faire
déblayer dès maintenant la propriété de M. Viaud, pour éviter, de ce côté du moins, des complications ennuyeuses.
Permettez-moi d'insister auprès de vous pour avoir le plus rapidement possible les instructions qui permettront de prévenir un nouvel accident, lequel aurait encore de plus graves conséquences.
»
A la même date, me parvenait la lettre suivante du propriétaire de l'immeuble voisin, M. Viaud : «J'ai l'honneur de vous informer que la chute du mur de l'ancienne prison qui, avec un peu de bon vouloir eût pu être évitée, a eu lieu dimanche matin, 30 mars, et le lendemain, inondant la cour de l'immeuble dont jouit M. Lenoir, notaire, égrignant et déplaçant
les pierres du mur de ladite cour dont la porte ne peut plus fermer, détruisant complètement les plantes et arbustes qui ont mis 30 ans à croître. C'est un préjudice inappréciable dont, j'espère, vous n'hésiterez pas à m'indemniser.
Je serais heureux qu'il vous plaise de traiter ce dommage à l'amiable, cela dans le plus bref délai, afin que je puisse mettre un peu d'ordre dans la cour de mon locataire et lui permettre de se clore. J'espère que vous m'éviterez d'employer des moyens plus rigoureux en terminant cette malheureuse affaire sans retard.»

Vous apprécierez, Messieurs, la suite susceptible d'être réservée à la question ; après examen des éléments de l'affaire, j'incline à croire, comme mon prédécesseur, que la commune peut revendiquer la propriété de l'immeuble dont il s'agit, dont elle a joui sans trouble et de façon continue, comme l'a indiqué le Conseil municipal, depuis 1874, mais en négligeant cependant quelque peu l'entretien : l'accident survenu en est une preuve suffisamment manifeste.
Il conviendra également, et par voie de conséquence, d'examiner la question de réparation des dommages causés, qui a motivé la lettre de M. Viaud.


1920 Caserne de gendarmerie d'Aigre.
Entretien de la caserne (crédit annuel) augmentation de 600 francs : 800 fr.










Le vélocipède deviendra après guerre "le petit cheval" des gendarmes.


1984-1985
La gendarmerie d'Aigre change de siècle
A l'instar de la brigade de gendarmerie de Villefagnan qui a fait sa mue en 1982 et 1983, les anciens bâtiments de la brigade de gendarmerie seront démolis. La nouvelle brigade sera établie par le conseil général  sur les mêmes parcelles avec des modifications toutefois.
"Les locaux de la gendarmerie d'Aigre, c'est simple : ils sont propriété du conseil général de la Charente mais il en a confié la gestion locative à la SNI (société nationale immobilière) filiale de la Caisse des Dépôts" nous indique le député Jérôme Lambert qui a interrogé le LCL Gauthier.
Les logements des gendarmes seront construits
au sud de l'emprise dans l'ancien jardin potager. Les anciennes écuries situées de chaque côté du porche d'entrée seront abattues. Un bâtiments administratif sera érigé parallèlement à la route de Rouillac.


Un mur finalement solide...
http://www.charentelibre.fr/2012/05/02/ivre-dans-le-mur-rue-de-la-gendarmerie

MARECHAUSSEE D’ANGOUMOIS
Enlèvements de grains à Aigre
Source AD 16 B 139 (8)

8 avril 1737, capture de deux femmes.
Nous, Louis Mesnard de Lamongerie, exempt (officier de police) de la Maréchaussée du Limousin, Département d’Angoulême, Résidence de Ruffec, certifions qu’en conséquence de la lettre à nous écrite par Monsieur de Lestanche, Lieutenant au Département d’Angoulême, en date du 3 de ce mois, nous nous sommes transportés aujourd’hui 8 avril 1737 aux environs du grand chemin de la poste, d’ou on va de Gourville à Aigre, après avoir posté dans des lieux écartés et couverts les nommés Gorget et Sartre, cavaliers du département, ainsi que nous avions fait jeudi dernier, jour de marché d’Aigre, et ce, pour être à portée d’empêcher l’enlèvement des bleds qui se transportent à chaque marché dudit lieu d’Aigre dans la paroisse de Gourville, Saint-Cybardeaux, Rouillac, Douzat, Mérignac, Asnières et autres voisines.
Et qu’après nous être promenés aux environs dudit grand chemin, depuis le pont des Ecures, jusqu’à moitié du chemin d’Aigre, nous aurions aperçu un nombre d’hommes et de femmes sur la hauteur du lieu appelé le Puy-Chauvet, qui arrêtaient un nombre de particuliers hommes et femmes qui conduisaient du bled (froment) sur des chevaux, mules et bourriques, et paraissaient vouloir enlever le bled (froment), ce qui nous aurait obligé de nous y rendre par des chemins détournés, sans être vu et être en état de les surprendre en flagrant délit.

Et en effet, nous y serions arrivés, dans le moment que les hommes s’étaient retirés et qu’il n’y avait plus qu’environ 10 ou 12 femmes qui prirent la fuite, chargées de bled (froment) et desquelles nous en aurions saisi deux avec le secours de notre domestique qui nous accompagnait. Toutes lesquelles femmes chargées de bled (froment) le répandirent en fuyant dans les vignes en se suivant.
Etant revenu dans le grand chemin où ledit bled (froment) avait été volé, nous y avons trouvé une quantité d’environ 20 à 30 boisseaux répandu à terre, tous les sacs coupés de différentes façons et de manière qu’ils ne pouvaient tenir de bled (froment). Et auquel lieu se seraient rassemblés plusieurs particuliers hommes et femmes, et notamment la femme de René Gontier de Fleurat, de Pierre Gratereau et al nommée Bertrand de Mérignac, Jean Tallon et Jean Fournier du bourg de Vaux, et autres, lesquels nous auraient dit qu’en revenant du marché d’Aigre où ils avaient acheté du bled froment pour la subsistance de leurs maisons, ils avaient été assassinés et volés par une trentaine d’hommes et femmes, armés de serpes, fourches et pioches et gros bâtons, pics et autres instruments dont ils avaient coupé leurs sacs et les auraient maltraités, quelques uns d’eux étant couverts de sang, et auraient en notre présence ramassé 10 à 12 sacs de bled, moitié pierre, moitié terre.
Après quoi, nous aurions conduit les dites femmes dans les prisons de Marsillac, lieu plus prochain comme prison. Ensuite, après avoir pris sur le lieu trois desdits sacs coupés quatre gros bâtons et une pioche, un cotillon droguet rempli d’environ trois mesures de bled, n’ayant pu nous charger d’autre chose et arrivant aux dites prisons, les dits cavaliers sus nommés postés sur d’autres grands chemins nous auraient joint.
Ayant pris ledit Georget, l’un d’eux avec nous, et laissé l’autre pour la garde des dites deux femmes, nous serions allés sur le lieu du vol où nous aurions trouvé les nommés Jean Fournier et Pierre Gratereau qui nous auraient dit que du nombre de ceux qui les auraient volés , ils en reconnaîtraient trois ou quatre des dix huit qui travaillaient aux environs. Et les dits Fournier et Gratereau auraient en effet soutenu à trois d’iceux (reconnu trois d’entre eux) que ledit Georget a déclaré s’appeler Jean Chastenet, et Pierre Chastenet, frères, et Jean Benesteau, qu’ils étaient du nombre des dits voleurs, sans pouvoir reconnaître les autres. Et que nous n’avons pas jugé à propos d’entreprendre de saisir attendu l’insolence de cette troupe musinée (?). Et nous nous sommes retirés audit lieu de Marsillac.


Et le lendemain 9 avril 1737, nous avons pris dans les prisons de Marsillac les dites deux femmes qu’on nous a dit être femme l’une du nommé Félit (Phélit) et l’autre du nommé Lapille l’aîné du village d’Ampanaud, paroisse de Lanville Marsillac, et les avons conduites dans les prisons royales d’Angoulême.
10 avril 1737, interrogatoire de Françoise David, 53 ans , femme de Jean Aubineau, dit Phélit (Félit), laboureur à bras, demeurant au village d’Ampanaud, paroisse de Lanville Marsillac, en Poitou.
Intérrogée où elle était lundi dernier, 8 du présent mois, a dit qu’elle alla porter à boire à son mari qui bêchait dans une vigne appartenant aux religieux de Lanville, située au lieu appelé Puychauvet à plus de 200 pas du grand chemin de la poste d’Aigre à Gourville, et que son dit mari bêchait avec dix sept autres vignerons dans la même vigne, a dit que quatre ou cinq desdits vignerons ayant vu venir du
côté d’Aigre dans ledit chemin de la Poste plusieurs particuliers conduisant des grains sur des bêtes de voiture, se seraient détachés des autres et seraient venus dans ledit chemin, l’un desquels (Jean Meslier) éventra un sac de bled avec son couteau et qu’ils n’emportèrent point de bled. A dit que l’un des particuliers qui menaient ledit bled ayant voulu donner un coup de poignard à l’un desdits cinq hommes, il aurait évité et donné un coup de poing par la tête dudit particulier dont il aurait été blessé au visage et renversé par terre, et aurait répandu du sang, ce qui l’obligea aussi bien que les autres voituriers de s’en aller et laisser sur le lieu leurs montures et leur bled. Et seraient retournés un moment après pour reprendre leurs montures et partie dudit bled qui était renversé dans ledit chemin, et qu’il y vint sur le lieu sept femmes pour aider à enlever ledit bled. A dit qu’ils étaient au nombre d’environ quinze voituriers qui avaient environ une vingtaine de montures chargées de sacs de bled.

Avons remontré à la répondante qu’il n’y a pas d’apparence qu’il n’y ait sur le chemin que les cinq vignerons et les sept femmes dont elle a ci-devant parlé, qui n’auraient pas été en nombre suffisant pour forcer quinze personnes et les obliger d’abandonner leurs montures et grains, et qu’il y a apparence que tous les vignerons qui travaillaient à ladite vigne seraient venus sur ledit chemin pour enlever le bled desdits particuliers.
A dit (la répondante) que si les dits hommes et les dites femmes s’étaient portés à enlever ledit bled, c’est parce que les dits voituriers le faisait enchérir si considérablement que les pauvres gens n’en pouvaient pas avoir.

Le juge lui montre ce qui a été saisi. Elle répond qu’elle croit que ledit bedochon (petite pioche, ou piochon avec un grand manche) appartient à Marguerite Gadras, et le cotillon à la Chauvilloune de Lanville, nommée Marie Tarraud, femme de Chastenet, que le bâton appartient à une pauvre femme mendiante et veuve, celui qui a un crochet à la fille de Jean Dumaine, un autre à la femme de Martial Bressiaud, et le plus grand qui est de peuplier à la Chauvilloune.

Interrogatoire de Marie Bressiaud, 35 ans, femme de Jean David, laboureur, demeurant au village d’Ampanaud paroisse de Lanville : les réponses sont sensiblement les mêmes que celles de Françoise David, sa belle sœur.


Personne n’avait dessein de prendre le bled, amis seulement d’empêcher lesdits voituriers d’aller prendre du bled dudit lieu d’Aigre parce qu’ils le faisaient enchérir à un point que les pauvres gens mouraient de faim.

12 avril 1737, information.
Barthélemy Gontier, 35 ans, marchand, demeurant au village de La Lichère, paroisse de Mérignac : lundi dernier, huit du présent mois, le déposant revenant d’acheter six boisseaux de bled froment au marché d’aigre en Poitou, qu’il aurait chargé sur deux mules, et s’en retournant audit village de La Lichère avec le nommé Dallaud voiturier et son fils, qui emmenaient neuf à dix boisseaux sur deux mules et un cheval, ledit Dallaud habitant le village du Cluseau, paroisse de Moulidars. En arrivant sur al hauteur du grand chemin de la Poste d’Aigre à Gourville, à trois quarts de lieue d’Aigre, vis à vis de Lanville, il aurait aperçu quatorze ou quinze femmes, toutes armées de grands bâtons, fourches et bêches, qui avaient arrêté sur ledit chemin, les montures et le bled des nommés Jean Fournier, du bourg de Vaux, Jean Tallon du même lieu, Pierre Grateraud de la paroisse de Mérignac, et la nommée Elisabeth Foucaud, femme d’Alexandre Gontier, demeurant au village de Fleurac de Vaux, qui avaient entre eux sept chevaux ou mulets chargés de bled qu’ils avaient aussi acheté audit lieu d’Aigre pour leur subsistance ou pour les vendre, et qu’en abordant le lieu où étaient les dites femmes, étant lors environ une heure après midi, le déposant aurait vu que les sacs où ils avaient mis leur bled étaient coupés et le bled répandu sur le chemin, et ledit déposant et les dits Dallaud ayant voulu passer, aurait donné un coup de fouet à un de ses mulets pour avancer, mais lors lesdites femmes s’opposèrent à leur passage, saisirent leurs montures et s’écrièrent : «  à nous ! », et dans l’instant il serait survenu dis huit hommes qui seraient sortis de derrière un chiron que les déposants n’avaient point aperçus, lequel dit chiron est à la distance dudit chemin d’environ 10 galles qui font 120 pieds, lesquels dits hommes qui avaient chacun un pic dont on se sert pour bêcher la vigne, et chacun un couteau à la main, en arrivant auraient coupés avec leurs couteaux les sacs de bled dudit déposant et dudit Dallaud, et fait renverser leur bled dans ledit chemin. Et comme ledit déposant courait à ses mules, il aurait entendu un coup qui aurait été donné par l’un des dits hommes qui fit bruit, et ayant tourné la tête, il aurait vu que c’était un coup de la tête d’un pic qu’on aurait donné audit Dallaud, lequel était blessé et renversé par terre. Et dans l’instant, il aurait entendu que lesdits hommes disaient qu’ils faisaient le mort et qu’il fallait l’achever. Et ladite Elisabeth Foucaud et ledit Dallaud fils lui aidèrent à se relever et les dits hommes croyant ledit Dallaud mort, s’en retournèrent d’où ils étaient venus sans lui donner d’autres coups. Après quoi, lesdites femmes prirent dans leurs tabliers du bled qui avait été renversé par terre et le portaient cacher derrière une masure qui est dans une vigne. Et ledit Sieur de Lamongerie, exempt, étant survenu, lesdites femmes prirent la fuite et il en arrêta deux. Et les dits hommes l’ayant vu arriver se mirent à bêcher la vigne. Après quoi, les déposants et les autres susnommés ramassèrent lr bled qui avait resté dans ledit chemin, qui était pour lors mêlé de terre et de pierres, ledit déposant ayant perdu dans cette affaire plus d’un boisseau.
Ils se retirèrent ensuite chez eux.


Autres témoins entendus :
Pierre Gratereau, 32 ans, tonnelier, demeurant au village de La Lichère paroisse de Mérignac.
Jean Fournier, 25 ans, tonnelier, demeurant au bourg de Vaux
Elisabeth Foucauld, 36 ans, femme de Alexandre Gontier, tonnelier, demeurant au village de Fleurac paroisse de Vaux.
Jean Tallon, 19 ans, laboureur, fils à Etienne Tallon, demeurant au bourg de Vaux

Le 24 avril 1737, le Procureur du Roi demande que les prisonnières soient transférées aux prisons de Poitiers (
Aigre se situait alors dans le Poitou) et que le dossier soit transmis au Prévôt de la Maréchaussée du Poitou.
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